Par Frédéric Duval.
Comme vous le savez, le Venezuela ne va pas fort :
- inflation à quatre chiffres
- plus haut taux de criminalité en Amérique du Sud
- migration la plus forte au monde après la Syrie
- famine qui touche toutes les classes sociales, sauf le gouvernement
- …
Et pendant ce temps Maduro déguste des steaks bien saignants avec la star des réseaux sociaux Salt Bae :
J’en parlais déjà cet été et vous étiez nombreux à réagir.
Le cas vénézuélien est une tragédie qui démontre cruellement le mal que peuvent faire les très mauvais gouvernements.
Ils peuvent être aussi destructeurs qu’un conflit armé !
Sous la pression de la rue, le président Maduro, qui ne souhaite pas démissionner, doit donc faire des réformes rapides… et ne fait finalement que s’agiter dans la panique.
Toute ressemblance avec un gouvernement plus proche de nous serait purement fortuite…
La fausse bonne idée de Maduro
En décembre 2017, alors que la bulle des cryptos est au plus haut, Maduro annonce le lancement sa propre cryptomonnaie d’État.
Le timing est représentatif du populisme forcené du parti présidentiel : en plein dans l’euphorie, il suit la tendance aveuglément pour donner l’illusion de la compétence.
En réalité, il ne s’agit pas d’une crypto classique comme le Bitcoin mais plutôt d’un stablecoin (monnaie stable).
Son prix n’est pas déterminé par l’offre et la demande mais par le prix d’un bien tangible : ici le pétrole et le gaz vénézuéliens.
Il existe d’autres stablecoin fixées à des monnaies standards comme le dollar américain (Theter, USD coin, True USD, …) à l’euro (Stasis EURS) ou au yuan (bitCNY) mais aussi à des métaux précieux comme l’or (G-Coin, GoldVein, … ).
Mais comme on pouvait s’y attendre le petro est un flop monumental.
Le problème ce ne sont pas les cryptos, c’est l’État
C’est un tel raté que le gouvernement force carrément ses citoyens à l’acheter !
Mais le pire c’est que cette crypto est une fraude institutionnalisée.
Différents « White papers » (documents de présentation technique) du Petro différents et contradictoires circulent : certains disent qu’il est fondé sur la technologie Ethereum, d’autres sur NEM…
La fraude est apparue très rapidement après quelques investigations de journalistes :
- le gouvernement dit avoir levé 735 millions de dollars lors de son offre de lancement (ICO)… sans aucune preuve,
- les puits de pétrole censés couvrir le prix du petro ne sont plus exploités,
- le superintendant de la cryptomonnaie est introuvable,
- les experts disent qu’il est insensé de lier le prix d’une crypto au pétrole vénézuélien car son prix est déjà fixé par le gouvernement et son prix réel est difficile à déterminer,
- pour l’instant seules des « promesses » de jetons ont été vendues et non la technologie blockchain correspondante,
- le petro est aux abonnés absents de toutes les plateformes d’échange.
C’est bien simple : c’est un nouveau mensonge gouvernemental aux proportions gigantesques.
L’économiste qui avait vu juste
L’économiste Philippe Herlin présentait en novembre dernier les raisons réelles de la création de cette monnaie :
- soulever de nouveaux fonds pour un gouvernement en ruine
- contourner les sanctions internationales
- renforcer la confiance des citoyens avec une nouvelle monnaie gouvernementale
Mais pour lui, cette monnaie est surtout en contradiction avec les vrais atouts des cryptomonnaies : se défaire de liens forcés par l’État et les banques et garantir des échanges libres et sûrs entre citoyens.
Ce n’est pas la première fois que Philippe Herlin dénonce une crypto-arnaque.
Il le fait régulièrement pour les lecteurs de la Lettre Stratégie & Conseil.
Il est un des rares économistes français à s’être intéressé très tôt aux cryptomonnaies. Il aide ses lecteurs à différencier les bonnes cryptos des mauvaises. Et pour l’instant, il ne s’est jamais trompé !
C’est un atout essentiel dans ce marché composé d’une offre foisonnante où tout va si vite.
À vrai dire, je pense que c’est l’information la plus nécessaire et fondamentale pour investir dans ce domaine.
La Lettre Stratégie & Conseil cela vous intéressera :
- si vous voulez mettre votre argent à l’abri
- si vous voulez le faire fructifier
- si vous cherchez à y voir plus clair dans ce marché
- si vous avez raté la révolution internet et que vous ne voulez pas rater la révolution Blockchain !
Le plus beau : vous n’avez même pas besoin d’avoir de gros moyens.
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cet article est une page de pub déguisée ?
on dirait bien.. ceci dit le flop des crypto monnaies est aussi important que la politique “melanchoniste” appliquée au Venezuela.
Les cours minimum des Crypto montent régulièrement chaque année.
Parler de flop, c’est pas forcément la réalité. Pour ne pas dire plus.
Je confirme…
Si je comprends bien, le pétrole ayant été nationalisé “au profit du peuple”, le gouvernement se permet de le vendre avant de l’avoir extrait, ce qui est effectivement une dénationalisation. ( ou consiste à vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué )
au profit de la nomenklatura! nuance
Pour que le pegging d’une devise fonctionne il faut 2 choses :
– avoir la garantie que le gérant ait une reserve suffisante d’asset sur lequel est peggée la devise (ici l’État vénézuélien doit avoir assez de pétrole)
– avoir confiance dans la gestion, cad avoir la garantie que le gestionnaire ne printera que dans les cas necessaire au pegging (ici penser que l’Etat vénézuélien ne printera que lorsque le petro sera au dessus du cours du petrole)
Aucune de ces deux conditions ne sont réunies.
De plus, le fait que la devise soit une crypto n’ajoute rien (l’un des intérêts des cryptos étant justement d’offrir la garantie qu’elle ne sera pas printée de manière discrétionnaire)