Par Erwan Le Noan.
Un article de Trop Libre
Chaque année, alors que les enfants pensent à leur nouvelle classe et que leurs parents reçoivent un avis d’imposition qui leur rappelle l’impératif de retourner au travail pour financer le Léviathan, les partis politiques se réunissent pour leur rentrée.
En 2017, ces rassemblements étaient moroses : balayés par l’élection d’Emmanuel Macron, les partis étaient sous le choc, assommés comme après chaque défaite qui repousse leur avenir national de cinq ans, désorientés après une déroute totale, désertés par les électeurs et les militants. En 2018, ces universités d’été s’ancrent dans une ambiance plus offensive : la majorité a connu quelques patinages et de nouveaux scrutins approchent (européennes en 2019 et municipales en 2020).
Une revanche sur La république en marche
Ce contexte constitue toutefois la principale menace d’errance pour les partis. La gauche comme la droite sont motivées par l’espoir d’une revanche sur La république en marche. Au sein du parti présidentiel, des débats émergent sur la meilleure façon de remporter des municipalités. Les uns comme les autres courent le risque de se perdre dans une obsession du résultat immédiat, au détriment des succès durables. Or, ceux-ci ne se bâtissent pas sur des coups tactiques, mais sur des stratégies robustes.
Il est aisé de promettre des lendemains qui chantent quand on ne se soucie ni de la dépense publique ni de la mondialisation.
Track record : la lecture des divers ouvrages des grands entrepreneurs rappelle que leurs réussites ont été portées par la poursuite de visions de long terme : c’est l’envie de porter un projet, décliné en solutions finalement rentables, qui porte les grandes transformations ; pas la volonté de rafler la mise illico. Ce qui convainc les clients (qui doivent être séduits pour acheter, comme l’électeur doit l’être par l’offre électorale) ou les investisseurs (auxquels on sollicite l’argent, comme les élus le font des contribuables), c’est un track record et un projet.
La majorité peine à convaincre, l’opposition démagogue
Aujourd’hui, la majorité peine à convaincre qu’elle produit des résultats. Il est encore tôt, mais si sa politique n’en fournit pas bientôt, elle risque d’être tentée par la voie suivie par ses prédécesseurs, qui ont voulu les créer par des mesures symboliques et coûteuses. Pour convaincre que la patience est nécessaire, elle doit travailler à dessiner plus clairement sa vision ; le Président Macron aurait demandé à ses équipes de le faire.
Dans l’opposition, les partis extrémistes misent tout sur leur vision démagogique : il est aisé de promettre des lendemains qui chantent quand on ne se soucie ni de la dépense publique ni de la mondialisation.
La gauche pèche aujourd’hui par un double déficit : ses élites locales ont été balayées en 2014 et elle peine à incarner un projet, payant des divisions anciennes. À droite, la vision n’émerge pas clairement : hier réformistes libéraux, Les Républicains cherchent à profiter de la colère populaire, au risque de suivre la pente populiste. À sa marge, toutefois, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse tentent de concilier démonstration par les faits à la tête de leurs régions, et vision, en ébauchant une réflexion. Plus discrets, ils consolident leurs deux piliers sans entrer encore dans le débat national.
François Rebsamen déclarait récemment dans un quotidien que « le PS peut disparaître ». Il a raison : en politique comme ailleurs, c’est l’offre qui crée la demande (cette chronique l’a souvent répété). Aujourd’hui, aucun parti n’énonce une proposition politique claire. Ce devrait être leur impératif, s’ils veulent remporter les élections durablement.
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DROITE ,GAUCHE ,en MARCHE et je ne sais quoi !! À part d’être des girouettes ,pour quelle résultat ? le retournement de veste est de mise .leur seul but avoir une part du gâteau.de la com électorale, l’ennemi du changement .
Je ne sais pas si les gaulois vont apprécier la suite de la rentrés politique de LREM quand ils apprendront que Barack obama pourrait être invité au conseil national de ce parti en octobre pour la modique somme de 400 000 euros au bas mot ;
Voyons, ça ne coûte rien, c’est l’état qui paie !
Si la rentrée se fait souvent triomphante avec trompes et cymbales, la sortie se fait généralement par évacuation via ce vide ordure caché derrière les ors de la république.
Il est tapi là , à attendre ses prochaines proies, occupées pour l’heure à étaler leurs certitudes vaniteuses; il n’est pas pressé, ils viendront tous…