Un monde de ruptures : le grand soir des modèles mentaux

Notre époque est profondément disruptive. C’est le grand soir des modèles mentaux. Tout ce qui a été vrai, parfois depuis des décennies, peut devenir faux, est en train de devenir faux. C’est le propre des situations révolutionnaires.

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Un monde de ruptures : le grand soir des modèles mentaux

Publié le 5 mai 2019
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 Par Philippe Silberzahn.

En principe, avec l’âge vient la sagesse et chacun développe, au gré de ses expériences et de ses lectures, certaines convictions qui s’affirment et se renforcent et au travers desquelles on comprend mieux le monde qui nous entoure. C’est ainsi que de nombreuses cultures moquent l’innocence des jeunes et célèbrent la sagesse des anciens.

Mais une telle croyance, un tel modèle mental, ne fonctionne que si les conditions fondamentales de l’environnement ne changent pas. Autrement dit, cela n’est vrai que dans les périodes de continuité. En période de ruptures, cela n’est plus vrai. Or nous sommes précisément dans une telle période où tous nos modèles sont impitoyablement remis en cause. Sale temps pour les sages, ou ceux qui se croient tels.

« À ce moment, une armée puissante aurait dû arriver d’Italie pour combattre Attila, mais il n’y avait plus d’armée romaine. » E. Luttwak

Plus jamais d’acteur européen dans le textile

J’ai grandi dans les années 70 et l’époque était aux restructurations industrielles, le mot restructuration signifiant plus exactement fermeture. Ces années n’étaient en effet qu’une longue litanie déprimante de fermetures d’usines. Qu’il s’agisse de sidérurgie ou de textile, il était évident pour tout le monde que plus jamais il ne pourrait y avoir d’acteur européen dans ces secteurs, tant les coûts du travail étaient élevés. Pourtant, aujourd’hui, Zara, société espagnole, est le leader mondial du textile grâce à la création du modèle original qui lui permet de compenser ses coûts par des économies à d’autres endroit de sa chaîne de production et de distribution.

Le Japon leader économique du XXIe siècle ?

Durant les années 90, lorsque ma sœur a dû décider quelles études poursuivre, elle a choisi le japonais. Pourquoi ? Parce qu’il était évident que ce pays allait dominer l’économie mondiale. Quarante ans de croissance ininterrompue, des positions de leadership inexpugnables dans les principales industries – automobile, sidérurgie, électronique, notamment, mais aussi la finance, le triomphe de ce pays n’était-il pas inéluctable ? La politique industrielle de l’Occident a entièrement été modelée sur un modèle mental – la domination du Japon est la principale menace – qui a explosé en vol au paroxysme de la peur. Qui parle du Japon comme leader économique mondial aujourd’hui, après plus de vingt ans de croissance atone ?

La fin des dictatures ?

Par ailleurs, les années 90 étaient une incroyable fête de la démocratie. Une à une, les dictatures les plus abjectes tombaient : en Amérique du Sud, en Europe de l’Est, mais aussi en Asie et en Afrique. Ces dictatures apparaissaient pour ce qu’elles étaient : un mauvais moment rendu possible par le manque d’éducation et la pauvreté, auxquels le développement économique et l’émergence d’une classe moyenne mettaient inéluctablement fin. L’horizon mondial, c’était certain, était une forme de pays relativement libéral politiquement avec une solide classe moyenne, et des variances culturelles.

Aujourd’hui patatras, tout est reparti en arrière. Hongrie, Pologne, Brésil, Russie, Indonésie, Chine bien sûr, la liste de pays redevenus une forme plus ou moins avérée de dictature, ou lorsqu’on veut rester pudique, de « démocratie illibérale », ne s’arrête pas. Le modèle mental selon lequel la démocratie était l’horizon du monde grâce au développement économique a volé en éclats.

Des modèles qui s’effondrent

On ne compte plus les modèles qui nous semblaient si évidents et qui pourtant sont remis en cause : méfiance face aux vaccins, hostilité à l’Europe, le soutien américain à l’Europe, scepticisme face au progrès technique, explosion du clivage gauche/droite qui a structuré la vie politique française pendant 50 ans, la Russie plus forte dans l’utilisation d’Internet que les États-Unis qui l’ont pourtant inventé.

On brûle des livres impies en Pologne, on essaie d’interdire une pièce d’Eschyle à la Sorbonne, etc. L’apparition soudaine des Gilets jaunes fut en elle-même un festival de bouleversements de modèles mentaux, à tel point que nous sommes encore aujourd’hui incapables de lui donner un sens : une révolte, non pas du peuple mais de la classe moyenne de souche alors qu’on nous expliquait depuis des années que c’est la banlieue immigrée qui allait mettre le feu ; les Champs-Élysées plus dangereux que les rues de Marseille, au grand dam de Luc Besson qui nous promet l’inverse depuis des années ; un président jupitérien totalement impuissant que l’on hait mais dont on attend qu’il résolve tous les problèmes ; une peur physique des habitants des beaux quartiers ; une Cinquième République qui vacille pendant quelques jours en décembre face à 10 000 manifestants désarmés ; plein de gens qui préparent leur émigration ; un sentiment de déliquescence généralisé. Je pense à ce qu’ont dû ressentir les Romains au Ve siècle lorsque l’armée tant attendue n’est finalement pas venue et que l’ordre impérial s’est effondré, qui existait depuis des siècles.

Un monde de ruptures

« Ignorance is bliss » a-t-on coutume de dire dans la Silicon Valley en citant (sans le savoir, bien sûr) un vieux poème anglais ; l’ignorance est un bonheur et c’est folie que d’être sage. Ce dicton essaie d’expliquer comment on innove mieux lorsque l’on n’est pas prisonnier de modèles anciens. C’est un peu l’équivalent de « Heureux les simples d’esprit… » Eh bien en effet, force est de constater que tous nos modèles mentaux développés depuis des années ne nous servent pas à grand-chose, voire nous empêchent désormais de comprendre le monde tel qu’il évolue. C’est encore pire, je dois l’avouer, lorsqu’on est un intellectuel supposé capable d’expliquer ce qui se passe, parce qu’un intellectuel, il en a un paquet, de modèles mentaux hérités du passé.

Notre époque est profondément disruptive. C’est le grand soir des modèles mentaux. Tout ce qui a été vrai, parfois depuis des décennies, peut devenir faux, est en train de devenir faux. C’est le propre des situations révolutionnaires. L’un de mes amis a ainsi une grande affiche sur le mur en face de son bureau où il est écrit : « Qu’est-ce que je crois qui est fondamentalement faux ? » C’est un homme sage.

Mais au final, restons positifs. Comme le disait David Bowie, je ne sais pas où on va à partir de là, mais je vous promets qu’on ne va pas s’ennuyer.

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  • la banlieue immigré allait mettre le feu ….;s’ils ne se sont pas mêlé aux GJ , c’est qu’ils n’ont peut être pas besoin de ce que demandent les GJ : du pouvoir d’achat par exemple ….en général , quand les banlieues immigré mettent le bordel , c’est que l’un d’entre eux est décédé lors d’une course poursuite avec la police ; jamais je n’ai entendu ces gens là descendre dans la rue demander du travail et de l’argent…..mais peut être me tromp-je ………

    • Newsflash: la banlieue a déjà mis le feu en 2005, et a promptement obtenu de l’oligarchie ce qu’elle souhaitait: qu’on lui foute la paix et la laisse bâtir une contre-société sans ingérence, tout en continuant à l’arroser de pognon gratuit. Donc pas vraiment besoin de s »étonner de son calme relatif (en dehors du shopping festif dans diverses boutiques pillées:) la banlieue a globalement intérêt au status quo.

  • « L’apparition soudaine des Gilets jaunes fut en elle-même un festival de bouleversements de modèles mentaux »

    Je ne suis pas du tout d’accord : les revendications du mouvement des Gilets Jaunes et les réponses apportées par les politiques montrent au contraire un enfermement et un empêtrement des Français dans des dogmes jamais remis en question : égalitarisme, anticapitalisme, antimondialisme…

  • Les Champs-Elysees plus dangereux que les rues de Marseille ? C’est une blague ? La banlieue immigrée met le feu quand on s’occupe d’elle, comme le dit véra, envoyez les CRS virer les dealers et les islamistes et vous verrez que les animations du samedi à Paris sont de la blague, c’est bien pour ça qu’on ne le fait pas d’ailleurs.

  • Au contraire, les ruptures étaient fréquentes et « normales », faute d’être toutes agréables, jusqu’à 68. Depuis, malgré les progrès de la technologie, l’internet, on est surtout entrés dans la repeinture… La rupture, c’est l’abandon parfois douloureux du passé, au profit de l’inconnu qui dans la plupart des cas finit par se révéler meilleur. Dans ma jeunesse, on construisait des ponts, aujourd’hui on construit des ralentisseurs et ça bouchonne. Le socialement correct, l’écologiquement correct, le médiatiquement correct, … Qui oserait de nos jours les slogans de mai 68, qui admettrait que c’est de soi et non de la collectivité qu’il faut attendre une meilleure vie ?

    • ‘Nous sommes les créateurs de notre réalité.
      Cela ne signifie pas que nous devrions constamment nous critiquer si notre réalité ne répond pas encore à nos attentes.
      Mais seulement que nous en prenons l’entière responsabilité, sans rechercher un coupable. ‘

      M.P. Zinkgraff

  • Dans la liste des dictatures il manque la France, sous dictature socialiste depuis 40 ans.

  • la seule disruption vient du mode de consommation.. gavés de « loisirs » de « shopping » , de « vacances a bas coûts  » , de discounts en low cost, les choix de consommation se sont considérablement accrus..
    et choisir c’est renoncer.. renoncer c’est de la frustration..
    frustration sociale alors que la france n’a jamais été aussi riche?.. paradoxal non?
    Qui remet en cause la consommation frénétique comme vecteur d’insatisfaction chronique? personne..
    Alors qu’on est très vite riche ,des besoins que l’on a pas!
    Qu’on réduise la pub.. vous verrez , si les valeurs disparues ne vont pas renaître

  • @ l’auteur
    Vous êtes prié de ne pas inclure les pays de l’est dans les dictatures. Et c’est un dingue qui a brûlé des livres en Pologne, prêtre mais cinglé, pas les autorités. Si vous répétez la propagande mensongère de la gauche sur tout ce qui n’est pas de gauche, qu’elle qualifie de populisme, vous êtes complice de la gauche. Les pays de l’est sortant du communisme ne veulent pas qu’on leur impose quoi que ce soit après 45 ans d’asservissement à Moscou. Et vu ce qui se passe en France, les voitures qui brûlent, les incivilités, le harcèlement, etc… ils n’ont aucune envie de voir cela chez eux! Et les soi-disant mesures anti-démocratiques sont largement exagérées, surtout lorsqu’on compare à la France qui n’est pas un état démocratique, vu qu’il n’y a AUCUNE séparation des 3 pouvoirs, où l’exécutif décide de tout et où même le 4e, censé être un contre-pouvoir, est subventionné et fait la propagande en sa faveur!

    • de même qu’ils ont connus plusieurs siècles d’occupation musulmane qu’ils n’ont pas oubliés !!!

  • « Hongrie, Pologne, Brésil, Russie, Indonésie, Chine bien sûr »

    Pour compléter l’édifiant tour du monde de ses dictatures à lui, l’auteur a malencontreusement oublié l’Italie, l’Autriche, la Slovaquie, la République Tchèque, le Danemark, la Finlande et, bien sûr, l’Amérique de Trump.

  • Aujourd’hui, on nous vend de la disruption comme des petits pains ou des gadgets sur amazon. Cependant il est indéniable que le monde change (ce n’est pas nouveau), mais qu’il change plus vite.

    C’est sur ce point que j’aimerais voir des analyses : y a-t’il emballement, le changement est-il trop rapide pour qu’on le suive (dans certains domaines), comment faire face à cette situation unique pour l’humanité ? Je me souviens d’une nouvelle de SF ou un explorateur débarquait sur une planète inconnue. Bien que fin linguiste, il ne parvenait pas à apprendre la langue des indigènes, jusqu’à s’apercevoir que cette langue évoluait plus vite que lui ne pouvait l’apprendre. N’est ce pas ce qui guette le monde d’aujourd’hui ?

    Dans un autre ordre d’idée, j’aimerais avoir l’avis de l’auteur ou d’autres sur qui a (ou aurait) stoppé la croissance japonaise : taille réduite du pays ? culture japonaise ? impossibilité économique ? choix politiques ? concurrence asiatique ?

    • Le Japon ne m’a jamais paru en mesure de sortir de sa politique de « joueur en second ». En gros, ils laissaient les étrangers avoir les idées, et se contentaient d’en faire une implémentation commerciale de qualité. Pour sortir de cette stratégie, il aurait fallu qu’un jeune Japonais puisse voir ses idées reprises, soutenues, développées. Totalement inenvisageable : la hiérarchie et les convenances ne peuvent pas y être remises en question comme ça ! On ne progresse qu’à l’ancienneté, et on maintient ensuite sa position de chef par une arrogance méprisante envers les jeunes. Qu’une bonne idée puisse remonter toute la hiérarchie et se trouver développée est une exception, et le restera. Qu’un jeune dispose des moyens et des libertés pour se lancer est inimaginable, choquant pour ses supérieurs et sans doute pour lui-même. Ajoutez la tradition et le côté grégaire, comment innover ?
      J’ai participé à un congrès à Kyoto et Pékin en 94. Dans les activités « sociales », le grand professeur japonais qui nous accueillait s’extasiait sur le retour des cerisiers en fleurs — artificielles — dans les rues de Kyoto, n’importe quel parc français en avait de plus fleuris, et à Pékin, se noyait dans le groupe de touristes suivant le guide avec son petit drapeau.
      Pas de croissance sans innovation, pas d’innovation sans originalité.

      • Oui, c’est exactement le sentiment que j’ai. C’est assez fou que la tradition puisse freiner l’économie à l’échelle d’une nation. Et cela signifierait que le Japon reste féodal et incompatible avec le libéralisme.

      • A en croire les dépôts de brevets, ce n’est pas l’innovation le problème du Japon.
        A mon avis le Japon a fait illusion de sa force parce qu’il était dans un effort colossal de rattrapage économique. Toutefois comme c’est un état centralisé et très interventionniste, une fois le rattrapage réalisé, les effets néfastes se font sentir. Comme la France, qui dispose des ressources pour créer de la valeur mais qui n’avance plus.

        • Les dépôts de brevets sont à mon avis un mauvais indicateur de l’innovation, ça n’est pas parce qu’on protège une « innovation » par un brevet qu’elle est utile, ça peut aussi être un signe du caractère procédurier et protectionniste de la société. Je serais curieux de savoir combien de brevets déposés y ont oublié en chemin le véritable inventeur, et combien le sont effectivement à son initiative individuelle… Mais pour trouver des points communs avec la France, c’est en effet centralisé, top-down, stratifié, avec une prééminence du respect de la règle, aussi stupide soit-elle, sur l’efficacité et la commodité.

  • M. Macron voulait une révolution, il a finalement ce qu’il cherchait! Quant à la renaissance, je pense qu’il va falloir lui attendre longtemps pour la trouver!

  • Le texte commence par décrire un véritable modèle mental, celui qui oppose les jeunes fous aux vieux sages. Ce modèle ne serait plus vrai, affirmation non démontrée véritablement dans l’article. J’aurais trouvé pourtant cela agréable à entendre que nos jeunes soient devenus sages.

    Cependant, les objets décrits ultérieurement comme étant des modèles mentaux ne sont pas de même nature que celui-là – une vieille idée, issue de la sagesse des nations et qu’on ne discute pas ou pas suffisamment.

    Tous les autres objets décrits dans l’article comme des modèles mentaux n’en sont pas à mon avis. Ils ne sont que des opinions. Que ces opinions prennent une tournure quelque peu synthétique car elles résultent de l’accumulation de faits à une époque, relativement ramassée dans le temps du reste, ne suffit pas à en faire des modèles mentaux.

    Ces opinions sont contredites quelques années plus tard par d’autres faits. Voilà tout. Cela ne suffit pas à décréter le soir des modèles mentaux. Une idée domine à un moment donnée. Elle s’avère inexacte quelques années plus tard. C’est un phénomène qui a toujours existé. Il n’est pas propre à notre époque.

    Quant aux modèles mentaux, ils ont la vie dure, qu’on le regrette ou non, à supposer que l’on réserve ce terme à ce à quoi il correspond, à savoir des idées tenues pour acquises et qui traversent le temps, même si elles finissent par devenir nuisibles.

    Pour prendre un exemple, je considère que l’idée de la supériorité du travail intellectuel sur le travail manuel relève du modèle mental. Aujourd’hui, il faudrait abandonner cette idée, mais elle a plusieurs siècles et elle tient bon.

    Moins évident est l’exemple de la maladie mentale. Notre époque considère que les personnes dont les comportements ne sont pas compris par leur entourage sont des malades. Cela dure depuis quelques siècles, mais ce modèle mental accroit son audience de manière démesurée depuis le dernier demi-siècle.

    L’exemple de la démocratie, repris dans l’article pourrait m’être opposé : l’idée démocratique n’est-elle pas représentative du concept de modèle mental ? Certes, mais de croire que cette idée avait triomphé ne fut qu’une opinion éphémère, ayant tenu à peine une dizaine d’année.

    C’est un intervalle de temps insuffisant pour constituer un modèle mental. Il ne faut pas confondre l’actualité avec l’histoire.

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