L’écriture inclusive rejetée par une large majorité des Français

Selon un sondage Ifop/Atlantico, les Français rejettent très largement l’écriture inclusive. Et ce dans tous les partis et toutes les classes d’âges.

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L’écriture inclusive rejetée par une large majorité des Français

Publié le 25 novembre 2017
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Par Alexis Vintray.

Selon un sondage Ifop pour le journal en ligne Atlantico, les Français sont très majoritairement critiques de l’écriture inclusive, et soutiennent largement la décision du Premier ministre Édouard Philippe de la bannir des textes officiels.

L’écriture inclusive, définition ?

L’écriture inclusive, c’est cette tentative de modification de la langue poussée essentiellement par certains féministes ou l’extrême gauche, et qui repose principalement sur trois principes :

  • l’utilisation systématique du féminin et du masculin lorsqu’on parle d’un groupe de personnes mixte, soit par la répétition : les candidates et candidats, soit par le recours au « point milieu » : les candidat·e·s ;
  • l’accord des fonctions et métiers : professeure, chercheuse ;
  • l’usage de termes « plus neutres »  : « droits humains » plutôt que « droits de l’Homme » ou épicènes (mots non marqués par un genre).

À travers une circulaire à paraître au Journal Officiel de la République française, le Premier ministre Édouard Philippe a invité l’administration à ne pas employer l’écriture inclusive des textes officiels, « pour des raisons d’intelligibilité et de clarté ».

Un bannissement de l’écriture inclusive qui remporte un très large succès

Interrogés par l’Ifop, plus de deux sondés sur trois (69 %) soutiennent cette interdiction d’utiliser l’écriture inclusive dans les textes officiels. Près de deux Français sur cinq (39 %) soutiennent même fortement cette interdiction et sont « tout à fait d’accord » avec la décision d’Édouard Philippe. À l’inverse, seuls 12 % des Français ne sont « pas d’accord du tout ».

Cette décision remporte un succès dans toutes les catégories sondées, sans aucune exception. Les plus jeunes se montrent un peu moins critiques puisque 57 % « seulement » des 18-24 ans sont d’accord avec la décision d’Édouard Philippe, contre 83 % des 65 ans et plus.

Enfin, peu importe le niveau d’éducation, les sondés se prononcent largement en faveur de l’interdiction de l’écriture inclusive dans l’administration, avec un pourcentage croissant selon l’éducation : 59 % des Français sans diplôme soutiennent l’interdiction, contre 80 % des diplômés du 2e et 3e cycle supérieur.

De manière peut-être inattendue, ce sont les citadins qui s’opposent le plus à l’écriture inclusive, alors que les ruraux y sont légèrement plus favorables (34 % contre 30 % pour les villes et 27 % pour l’agglomération parisienne).

Même à l’extrême gauche, l’écriture inclusive fait un flop

Peu importe le parti, les Français se montrent très largement favorables à la décision d’Édouard Philippe sur l’écriture inclusive : peu importe la proximité politique en effet, toutes les catégories de sondés soutiennent le Premier ministre.

Les sympathisants du Front National y sont les moins favorables. Même si une majorité franche de 57 % soutient la décision, c’est le taux le plus bas, avec 63 % au PS ou 64 % à la France Insoumise (contre 85 % chez LREM ou 79 % aux Républicains).

 

Fiche technique du sondage : L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1014 personnes,représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en lignedu21 au 22 novembre 2017.

Voir les commentaires (23)

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  • Dommage que l’article ne parle pas des chiffres distingués par sexe.

  • l’écriture inclusive , un machin pondu par des gens qui n’ont pas grand chose à faire de leur journée , ni physiquement , ni mentalement ;

    • Machin pondu par des gauchistes : plus un peuple est inculte plus il est manipulable….

      • @ marie210917

        Gauchistes? Possible. Mais chaque « gauchiste » rêve de capital!

        Et chaque innovation dans l’enseignement, c’est la « timbale » pour l’auteur DU Livre qui se vendra à des milliers d’exemplaires!

        On a vécu ça combien de fois?

  • À chaque législature apparaît une imbécillité pour brouiller les pistes.
    En 2012 le mariage pour tous,rudement réprimé. Il l aurait suffi d’un jeu d’écriture comme je le vis pour mon frère à Mexico dix minutes dans un tribunal de quartier et l’affaire étant réglée, En tant que témoin une signature,pas de manifestation dans les rues
    Maintenant cette autre imbécillité qui ne permettra pas la greffe de penis chez les femmes. Elles seront d’autant plus respectées qu’elles seront féminines
    Notre français cette richesse millénaire ne doit pas être défiguré,mais cela demande un effort pour l’assimiler

    • > À chaque législature apparaît une imbécillité pour brouiller les pistes.

      Seul qu’elle ne vient pas du gouvernement là.

      > Elles seront d’autant plus respectées qu’elles seront féminines

      Un bon point de vue sexiste: elles ne demandent pas à être plus féminines ou plus masculines, juste à être respectées en tant qu’humaines, à égalité et en dehors des considération de genre (et non de sexe, que vous confondez).

      > Notre français cette richesse millénaire ne doit pas être défiguré,mais cela demande un effort pour l’assimiler

      Et une langue vivante qui évolue (on parle comme au temps de La Fontaine ? Non) en fonction des pratiques.

  • Et comment est l’écriture inclusive en anglais allemand japonais chinois arabe..?
    Si j’ai bien pigé le truc , il s’agit de féminiser les mots pour infantiliser la société…mai je ne saurais jamais si on dit un autoroute ou une …l’avenir sera très rigolote ,car l’avenir sera au feminin

    • pour les langues que je connais un minimum : il n’y a plus de genre en anglais, il n’y en a pas non plus en chinois, où on sait de quoi on parle sans avoir besoin de marqueur particulier.
      En Allemand du fait des déclinaisons il faudrait une gymnastique particulièrement pénible pour sortir quoi que ce soit de compréhensible. Enfin, en japonais si mes souvenirs sont bons la langue sera légèrement différente selon le locuteur et la personne à qui il s’adresse, tenter d’y greffer un truc pareil est juste impossible.

      • @ Anagrys

        Oui et, pour l’Anglais, par exemple, on n’accorde pas le participe passé de verbe conjugué aux temps composés, ni le qualificatif … et il n’y a pas de neutre qui n’a rien à voir avec l’épicène!

        Mais dans la langue non plus, le Français renonce au pragmatisme, par conservatisme!

      • Si le problème était vraiment la notion de genre, il suffirait de le supprimer… Le meilleur / La meilleur… mais ce n’est pas la piste retenu par les agitateurs, donc c’est qu’autre chose se cache derrière, de préférence pour semer la pagaille 🙂

  • Source non citée, pas pratique pour aller vérifier… Vous parlez de ça ? http://www.atlantico.fr/decryptage/ecriture-inclusive-dans-documents-publics-pour-69-francais-c-est-non-mais-que-recherchent-donc-ceux-qui-tentent-imposer-debat-3234853.html

    > la décision du Premier Ministre Édouard Philippe de la bannir des textes officiels.

    Il faudrait la lire avant de dire ça. Vous définissez correctement l’écriture épicène/inclusive en abordant ses 3 aspects (et on pourrait rajouter des règles proches comme la règle de proximité), sans la réduire aux contractions avec point médian. C’est bien, ça change des raccourcis habituels.

    Sauf que… la circulaire interdit simplement ces abréviations avec point médian.
    Tout le reste est mis en avant. Y compris les formes du types « les françaises et les français »
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/11/22/les-contradictions-de-la-circulaire-sur-l-ecriture-inclusive_5218818_4355770.html

    Par rapport au sondage, il ne parle que de l’inclusif, et n’aborde pas la possibilité de créer des pronoms neutres et autres désignations épicènes (non genrées).
    Donc il ne dit pas si l’écriture inclusive (qui est souvent perçue/résumée à la seule forme avec point médian, celle qui fait le plus débat -> biais des réponses ?) n’est pas appréciée à cause du point médian, ou si les autres propositions posent problème.
    Et si l’introduction d’un genre neutre sera appréciée (au lieu de l’inclusif, qui est un palliatif faute de mieux).

    > Même à l’extrême gauche, l’écriture inclusive fait un flop

    J’en déduis que vous vous basez sur les réponses de la France Insoumise ? Sa définition comme un parti d’extrême prête clairement à débat…
    Et justement, si la mesure est notamment (mais clairement pas seulement, y’a aussi la gauche de gauche et d’autres) portée par l’extrême gauche, elle n’apparaît pas vraiment dans le sondage (vous allez en vexer en les amalgamant avec la FI ^^).

  • 1014 personnes c’est très peu, surtout quand ces personnes sont sélectionnées !

    Je n’accorde aucun crédit aux sondages qui se plantent tout le temps : à mon avis, hormis les gens de gauche pédagogues de mes fesses et Cie nous sommes bien plus nombreux à rejeter l’écriture inclusive !

    Pour ma part je ne changerai pas d’un pouce ma manière d’écrire et d’accorder point barre.

    • Sélectionnées, mais de façon à constituer une « France miniature »: même proportion de femmes et d’hommes, de jeunes, d’adultes, de seniors,… que dans la population générale. Cela fait un certain temps que les sondage sont réalisés de la sorte, et les grosses erreurs sont rares.
      D’autant qu’ici, on ne demande pas aux gens pour qui ils vont voter, avec le risque qu’ils mentent pour « brouiller les pistes », sont réticents à exposer leur choix (électeurs FN), ou changent d’avis avant le scrutin. On leur demande ce qu’ils pensent au moment ou on leur pose la question.

      • La forme suivant laquelle on pose la question, et la manière dont elle est amenée ont néanmoins une très grande importance. En particulier pour les sujets comme l’écriture inclusive, il y a souvent une phrase ou un paragraphe introductif/explicatif, qui est loin d’être neutre.

  • A noter que ce sondage n’est pas pour ou contre l’écriture mais pour ou contre son interdiction. Ce qui est différent. Parce qu’il y a des gens défavorables à l’écriture inclusive qui sont contre l’interdiction.
    Je pense que si l’on avait fait un sondage pour ou contre l’écriture inclusive, il y aura une majorité beaucoup plus grande pour la rejeter.
    Personnellement, c’est comme cela que j’explique que les électeurs du FN ou les personnes vivant à la campagne ou les personnes moins éduqués sont moins favorables à cette interdiction. Car ces gens sont en général assez peu favorable à Macron. Donc ils auront beaucoup plus tendance à rejeter une mesure du gouvernement de Macron pas tant par désaccords sur le fond mais plus par sectarisme.
    Sans parler du fait que toutes ces personnes (électeurs FN, personnes vivant à la campagne) sont en général moins éduqués, ils auront donc plus à ne pas savoir ce qu’est l’écriture inclusive, à ne pas avoir suivi ce débat. Et il y a fort à parier qu’une partie rejette cette interdiction (sans même savoir ce qu’est l’écriture inclusive) juste car c’est une mesure du gouvernement de Macron.
    Les citadins et les gens éduqués sont bien plus favorables à Macron. Donc il n’y a pas ce biais de rejeter cette interdiction juste par sectarisme, parce que cela vient de Macron. Et en plus, ces gens plus éduqués savent ce que c’est l’écriture inclusive.
    On me fera pas croire que les électeurs FN ou les gens vivant à la campagne sont plus favorables à l’écriture inclusive. Il est clair que si vous faites un sondage: pour ou contre l’écriture inclusive c’est au sein des campagnes et de la part des électeurs FN que le rejet sera le plus fort.

  • Si l’écriture inclusive est à exclure faut-il en déduire qu’il faille inclure néanmoins l’écriture exclusive ?

  • Les français et les françaises sont dans leur majorité pour interdire une façon d’écrire dont iels ignorent l’aspect, l’histoire et les motivations … tout comme iels étaient pour la peine de mort aussi ou pour la planification. Superbe argument libéral.

    L’article fait une présentation biaisée et tronquée de l’écriture inclusive. En effet, la première des règles et le point de départ de ce mouvement en France, c’est la règle d’accord de proximité. C’est à dire par exemple que quand on parle d’un groupe de 19 femmes et d’un homme, on dises « elles » plutôt que « ils ».

    Or, d’un point de vu libéral (et n’en déplaise à la sacro-sainte ‘majorité’), cette règle est assez difficilement contestable. En effet des historien-ne-s ont montré que la règle qui veut que ‘le masculin l’emporte sur le féminin’ a été consciemment imposé par les mysogines qui sont devenu l’écrasante majorité des membres de l’académie française peu de temps après sa création — et que cette règle ne s’est diffusée dans la société qu’au prix de l’énorme effort de l’Etat d’imposer avec l’éducation obligatoire son monopole sur l’enseignement. Tout les enfants de France on ainsi pu commencer à recevoir des cours de moral, à être préparés à se sacrifier pour la patrie, et à apprendre que le masculin l’emporte sur le féminin.

    C’est sans doute peine perdue vu le consensus qui semble ressortir des présents commentaires, mais pour celleux qui voudrais en savoir plus et seraient pret-te-s à remettre en question leurs idées reçues, vous pouvez allez voir:

    – sur l’histoire de l’accord de proximité (et la preuve que c’est bien les appareils centralisateur de l’Etat que sont l’Académie et l’instruction obligatoire qui en ont eu -temporairement- raison) :
    http://siefar.org/la-guerre-des-mots/les-accords/

    – sur l’histoire des noms de métiers (où l’on apprend entre autre que si auteurE est bien un néologisme, le plus joli et explicite autrice est attesté en usage d’au moins 1480 au XIXe)
    http://siefar.org/la-guerre-des-mots/les-mots-de-a-a-z/

    Certes, l’usage de « celleux », « iels/ielles », « toustes » ou du « -e-s » va un peu plus loin que ce simple retour en arrière (mais sommes nous libéraux, ou simplement conservateurs ?). Face aux preuves irréfutables et toujours plus nombreuse d’une action organisée pour installer la mysogine dans la langue française, cependant, n’est on pas en droit de considérer comme plus légitime la lutte pour s’en défaire tout à fait, et y introduire un genre véritablement neutre ?

    Personnellement, j’ai fini par trouver à ces trois pronoms indéfinis neutre obtenus par simple contraction (celleux & iel/ielles, mais surtout ‘toustes’) un charme désué qui m’évoque la langue du moyen âge (nos accents circonflexes ne sont après tout rien d’autre que les traces de ‘s’ perdus) … et je n’ai jusqu’ici entendu ou lu nulle part le moindre argument un temps soit peu sérieux ou solide à opposer à leur usage.

    • andré-e colin devrait retourner à l’école :
      on dises « elles » plutôt que « ils ».
      pour celleux qui voudrais en savoir plus
      iel essaie de faire le-a malin-e à placer un-e celleux abscon-se mais iel devrait apprendre à conjuguer, c’est mieux pour le-a lisibilité-e.

  • L autre jour en forêt, je croisais une anglaise qui promenait son jeune chien.
    Moi : quel beau chien ! mâle ou femelle ?
    Elle : c est oune chiotte
    Une fois calmee de mon rire irrépressible je lui ai dit que chiot ne se féminisait pas encore et que c était une bonne chose.

  • « Les plus jeunes se montrent un peu moins critiques puisque 57% « seulement » des 18-24 ans sont d’accord avec la décision d’Édouard Philippe, contre 83% des 65 ans et plus. »

    Cela laisse rien présager de bon avec la jeunesse qui arrive. Voilà les écervelés formé par le mammouth, et la génération suivante ne risque pas d’être meilleur… Vite fuyons !!

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