Le monde est de plus en plus violent. Vraiment ?

Une idée reçue sur les conflits dans le monde.

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Le monde est de plus en plus violent. Vraiment ?

Publié le 30 juillet 2018
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Par Johan Honnet.

Beaucoup de gens sont convaincus que le monde est de plus en plus violent, qu’il sombre dans le chaos et qu’il y a de plus en plus de conflits sur Terre.

Rappelons que les cavaliers de l’Apocalypse sont la Famine, la Pestilence (ou la Mort) et la Guerre. Ce sont des fléaux qui ont, au travers des éons, bridé le génie humain. La famine, la pestilence, on l’a vu dans de précédents billets, sont en train de perdre. Qu’en est-il de la violence ?

Le nombre de morts liées à un conflit n’a jamais été aussi bas

Premier point que je tiens à souligner : la guerre tue de moins en moins. C’est une bonne nouvelle.

Autre point : il y a de plus en plus de conflits.

Est-ce contradictoire ? Absolument pas. En réalité, on a de plus en plus de conflits, mais ils sont de moins en moins inter-étatiques : des guerres civiles, parfois très localisées. Cela implique qu’on a affaire à des belligérants moins bien organisés, moins bien équipés, avec des destructions fortes, parfois, mais en bout de course un nombre de victimes beaucoup moins élevé.

La chose, au fond, est logique. Pendant la Guerre de Corée, qui dura à peine trois années (pour 1,5 million de morts environ, à comparer avec les 500.000 morts environ en Syrie, ou les 10.000 morts environ en Libye), il y a eu des centaines de tonnes de bombes lâchées sur les centres industriels, à intervalles très réguliers.

Balancer des millions de litres de napalm n’est pas possible dans le cadre d’un conflit entre civils. Seul un État peut le faire, grâce aux impôts payés par la population.

On ne peut que regretter, bien sûr, la survenance de nombreux petits conflits localisés, et les centaines de milliers de morts qui les accompagnent. Mais il est faux de prétendre que la situation aurait empiré par rapport à un passé fantasmé, souvent les « Trente Glorieuses » (là où, à partir de 1980, le capitalisme triomphant et l’argent-roi auraient causé tous les maux du monde, dont de nombreuses guerres).

Non, le monde ne sombre pas dans le chaos : l’État Islamique, la Crimée, Gaza, la Birmanie, le Yémen, tout cela est digne de préoccupation, d’inquiétude, voire d’indignation, oui. Mais il n’est pas nécessaire de prophétiser un monde qui se disloque sous les coups de boutoir de la haine, des conflits et autres catastrophes d’ampleur biblique (catastrophes que nous aurions méritées en raison de nos péchés, il va sans dire).

Le libre-échange contre les guerres

L’on pourrait longuement débattre des causes de la réduction du nombre de victimes, ou plus précisément de la réduction du nombre de conflits inter-étatiques par rapport aux décennies et siècles antérieurs. À mon sens, c’est un effet collatéral de la mondialisation des échanges commerciaux. L’interdépendance économique inhibe les conflits : ce qu’on peut avoir par le commerce, il n’y a pas besoin de le prendre par la force ; attaquer un voisin fournissant des produits essentiels, c’est nuire à ses propres intérêts.

C’est également un effet, je pense, du multilatéralisme, qui semble avoir eu son rôle à jouer. Et je ne peux que relever que les interventions armées étatiques des dernières années brillent par un caractère commun : ce sont, très souvent, des chefs-d’œuvre d’unilatéralisme.

C’est, enfin, un effet de la dématérialisation et de la financiarisation de l’économie. En effet, une économie se fondant sur les terres, le sol, le terrain risque fort d’être stagnante (sauf révolution agricole, bien sûr). Le seul moyen d’obtenir beaucoup plus de richesses, c’est de voler les terres du voisin. Il s’agit d’un jeu à somme nulle. Avec la révolution industrielle, la révolution informatique, agricole, génétique, l’économie a changé de nature et est devenue très largement un jeu à somme positive. Dans ces conditions, il n’y a plus de besoin de tuer son prochain : c’est une erreur, une vacuité inutile, plus que jamais.

En 20 ans, le taux d’homicide a été divisé par 2 en France

Autre thème relatif à la violence : les homicides. On prend les cas extrêmes : bien sûr, la violence ne se limite pas aux homicides ; simplement, les homicides sont plus simples à suivre : a priori, on n’a pas un phénomène de sous-déclaration, de sorte qu’une baisse des statistiques policières traduit ici une baisse réelle des violences homicides.

Pour les viols, une augmentation du nombre de plaintes ne permet pas de déterminer, en soi, si d’abord, il y a plus de viols dans l’absolu ou si deuxièmement, il y a moins de silence, moins d’auto-censure. D’autant plus que, pour les viols, les révélations peuvent concerner des faits plus ou moins anciens ; on peut partir du postulat que, pour les homicides, ces problèmes sont moindres (moins de sous-déclaration, déclaration plus proche de la commission des faits criminels).

La source, ici, c’est Max Roser, fondateur du site Our World In Data. Je le précise, car il ne s’agit pas d’une institution « officielle ». Cela étant posé, les tendances retracées semblent recouper ce que je sais des statistiques récentes. Par exemple, entre 1994 et 2014, il y a une diminution de 50% du taux d’homicide en France et en Allemagne1.

Quant aux causes, je crains de m’aventurer sur des terres inconnues. Je tiens toutefois à attirer l’attention de mes chers lecteurs sur la distinction entre :

  • Culture de l’honneur, qui semble corréler à un plus haut taux d’homicide. Comparons par exemple, aux USA, les États ayant une forte culture de l’honneur, plutôt au Sud, et ceux l’ayant moins. Tout comme, en France, il pourrait être intéressant de comparer les taux d’homicides entre personnes ayant cette culture de l’honneur (la culture des « bandes »), et les autres.
  • Culture de la dignité, ou guilt culture, où l’essentiel n’est pas la réputation ou l’honneur, mais l’attitude que l’on adopte à l’égard de soi et d’autrui. La honte vient du fait que l’on a eu un comportement indigne des principes auxquels on adhère. La retenue y est une vertu.

Pour bien différencier les deux, prenons l’exemple d’un enfant agressé sexuellement par un individu. Dans une culture de la dignité, les gens auront tendance à se retenir, et avoir recours aux autorités et à la Justice. Dans une culture de l’honneur, la justice pourra avoir été dite, mais l’honneur ne sera pas restauré : il faut laver l’affront par une intervention personnelle.

Autre exemple : une injure nécessite une réponse dans une culture de l’honneur, réponse qui peut être violente. Dans une culture de la dignité, l’évitement est une stratégie acceptable.

  • Culture de la victimisation, où l’important est de montrer que l’on appartient à une catégorie opprimée de la population. Autrement dit, ce qui est valorisé, ce n’est pas d’être un dur ne montrant pas sa faiblesse (comme dans les cultures de l’honneur), ni être impassible face aux manquements lorsqu’ils sont mineurs (comme dans les cultures de dignité), mais d’être une victime.

Ces catégories sont intellectuellement intéressantes, pour saisir par exemple pourquoi tel pays avec une législation très souple sur les armes à feu (comme la Finlande ou la Suisse, qui comptent parmi les pays avec le plus fort ratio armes/habitant) a un taux d’homicide cinq fois moins important qu’un autre pays réputé être tout aussi souple sur les mêmes armes à feu (USA).


Sur le web.

  1. Cela étant dit, il me faut vérifier les décennies antérieures, pour vérifier si 1994 ne correspond pas à un pic.
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  • La violence ? de plus en plus ? sans doute pas.
    toujours autant ? probablement oui.
    En quoi la nature humaine a t elle changée depuis des siècles ? l’homme a t il mis fin définitivement à la guerre à l’extérieur, et en lui ?
    Et que dire de la violence qui passe inaperçue tant elle est « normale », tant nous nous y sommes habitués depuis la plus tendre enfance ?
    la violence de la compétition économique, scolaire, etc…
    Non nous ne vivons pas dans un monde de Paix, il n’en tient qu’à soi.

  • nous sommes de plus en plus nombreux sur terre et il y aurait moins de violence ? ce n’est pas du tout ce que je ressent , et j’ai même l’impression que cela empire ; moins de conflit , peut être , mais une autre violence sous jacente et bien réelle , ça c’est sur ;

    • « ce n’est pas du tout ce que je ressent »
      et c’est pour ça qu’il y a des statistiques, histoire de vérifier si votre ressenti est corroboré par les faits.
      Egalement vrai pour les sujets liés à l’environnement: l’air est moins pollué à Paris aujourd’hui qu’il y 40 ans. Notre alimentation est plus sûre et variée qu’il y a 40 ans. Pourtant, le ressenti, le sens commun dit l’opposé..

      • Si notre alimentation est plus sûre et variée qu’il y a 40 ans , pourquoi y a t il une explosion du nombre de cancers aujourd’hui ? par ailleurs la pollution ayant fortement augmenté dans le monde , comment la nourriture pourrait elle être meilleure ? Certes il y a du bio mais le pourcentage est marginal et n’est pas à la portée de toutes les bourses

        • Ca n’est pas vraiment une explosion de cancers, mais ce qu’on aurait appelé autrefois une explosion de morts naturelles. Simplement parce que les gens ne meurent pas d’autre chose avant, il ne leur reste plus que le choix entre le cancer et le suicide…

          • @ MichelO
            Le nombre des cancers augmente parce qu’ils sont mieux diagnostiqués, AUSSI.

            • …et parce qu’on en guérit, ce qui permet d’en avoir plusieurs dans une seule vie.

              • Guérison non , rémission oui . Je suis bien placé pour le savoir . Trouvez une SEULE étude de médecine qui a déjà diagnostiqué une guérison TOTALE . Il n’y en as pas . On dit chance de guérison quand la rémission dépasse 5 ans . Bien des cancers , du sein surtout , réapparaisent au bout de 10 ans .

                • @jacques

                  idem pour celui du poumon (l’un des plus redoutables car 15% seulement de chances de survie): après plus de 10ans ,une brusque récidive mortelle métastasée au niveau du foie a touché un être qui m’était cher.

              • @MichelO

                Le témoignage de @jacques est très explicite « Guérison non,rémission oui ».

                il est fort souhaitable de »ne jamais être bien placé pour le savoir » car cette terrible et cruelle maladie est bien différente des autres !!!

          • @Michel O

            Les études détaillées et les statistiques étant somme toute très récentes,quelles preuves pouvez vous avancer pour qualifier et affirmer que dans le passé l’explosion « supposée » de cancers n’étaient « QUE »de simples morts naturelles???
            Si vous affirmez par exemple que les progrès de la médecine ont permis de ne plus mourir d’une simple appendicite,il n’y a rien de plus évident!!!
            Pour le cancer qui n’est toujours pas vaincu ,et pour cause ,puisqu’il faut considérer l’univers de l’infiniment petit aussi complexe et mystérieux que celui de l’infiniment grand, il vaut mieux éviter d’affirmer quoique ce soit!!!
            il semble pourtant que l’environnement puisse avoir une incidence pour certains cancers.
            Or il est bien certain que l’environnement a profondément été modifié en quelques décennies seulement.(Voir le lien ci joint qui montre la difficulté de tirer facilement toute conclusion quant à l’origine des cancers ,dont le SEUL vieillissement de la population est loin d’être à priori la SEULE cause ,comme on l’entend rapidement trop souvent sans doute pour se rassurer!!!).

            http://www.artac.info/fr/prevention/prevention-environnementale/l-origine-environnementale-des-cancers_000126.html

        • Concernant la nourriture, entre autres, amélioration par la gestion de la chaîne du froid, la maitrise des contaminations fongiques – les mycotoxines sont naturelles mais très cancérigènes: l’incidence des cancers du tube digestif a ainsi très fortement baissé en 40 ans. Sans oublier que l’offre alimentaire n’a jamais été si élevée malgré une population mondiale en hausse.

        • La fréquence des cancers globalement baisse mais reste stable ou diminue moins car la population augmente. Ensuite, les traitements du cancer sont long et vous allez être en contact plus longtemps avec ces personnes. Auparavant, on suspectait, on opérait mais il était trop tard. Il n’est plus inhabituel de connaître des gens qui ont eu plusieurs cancers dans leur vie, parfois 4, 5 voire 7.

    • Cette impression, justement, est-elle justifiée ?
      Si on en croit les chiffres avancés, non.

      Et c’est surprenant de voir que ce sont d’abord ceux qui vivent réellement en sécurité qui on le plus peur.

  • La violence et les incivilités sont omniprésentes. Plus personne n’accepte de remarque sans que toute l’altercation monte dans les tours.
    Hélas aujourd’hui jusqu’au sommet de l’Etat quand on a un imbécile qui n’a de réponse « ils n’ont qu’a venir me chercher » !
    C’est l’exemple au plus haut niveau de la mentalité de toute cette génération issue de 68 et ce sera pire encore avec la génération suivante. Ce genre de réponse est celle de tous les chefs qu’elle qu’en soit leur niveau. Autre drame est la grande incompétence de bon nombre d’intervenants y compris dans les médias. Une génération de grandes gueules de beau parleurs mais hélas sans intelligence aucune. être intelligent n’a rien à voir avec les diplômes bien au contraire, on remarque tous les jours à tous niveaux y compris dans le privé l’ignorance, l’incompétence, le manque de maturité et d’expérience de toute cette nouvelle génération qui ne compte que sur leur gueule et leur haute prétention pour garnir au plus vite leur portefeuille. C’est un problème d’éducation et d’exemple. Comment peut-on avoir un peu de civisme alors que de plus en plus la majorité des pays sont dirigés localement et nationalement par des escrocs, que les informations sont majoritairement des mensonges et de la manipulation ? La grande majorité des incivilités ont une origine provenant du comportements et des pressions ou répressions permanentes de la mafieuse politique. Dans ce domaine là, la France tient le haut du pavé. L’exemple vient toujours d’en haut. Cela ne peut finir que dans un conflit dur.

    • « Plus personne n’accepte de remarque sans que toute l’altercation monte dans les tours. »

      Jusqu’au XIXe siècle, des guerres éclataient parce qu’un ambassadeur avait manqué de respect à un monarque.

      Ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui, le seuil de tolérance a heureusement grandement augmenté.

      • Vous avez raison au niveau des Etats, mais vous avez tort en ce qui concerne les individus (en France, du moins). Les racailles n’ont qu’un mot à la bouche: « respect ». Dont ils sont par ailleurs incapables de faire preuve…

        • Il parlent du respect…Du plus fort , uniquement . Le respect de l’abruti illettré qui cogne le plus fort . Le faible a tort uniquement parce qu’il est faible . Lui , il est gentil , donc c un faible qu’on peut dépouiller .

  • Bonjour, merci pour votre article.
    C’est précisément la thèse de Steven Pinker qu’il détaille dans son livre « La part d’ange en nous » sous-titré : « Histoire de la violence et de son déclin ».
    Il décrit un processus de déclin de la violence continu au travers des ages, et même les pics de violence des 2 guerres mondiales du 20ème siècle n’affectent pas cette tendance !

    • Kachalot Bleu

      Le déclin de la violence est difficile à établir car il faudrait analyser dans le détail comment la notion de violences a évolué à travers les âges pour aboutir à celles que nous connaissons aujourd’hui, et qui marquent une actualité de façon bien différente par rapport aux siècles passés où les médias étaient quasi inexistants.

      Exemple actuel: l’efficacité redoutable des drones permet une violence à distance en changeant totalement de cadre,mais in fine, la violence est bien présente mais sous une autre forme.

  • Le sentiment inverse que l’on constate est à mon avis fortement lié à l’orientation médiatique. Il y a de plus en plus d’informations en circulation et les médias traditionnels ont compris que pour retenir l’attention, pour capter son public, il fallait faire dans le sensationnel et dans la peur.
    Le résultat est double : un choix d’informations véhiculés nécessairement alarmiste (on privilégie donc de présenter les conflits plutôt que des pays en paix) et un biais de plus en plus fort dans la présentation d’une information (exemple: les températures estivales ne sont plus chaudes, mais « caniculaires »).

  • Et pan, encore un neuneu tombé dans le panneau du nombre d’armes en suisse.. faite votre homework avant d’utiliser des arguments qui se retournent contre votre démonstration … un bête article (par exemple) vous expliquera un peu la nette différence, et clairement pas la « souplesse » que vous prétendez. https://www.letemps.ch/suisse/suisse-armee-jusquaux-dents-evite-fusillades-masse

  • En tout cas les prisons sont de plus en plus remplies et ça c’est pas du ressenti

  • On parle bien de faits qui se sont déroulés il y a plus de 4 ans au plus proche de nous !
    Et après ? Çà se gâte un peu…

    – Pourquoi mélanger les guerres symétriques, les conflits asymétriques, les homicides dans les pays en paix, la violence en générale…je ne comprends pas.
    – Pourquoi ne pas considérer les tentatives ? Dans ce cas, la survie de la personne relève de la résistance au choc, des secours, de la qualité des soins, des avancés de la médecine, mais au final l’acte reste le même, la différence est seulement d’ordre juridique.
    – Pourquoi considérer la France métropolitaine, les DOM TOM n’existent plus ? Je pense qu’il faudrait poser la question aux guyanais.

    Concernant le libre-échange je rejoins totalement votre analyse, les échanges commerciaux évitent les guerres, à ma connaissance c’est même la seule chose qui repousse les guerres, dans ce cas seuls les pays sous le joug totalitaire représentent un danger.

  • Desolee, mais en France oui il y a plus de violence. . c’est une realite, et aux Etats Unis aussi. mais c’est une autre forme de violence sous jacente..

  • Un élément fondateur est absent dans votre démonstration concernant la violence inter-étatique : la dissuasion nucléaire qui depuis 1945 a interdit tout grand conflit mondial. La guerre froide est restée froide à cause du fait nucléaire, même si les conflits se sont déplacés en marge du front d’affrontement direct en Europe. Le monde est en paix grâce à cette perception de l’emploi d’une telle arme « qui rend sage » pour reprendre la formulation du Général Gallois, concepteur de notre stratégie de dissuasion. Une résolution de l’AG/ONU a récemment demandé l’interdiction totale des armes nucléaires mais cela est impossible car les détenteurs actuels ont conscience que cela libérerait ce redoutable cavalier de l’apocalypse qu’est la guerre généralisée. Le danger est cependant toujours présent. On ne peut « désinventer » l’arme nucléaire. La folie d’un dirigeant qui sous évaluerait le risque encouru pour son pays et pour le monde peut conduire à cette apocalypse final qui serait assurément plus dommageable pour l’humanité que les derniers grands conflits mondiaux.

  • Concernant les homicides, ne sont recensés comme tels que ceux qui permettent de constater un décès immédiatement après une agression humaine (L’homicide est l’action qui consiste à donner la mort à un autre être humain). Vu le nombre de décès décalés et sans cause humaine établie par la justice, si tant est qu’elle ait été saisie, (ie une voiture qui a balancé un cycliste, un wesh-wesh de banlieue qui a terrorisé une personne âgée, un harcèlement moral qui accule au suicide…), je doute fort que les stats soient à la baisse, au constat immédiat des incivilités de plus en plus violentes actuelles.
    Quant aux conflits, quelques remarques. D’abord, ils sont devenus asymétriques donc impliquant de nombreux nettoyages de population civile dont on ne retrouve les traces que beaucoup d’années après. Ensuite, les zones en crise sont devenues inaccessibles aux éventuels enquêteurs de bonne foi pour cause de risque flagrant pour leur intégrité. S’ils ne sont pas « gentiment » accompagnés aux bons endroits montrant que les engins de mort sont presque « zéro-mort ». Il suffit de voir les fourchettes évoquées dans les dernières zones de baston. Enfin, on est toujours entre 2 guerres (les vraies avec plein de troupes régulières et plein de matériel). Je constate juste qu’hormis les guerres déclarées comme telles, les asymétriques sont quand même plus nombreuses qu’avant, avec de plus grandes durées et des zones importantes de survenance. Le tout en attendant WW3 ou son équivalent qui rajoutera une (très) grosse couche.

  • L’homme n’a pas d’autre prédateur que lui-même, et les guerres ont toujours servi à limiter le nombre des populations.
    S’il n’y a pas eu de grand conflit depuis la seconde mondiale, c’est à cause de la dissuasion engendrée par les nouvelles techniques (nucléaire, chimique, ou autres).
    Un beau jour, on y reviendra, aux destructions humaines massives!
    Je ne le souhaite évidemment pas, mais c’est le sens de l’histoire.

  • La violence ne se mesure pas au nombre de morts ou aux guerres. La femme (Marie) qui s’est fait frapper par un type qui n’a pas accepté qu’elle envoie un « ta gueule » à ses agressions verbales peut vous le dire. Oui la violence est en hausse, on est simplement bien en peine de la mesurer puisqu’elle concerne principalement le « sentiment » d’insécurité des femmes dans la rue. Mais ce « sentiment » n’est pas né du hasard.

  • Quand j’étais jeune, on parlait de la violence dans la cité des 4000. Maintenant c’est quasi toute la Saine St Denis et une bonne partie du Val d’Oise. Quelle en est la population ? Mais chuuuuut…. ce n’est qu’un « sentiment d’insécurité », pas de guerre officielle, pas de morts…

    • Les gens ont de plus en plus peur , la violence , les homicides à l’arme blanche et aussi la violence terroriste qui est aussi une forme de violence , cet article est bien peu convaincant

    • C la même population que dans les prisons ( stats faites à partir des repas musulmans servis ).

  • Quand j’étais jeune, on parlait de la violence dans la cité des 4000. Maintenant c’est quasi toute la Seine St Denis et une bonne partie du Val d’Oise. Quelle en est la population ? Mais chuuuuut…. ce n’est qu’un « sentiment d’insécurité », pas de guerre officielle, pas assez de morts

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