Keolis : un opérateur ferroviaire français remporte un contrat au pays de Galles

Un opérateur ferroviaire français gagne des contrats en Grande-Bretagne… Ce n’est (évidemment) pas la SNCF, mais Keolis.

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Keolis : un opérateur ferroviaire français remporte un contrat au pays de Galles

Publié le 7 juin 2018
- A +

Par Thibault Doidy de Kerguelen.

Ceci confirme que si demain le réseau de chemins de fer est privatisé en France, nous avons un certain nombre d’opérateurs, comme Keolis, qui ont déjà une expérience significative pour prendre le relais.

 

Non, la Grande Bretagne ne renationalise pas ses trains

Cette attribution de contrat à Keolis permet de clouer le bec à tous ceux qui s’étaient empressés d’annoncer que la Grande-Bretagne revenait sur son principe de privatisation et renationalisait ses chemins de fer. Il n’en est rien. Ce qui est vrai, c’est que plusieurs opérateurs, dont Virgin, ont jeté l’éponge en cours de contrat, obligeant les pouvoirs publics à prendre des mesures transitoires et temporaires. Il ne s’agit en rien de renationalisations définitives.

Il est d’ailleurs intéressant de comprendre ce qui a conduit à cette situation.

L’achat des franchises par les compagnies privées s’étaient fait sur la base de calculs tenant compte de travaux de modernisation des réseaux que l’opérateur national (Network Rail) s’était engagé à réaliser. Or ces travaux n’ayant pas été effectués, les opérateurs ne sont pas en mesure de faire face à l’augmentation constante du trafic.

 

Les conditions des nouveaux contrats de franchise

Cette situation conduit, tant les opérateurs que les collectivités, à revoir le contenu des contrats de franchise.

Les uns et les autres sont maintenant d’accord pour inclure l’entretien et la modernisation des réseaux dans les contrats, à la charge du franchisé. Il s’agit de contrats qui ressemblent beaucoup à ceux que l’État français a instauré pour les autoroutes.

 

Un élément de réflexion intéressant

Au regard de l’expérience des lignes haute tension que j’ai pu connaître il y a quelques années dans certains États américains (je pense en particulier à la Californie où l’absence quasi totale d’entretien des lignes provoquait régulièrement des coupures à Los Angeles et dans presque toutes les petites villes) et considérant que le patrimoine doit rester rester propriété de la nation (l’État en étant le bras séculier), je reste pour ma part favorable à ce que cette obligation reste du ressort du nu-propriétaire. Quitte, bien évidemment, à ce que des pénalités puissent être appliquées s’il ne tenait pas ses engagements.

Il n’en demeure pas moins que l’expérience de nos voisins saxons doit être étudiée.

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  • TDdK, sur la forme, votre propos « évidemment » est pardoxal, dans la mesure où Kéolis est propriété à 70% de la SNCF, et l’autre actionnaire est la Caisse des dépôts. Hormis le statut de sosiété anonyme, on est bien dans un schéma étatique français très classique.
    Sur le fond cependant vous avez raison : Kéolis a un vrai comportement de privé, tout en sachant user de ses réseaux français. Gérer des contrats de transport public à prix fixes ou très encadrés, avec des pénalités sévères en cas de non respect des promesses de performance, ils font et font très bien avec les autorités locales en France, un savoir-faire éminemment transposable à l’étranger.
    Ces contrats « export » sont très concurrentiels, et l’élément déterminant est souvent la capacité à assumer des pénalités contractuelles sévères, c’est à dire en pratique à savoir délivrer la qualité de service contractuelle à un prix qui laisse une marge. Ce n’est pas juste faire rouler des trains ou des bus.

    On est loin, très loin de la maison mère, la « grande maison » SNCF, dont nous attendons tous le dépeçage, pour le plus grand bien de l’usager (!) et du contribuable. Kéolis gère des clients, lui, et les gère très bien !

    • L’autre actionnaire ( à 30 % ) est la caisse de dépôt et de placement du Québec, pas la caisse des dépôts et consignation Française.

    • Contrepoints qui crache son venin habituel – c’est de bonne guerre – sauf que manque de pot Kéolis est une filiale de la SNCF ! Mazette !

  • il faut avoir un beignet a la place du cerceau pour croire une seule seconde que la SNCF puisse remporter un contrat , quel qu’il soit ,a l’étranger .

    • Keolis est présent tant en France qu’à l’international
      ( Suède, Australie, Etats-Unis, Belgique, Danemark, Pays-Bas, Rroyaume-Uni, Canada, Allemagne, Inde, Norvège, ) dans les domaines directement liés aux transports, ou connexes. Comme toujours avec la France, c’est « nous avons le droit d’aller chez vous, mais vous, restez-y » revu par la SNCF.

      • ok mais kéolis na pas » l’image de marque » de la SNCF et n’est pas astreinte aux avantages exorbitants, appelés « avantages acquis » et fait la difference entre usagers et clients !
        bonne journée

        • @ duglimbile
          N.B. on ne dit pas avantages mais droits z’acquis, quand on est syndicaliste ou syndique! Un droit, c’est pour toujours.
          Comme pour les conducteurs de T.G.V., priés de signifier régulièrement à la machine qu’ils ne dorment pas mais toujours retraités précocement comme Lantier et Pecqueux dans « la bête humaine », anthraco-silicotiques, probablement, à survie limitée: on ne change pas ce qui gagne (bien)!
          Une question: pourquoi l’état français doit prendre en charge la dette SNCF avant que celle-ci ne vendent ses participations à l’étranger: est-ce dire qu’en France, on perd l’argent qu’on gagne ailleurs?
          Il y a un truc, là!?!

      •  » nous avons le droit d’aller chez vous ».

        Si vous êtes assez bête pour nous donner des concessions qui sont des rentes de fait, oui.

        Ma foi, vous vous mettez tout seul dans la merde.

        Et en terme de rente, en france nous livrons nos autoroutes, un peu de respect !

  • Au delà des performances de Keolis, autre fleuron du capitalisme de connivence qui profite du quasi-monopole (avec et à travers la SNCF) sur le sol français pour dégager des sommes à investir sur le marché mondial, comme Veolia, Engie, les géants du BTP, etc…
    J’ai toujours l’impression que ces groupes nous saignent à blanc sur le territoire national pour aller jouer au casino sur le marché mondial (rappelons nous Vivendi)…

    Je suis néanmoins surpris que le celte ‘de Kerguelen’ puisse qualifier ses cousins celtes gallois de ‘saxons’ alors que ces derniers n’ont jamais mis les pieds au Pays de Galles.
    Pour la petite histoire, les Saxons n’ont occupé que quatre comtés dans le sud-est de l’île: les royaumes saxons du Centre, de l’Est, du Sud et de l’Ouest ( d’où dérivent les noms Middlesex, Essex, Sussex, Wessex), et nous en parlons surtout parce que c’est là qu’il a débarqué et contre un roi saxon que Guillaume le conquérant a livré bataille.

    • Bonjour Leipreachan,

      Rassurez vous le celte « Kerguelen » ne confond pas les Gallois qui sont des cousins (même s’ils ont cédé au protestantisme et collaboré avec les Angles dans la politique de conquête et d’asservissement de l’Irlande) avec le reste de la population britannique. Mon usage de ce terme était justement mu par la volonté d’exprimer que c’est l’ensemble du processus de privatisation et son évolution qui mérite d’être étudié car les défections de franchisés est un phénomène britannique. Bref, je voulais sortir du contexte gallois pour dire que c’est l’évolution du marché ferroviaire britannique qui’il nous fallait, nous Français, étudier afin de profiter de leur expérience et de tirer les leçons de leurs mésaventures… et réussites!
      Bon, je me suis planté puisque vousa vez cru que moi, un Kerguelen, je puisse prendre les gallois pour des saxons. Des salopards (cf les orangistes d’Irlande du Nord), oui, mais des Saxons, non…. 😉

      • Bonjour Thibault,
        Merci de vous être pris la peine de répondre à ma taquinerie, qui n’avait en fait rien a voir avec le sujet qui est une intéressante contribution à l’évaluation de l’avenir libéral du chemin de fer en Grande Bretagne et de là en France.
        Mais faisant partie d »une minorité linguistique et culturelle qui a en 50 ans vu disparaître 80% de ses particularités sous les coups de boutoirs incessants et répétés de la république une et indivisible, je monte régulièrement au front pour défendre ce je considère à tort ou à raison comme des approximations ou pire des mensonges historiques (les vainqueurs n’écrivent ils pas l’histoire ?)
        Même si votre propos n’était pas historique, mettant plutôt en avant une sorte de périphrase dénominative des Britanniques pour un sujet économique, reconnaissez que l’occasion était trop belle pour un pinailleur … ?

  • Les commentaires sont fermés.

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