Un article de l’Institut économique Molinari
Grâce à des données calculées par EY, l’Institut économique Molinari publie pour la 8ème année consécutive son étude sur la pression fiscale et sociale réelle du salarié moyen de l’Union européenne (UE).
Ce classement présente la spécificité de fournir la pression fiscale et sociale réellement supportée par les salariés moyens, pour l’année en cours avec une méthodologie robuste et uniforme dans toute l’UE, permettant d’appréhender l’impact réel des impôts et charges et de leurs évolutions.
Nouveauté, l’étude (38 pages, lien ci-dessous) chiffre le gain de pouvoir d’achat à attendre l’an prochain dans le cadre de la réformes des charges sociales proposé par le gouvernement français.
Stabilité dans le trio de tête des pays fiscalisant le plus le salarié moyen
Comme l’an passé, les 3 champions de la fiscalisation du salarié moyen sont la France, la Belgique et l’Autriche :
1. La France reste la championne de la fiscalité de l’Union européenne, avec 57,41 % de taxation et une libération fiscale et sociale le 29 juillet ;
2. La Belgique, avec 56,74 % de taxation et une libération fiscale et sociale le 27 juillet, reste numéro 2 ;
3. L’Autriche, avec 54,28 % de taxation et une libération fiscale et sociale le 18 juillet, reste 3ème.
Avant de disposer comme bon lui semble de 100 € de pouvoir d’achat réel, le salarié moyen doit faire face à 135 € de charges et d’impôts en France, 131 € en Belgique et 119 € en Autriche. Par comparaison, la moyenne de l’UE est de 85 €.
Dans 7 pays, plus de la moitié des revenus liés au travail sont prélevés au titre des impôts et charges (France, Belgique, Autriche, Allemagne, Grèce, Italie et Hongrie). Le salarié moyen n’a pas de maîtrise directe sur plus de 50 % des fruits de son travail, son influence sur la prise de décision étant, au mieux, indirecte.
Une pression fiscale et sociale qui baisse en moyenne dans l’UE
Le taux réel d’imposition du salarié moyen de l’UE est désormais de 44,80 %.
Pour la 3ème année consécutive, la fiscalité supportée par le salarié moyen baisse (-0,16 % par rapport à 2016).
Sur un an, 15 pays de l’UE participent à la baisse des prélèvements sur le salarié moyen et 13 constatent une hausse.
L’écart entre les 19 pays de la zone euro et les 9 pays hors zone euro continue de s’accentuer (1,16 %). La zone euro bénéficiait d’une fiscalité plus favorable, mais la situation s’est inversée en 2014. La zone euro ressort à 45,18 % contre 44,02 % pour les autres pays de l’UE en 2017.
Le salarié français est le plus fiscalité de l’UE, avec des charges sociales supérieures au pouvoir d’achat réel
Le salarié moyen français est en théorie parmi les mieux payés avec 56 499 € (6ème rang de l’UE), mais il est si fiscalisé (57,41 % de charges et impôt sur son salaire complet, 1er rang de l’UE), qu’il ne lui reste que 24 062 € en pouvoir d’achat réel (11ème rang de l’UE).
Alors que son employeur fait face à un coût du travail du même ordre que les pays du Nord de l’UE, le salarié moyen a un pouvoir d’achat intermédiaire entre celui des pays du Nord et des pays du Sud.
Pourtant mieux payé que l’allemand ou le danois, le salarié moyen français dispose de 11 % de pouvoir d’achat en moins que le premier et de 34 % en moins que le second.
À elles seules, les charges sociales (28 223 €, 1er rang de l’UE) représentent plus que le pouvoir d’achat réel (24 062 €, 11ème rang), situation unique dans l’UE.
Des projets de réformes en demi mesure
Vu du salarié moyen, la situation est triplement inquiétante :
1. il supporte un taux de pression fiscal sans égal ;
2. ses administrations publiques figurent parmi les plus déficitaires de l’UE (-3,4 % de déficit public par rapport au PIB en 2016, seule l’Espagne faisant moins bien) ;
3. les projets de réforme ne sont pas de nature à améliorer profondément sa situation comparativement à ses collègues européens.
Les chiffrages de l’IEM montrent que si la réforme Macron des charges sociales avait été appliquée dès cette année, le taux de pression fiscale et sociale sur le salarié aurait seulement baissé de 0,59 points, à 56,83 %. Plus de 2/3 du gain lié à la baisse des charges sociales serait effacé par les hausses de CSG et d’impôts, ces effets négatifs se cumulant puisqu’une partie de la CSG est imposable.
La France serait restée championne de la fiscalité de l’Union européenne (56,83 %), devant la Belgique (56,74 %) et l’Autriche (54,28 %).
Seule la transformation, tant attendue, du CICE en baisse pérenne de charges patronales aurait permis de gagner une position, en restituant à la Belgique la place de champion de la fiscalité sur le salarié moyen qu’elle a abandonné l’an passé suite à la mise en place d’un « tax shift ».
Cette transformation devrait intervenir l’an prochain. Pour autant, la France n’est pas assurée de perdre la place de championne de la fiscalité en 2018, car de nouvelles baisses de charges sont attendues en Belgique.
Plus de charges et plus d’impôts ne signifie pas plus de bien-être
L’étude montre que la pression fiscale et sociale française n’est pas synonyme de mieux vivre.Aucun des 3 pays les plus fiscalisés ne figure dans les 3 premiers pays en terme de développement humain ou de bien-être.
Le croisement avec des travaux de référence d’organismes internationaux de premier plan montre notamment que la France, 1ère de l’UE en taux d’imposition réel du salarié moyen, n’est que :
• 8ème de l’UE dans la dernière livraison de l’Indice de développement humain des Nations unies ;
• 11ème de l’UE dans la dernière livraison de Better Life de l’OCDE (22 pays de l’UE notés).
La qualité de vie semble significativement meilleure dans plusieurs pays ayant une pression fiscale et sociale moindre, en dépit d’une tradition sociale proche, tels que l’Allemagne, le Danemark, la Finlande, les Pays-Bas ou la Suède.
Ce calcul à un léger défaut , il est basé sur le salaire ,tout le monde n’est pas salarié, il y a les patrons, les retraités, les fonctionnaires, les hauts fonctionnaires, les travailleurs au noir etc. De plus tout le monde ne subit pas la même pression fiscale…..
Cet indice est amusant et permet de rire durant ses vacances…enfin ceux ayant le temps de lire autre chose que la presse people ?
CocoricoN
On est, on est les champions 🙂
Eh ben quoi, il faut bien être champion quelque part, non ❓
Premier des derniers, ce n’est pas si mal, non ❓
et accrochez vous bien ; parti comme c’est parti , bientôt la libération fiscale se fera au ….31 décembre…..
Attention, ils sont capables de dépasser cette date ❗
Trop forts ❗
On pourra alors citer la nouvelle expression puisque fistale n’existe pas encore, inventons le donc :
Le jour de libération fistale, lorsqu’il se produit l’année suivante 🙂
@ MichelC
L’aggravation de la dette n’est qu’une fiscalité reportée à plus tard “quand ça ira (forcément) mieux”!!!
En faillite, cela va toujours bien mieux 🙂
On sait quel est l’avenir : Madurien
Ils inventeront le 32 décembre afin d’avoir un jour de plus à ponctionner
Autrement dit, un système collectiviste mais avec, en prime, 6 millions de chômeurs et 8 millions de pauvres.
Pour que les citoyens acceptent de telles ponctions, il faut qu’ils soient devenus bien bêtes. C’est confirmé: une étude récente chiffre à 4 points de moins le QI moyen du pays.
@Gerald555
Que deviendraient les socialistes s’il n’y avait plus de pauvres en France ? Il leur faut leur quota, en agrandir le nombre est bon pour eux puisqu’ils sont leur prétexte.
@milylux
Bonjour,
Les candidats à l’ENA ont aussi des problèmes d’orthographe tels qu’elle n’est plus vraiment sactionnée au concours d’entrée.
“Avant de disposer comme bon lui semble de 100 € de pouvoir d’achat réel, le salarié moyen doit faire face à 135 € de charges et impôts ”
Pour disposer de 100€, il faut en gagner 235, puisque 135 sont volatilisés.
57.41% de charges et impôts sur le salaire
En moyenne donc, pour 20000€ par an, 11482€ sortent de la poche, et seuls 8518 restent. Pour 18000€, soit un peu plus que le SMIC, 10333.8€ partent dans les abysses fiscales, 7666.2€ restent au smicard. L’Etat a raison, il vaut mieux se garder le plus gros morceau.