Salaires, dividendes : Benoît Hamon ne comprend toujours rien à l’économie

N’en déplaise à M. Hamon, le rapprochement salaires dividendes n’a rigoureusement aucun sens économique.

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Salaires, dividendes : Benoît Hamon ne comprend toujours rien à l’économie

Publié le 27 mars 2019
- A +

Par Nathalie MP.

La perspective des élections européennes donne incontestablement au Grand débat national des allures de foire à la démagogie, et pas seulement de la part du gouvernement. Au petit jeu du « yaka fokon aille chercher l’argent là où il est » sur fond de disqualification constante du profit réalisé par les entreprises, l’ancien candidat très malheureux du PS Benoît Hamon se montre presque aussi brillant que Bruno Le Maire.

Il faut dire qu’avec un tout petit 2,5 % dans les sondages actuels, son nouveau parti Génération.s est en bonne voie d’anéantissement électoral en mai prochain. Comment s’en sortir ? Comment relancer une campagne moribonde ? En agitant vite quelques mots-clefs susceptibles de déclencher les réflexes pavloviens habituels dans son électorat. Nous sommes à gauche, donc coucou revoilou tout le champ lexical inusable du profit, des dividendes, des riches et des patrons.

C’est d’autant plus habile qu’en France, le retentissement négatif de ce vocabulaire dépasse largement le cercle de l’extrême-gauche. « Nos vies valent plus que leurs profits ! » s’exclamait Olivier Besancenot dès 2007. Succès immédiat ! D’après une étude de l’institut CSA, les Français considèrent que c’est le meilleur slogan des campagnes présidentielles de 2007 et 2012.

Si l’on s’en tient à la sphère économique, profit est peut-être le mot le plus détesté de la langue française. Chez nous, tout discours consensuel sur les méthodes pour éradiquer pauvreté, chômage et injustices sociales passe obligatoirement par la condamnation des « profits excessifs » réalisés par les entreprises et celle des dividendes non moins scandaleux qu’elles versent à leurs actionnaires.

Interrogé la semaine dernière par Jean-Jacques Bourdin dans le cadre de l’opération « 30 propositions de lois citoyennes » lancée par RMC en lien avec le Grand débat, Benoît Hamon joue donc sur du velours lorsqu’il propose soudain une nouvelle « règle » de gestion des entreprises :

Simple en apparence, cet énoncé s’avère en réalité des plus embrouillés. Hamon sait-il de quoi il parle ? La question se pose.

S’agit-il, une fois que le bénéfice d’une année est connu, de le distribuer à parts égales entre les salariés et les actionnaires sous forme de salaire pour les uns et de dividendes pour les autres ? S’agit-il de se fixer comme volume d’augmentation de salaire d’une année le montant des dividendes distribués au titre de l’année précédente ? À quel moment les cotisations sociales sur les salaires interviennent-elles ? Bref, on voudrait écrire un projet de loi sur la base de cette « règle » qu’on n’aurait pas fini de s’arracher les cheveux.

Mais sur le plan de la propagande électorale, tout y est : dividendes, répartition de la richesse, égalité plus-que-parfaite à 50/50. Pas de doute, c’est furieusement citoyen et c’est censé répondre au fait qu’aujourd’hui, selon Benoît Hamon (audio, 03′ 23″) :

 

Celui qui produit, à qui on va demander des efforts, qui va rogner sur son temps de pause…, bref celui-là n’a aucun bénéfice de ses efforts tandis que ceux qui ont donné les ordres, qui vont partir avec les parachutes dorés, eux ramassent tout.

Il est vrai que le sujet est arrivé dans l’émission alors que Jean-Jacques Bourdin demandait à Benoît Hamon de réagir sur l’affaire Technip :

Ce groupe spécialisé dans l’ingénierie pétrolière (bateaux, plateformes, équipements de forage, etc.) traverse actuellement une très mauvaise passe. La fusion réalisée en 2017 avec un groupe américain d’activité similaire devait l’aider à faire face à la conjoncture morose du secteur, mais la valorisation escomptée n’est pas au rendez-vous. Depuis, l’action a perdu 40 % de sa valeur et les résultats 2018 se résument à une perte colossale de 2 milliards de dollars en raison de provisions pour dépréciation d’actifs du même montant.

Là où le bât devient particulièrement blessant, c’est que le dirigeant de Technip est sur le point de partir en retraite avec un package valorisé à 14 millions d’euros qui ressemble beaucoup à une véritable prime à l’échec.

Benoît Hamon s’appuie donc sur ce cas particulier pour en tirer la conclusion générale que « c’est la preuve que ce système est dingue », ce qui l’amène immédiatement à revendiquer l’augmentation du salaire minimum et la limitation des écarts de salaire dans les entreprises – sujet sur lequel il s’avère incroyablement en phase avec Bruno Le Maire.

Une analyse détaillée dira si ce cas est effectivement dingue – inacceptable pour reprendre le terme employé par le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux et par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Mais en attendant d’en savoir plus, il est bon de signaler – à ce dernier notamment, car il semble l’ignorer – que l’État est actionnaire de Technip via la BPI et l’Institut français du pétrole, qu’il a accepté la fusion de 2017 et que les conditions de départ du dirigeant avaient été organisées et validées par l’assemblée générale des actionnaires plusieurs années auparavant.

Il n’est pas inutile de rappeler non plus que ce cas, même très choquant et même très médiatisé comme toutes les affaires de parachutes dorés, est très isolé. Comme le signale Nicolas Doze à la fin de sa chronique sur ce sujet, le salaire moyen d’un chef d’entreprise français est de 5 000 euros. Beaucoup d’entre eux ne se paient pas et ne vivent que de dividendes, ce qui ne les empêche pas de « faire des efforts », de « se lever tôt », bref de consacrer toutes les minutes de leur vie au développement de leur entreprise avec la pleine conscience de leur responsabilité vis-à-vis de leurs salariés et de leurs clients.

Mais admettons l’indécence ponctuelle du parachute doré du PDG de Technip. La proposition de Benoît Hamon n’en témoigne pas moins de sa faible compréhension du fonctionnement d’une entreprise.

Pour dire les choses le plus simplement possible1, le résultat d’une entreprise est constitué du chiffre d’affaires réalisé pendant l’année moins ses dépenses : coût des matières, frais généraux (loyer, électricité, etc.), salaires et cotisations sociales, dotations aux amortissements des machines et dotations aux provisions pour risques (dévaluation d’un stock par exemple). Si le solde est positif, l’entreprise est alors redevable de l’impôt sur les sociétés.

C’est seulement une fois que tout ceci a été payé que se pose la question de savoir si l’entreprise va conserver ses bénéfices pour les réinvestir ou en distribuer une partie aux actionnaires sous forme de dividendes.

Remarquons d’abord que le fait de payer des dividendes une année n’engage nullement l’entreprise à payer systématiquement ce montant chaque année alors que dans le cas d’un salaire, une augmentation accordée une année sera payée toutes les années qui suivent tant que le salarié reste dans l’entreprise.

Il faut savoir ensuite que dès qu’un dividende est versé, la valeur de la société baisse mécaniquement du montant exact du dividende, puisque ce dividende n’est jamais qu’un bout de la valeur de l’entreprise remis en cash aux actionnaires. Cela se voit très bien dans le cours de l’action des sociétés cotées : il baisse, avant de repartir éventuellement à la hausse si l’entreprise se met à créer à nouveau de la valeur. N’en déplaise à M. Hamon, le rapprochement salaires dividendes n’a rigoureusement aucun sens économique.

Avant d’en arriver au profit et aux dividendes, les salaires ont donc été payés. Pas seulement les salaires, mais aussi les formations, les intéressements, les participations aux résultats et les divers bonus négociés dans l’entreprise. Une ambiance sociale détériorée et des salaires plus bas qu’ailleurs rendraient rapidement l’embauche très compliquée. Le chômage élevé qu’on connaît en France masque cette réalité, mais dans une situation de plein-emploi telle qu’elle existe chez nos voisins (et telle qu’elle pourrait exister chez nous si l’on voulait bien arrêter de croire tout ce que racontent les Hamon, Le Maire et consorts), les entreprises doivent veiller de près à leur attractivité auprès des salariés.

Un anticapitaliste comme Benoît Hamon s’imagine volontiers que l’unique but d’un entrepreneur consiste à baisser les salaires à seule fin de servir les dividendes les plus élevés possibles, mais le fait d’évoluer sur un marché concurrentiel pour attirer sur le long terme non seulement des clients mais aussi des salariés et des actionnaires rend cette idée complètement absurde. Non pas qu’on ne verra jamais un patron « rincer » une entreprise vite fait bien fait – mais dans ce cas on parle bien d’un patron voyou que le marché, et la justice, aura vite fait d’évaluer à sa triste mesure.

Dans le cas général, le profit reflète exactement ce qui fait la spécificité de l’entrepreneur : sa capacité, non pas seulement à avoir du capital, mais surtout à faire bon usage de ce capital. Comme l’écrivait Ludwig von Mises en 1952 dans un chapitre consacré à la fonction sociale du profit, « c’est de l’intelligence de l’entrepreneur, de son travail de réflexion, que les profits émergent en dernier ressort. » Il en résulte que :

L’une des fonctions principales du profit consiste à placer le contrôle du capital entre les mains de ceux qui savent comment l’employer au mieux pour la satisfaction du public.

Naturellement, pour Benoît Hamon, le risque pris par l’actionnaire ne vaut rien. Il appelle cela « l’argument du Medef et de tous ces riches parmi les riches », comme si le fait d’être riche ne vous autorisait qu’à payer pour les autres et perdre de l’argent.

Peut-être M. Hamon ne le sait-il pas, mais en cas de faillite, les actifs de la société sont vendus et les créanciers sont remboursés dans un ordre qui montre bien qui prend le risque in fine : l’État, qui ne s’oublie jamais, se sert d’abord pour les dettes fiscales et sociales ; viennent ensuite les salariés, puis les banquiers et les fournisseurs, puis, s’il reste quelque chose, les horribles actionnaires…

Les politiciens ont toujours préféré financer leurs « entreprises » par l’impôt. On comprend pourquoi : ni risque à affronter ni effort à fournir, mais une bonne grosse coercition enveloppée dans trois épaisseurs de tchatche sur l’intérêt général et la justice sociale.

Sur le web

  1. Pour plus de détails, je vous invite à consulter ma page Le Cas de la Baraque à Frites.
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  • Benoît Hamon ne comprend toujours rien à l’économie.
    Ce n’est pas un scoop!

  • je suppose que monsieur hamon s’est rué sur les actions…pour en recueillir sans effort les fruits et les redistribuer aux gens miséreux..

    ou pourquoi ne demande t il pas encore une nationalisation des entreprises, puisque l’idée sous-jacente reste que investir ne demande pas d »effort »..et que en somme les actionnaires ne servent à rien.

  • Un pays où une grande partie des politiciens sont des fonctionnaires qui ne prennent jamais quelque risque que ce soit.
    C’est un pays de foies jaunes qui s’invente des peurs du climat, des OGMs, de la technologie en générale.
    C’est un pays où règne le pessimisme, la colère et le désespoir.
    C’est un pays qui coule et dont le capitaine montera dans la première chaloupe en laissant les femmes et les enfants crever, parce qu’il se croit tellement plus important et indispensable.
    Enfin, pratiquement tout le monde essaie de l’imiter et trouve des justifications foireuses pour se faire.

  • Il ne faut pas etre trop dur avec lui , il s’adresse a ses troupes avec des mots qu’ils peuvent comprendre ,lui meme n’est pas dupe de ses propos ,evidement des aneries vendues aux anes.

    • C’est lui prêter trop d’intelligence…

      • Il n’est surement pas le dernier a investir son surplus de trésorerie hors de l’immobilier !

      • @ Leipreachan
        Non, je ne crois pas!
        Même parmi ses adversaires, très peu l’accusent de stupidité (qui?); ce serait plutôt l’inverse, en France et à l’international.
        De toute façon, qui mettre à sa place?

  • Les capitalistes ont une « main invisible » plutôt adroite pour faire tourner l’économie. Hamon et anticapitalistes ont une main gauche qui met l’économie sans dessus dessous. C’est congénital ! Heureusement que ces gens là n’ont aucun prestige.

  • Le jour où les français comprendront que les dividendes, c’est ce qui reste une fois que tous les salaires, impôts, taxes, TVA et autres contributions ont été payés par les sociétés concernées.
    C’est juste le salaire NET touchés par l’actionnaire qui a placé ses billes en toute confiance.

    Après, il y a encore la CSG, puis l’IR sur 60% de la somme…

    Sans compter que c’est l’état et autres institutions semi publiques qui en sont les principaux bénéficiaires, mais ils ne payent ni IR, ni CSG; tout bénef !

    Les particuliers actionnaires ne représentent que 5 à 8% à toucher des dividendes, mais ce sont eux les ennemis du peuples…

    Quelle bande de faux-culs !

    • et quand les gens comprendront que en france le champion des dividendes , c’est l’etat…

    • Quelle bande de faux-culs !

      Et plus c’est gros, plus cela passe ❗

    • « mais ils ne payent ni IR, ni CSG; tout bénef ! »
      Pouah j’avais oublié encore un ptit plus dans le vol des travailleurs

    • C’est pire que ça: le dividende n’est pas le salaire de l’actionnaire. En effet, lorsque le dividende est payé la valeur de l’action baisse mécaniquement du même montant.

      • Une action, c’est une part d’entreprise, donc un stock de valeur, qui fluctue avec celle de l’entreprise.

        On peut choisir de garder cette valeur sous forme d’action. On peut aussi choisir de transférer cette valeur vers un nouveau réceptacle : de l’argent. C’est un pur système de vase communicant, dont les flux de l’un (action) vers l’autre (monnaie) sont taxés.

        Donc oui, vous avez raison. Le dividende n’est *pas* le salaire de l’actionnaire ; c’est juste une conversion de la valeur stockée jusque là par l’action.

        • Non plus. La valeur est basée sur une chose beaucoup plus dynamique : les resultats futurs.
          La situation nette entre bien sûr en jeu dans la valorisation mais marginalement.

          • Actualisation des flux futurs + valorisation des biens, immobilisés ou non.

            Le dividende est donc une diminution de la seconde partie, via une réduction du stock de valeur monétaire.

    • oui..mais on peut prendre l’argent des actionnaires ça représente un bénéfice immédiat.. pour les problèmes qui surviennent ensuite ,comme une absence d’investissement intelligent , d’abord , c’est PLUS TARD, ensuite on peut trouver d’autres coupables.la vraie question à mes yeux est en quoi ça représente une injustice? vis à vis de qui et pourquoi?

  • Ce que j’ai compris dans l’économie Française c’est que les grosses entreprises du CAC40 qui arrivent encore à survivre et même à gagner de l’argent ont un ou 2 pieds à l’étranger. Ce qui veut dire que l’on va rémunérer des actionnaires Français qui seront taxés de toute façon quoi qu’il arrive. L’idéal selon les collectivistes serait de l’entreprise Franco-Française qui ne gagne pas d’argent et donc ne redistribue pas des bénéfices. Je pense que ce rêve n’est plus très loin. Un pays neutre, sans rejet de co2, sans consommation, sans voitures, sans argent. C’est parfait !

    • n’oubliez pas le bon paquet d’entreprises où l’Etat est un actionnaire important – qui au passage ne se prive pas pour réclamer chaque année le versement d’un bon gros dividende, indépendamment des résultats de l’entreprise. Voir Orange, Renault, EDF, Areva, Engie…
      Les mauvaises langues diront aussi que ces entreprises ne sont pas les dernières à pratiquer l’optimisation fiscale (voir les 18 milliards qu’Engie a « placé » au Luxembourg récemment), mais bon, ça c’est la faute au capitalisme apatride bien sûr.

      • @ Anagrys
        On ne peut pas tout critiquer en même temps!
        Placer du capital là où il fait bien des petits, c’est de bonne gestion, et c’est le job!

    • bientôt sans espoir non plus, mais là ça va coincer sévère.

  • Benoit Hamon n’a j

  • ce type a été syndicaliste de gauche pendant ses études… forcement .. les études ce n’était pas ce qu’il y avait de plus important…
    il n’a jamais travaillé

  • En France il n’y a que 2 catégories sociales. Il y a ceux qui vivent en créant des taxes et des lois. Il y a ceux qui essayent de gagner de l’argent pour vivre mais qui en réalité donnent l’ensemble des revenus à la première catégorie. Moins la 2 eme catégorie peut contribuer, plus la 1 er se montre puissante et implacable. En partant de ce simple fait, Mr Micron, qu’allez vous faire de votre temps jusqu’au prochain vote populiste ? Je suggère le golf, le ski, la piscine. Car franchement cela nous reposerait énormément. A défaut de mieux. Évidemment.

    • Quelqu’un a dit :

       » il n’y a que deux catégories,
      Ceux qui vivent de l’impôt,
      Et ceux qui en meurent « 

      • @Leipreachan
        Bonsoir,
        Il y a aussi :
        « Le monde se divise en deux catégories :
        Ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. Toi tu creuses. »

    • Ca me fait penser à la Belgique où pendant plus d’un an il n’y a pas eu de gouvernement. Le pays ne s’en est pas plus mal porté.
      Je suis d’accord avec vous, que Macron prenne des vacances, ça nous en fera. Je pense que le mieux que l’on peut espérer de nos politiques, c’est qu’ils ne fassent rien.
      « Oh Sire surtout ne faites rien, vous nous avez déjà assez aidés comme ça »

  • Je voulais dire que Benoit Hamon a une vision paradisiaque et idyllique du monde actuel, ce qui lui fait dire d’énormes conneries. entre la taxation des Robots et la mise en vente libre du cannabis il y a de quoi faire rêver…….les idiots uniquement.

  • Encore un guignol qui n’a jamais travaillé un seul jour de sa vie. Pour les efforts, on repassera.

  • Qu’Hamon soit un inculte au niveau économique ne peut étonner que ses plus farouches partisans. Et que sa proposition soit inepte est une évidence. Il n’empêche que pour le citoyen lambda, constater qu’un patron ayant mis sa boîte en faillite se barre avec 14 Millions d’€, c’est à la fois incompréhensible et inacceptable. Et totalement contre-productif pour notre cause. Il paraît quand même incroyable que ce genre d’affaires se répètent très régulièrement malgré les dérives déjà constatées depuis au moins 20 ans. Je trouve que l’auteur de l’article (par ailleurs excellent) balaie un peu vite cela. Certes, ce n’est pas un comportement habituel. Certes, cela touche très peu de patrons. Mais soyons honnêtes, au niveau du symbole, c’est juste catastrophique et permet à des escrocs et des manipulateurs comme Hamon, Mélenchon ou Martinez de s’en servir pour décrédibiliser tout le reste.

    • oui mais c’est le « capitalisme de connivence » qui tue pas les 14 Millions personne de cherchera à savoir qu’elle ministere ou qu’elle fonctionnaire à autorisé la fusion et la signature de ce départ en retraite.
      Finalement ca conforte juste que l’état se pourri lui même …
      Mais évidement Bourdin n’a pas fait le boulot .

    • Certe, niveau « symbole » on repassera. Mais je serais très intéressé de connaitre le montant que l’état prélève, sous différente formes, sur ce montant de 14M€ et qui passe donc de la poche de Technip à la poche de l’état sans faire sourciller personnes.

    • en effet , je vous l’accorde , ceci dit la retraite est elle amputée pour un administrateur de la fonction publique ou un élu quand il a merdoyé , et claqué de l’argent public en pure perte dans un projet inepte?
      as t on retiré sa retraite a cahusac ?
      ben non

      • Mais je suis entièrement d’accord avec vous, ainsi qu’avec 1984 et M’enfin. Ceci étant, on ne peut justifier les turpitudes des uns en se cachant derrière celles des autres. Personnellement, je serais pour une responsabilité pénale et financière de tous les signataires de projets publics, quel que soit leur niveau et sans limitation de durée. J’ai été élu de petite commune (bénévole évidemment) et j’ai constaté que c’était déjà « folklorique » à tout petit niveau. La seule chose qui est vue par le citoyen lambda, c’est qu’une nullité empoche des millions, point barre. Combien vont se dire que c’est du capitalisme de connivence ? Ou que l’état va ponctionner ce pactole ? 0.001% ? Ce genre de cas est dramatique par son effet symbolique, je le répète. Si nous voulons que nos idées infusent, il faut juste être irréprochables et faire jouer à plein la responsabilité individuelle que nous prônons. Dans le cas de figure qui nous occupe, le dirigeant part avec son carton d’affaires personnelles et c’est tout. Et tous ceux qui ont validé ce genre de golden parachute sont virés. On a vraiment oublié la vertu pédagogique de l’exemple. Il n’est même pas utile de faire une loi ou une réglementation, l’usage suffit. Si cela se répète suffisamment de fois pour que les plus bornés comprennent que s’ils font des conneries, ils paieront, nul doute qu’il y aura moins de conneries de faites.

        • Pas faux c’est juste de la responsabilité du chef. Dans le privé cette collusion dans 80% des cas est sanctionné manu militari .
          Ce qui faut pas oublié c’est que l’intervention de l’état n’a pas lieu d’être dans ce genre de domaine, la base du problème est l’omniprésence de l’état dans tous les domaines .
          Facile après de se dégager des responsabilités au non de l’état.

        • Juste. Ces « dirigeant », qui ne sont en réalité que des manager de luxe, ne sont en effet pas plus responsabilisés que nos politiques. Quoi qu’ils fassent ces anguilles passent toujours entre les mailles. Risque 0 = chance de conneries maximal !

  • @cincin, vous ne pensez pas qu’ils préfèreraient rester en France et gagner de l’argent les patrons ? Pourquoi font ils faillite ? Est-ce un mal de prendre l’argent qui reste et ses jambes à son coup pour fuir cet enfer communiste ? Les grosses entreprises d’Etat ne sont pas rentables et comme deja dit dans un commentaire cela ne les empêche pas d’investir à l’étranger. Si même l’Etat essaye de fuir ses propres règles cela laisse peu de marge de manœuvre pour les autres en sachant que l’argent gratuit des contribuables n’ira pas les sauver en cas de problème. Ce pays est foutu. Surtout, la France est injuste et violente. La lumière s’éteint, l’humain se transforme en bête.

  • « on ne transforme pas les vaches laitières en chevaux de course » (d’après Adolf Galland).

  • @breizh, ça se discute. Un cheval c’est pointu et demande beaucoup d’attention (et de l’argent). En revanche une vache fait du lait quoi qu’il arrive. J’ai du mal à imaginer le Français dans l’un ou l’autre. J’imagine plus un cochon à la vie courte que l’on va égorger pour apaiser ses souffrances. Nos élus « farm » cad qu’ils nous considèrent comme du consommable nécessaire au maintien de leurs privilèges. J’espère que les entreprises/vilains riches et autres capitalistes vont continuer leur fuite. Que ce pays aille jusqu’au bout de cette logique. Que la France touche du doigt une bonne fois pour toute l’origine du problème. Que peut on faire d’autre ?

  • Ou bien Hamon croit ce qu’il dit, et il est vraiment très nul; ou il ne croit pas ce qu’il dit, et il est vraiment très malhonnête.

  • « Nos vies valent plus que leurs profits ! »
    C’est vrai que ce slogan est attrayant.
    Mais il a fait le lit de la désindustrialisation de la France. -36% d’emplois salariés entre 1980 et 2007.
    C’est la cause de notre taux de chômage excessif, de la faillite de nos système social, de la désolation des ruraux dont les usines autrefois dispersées sur le territoire ont fermé, entraînant avec elles postes, écoles, maternités, et valorisation de l’habitat (devenu invendable quand région sinistrée, ce qui piège les propriétaires dans leur région sans emploi).
    C’est ce que nous disent les gilets jaunes depuis 4 mois…

    • c’est aussi la faute de nombre d’élus, maires, députés etc…celles et ceux qui prônent le tout tourisme pour leur ville par exemple , ils se reconnaitront.

    • En fait nos vies sont leur profits. Si par vie on entend emploi (comme dans la maxime), l’emploi d’un salarié est dû uniquement au profit qu’il génère au parton.
      Si nos vies (sous entendu force de travail) valent plus que leur profit, alors je ne comprends vraiment pas pourquoi ces gens continuent à chercher du travail. Enfin, ce n’est peut être pas si antinomique, car beaucoup de leur électeurs sont aux minimas sociaux et veulent qu’ils augmentent plutôt que de chercher un travail.

  • Hamon est non seulement nul en économie mais aussi nul en mathématiques. Si pendant une longue durée les augmentations de salaires étaient égales aux augmentations de dividendes cela signifierait inéluctablement qu’à terme la masse salariale serait égale aux dividendes. Fort heureusement pour les salariés il n’en est rien car la masse salariale est incomparablement plus grande que les dividendes versés.

    Il faut rappeler inlassablement que la valeur ajoutée (la contribution d’une entreprise à la richesse nationale) part d’abord en salaires qui sont le plus gros morceau, ensuite en impôts et taxes, ensuite en remplacement du capital usé ou obsolète et enfin en bénéfices (auto-investis ou distribués) pour les apporteurs de capitaux. Si ces bénéfices sont insuffisants c’est l’investissement qui peut en souffrir. Et si une trop grande part de ces bénéfices sont captés à l’étape suivante qui est l’impôt sur les particuliers, le phénomène sera le même : l’investissement souffrira.

    Il est malheureusement classique d’entendre à gauche un discours visant à capter l’essentiel de l’accroissement de richesse des « riches ». Ce que l’on oublie un peu trop c’est qu’une bonne part de cet accroissement vient en fait de plus-values (en gros de l’auto-investissement soit fait avant distribution de dividendes soit par réinjections des dividendes dans de nouveaux investissements ) et n’est donc pas un cash libre qui pourrait être imposé sans autre effet que de diminuer le luxe dans lequel peuvent vivre les riches. Si ces riches sont trop imposés, ils n’ont plus comme solution pour payer l’impôt que de réduire leurs investissements et c’est d’autant plus grave que ce sont justement les investissements choisis par le secteur marchand qui tirent l’économie vers le haut. A contrario les investissements et subventions diverses faites grâce à ce qui est collecté par l’impôt ont toutes les chances de ne pas être productifs voire même de partir en fumée quand ils sont dirigés vers des canards boiteux.

  • Il faudrait prendre Hamon et ses semblables au mot: lorsqu’une entreprise diminue son dividende on diminue les salaires dans la même proportion. Chiche?

  • Si vous aviez lu sa biographie sur Wikipédia, vous auriez constaté que M. Hamon n’a pas du tout étudié l’économie. Il a une licence d’Histoire, obtenue à 24 ans. L’étudiant Hamon a visiblement passé bien plus de temps à l’UNEF et au MJS que dans les amphis. Ensuite il est devenu attaché parlementaire, ce qui ne lui a pas permis de compenser par des connaissance pratiques.

    Bref il n’y a aucun intérêt à prêter la moindre attention aux propositions économiques d’un apparatchik socialiste qui n’a aucune connaissance du sujet qui dépasse celle d’un élève de lycée et qui n’a jamais travaillé de sa vie.

  • Et dire que Mr Hamon fut ministre de l’éducation nationale. Un pauvre sire à faire disparaître dans les poubelles de l’histoire.

  • « Non pas qu’on ne verra jamais un patron « rincer » une entreprise vite fait bien fait »
    le propriétaire d’une entreprise peut faire ce qu’il veut avec du moment qu’il respecte les contrat passé avec ses clients et ses salariers. Il peut la rincer, l’essorer la tondre, la passer à la moulinette, en faire des confettis…TOUT. Et personne n’a rien à dire, point.

  • LE-Maire est arrivé bon dernier dans la primaire de la droite. Ce n’était pas pour rien. Il est incompétent dans tous les domaines. D’ailleurs Macron a choisi de s’entourer de beaucoup d’incompétents pour paraître plus intelligent qu’eux.
    Le Maire et Hamon ont un point commun: ils n’ont jamais travaillé dans une entreprise et, encore moins, étaient entrepreneurs.

    Ils ne savent pas ce qu’est un bénéfice comme beaucoup. Certains confondent les recettes et les bénéfices.

    Ils n’ont jamais pris le risque d’acheter des actions d’une entreprise. A côté de certains, peu nombreux, qui touchent régulièrement des dividendes, il y a ceux qui voient leur capital être raboté par les crises. Demandez donc aux actionnaires d’Eurotunnel qui ont été complétement floués par l’Etat qui sait mieux que tout autre que les investissements d’infrastructures sont très longs à amortir et a commencé à produire des résultats positifs.

  • Quand une entreprise est en difficulté, c’est forcément de la faute du patron, donc il ne doit pas toucher de grosses sommes d’argent. Quand une entreprise a du succès, c’est grâce au travail de tous les salariés, donc le patron ne ne doit pas toucher de grosses sommes d’argent. C’est bon, j’ai compris le raisonnement de la gauche ?

  • Ce genre de personnage est un mafieu de la politique , il rançonne pour exister et seule façon d’exister est d’être élu.
    Pour se faire élire il a besoin de ses idiots utiles gauchisants, qui ne comprennent rien à l’économie et qui sont gavés aux subventions et autres allocations…
    Cependant je suis toujours surpris par ce personnage dont la compagne est cadre sup chez l’Oréal, fleuron du capitalisme, qui crache dans la soupe qui le nourrit. Il est à l’image de tous ces hommes (ou femmes) de « gauche » comme Mitterand qui ont utilisés un appareil politique à des fins personnels à savoir se faire élire régulièrement pour vivre des ses rentes. Que ferait cet homme si il devait travailler? Il a une licence d’histoire obtenue à 24 ans, on sent poindre le glandeur professionnel qui ne peut réussir qu’au PS en ayant fait ses galons à l’UNEF avant, sa voie sera toute tracée ce sera la politique.
    Fort en gueule pour les faibles d’esprit, tout un programme!
    Ce sont des « mecs » comme cela qu’il faut virer de la politique, ce sont des parasites!!

  • Un titre aussi desobl Pour un astre de la politique française serait-il pire que Georges Marchais en tant qu’amuseur public

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Le gouvernement a été cette semaine confronté à un nouveau psychodrame : la fin programmée au 1er janvier 2024 de la dérogation permettant d’acheter n’importe quel produit alimentaire avec un titre-restaurant.

En effet, Bercy n’avait pas prévu de reconduire cette dérogation, adoptée durant la crise liée au Covid-19 alors que les restaurants étaient fermés : bronca immédiate parmi l’ensemble des partis d’opposition et des salariés maintenant habitués à faire leurs achats alimentaires quotidiens avec ces chèques subventionnés. Le gouvern... Poursuivre la lecture

À l’occasion d’une conférence avec les syndicats, pour « avancer sur le lien entre productivité, création de valeur et salaires », le gouvernement donne les apparences d’une réponse aux hausses de prix.

Les autorités créent plus d’argent via les déficits et les politiques de soutien aux débiteurs, via des baisses de taux d’intérêt. En dépit des apparences, la banque centrale maintient le taux de dépôt sous le rythme de la progression des prix, une forme d’incitation à la création d’argent.

Pourtant, selon les dirigeants et la pr... Poursuivre la lecture

Bruno Le Maire a tout à fait raison de refuser l’indexation des salaires sur l’inflation. Le problème est de savoir s’il sera entendu par le gouvernement.

 

Un peu d'histoire récente

Afin de démontrer la nocivité de l’indexation des salaires sur l’inflation, il suffit de faire un retour aux années 1960-1980. En voici les conséquences.

En 1967, l’inflation en France était maîtrisée à 2,7 % mais a commencé à déraper l’année suivante pour atteindre 13,7 % en 1974.

Que s’est donc-t-il passé ?

Tout d’abord, ... Poursuivre la lecture

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