Fessenheim : c’est Iphigénie qu’on sacrifie !

La fermeture de Fessenheim illustre l’autisme de nos dirigeants refusant d’écouter les vrais spécialistes scientifiques et techniques (et non ceux qui s’autoproclament comme tels).

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Fessenheim : c’est Iphigénie qu’on sacrifie !

Publié le 6 juillet 2018
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Par Michel Gay.

Hors conjoncture politique datant de 2012 nécessitant un accord électoral avec un parti politique minoritaire vert pour être élu Président de la République, il n’y a aucune raison de sacrifier la centrale nucléaire de Fessenheim. Un député (LRM) l’a reconnu avec résignation : « Le coup est parti« .

C’est un sacrifice païen, tel celui d’Iphigénie.

Sur le conseil d’un devin, Iphigénie (fille du roi Agamemnon) devait être sacrifiée à la déesse Artémis pour que les vents poussent la flotte grecque vers Troie. Iphigénie supplie son père de la laisser vivre : « Je résume ma prière en ce seul mot, plus fort que tout ce qu’on pourrait dire : la lumière est bien douce à voir, la nuit souterraine ne l’est pas. Insensé qui souhaite mourir ! » Mais Agamemnon resta insensible aux supplications de sa fille. Elle allait périr sous le couteau du sacrificateur, quand Artémis décida de lui substituer une biche…

Sacrifice scandaleux

Après le sacrifice par Lionel Jospin du réacteur Superphénix, également pour cajoler les Verts, cette odieuse décision est destinée pour la seconde fois à acheter des voix avec de l’argent public. Cette abominable destruction volontaire de richesse (un équipement public national d’une valeur d’une dizaine de milliards d’euros) est une rançon réglée « en nature » déposée sur l’Autel de l’écologie pour l’achat de suffrages antinucléaires. Elle va coûter cher aux Français alors que le gouvernement semble se préoccuper de leur pouvoir d’achat…

Pourquoi certains sont inquiétés par la Justice pour avoir triché de quelques millions d’euros alors que d’autres resteraient impunis pour avoir triché avec des milliards d’euros d’argent public ?

Les « dons en nature » échappent le plus souvent aux comptabilités et n’apparaissent donc pas dans les comptes de campagne des bénéficiaires.

Il est curieux que ce type de financement occulte effectué sur le dos des contribuables ne soit pas sanctionné au même titre que d’autres financements directs qui eux, le sont sévèrement.

La loi impose 63200 mégawatts

La loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) résultant de cet accord sacrificiel limite la puissance nucléaire installée à celle existante aujourd’hui en France, soit 63200 mégawatts (MW).

Ce qui signifie que le démarrage de l’EPR de Flamanville (1800 MW) en 2019 devrait conduire à l’arrêt des deux réacteurs de 900 MW de Fessenheim. Son âge la condamnerait parce que c’est la plus ancienne (40 ans), alors que les mêmes centrales aux États-Unis sont déjà prolongées à… 60 ans. Et les Américains envisagent déjà 80 ans.

D’autres réacteurs ont été évoqués : Tricastin, notamment. C’est à EDF de choisir, en fonction de la robustesse du réseau. Les élus de la ville de Strasbourg qui ont voté la fermeture de Fessenheim feront certainement le nécessaire pour alimenter l’Alsace par l’Allemagne avec leurs centrales au charbon quand les réacteurs de Fessenheim seront arrêtés.

L’Allemagne a pourtant bien montré les limites des énergies renouvelables intermittentes. Son électricité est vendue aux particuliers deux fois plus cher et sa production se traduit par des émissions de gaz à effet de serre (500 g/kWh stagnant depuis 10 ans) dix fois plus élevées par kWh qu’en France (50 g/kWh), malgré ses investissements faramineux dans l’éolien et le photovoltaïque aboutissant à 22% de sa production d’électricité. Le charbon et le gaz produisent toujours 53% de l’électricité en Allemagne… et le nucléaire produit encore deux fois plus que le photovoltaïque.

L’aveuglement de nos élus les conduit à prendre pour argent comptant les arguments doctrinaires des opposants au nucléaire, parfois même au nom du principe de précaution inscrit dans la constitution.

Au nom d’une fausse idéologie écologique, des obscurantistes s’acharnent à vouloir détruire un acquis industriel et un réseau électrique solide qui a fait ses preuves depuis 40 ans.

Le Président d’EDF est contraint de respecter la loi (qu’il serait pourtant urgent de réviser) et de donner des gages à un ministre pour contribuer au développement des énergies renouvelables…

La mission première de cette entreprise est de fournir au pays l’électricité dont il a besoin en toute circonstance mais elle doit aussi la produire à un prix compétitif profitant à la fois au pouvoir d’achat des ménages et à la performance de nos entreprises.

Cette décision de fermeture anticipée de Fessenheim, véritable fait du prince pourtant prié de dégager par le peuple français, demeurera le totem de l’incohérence et de l’irresponsabilité de la politique énergétique de la France poursuivi par son successeur.

Elle illustre l’autisme de nos dirigeants refusant d’écouter les vrais spécialistes scientifiques et techniques (et non ceux qui s’autoproclament comme tels). Ils se contentent de faire semblant de donner la parole au peuple avec de grandes consultations dont les conclusions apparaissent décidées à l’avance.

Éviter le black-out

Pour éviter l’effondrement du réseau d’électricité (black-out) le Président de RTE (François Brottes) déclare pudiquement dans une tribune du Monde que « Pour faire bénéficier la société d’une électricité décarbonée à moindre coût… RTE doit développer des technologies innovantes et évolutives« … qui coûteront cher.

Que ne ferait pas l’ancien député nommé à la tête de RTE par François Hollande pour insérer au chausse-pied les productions erratiques des énergies renouvelables (EnR) dans le réseau d’électricité.

Ces coûts, non inclus dans la CSPE, viennent donc grever le coût facturé (par RTE) aux distributeurs (EDF et autres qui le répercutent dans le prix),… mais pas aux producteurs d’EnR. Un cadeau pour ces derniers qui n’assument pas les contraintes de leur intermittence et dont le montant n’est pas connu pour les consommateurs !

Le renouvelable serait concurrentiel avec le nucléaire

Malgré les proclamations la main sur le cœur des investisseurs (souvent étrangers), le renouvelable (hors hydraulique) reste hors de prix…

Sinon pourquoi la Contribution au service public pour l’électricité (CSPE) figurant dans la facture d’électricité (et incluant le surcoût du « renouvelable ») a-t-elle été multipliée par cinq (!) au cours de ces dix dernières années alors que le prix du kWh n’a augmenté que de 12 % ?

Cette taxe / impôt représente dorénavant un quart de la facture.

En effet, le prix du kWh (hors taxes) était de 7,82 c€ en 2008 et de 9,08 c€ en 2018, ce qui représente une augmentation raisonnable de 12 % en 10 ans.

En revanche, le montant de la CSPE était de 0,45 c€ par kWh  en 2008, mais il est maintenant de 2,25 c€/kWh en 2018. Ce montant a donc été multiplié par 5 (!) et il est passé de 6 à 26 % de la facture alors que le renouvelable ne dépasse pas 5 % de la production totale !

Selon la Cour des comptes, le surcoût annuel pour payer le « renouvelable »… serait d’environ 7 Md€ (en augmentation) pendant 20 ans, la valeur d’environ un EPR de série  chaque année…

Que deviendra ce montant si les EnR se développent encore davantage, comme prévu ?

La Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (IFRAP, un organisme indépendant) montre que, sans le renouvelable, le prix de l’électricité n’aurait pas bougé depuis 8 ans. Pourquoi cette information n’est-elle pas davantage diffusée par les grands médias radio et TV ?

Nicolas Hulot a récemment trouvé 100 millions d’euros pour un inutile « plan hydrogène » et la Cour des comptes a déjà chiffré à 134 milliards d’euros la somme qui sera investie au profit des ruineuses renouvelables !

Courage, fuyons !

Si l’exécutif ne fait pas preuve de courage et de lucidité dans les mois à venir, les Français vont vivre le grand frisson.

Les revendications financières dans la santé, la sécurité et les salaires se font de plus en plus pressantes chaque jour.

La France manque d’argent pour les hôpitaux, pour les prisons, pour la police, pour les mal-logés…

Dans le même temps, le ministère des Finances racle les fonds de tiroirs en envisageant de baisser les pensions de reversion, les retraites, les allocations diverses,…

Le coût des énergies (gaz, électricité, essence) augmente considérablement depuis plusieurs mois.

Pourquoi alors détruire de la richesse existante (Fessenheim) et gaspiller autant d’argent dans les énergies renouvelables aléatoires et intermittentes ?

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  • Marrant que vous en parliez.
    Jeudi dernier, en passant avec mon fils devant la centrale de Fessenheim, j’y vais de ma remarque habituelle ‘ça serait bête qu’elle pète juste au moment ou on passe devant’, phrase de crâneur néanmoins un peu inquiet que je répète depuis 1978.
    Et c’est là que fiston me raconte qu’un de ses amis est intervenant sur les centrales nucléaires un peu partout en France et que Fessenheim est loin d’être la poubelle que certains décrivent.
    Cet ami a parlé d’une centrale dans le nord où il ne se passe pas une semaine sans devoir être décontaminé, ou la coordination entre équipes est très approximative, bref un endroit où il serre les fesses quand il intervient.
    Je ne sais que très peu sur le nucléaire, mais je m’y connais en voitures anciennes, et juger une centrale, comme une voiture, juste selon son âge me semble être un peu péremptoire.
    Mais si on me demande, je serai plutôt ‘NIMBY’ (not in my backyard); le nucléaire c’est bien, mais de préférence à 800 km de chez moi qu’à 30 km…

    • NIMBY !
      En l’occurrence, c’est ce que se disent aussi des Suisses et des Allemands, proches voisin de cette centrale…
      Le destin de Fessenheim a été plié après l’accident de Fukushima. Cette centrale se trouve plus bas que le canal d’Alsace et dans une zone sismique (cf tremblement de terre de Bâle, dont on pense que le niveau, qui a servi de référence pour la construction de la centrale, a été sous-évalué…). Toute ressemblance avec la catastrophe de Fukushima n’a rien de fortuite.

  • Les sciences politiques mettant en jeu des rapports de pouvoir entre les individus, les groupes, et au sein de l’État. Je suggère que l’on enseigne les politiques sur fondements scientifiques ou toutes décisions seront analysées scientifiquement et basées sur des faits incontestables un peu comme les rapports des experts judiciaires

  • Comme le Veganisme, l’Ecologie politique est une maladie mentale.

    • Sur ce principe, on peut en citer bien d’autres, qui brassent encore plus de monde, et depuis des millénaires … mettons les priorités par ordre de nuisances… 🙂

      • Certes, vous avez raison tout ça n’est rien a coté du nazislamisme, mais le fait que des gens décident de détruire les poissonneries ou mettent en péril la gestion de la production de notre électricité qui coute des dizaines de milliards et doit être géré sur au moins 50 ans, chaque sujet a son importance et doit être traité.

    • L’un est d’ailleurs l’enfant de l’autre, et les deux sont le fruit d’une politique délibérée visant à saper notre économie. Bien plus: sous couvert d’un noble combat pour la nature, les gens sont poussés vers des régressions: culte de Gaïa et antispécisme.
      M. Hulot est un dangereux imposteur. Le jour où les Français réfléchiront au lieu de suivre les chimères (et les vedettes) imposées par leur système médiatique, leur pays ira mieux.

  • La Centrale nucléaire de Fessenheim possède deux réacteurs d’une puissance de 950 Mégawatts électriques chacun. soit 1900méga au total .
    une éolienne produit pour les plus performantes 2 à2.2 MW
    à condition d’avoir un vent contant constant inférieur a 10m/s
    (car sans vent,production 0,trop de vent arrêt total)
    c’est a dire en calcul simple et sur un seul réacteur en activité il faut environ 450 éoliennes performantes pour avoir la même production .le double pour les deux en activité.
    en 2017 nous étions en tête des pays exportateurs d’électricité va t on remplacer l’apport de royalties de ces exportations par des nouvelles taxes ?
    ou va t on continuer a laisser les petits copains s’en mettre plein les poches en nous jetant sans cesse les danger du nucléaire pour activer leurs affaires ?
    en consommation la prochaine génération va franchir la barre de 100 MW, pour la consommation électrique d’une ville de 50.000 à 70.000 habitants.
    question comment fera t on pour fournir la demande?
    dans les années 60 la consommation (particuliers et professionnels ) se situait a environ 2000kw/an
    elle serait a l’heure actuelle a environ 7860 kw/an
    la majorité des pays dans le monde développe le nucléaire pour arriver a satisfaire la demande dans les 10 ans à venir , nos ânes verts veulent que nous retournions a la bougie.
    leur inculture totale en économie et en science physique , est largement compensée par une idéologie nécrophage et complètement hors de la plaque .les allemands en sont revenu aux centrales a charbons ,100 fois plus polluantes en rejets nocifs , en micro particules, et en CO² le fameux qu’ils combattent avec les autos .
    il est vrai que s’il on avait des gens qui réfléchissent a la barre ça se saurait !
    mais avec Hulot cet inculte et ses copains bornés c’est pas gagné.

  • Mr. Macron, chef des écolos comme Hollande, veut soumettre la science et la recherche à la politique politicienne qu’il juge à tort plus favorable à son arrivisme excessif, et à soi seul, cette position stupide prouve à quel point il n’hésite pas à mépriser tous les immenses progrès humains accomplis grâce aux savants et chercheurs désintéressés …Le jour où il aura le courage de dénoncer que la honteuse COP21, sous des prétextes fallacieux, n’a pas d’autre but que d’éliminer les trois-quarts la population humaine mondiale coupable et méprisable selon la religion escrologique, nous pourrons lui faire confiance…Jusqu’ici seuls Trump et trois démocraties du nord de l’Europe se sont engagés dans cette voie. Il faut remarquer que ces pays sont aussi ceux qui ont vaincu les premiers le chômage…et cessé de préconiser l’arrêt impératif de l’électricité nucléaire …causes primordiales de notre course à la faillite… prétendue vertueuse…

  • Cette histoire « d’énergies vertes » est un scandale d’état. On sait tous aujourd’hui que ces énergies n’ont rien de vert, qu’elles nécessitent des installations consommant beaucoup de terres rares dont l’extraction est polluante et ce en dehors même des centrales thermiques qu’il faut garder en réserve.
    Mais pour moi, le scandale est dans le détournement d’argent public qui s’auto-alimente.
    Le lobby convainc les politiques de les subventionner grassement en leur achetant l’électricité à un cours qui n’a rien à voir avec le marché. Les industriels du secteur consacre une petite partie de leurs revenues à financer le lobby, dont le rôle est de convaincre les politiques et le grand public, qu’il est indispensable de garder ces subventions…
    Coupez un coup les subventions déguisées et vous entendrez d’un coup, beaucoup moins de baratins verts creux pour justifier ce système.
    Le problème est que beaucoup d’argent est actuellement détourné de la poche du contribuable et que le scandale est énorme !

  • que ne ferait on pas pour notre bien et se remplir les poches
    avant on payait la vignette auto pour les vieux!
    aprés on a pris le lundi de pentecôte pour les vieux (on l’a rétabli entre temps )
    maintenat beaucoup de vieux ont une petite retraite on leur augmente la CSG de 1.7 % la passant a plus de 8.3% pour les jeunes cette fois
    on limite la vitesse a 80 pour notre bien .
    on veut supprimer le nucléaire pour notre bien.
    et tout ça sans aucune donnée ni recherche scientifique ou étude approfondie des résultats exacts réels ou prévisionnels
    ils nous prennent tous vraiment pour des cons

  • « La fermeture de Fessenheim illustre l’autisme de nos dirigeants refusant d’écouter les vrais spécialistes scientifiques et techniques (et non ceux qui s’autoproclament comme tels). »
    Pareil pour le glyphosate

  • Excellent article. Des gens comme Hulot devraient être en taule!

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