Les autorités seraient-elles… giletjaunophobes ?

Pour les élites du monde occidental les citoyens n’ont que trois droits : obéir, payer, et se taire. OPINION

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Mouvement des gilets jaunes, Belfort, 01 Dec 2018 By: Thomas Bresson - CC BY 2.0

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Les autorités seraient-elles… giletjaunophobes ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 9 décembre 2018
- A +

Par Erik Svane.

De toutes les tyrannies, une tyrannie exercée pour le bien
de ses victimes est sans doute la plus opprimante. Il est
préférable de vivre sous des requins de la finance que sous
des corps moraux omnipotents. La cruauté du magnat de
l’industrie peut parfois dormir, sa cupidité peut être rassasiée
à un moment donné ; mais ceux qui nous tourmentent pour
notre propre bien nous tourmenteront sans fin, car ils le font
avec l’approbation de leur propre conscience.
— C.S. Lewis

 

Cherchez l’erreur ! Quand un attentat est perpétré par quelqu’un du nom de Mahomet ou Ali, avec moult morts et blessés, on nous dit (non sans raison, sans doute) qu’il ne faut pas faire d’amalgame et de généralisations, qu’il faut se demander si ce n’est pas le monde occidental, ces horribles colonisateurs, qui, quelque part, est coupable, sinon responsable, de la radicalisation des islamistes.

Si vous pensez le contraire, il n’y a qu’une conclusion à tirer : vous faites partie de ce groupe de citoyens méprisables qui ne sont rien d’autres que d’affreux islamophobes.

Mais alors, quand deux ou trois personnes sont tuées durant une manifestation de Gilets jaunes, et que l’on compte plus d’une centaine de blessés, y compris parmi les forces de l’ordre, sans oublier les victimes économiques pour cause de perte de temps et d’absence de revenus, là, soudain ministres et politiciens se manifestent (alors que contrairement aux attentats, aucune des victimes, parions-le, n’était visée) pour condamner le mouvement tout entier et pour regretter le manque de citoyenneté, de sérieux, de tact et de lucidité des protestataires.

Alors, s’agit-il d’hypocrisie, d’un exemple de plus du « deux poids deux mesures » ?

En fait, la réponse — surprenante — est : non, pas du tout.

Dans les deux cas (dans tous les cas), il s’agit pour les politiciens de diaboliser leur propre population, de la traiter comme s’il s’agissait d’affreux jojos irresponsables, comme des enfants  qui ont besoin de politiciens et de fonctionnaires (d’une armée de fonctionnaires), sans oublier une pléthore de règles ainsi qu’une masse d’impôts, pour survivre et pour bien se tenir.

En fait, ils placent les citoyens à la même enseigne que les terroristes : des palabres, peut-être, mais aucune concession — c’est la même attitude officielle qu’envers un terroriste : pas de faiblesse.

La conclusion est limpide. Pour les élites du monde occidental les citoyens n’ont que trois droits : obéir, payer, et se taire.

Le 14 juillet 1789, il y a eu une révolte à Paris. Combien sont morts ce jour-là ? On parle de 98 personnes tuées. Qui est responsable ? D’un côté, la réponse est limpide : c’est la foule, ou une partie de la foule, qui est indéniablement la cause de la mort de cette centaine de personnes.  Il fallait se tenir tranquille et ne pas se conduire de la sorte.

Mais ne faut-il pas blâmer au moins en partie Louis XVI et/ou de son gouvernement ?

Quelques 230 ans plus tard, on débat encore et toujours, bien que l’on notera que l’histoire officielle de la République met tout sur le dos de la monarchie et considère les révolutionnaires de la prise de la Bastille comme des héros.

Il ne s’agit pas de juger, ou trancher, d’une manière ou d’une autre.

Parmi ces morts, par ailleurs, on compte sept soldats ou hommes du gouvernement royal à la Bastille. De façon systématique, quand un début de révolte éclate, les autocrates vont toujours essayer de mettre en avant l’éventuel malheureux fantassin de 19 ans victime des insurgés enragés. Pour prendre un exemple non français et moderne, c’est ce qui s’est produit en Europe de l’Est 200 ans plus tard, lors des révolutions anti-communistes de 1989. Rien n’aurait rendu un Honecker ou un Ceaușescu plus heureux que de voir des jeunes appelés tués par la foule de contre-révolutionnaires.

Mais revenons au présent : concernant les manifestations bien moins sanglantes de Gilets jaunes de 2018, les autorités n’y sont pour rien ! Vous entendez ? Rien de rien ! Il n’y a rien à débattre ! Elles n’y sont pour rien !

Tous les débordements sont à mettre sur le dos des manifestants, des révolutionnaires.

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  • du coup , les manifestants se sont octroyé d’office un autre droit : hurler leur ras le bol fiscal , entre autres , et mettre un bordel monstre ; bien fait pour les politiques , na ……

  • Bah , il y a deux types de manifestations en France , contre les patrons avec la bénédiction de l’état, contre l’état, là cela se passe toujours très très mal. Y en a rarement contre l’état mais elles sont toujours contre une idéologie imposées par l’état ,la c’est son écologie maladive par exemple ,il y eut aussi contre la PMA et le mariage bidon des homosexuels manif toujours contrée avec la plus grande brutalité possible.
    Pour les gilets jaunesvous aurez remarqué que personne n’a osé se plaindre de l’écologie, seulement de taxes…delà a imaginer que cette manif n’en soit pas vraiment une mais une manipulation pour la phase suivante…..

  • Brillant.
    Que pensez-vous de la version moins officielle selon laquelle les GJ sont globalement très pacifiques, mais des éléments issus de démographies très différentes profitent du désordre pour s’amuser et faire leurs courses?

    • Il y a sans doute de ça, mais c’est un élément de pression dans le combat entre les dirigeants et les citoyens, que chacun cherche à utiliser à son profit. Or ce combat ne devrait pas avoir lieu ! Les dirigeants devraient écouter les citoyens sans que ceux-ci aient besoin d’attendre que les casseurs les infiltrent, surtout quand c’est une grande majorité du pays. C’est quand même surréaliste que les dirigeants, censés émaner du peuple, demandent à ce peuple de désigner de nouveaux représentants pour négocier avec eux !

      • @MichelO
        Bonjour,
        « dirigeants » C ‘est peut-être le noeud du problème en fait. ILs ne dirigent rien du tout, concrétement cela se voit, et de par leurs fonctions, ils se pas des dirigeants : ils sont des représentants au service du Peuple. Le Peuple n’est pas à leur service. C’est peut-être ce dont les citoyens commencent à se rendre compte.

    • Bof, tous les partis et lobbies essaient bien entendu de récupérer le mouvement des Gj, y compris les Kmers Verts – ce qui est un comble.
      Toujours est-il que Micron a dilapidé le peu de marge de manoeuvre dont il disposait dans des lubies. Tilt – Game Over – Next …

  • Plus court:

    « Il n’y a pas de pire tyrannie que celle qui oblige quelqu’un à payer pour ce qu’il ne veut pas, uniquement parce que vous pensez que c’est pour son bien. »

    Robert A. Heinlein (Révolte sur la Lune)

    Même mon toubib s’y met :

     » Bouge plus (bosse plus ?), mange moins, c’est bon pour toi ! »

    – ça fait 25 euros…

  • C’est bien ce qu’a dit Hillary Clinton, et ce que pensaient tous les démocrates, du peuple américain! Il est interdit de voter Trump! Pas de bol ça n’a pas marché car le dit Trump est plus intelligent qu’eux!

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