SNCF : comment l’État providence a rongé l’État investisseur

La crise de la SNCF doit nous inviter à repenser l’organisation du service public.

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SNCF : comment l’État providence a rongé l’État investisseur

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 19 mars 2018
- A +

Par Valéry Denis.

Certes, revenir sur l’avantageux statut des cheminots contribuera à créer les conditions d’un management plus efficace et donc à réduire les coûts d’exploitation de la SNCF.

La dégradation du service et du réseau de la SNCF

Mais, cela ne résoudra pas tout. La dégradation du service de la SNCF, que chaque Français constate depuis plusieurs années, a également pour cause le mauvais état du réseau ferré et la vétusté du matériel roulant.

Depuis des années, le réseau dit secondaire a été négligé par la SNCF et par l’État. Rendre le choix du « tout TGV » responsable de cette situation est commode mais cela reviendrait à admettre que notre pays ne peut se doter à la fois d’un réseau de lignes à grande vitesse et d’un réseau secondaire. Étrange résignation si l’on constate le haut niveau des dépenses publiques en France et la capacité d’autres pays à y parvenir.

La faillite de l’État investisseur

En fait, la crise que traverse la SNCF révèle la faillite de l’État investisseur, de l’État qui, grâce aux impôts des Français, finance des équipements structurants (lignes ferrées, autoroutes, routes, canaux, ports, aéroports, universités, hôpitaux, prisons…) indispensables à son développement.

Depuis une trentaine d’années, l’État a sacrifié les investissements au profit des dépenses de fonctionnement, et en particulier des dépenses sociales qui sont passées de 14% du PIB en 1959, à 24% en 1980, pour culminer à plus de 33% aujourd’hui, contre 22 % dans les autres pays de l’OCDE. En volume, les dépenses sociales s’élèvent aujourd’hui à 700 Md€ tandis que l’investissement public s’élève à 76 Md€ (dont 60% environ par les collectivités locales qui n’ont pas vocation à financer des voies ferrées ou des autoroutes).

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En quelques décennies, lentement mais sûrement, l’État providence a rongé l’État investisseur. Au début, ce processus fut indolore ; l’entretien d’un pont ou d’une voie ferrée peut être reporté d’une année ou deux sans que cela ne se voie trop. Mais aujourd’hui, la négligence est tangible et prend des formes diverses et très concrètes : retards chroniques à la SNCF, sous-équipement des armées et la police, vétusté des universités, pénurie de places de prison ou incapacité (souvent par manque de matériel) d’affronter un épisode neigeux comme cette nuit encore.

Repenser la SNCF

La crise de la SNCF doit nous inviter à repenser l’organisation du service public (sur le modèle de ce qui a été fait à la Poste), mais aussi et surtout à repenser la dépense publique, son volume et son allocation.

L’hypertrophie d’un État providence incapable de repenser la solidarité est aujourd’hui devenu un handicap. Handicap pour les entreprises qui paient une partie des charges sociales. Handicap pour les ménages qui paient une autre partie de ces charges (cf. la hausse de la CSG). Handicap enfin pour l’État qui, malgré un niveau exceptionnel de dépenses publiques (57% du PIB, contre 44 en Allemagne), se trouve dans l’incapacité d’assumer son rôle d’investisseur et donc de préparer l’avenir.

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  • facile de critiquer les avantages des cheminots….quand des députés ont une indemnité pour obsèques. ..et encore ces informations sortent rarement …leur retraite pour un mandat de 5 ans a 1500 euros par mois …..
    quand à l’état de là SNCF..l’etat place des pantins à la tête de la SNCF. ..ce petit Mr Pepy qui dit qu’il faut réinventer la SNCF , pas du foutage de gueule…qu’a t-i l fait de ces 2 mandats de 5 ans a là tête de la SNCF…prendre du Fric. .point barre…
    là bonne place de l’élite. ..

    • La différence est qu’il y a un millier de députés et sénateurs, mais 150.000 cheminots sans compter les retraités, chiffre en baisse alors que la masse salariale est en forte hausse, qui nous coûtent des milliards d’euros.

    • Les 600 salariés du service marketing de la SNCF sont considérés comme des cheminots et prennent leur retraite à 57 ans!

    • Quel rapport entre le sujet (l’intervention de l’état) et une prime polémique sur les députés ?

      • @ AxS
        En fait, il y en a bien un …et toujours le même! Celui qui n’assume pas, donc qui n’est pas condamnable de ses décisions par autre chose qu’une élection (alors que les Français ne votent plus à > de 50%!), ne court donc aucun risque personnel à dépenser l’argent de « l’état », selon ses décisions de « fonctionnaire » ou « agent de l’état », à un titre ou à un autre!
        Combien sont-ils ces fonctionnaires ou agents de l’état à dépenser, selon leurs « propres » décisions, l’argent de la communauté, sous peine d’une remarque de la Cour des Comptes qui ne mène à aucune conséquence un tant soit peu sérieuse!

        Chaque Français est obsédé de « sa cassette personnelle » mais se fiche complètement de la profonde dèche commune, la décadence! J.B.Molière l’avait bien prédite!

  • Les syndicats veulent garder leurs privilèges quoi qu’il arrive. Les députés aussi. Ils vont avoir du mal à se séparés de leur cadeau pour avoir « servi » la patrie.
    Syndicaliste et député ne sont pas des emplois : ce sont des fonctions.
    « malgré un niveau exceptionnel de dépenses publiques (57% du PIB, contre 44 en Allemagne), se trouve dans l’incapacité d’assumer son rôle d’investisseur et donc de préparer l’avenir. »
    Le rôle de l’Etat n’est pas d’investir l’argent du contribuable. Cet argent n’a qu’un objet : le financement de la Force Publique et de l’Administration. Renflouer des entreprises qui coulent n’est pas de son ressort. Investir l’argent des autres est la tâche de professionnels. S’ils étaient aussi nuls que notre Etat, il seraient tous ruinés.
    Le rôle d’un Etat est de garantir les Droits de ses habitants. En France, il est supposé garantir nos Droits fondamentaux tels que décrits dans la DDHC de 1789 dans l’article 2. Il est aussi supposé défendre le territoire et les habitants.
    L’Etat n’a pas non plus à « préparer l’avenir ». L’Etat est la branche exécutive des Pouvoirs. Il n’a pas à passer de lois. C’est la prérogative du Pouvoir Législatif.

    • « Le rôle de l’Etat n’est pas d’investir l’argent du contribuable »
      C’est justement cette affirmation qui nous a plombés ce dernières décennies, elle pose un postulat anticapitaliste sur la manière dont l’Etat doit remplir son rôle, alors que le débat — y-compris j’imagine dans votre esprit — ne devrait porter que sur le périmètre où ce rôle s’exerce.
      Là où l’Etat est légitime d’intervenir, il doit investir, investir, investir, parce que au final c’est un emploi des fonds incomparablement meilleur et efficace pour son intervention.
      Comme pour les retraites par capitalisation plutôt que par répartition, l’investissement permet de composer les produits, et même avec un rendement faible, à des horizons de quelques décennies, les gains sont considérables. En revanche, quand vous déniez à l’Etat la légitimité pour investir, vous ne défendez pas en pratique comme vous le voudriez la réduction de son périmètre mais l’anticapitalisme de son fonctionnement.

      • Attention, le manque d’investissement n’est pas le seul verrou (aussi bien pour le public que pour le privé). A quoi cela servirait il d’acheter une machine neuve si l’on ne trouve personne de compétent pour la faire fonctionner ? ou si ceux qui sont compétent baissent les bras plutôt que de se décarcasser et subir ensuite un taux marginal d’imposition dissuasif sur le supplément de richesse créées. Attention aussi aux choix d’investissement. Les investisseurs privés se trompent souvent mais les décideurs publics détiennent la palme des mauvais choix. Ils ont d’ailleurs souvent tendance à nommer investissement ce qui n’en est pas. Un vrai investissement doit dégager un bénéfice futur. Une cathédrale dans le désert n’est pas un investissement c’est un simple gaspillage (souvent pour faire plaisir à un baron politique qui veut par exemple son autoroute qui n’aura qu’un trafic insuffisant pour la rentabiliser !)

        • @ JCB
          Oui, « l’état français » jouit de ressources financières très excessives (par comparaison internationale), mais sa gestion des ressources est purement catastrophique et quasi toujours perdante!
          Ailleurs, c’est l’inverse! L’argent « confisqué » rapporte plus que les sommes prélevées!

          • @JCB : Tout à fait, quand je parle d’investir, c’est au sens communément admis et non pas suivant la distinction spécieuse fonctionnement/investissement des fonctionnaires. Et il n’y a pas de fatalité : si les critères normaux de justification par des rentrées futures étaient imposés pour l’investissement public, il ne serait pas moins judicieusement décidé que la plupart des investissements privés. Cf. par exemple la performance de 7% du FRR en 2017 : quand on leur impose des règles sensées et claires, les fonctionnaires s’en sortent aussi honorablement que les autres dans le choix des investissements.

      • @MichelO
        Bonsoir,
        L’affirmation que j’ai écrite n’est pas ce qui nous a plombés : les gouvernements des dernières décennies n’ont pas cessé « d’investir ». Ils ont dispersé l’argent du contribuable dans des projets qui n’ont rien à voir avec le rôle de l’Etat. E.D.F, la S.N.C.F, Air France, la Sécurité Sociale, n’ont pas été des réussites. Sans compter les constructions d’infrastuctures inachevées, ou baclées qu’il a fallu détruire pour les reconstruire. J.P Pernaut faisait une émission sur ces gaspillages. Les membres des gouvernements ne comprennent pas l’économie et sont anti-capitalistes purs.
        Les rendements des « investissements » gouvernementaux sont inexistants et surtout négatifs. Par contre il nous faut éponger de plus en plus leurs pertes.
        Les sommes astronomiques que nous lui versons ne nous rapportent rien. Quand on investit, c’est pour avoir un retour sur investisssement, nous n’avons aucun retour et nous ne devons que compenser les pertes.
        De ce que j’en sais, le Trésor Public n’est pas une banque, et encore moins une banque d’affaires. L’argent qui y arrive ne rapporte rien. C’est un trésor, il ne grossit que quand il est rempli de plus de trésor. Le nôtre est vide. Les flux qui y arrivent sont aspirés aussi tôt qu’ils arrivent.
        « En revanche, quand vous déniez à l’Etat la légitimité pour investir, vous ne défendez pas en pratique comme vous le voudriez la réduction de son périmètre mais l’anticapitalisme de son fonctionnement. »
        Penseriez-vous que l’Etat est une association/société à but lucratif ?
        Un salarié au SMIC a vu l’Etat lui prendre plus de 30.000 euro sur 10 ans, ave les seules cotisations sociales. L’Etat les a perdus. Qu’en a -t-il eu comme retour le salarié ?

        • Je pense que vous n’avez pas saisi ce que je veux dire. L’Etat ne cesse de jouer sur cette ambiguïté qu’il encourage autour du mot « investir » et que vous reconnaissez vous-même parfaitement.
          Ne nous faisons pas d’illusions, ça n’est pas demain que le gouvernement cessera de dépenser l’argent du contribuable. Notre premier combat doit donc être de le lui faire mieux dépenser, de distinguer entre les bonnes et les mauvaises dépenses. En effet, il est trop facile pour lui de profiter de l’amalgame pour vous ridiculiser quand vous lui demandez de réduire ses dépenses. Vous dites qu’il investit mal et qu’il faut qu’il cesse de le faire, en pratique il n’investit pas (au sens normal d’attendre un rapport de ses investissements) et a beau jeu de prétendre qu’il anticipe vos préconisations (en jetant l’argent pas les fenêtres).

          • @MichelO
            Bonjour,
            Quand l’Etat dit « investir », nous pensons qu’il le claque. Je pense que nous sommes tous deux d’accord sur ce point.

    • @STF
      Il y a une ambiguïté à lever dans votre propos.
      Certes l’exécutif se mêle outrageusement de ce qui ne le regarde pas, notamment lorsqu’il « redistribue » une gros partie du PIB pour s’acheter des suffrages.
      Mais même s’il se bornait à exercer le pouvoir régalien que lui assigne la Constitution en son préambule sacré (DDHC), encore faut-il en discerner le périmètre. Peut-on assurer la sécurité sans gérer l’infrastructure (Défense, Police, Justice, Diplomatie) avec efficacité et prévoyance c’est à dire en investissant intelligemment sur le long terme, comme sait le faire la Confédération Helvétique? Et en sachant déléguer cet investissement au secteur privé concurrentiel lorsque c’est plus efficace (industries d’Armement).
      Et faut-il exclure de ce périmètre régalien l’éducation/instruction/formation dont les carences ont un effet délétère à long terme sur la sécurité publique? Au vu de ce que l’Etat en a fait depuis 50 ans malgré des dépenses pharaoniques, j’aurais tendance à penser que le salut est dans l’émergence d’un puissant secteur privé dans ce domaine mais dans l’absolu ce n’est pas évident: avant l’ère de l’enfant-roi, la France a largement profité d’un enseignement rigoureux, exigeant et sélectif même hors du secteur privé.
      On peut se poser les mêmes questions sur le périmètre idéal du secteur public de la santé.
      L’Assurance Maladie n’a de toute évidence rien à y faire quand on voit l’inflation du gouffre abyssal d’une « sécu » obligatoire qui pille ses cotisants sans rembourser grand-chose.
      Inversement l’Industrie Pharmaceutique doit-elle rester 100% privée quand on comprend qu’elle n’a pas commercialement intérêt à tout guérir? Ce qui voudrait dire que non seulement l’Etat devrait investir mais en plus sur des secteurs non rentables genre maladies orphelines (j’attends les coups pseudo-libéraux …).
      En résumé, non seulement l’Etat doit investir, parfois même à perte, mais seulement dans ce qui le regarde et si le secteur privé n’est pas capable ou n’a pas intérêt à le faire.

      • @ mc2
        Le problème de l’état est intrinsèque: l’état paye ses fonctionnaires pour collecter des impôts, taxes etc … et toute l’organisation (justice, police, huissiers etc …) pour collecter son dû! Après, il paie encore des fonctionnaires pour répartir les fonds collectés vers les organismes choisis (privés ou publics), puis il paie d’autres fonctionnaires pour vérifier tous ces comptes!
        L’amputation de la part prélevée sur la somme d’origine, servant à alimenter organisation et contrôle de la redistribution d’une somme amputée révèle bien l’inefficacité du système « prélèvement-distribution » national, autrement plus gourmand que ce qui se passe dans le monde « associatif » plus ou moins « bénévole » qu’on rencontre souvent attachés à des causes comme les maladies orphelines: « voler et distribuer coûte plus cher que donner! »

      • Pour l’industrie pharmaceutique, en l’absence des règles farfelues instituées par l’Etat elle aurait commercialement intérêt à tout guérir. Même chose pour les médecins, ce qui prouve bien que ça n’est pas une affaire de bandits capitalistes…

      • @mc2
        Bonsoir,
        Je ne sais pas comment la Suisse sait investir intelligemment. L’Etat français ne sait pas déléguer au secteur privé, sauf si celui-ci est dans ses petits papiers.
        L’assurance maladie devrait être du ressort de chacun. Et non pas une entité soit-disant privée mais gérée par l’Etat, qui impose la levée d’argent pour faire son chiffre d’affaire.
        L’Education Nationale n’est pas non plus du ressort de l’Etat. Elle l’est depuis le XIXème siècle. L’Etat peut fournir l’instruction, mais il ne doit être pas le seul à le faire et ne pas empêcher d’autres alternatives. On sait que l’Etat n’aime pas la concurrence.

  • Soyons clair, l’Etat Providence c’est partir du postulat que les pauvres étant plus nombreux que les riches, distribuer aux premiers en rançonnant les seconds permet de se faire élire et de garder le pouvoir seul et unique objectif qui vaille.
    Nul besoin d’être intelligent (gérer correctement la SNCF par exemple) et dire n’importe quoi est autorisé.
    Quand aux cheminots ils vont disparaître, remplacés par des robots. Il suffit juste d’un peu de patience.

  • « Certes, revenir sur l’avantageux statut des cheminots contribuera à créer les conditions d’un management plus efficace et donc à réduire les coûts d’exploitation de la SNCF. »
    Pas sûr !
    Et ce n’est pas l’Humanité qui le dit, c’est Capital : https://www.capital.fr/entreprises-marches/la-suppression-du-statut-des-cheminots-pourrait-couter-plus-cher-a-la-sncf-1277703

  • Cette crise doit nous amener aussi à repenser la place du train dans la société française et nos modes de transport. Faire rouler des trains, pour une collectivité sera toujours plus coûteux que faire rouler des cars ou des voitures sur nos routes.
    Je rappelle à ce titre que le train représente à peine 10 % de nos déplacements. (100 milliards de passagers-kms contre 800 milliards pour la route).
    Est-il raisonnable maintenant un réseau ferré au delà des métropoles ou de quelques lignes rapides entre grandes métropoles, quand on peut aller partout en voiture ou en bus ?

    • est-il raisonnable de maintenir

    • Le train permet d’optimiser, un conducteur conduit, des centaines de passagers peuvent travailler, téléphoner, lire, aller aux WC, etc. En comparaison, la voiture est un gaspillage sans nom. Même le car est loin d’être aussi commode. Quant aux coûts d’exploitation, il n’y a pas de raison de fond pour qu’il soit significativement différent pour une micheline ou pour un car, c’est juste qu’à la SNCF tout est organisé pour coûter cher et demander beaucoup d’emplois.

      • @ MichelO
        Le problème du train, est celui du terrain nécessaire à la voie ferrée et de l’entretien des voies et des câbles, poteaux, etc … que les passages soient rares ou fréquents! Sans compter le statut privilégié SNCF.
        Sinon, je conduis moi-même ma voiture, sans chauffeur et non subsidiée, je paie toutes les taxes, je prends moi-même mes risques et paie tout (sauf le péage des autoroutes françaises: une arnaque hors de prix qui ne vous garantit rien!)

      • Mikylux a parfaitement résumé la situation. En voiture, vous payez tout (la voiture pour commencer, l’assurance, l’entretien, le carburant et c’est vous qui conduisez). La seule chose que vous ne payez pas en tant qu’utilisateur, c’est la réalisation, enfin surtout l’entretien, aujourd’hui, des routes. En car, vous payez le chauffeur et le véhicule, mais toujours pas l’infrastructure (la route) déjà payé par le contribuable.
        En train, en tant qu’utilisateur, vous ne payez rien directement : ni la voiture, ni le chauffeur, ni les rails, ni l’entretien, ni la dette de la SNCF… et encore le ticket est-il largement subventionné (à hauteur de 70 à 90 %) par le contribuable parce que sinon, le train ne serait pas concurrentiel…
        Le train est majoritairement payé par le contribuable. La voiture est majoritairement payée par l’utilisateur. La voilà la différence. Alors, où est le gaspillage d’argent public ?

        • Vous avez quasiment répondu à votre propre question. Comme le contribuable paie sans limite pour le train, le train coûte sans limite au contribuable (la SNCF aurait tort de se gêner). Dépenser sans limite l’argent du contribuable en échange d’un service que le secteur privé pourrait rendre pour bien moins cher et avec une qualité plusieurs ordres de grandeur au dessus si la loi ne le lui interdisait pas, voilà où est le gaspillage d’argent public.

  • Comment pouvez vous dire l’énormité suivante:
    « une « sécu » obligatoire qui pille ses cotisants sans rembourser grand-chose. »
    La sécu rembourse des soins très onéreux, auxquels les gens n’auraient pas accès si elle n’existait pas.
    On voit que vous n’avez jamais eu besoin d’une greffe d’organe, ni même d’une simple prothèse de hanche, que les citoyens de certains pays européens n’ont pas les moyens de se payer.

    • il s’agissait d’une réponse à « mc2 »

      • « On voit que vous n’avez jamais eu besoin d’une greffe d’organe »

        J’ai eu pire il y a 25 ans et j’ai été remboursé à (presque) 100%, par la sécu (je n’ai jamais eu de mutuelle).

        En revanche pour l’optique, les soins dentaires et les prothèses auditives le remboursement est négligeable.

        Pourquoi ne peut-on pas souscrire à une assurance maladie qui ne couvre que les actes importants (K>50) et rien d’autre? Pourquoi cotise-t-on en fonction de ses revenus plutôt que de son risque? Pourquoi cotise-t-on pour les autres?
        Pourquoi n’a-t-on pas le choix du risque qu’on veut prendre et de l’assureur?
        Comme résident Suisse dans les années 80, j’avais une assurance maladie couvrant mondialement tout acte médical aux frais réels et qui me coûtait 25% de ma précédente assurance maladie française.
        Où vont ces cotisations forcées?

        • Je n’ai pas dit que la écu était un système parfait, mais seulement qu’on n’avait pas le droit de dire qu’elle « ne rembourse pas grand chose ».
          Je connais un retraité russe atteint de coxarthrose bilatérale qui est en fauteuil roulant parce qu’il ne peut pas se payer des prothèses. Cela n’existe pas en France.

          • @Gada
            Bonsoir,
            « … Cela n’existe pas en France. »
            Un élève d’un collège est dans le coma. Les parents ont lancé un appel aux dons pour les frais hospitaliers.
            Mon neveu doit suive un traitement à vie qui coûte la bagatelle de 800€ par mois. C’est la mutuelle de son père qui en couvre la plus grande partie.
            Pour certains autres affiliés de la Sécu, le salut est aux Etats-Unis parce que la Sécu ne couvre pas.
            SI la Sécu est telle que la voyez, demandez-vous pourquoi l’A.R.C existe ? Pourquoi le Téléthon ?

    • @Gada
      Bonsoir,
      La Sécu pille. Vous n’avez pas le choix de votre régime de santé personnelle, sauf si vous faites partie des régimes spéciaux.
      La Sécu ne devrait pas rembourser puisqu’on la paie. Avec ce qu’on lui verse, on devrait aller à l’hôpital, chez le médecin, dans une clinique, chez un ophtalmo sans sortir quoique ce soit, si ce n’est la carte vitale. La Sécu décide de ce qui est remboursé et de ce qui ne l’est pas.

    • « La sécu rembourse des soins très onéreux, auxquels les gens n’auraient pas accès si elle n’existait pas. »
      Qui dit assurance maladie, dit cotisation sociale. Faites le calcul entre les cotisations et prestation fournie, il n’est pas dit que vous soyez gagnant.
      Mais de grâce, l’argument pas de secu pas de soins est un argument qui joue sur la peur et qui ne correspond à rien.

    • Sans la sécu que tout le monde vous envie, les gens auraient des soins dentaires de meilleure qualité.
      Au Luxembourg, on vous rembourse 50% de vos lunettes tous les 3 ans. Combien avec la sécu que tout le monde vous envie ❓

  • a michel0…bonjour…
    quand l’état dit que les medicament sont cher..c’est du foutage de gueule ..c’est l’état avec le laboratoire qui fixe le prix…entre 20 ou 30 ans et après il devient générique. ..

    • Bien d’accord. L’Etat ne devrait pas intervenir dans la fixation du prix, c’est aux assurances maladie et aux mutuelles de juger si le service rendu à leurs clients/adhérents vaut le prix demandé, et surtout de peser pour favoriser les traitements les plus efficaces. Mais comme en France, l’Etat et l’assurance-maladie, c’est la même chose…

  • Bonjour à toutes et à tous,
    La dégradation de l’Etat investisseur répond à la dégradation de l’Etat régalien : armée, police, justice, recherche académique …
    Ces dépenses publiques sont les seules qui très concrètement baissent depuis 40 ans. Evidemment, elles ne se voient pas « du point de vue de l’électeur ». Etat et population se sont petit à petit dotés d’un seul horizon et d’un seul avenir : un Etat mauvais assureur de personnes, qui a besoin de plus en plus de fonds pour satisfaire ses diverses clientèles électorales.
    Le gouvernement de l’Etat nécessite de plus en plus une culture technologique pour apprécier les évolutions en cours et leurs tendances porteuses, et un horizon de plusieurs décennies pour déployer une vision. Notre personnel politique est très largement dépourvu de cette culture technologiques, et pour la plupart de ses membres, il semble que le seul horizon soit celui de la prochaine élection dans le meilleur des cas, du prochain sondage pour beaucoup …
    L’avenir du transport ferré lui-même est hautement discutable : la voie ferrée, innovation de rupture en 1840, n’est pas forcément la meilleure solution de mobilité actuelle … mais ce sujet n’est ni traité ni même abordé par nos gouvernants …
    https://www.linkedin.com/pulse/demain-les-transports-pierre-tarissi/
    Amitiés,
    Pierre

    • Demain, demain, … Après-demain peut-être, une fois les villes installées à la campagne et les domiciles rapprochés du lieu de travail. Quand on imagine comment faire passer les 4 millions d’utilisateurs quotidiens du métro/RER dans des véhicules automatiques de surface et sans pousseurs pour fermer les portes, on a vite fait d’épuiser les stocks d’aspirine !

    • Je n’aurais pas inclus la recherche académique dans le périmètre régalien, mais ça se discute.

      • « académique » n’est pas le mot juste. Je crois que ça ne choque pas grand-monde que la recherche fondamentale soit financée dans le périmètre régalien, en revanche il ne faudrait pas que ça détourne les chercheurs de la recherche finalisée, laquelle peut parfaitement être financée par le privé (à condition de l’exonérer d’impôts pour compenser les risques de ne pas aboutir).

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