Les syndicats et leurs responsabilités dans la situation économique française

Les syndicats français ont décidé de se mobiliser, le 13 octobre prochain, contre l’austérité, pour l’augmentation du pouvoir d’achat etc. Pourtant, les solutions qu’ils préconisent sont celles-là mêmes qui sont responsables de la situation économique française.

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Les syndicats et leurs responsabilités dans la situation économique française

Publié le 5 septembre 2023
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Avant d’être une série de films d’horreur à succès des années 1980, le vendredi 13 était déjà un de ces jours qui ne laissaient pas indifférent. Même les plus rationnels ont une petite pensée lorsque le treizième jour du mois rencontre le cinquième de la semaine. Pour cause : ce jour fait référence à celui de la crucifixion du Christ après la trahison du treizième invité de la Cène, un certain Judas.

C’est pourtant ce jour-là que les syndicats français ont décidé de se mobilier, le 13 octobre, d’après un communiqué de presse intersyndical publié le 28 août dernier.

Un communiqué destiné à faire oublier l’échec de la mobilisation contre la réforme des retraites, mais qui omet opportunément la responsabilité des syndicats dans la situation économique française actuelle.

 

Une mobilisation européenne

CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, UNSA, CFTC, Solidaires et FSU. Ce sont les huit syndicats cosignataires de ce fameux communiqué de presse sur les thèmes généraux du pouvoir d’achat, de l’égalité hommes-femmes, et contre l’austérité. Des thèmes que les syndicats souhaitent défendre ou pourfendre lors d’une journée de mobilisation le vendredi 13 octobre prochain, amorcée ni plus ni moins que par la Confédération européenne des syndicats (CES).

Cet organisme né il y a maintenant 50 ans regroupe 89 syndicats et 10 fédérations syndicales dans près de 39 pays européens. En France, en sont membres la CFDT, la CFTC, la CGT, FO et l’UNSA.

La CES organise parfois des manifestations et des « euromanifestations » en marge d’événements européens.

 

Pas de baisse des prélèvements

Les solutions proposées sont tristement toujours les mêmes, et se résument en un mot : augmenter.

Augmenter les salaires, augmenter les pensions, augmenter les minima sociaux.

Augmenter, et ce sans jamais questionner la véritable oppression pécuniaire des faramineux prélèvements obligatoires. Les 47 % de prélèvements qui frappent les Français en font les deuxièmes contribuables les plus taxés et socialisés d’Europe après les Danois, selon l’Insee.

 

Un communiqué qui omet les vrais sujets

Non, à aucun moment les prélèvements ne sont évoqués. Il faut comprendre les syndicats : ils ne sont pas sortis de la religion du service public et du prétendu salaire différé.

À aucun moment, l’intersyndicale ne s’interroge sur l’anémie frappante des services publics bureaucratisés jusqu’à la moelle, alors même que les services régaliens, l’éducation, les infrastructures et les transports ne représentent que un euro sur cinq de dépense publique, de l’aveu même de France Trésor. Notons dans ce sens que le principal poste de dépense publique est la protection sociale. Ce poste représente 57 % des dépenses publiques françaises, avec 46 % consacrés aux retraites (26 %) et à la santé (20 %)

À ce problème de pression et de fléchage de la dépense publique s’ajoute la part conséquente d’emplois administratifs dans les différents services de l’État et des collectivités locales.

En effet, selon l’iFRAP, les emplois administratifs représentent un tiers des effectifs de la fonction publique hospitalière (contre un quart chez nos voisins). Cette part passe à 70 % si elle est additionnée aux services techniques dans la fonction publique territoriale.

À aucun moment, l’intersyndicale ne se dit que dégraisser le mammouth administratif, pour reprendre l’expression éculée, et desserrer la pression sur les contribuables, pourraient améliorer considérablement la vie des Français.

 

Inflation et rigidité

Selon l’intersyndicale, les problèmes seraient tout autres.

Elle évoque ainsi « [des] profits [qui] explosent dans la plupart des grandes entreprises » et « des mesures ponctuelles et majoritairement financées par l’État [qui] sont insuffisantes pour répondre à l’inflation ».

Or, ces deux situations, super-profits et inflation, sont liées à la rigidité de l’économie française. Appeler à des mesures étatiques ne ferait que raidir un peu plus le marché hexagonal. Nos confrères de La Tribune ont par ailleurs expliqué ce manque de flexibilité des prix des produits et du travail.

Cette rigidité est pourtant en partie le fait des revendications syndicales. En effet, ces organisations sont les premières à exiger des entreprises et des gouvernements successifs davantage de rigidité sous couvert de protection.

Pour en témoigner, les revendications des principales organisations syndicales consistent à demander des augmentations de salaires et de pensions diverses, de nouveaux « droits à », à défendre le système de retraite par répartition, et à pourfendre la mise en concurrence des services publics.

Ces revendications sont toutes couvertes par un impératif d’égalité fantasmé, et tristement profitable dans l’opinion française.

 

Un jour noir

Au final, la journée de mobilisation du 13 octobre est surtout destinée à permettre aux organisations syndicales de se refaire une santé après l’échec de la mobilisation contre la réforme des retraites, sans envisager à aucun moment une quelconque remise en question.

Superstitieux ou non, ce vendredi 13 octobre s’annonce donc déjà comme un jour de malheur pour le travail en France.

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  • Je crois pour ma part, que pour sortir de cette pensée marxiste, qui a échoué presque partout ailleurs, il faille faire cette expérience jusqu’au bout ainsi le Français saura que l’argent ne pousse pas sur les arbres .
    Bonne journée

    • Conclusion tout à fait logique depuis le temps que l’on observe la dégradation de l’économie en France sans qu’aucun dirigeant ne s’en émeuve et s’attelle au redressement de plus en plus incertain, coûteux et problématique. Il faudra effectivement avoir touché le fond pour que la population des assités se réveille enfin. On peut rêver en espérant échapper au cauchemar!

  • Vrai hélas cet article……!!!!!

  • L’État est le premier responsable : ne finance-t-il pas tous ces syndicats pour que ses énarques puissent pantoufler tranquillement sans être gênés par eux (ou à minima) ?
    L’État est ainsi le plus grand pourvoyeur de fond du marxisme-léninisme.

    • N’oubliez pas non plus les associations qui reçoivent les subventions de l’Etat (qui ne figurent même pas dans les programmes électoraux ) c’est à dire nos impôts – pour qu’elles portent plainte ensuite par exemple pour inaction contre le réchauffement climatique et recevoir les indemnités qui vont bien avec.

  • Je ne suis pas d’accord avec cette responsabilité directe du syndicalisme français dans la situation économique. Disons que les apparences sont trompeuses, les conséquences devenant des causes. Si le syndicalisme français est archaïque, rigide et déconnecté, c’est la faute entière de l’Etat puisque c’est parmi les services de celui-ci, en particulier l’enseignement et la police que se trouve la majorité des syndiqués, sans parler de la représentation syndicale organisé par l’Etat. Pourquoi ? Idéologiquement il devrait se situer dans le privé. Voici un début d’explication :

    https://www.lagazettedescommunes.com/442590/deux-fois-plus-de-syndiques-dans-la-fonction-publique/

    • Pas faux, mais pendant que l’on cherche des coupables, on ne cherche pas de solution!

    • Pas faux, mais pendant que l’on cherche des coupables, on ne cherche pas de solution!

      • Taper sur les syndicats, sur l’Etat, c’est toujours agréable. A gauche, on préfère taper sur les riches et les entreprises. Chacun son bouc émissaire.
        Tout le monde connaît ce conseil : quand on doit remplir un vase, on commence par les gros cailloux, on finit par le sable. Pas le contraire.
        Tout à son attaque, Frickert, bien que le mentionnant, passe à côté de l’essentiel.
        « Notons dans ce sens que le principal poste de dépense publique est la protection sociale. Ce poste représente 57 % des dépenses publiques françaises, avec 46 % consacrés aux retraites (26 %) et à la santé (20 %). »
        Si l’on veut être complet, on ajoutera les allocations chômage et familiales.
        On les a nos cailloux. Voilà ce qu’on doit commencer à saisir en premier, avant d’empoigner le sable.

  • Et où sont le Medef, Cpme la Capeb, les chambres représentatives des transporteurs, propriétaires, de tous les secteurs productifs…etc? Où sont ceux qui représentent ceux qui paient?

  • Les commentaires sont fermés.

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