Climat : pourquoi l’exemple américain devrait nous inspirer

Prospère de nos jours le climatisme est sans conteste le plus formidable dispositif idéologique de ce début de XXIe siècle. Et si on posait la question de son financement et de sa réalité scientifique ?

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Climat : pourquoi l’exemple américain devrait nous inspirer

Publié le 5 juin 2017
- A +

Par Drieu Godefridi, Pr. István Markó et Pr. Henri Masson.

Rien n’égale la puissance de l’idéologie. Quand certains individus — d’un type assez répandu — ont donné leur aval à une idée ou une théorie, à court terme rien, absolument rien ni personne, ne peut les en détourner.

Ainsi le communisme a-t-il bénéficié de l’assentiment de générations d’intellectuels après qu’il eut été réfuté et après qu’il eut causé la mort de millions d’innocents.

Prospère de nos jours le climatisme, sans conteste le plus formidable dispositif idéologique de ce début de XXIe siècle.

D’une phrase, le climatisme est la théorie selon laquelle l’homme est responsable d’un réchauffement climatique par ses émissions de gaz à effet de serre et que, pour y remédier, nous devons opter massivement pour des énergies renouvelables-intermittentes. L’Accord de Paris repose sur cette idée et prévoit que la charge de la réduction de ces gaz, jusque 2030, reposera intégralement sur l’Occident — la Chine, l’Inde ayant la possibilité de continuer à augmenter leurs émissions.

Un secteur économique à financer

De plus, l’Occident doit mettre en place un mécanisme de transfert de 100 milliards par an à destination des pays « pauvres » pour favoriser l’essor de ces mêmes énergies renouvelables. C’est le Fonds vert.

Le fondement de cette idéologie, ce sont les travaux du groupe intergouvernemental de l’ONU sur le climat, le GIEC. Dès 2010, nous montrions dans un ouvrage publié en français et en anglais (Le GIEC est mort, vive la science) que ce groupe n’a rien de scientifique et qu’il est tout intégralement politique (comme son nom l’indique). Aucun de nos arguments — composition, compétences, fonctionnement du GIEC — n’a jamais été réfuté mais la faribole GIEC=science n’en a pas moins continué à se propager. Or, c’est toute l’idéologie du climatisme qui est construite sur les rapports du GIEC.

Un nouveau secteur économique s’est créé, celui des énergies renouvelables-intermittentes. Ce secteur est non rentable économiquement et ne survit, dans l’immensité de son maillage planétaire, que par la grâce de la subvention publique. S’il en allait autrement nous n’aurions besoin ni du GIEC ni de l’Accord de Paris car tous les opérateurs économiques opteraient naturellement pour la source d’énergie la moins onéreuse.

Qu’on lui ôte la subvention, le secteur s’effondre. Raison pour laquelle les grands conglomérats actifs dans le domaine de l’énergie sont parmi les plus chauds partisans de l’idéologie du climat et de l’Accord de Paris. C’est la définition même du crony capitalism, ou capitalisme de connivence (entre l’État et certaines entreprises).

L’Accord de Paris ajoute un fronton au dispositif, en pénalisant drastiquement l’Occident, tout en laissant libre la bride au reste de la planète — rappelons que la Chine est la première économie mondiale — et prévoyant, en sus, le transfert de sommes sans précédent dans l’histoire universelle. Soit la réinvention de l’idéologie tiersmondiste, mais cette fois au nom de la science ! Comment la haute finance pourrait-elle n’être pas exaltée par cette manne céleste, puisqu’elle servira tout naturellement d’ « interface » entre les contribuables occidentaux et, entre autres, les riches potentats africains ? Nouvelle illustration du capitalisme de connivence.

Le climato-scepticisme américain

Le grain de sable venu gripper cette formidable mécanique d’envergure dantesque n’est pas tant Donald Trump que la démocratie américaine. Car, on l’oublie, le climato-scepticisme ne date pas, aux États-Unis, de Trump. Il était la position officielle du parti républicain avant même que Trump n’annonce, en juin 2015, sa candidature à l’investiture républicaine. Les parlementaires américains ont fait leur travail, auditionnant des « experts » du climat et les mettant publiquement en face de leurs contradictions.

Ainsi de l’arrêt du réchauffement — reconnu par le GIEC… — depuis une vingtaine d’années (le « hiatus »), dans le même temps que les émissions de CO2 croissaient de belle manière. Ce qui a miné la confiance du public américain dans la prétendue « science intergouvernementale » — cette contradiction dans les termes — du climat, pour finalement conduire aux conséquences que l’on sait.

Que fera l’Europe ? Tout à leur conception moralisatrice de la politique et leur sentiment de supériorité, il est à craindre que les « élites » politiques, aussi bien de l’UE que de la plupart des États membres, ne se cabrent et ne se radicalisent. On annonce déjà un nouveau partenariat entre la Chine et l’UE, qui renforcerait encore les engagements souscrits par l’UE au terme de l’Accord de Paris. Nul doute que les Chinois se montreront enchantés, car ils renforceront le désavantage compétitif de l’Europe, accroîtront leur marché européen pour les énergies renouvelables et matériaux y liés, tout en continuant tranquillement à augmenter leurs émissions de gaz à effet de serre… Un enfant comprendrait le lyrisme environnementaliste chinois.

Bien sûr, le conte pour enfants ne s’arrêtera pas là. Car si les États-Unis continuent ce qu’ils ont déjà commencé avec la révolution du fracking, c’est-à-dire diminuer le coût de leur énergie, tandis que l’Europe persiste à obérer le prix de l’énergie pour les entreprises et les ménages, notre continent se videra de sa substance économique. L’UE sera de plus en plus odieuse à ses citoyens, et la révolte finira par se généraliser, probablement sous l’impulsion des pays d’Europe centrale.

Car s’il est vrai que les idéologies suscitent des ferveurs inouïes, elles n’ont pas le pouvoir de se soumettre la réalité.

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  • « L’UE sera de plus en plus odieuse à ses citoyens, et la révolte finira par se généraliser, probablement sous l’impulsion des pays d’Europe centrale. »
    Le climat est devenu un nouveau mur de Berlin … à front renversé idéologique. Vivement qu’il s’effondre.

    • je pense au contraire que trump vient de donner un élan sans précédant à une Europe fédéraliste.
      Nous assistons en direct au declin accéléré de l’empire américain

      • fred: Nous assistons en direct au declin accéléré de l’empire américain

        Ah ?

        L’Europe va dépenser des sommes énormes pour combattre des moulins, flinguer ses propres sources d’énergie, taxer ses produits dans tous les sens et imposer des normes coûteuse et contre-productive.

        La chine, votre nouveau « leader-youpie » de la « lutte contre le réchauffement anthropique » n’engagera pas globalement le millième de ses mesures alors même que 70 millions de Chinois accèdent à la classe moyenne (et sa consommation) chaque année.

        Ce n’est pas la réalité qui vous étouffe.

  • Que le giec soit purement politique, pourquoi pas, mais peut-on s’intéresser au fond : si leur discours est politisé, alors leurs arguments doivent être scientifiquement réfutables… où peut-on trouver une telle littérature?

    • Malheureusement tous les scientifiques critiques, et ils sont nombreux, sont condamnés au silence, comme tous les spécialistes du domaine énergétique. En plus comme pour beaucoup, ils sont employés par la « Puissance Publique », ils ont vite compris que « le combat n’était pas porteur » (dirons-nous). Ayant potassé un peu le secteur des énergies renouvelables, il est évident que nous barbotons dans le mensonge, la désinformation et le déni de réalité. La seule lueur d’espoir face à cette omerta puissante est que les spécialistes ne sont pas dupes même s’ils s’écrasent et que le pouvoir politique finit toujours quand même par être rattrapé par la réalité. Tout le problème est de savoir jusqu’où l’aveuglement peut aller ….

    • @limryn

      Vous avez en grande partie raison (notamment sur la validité illusoire des modèles prédictifs) mais pas tout à fait en ce qui concerne la qualité des mesures:

      Si on fait la moyenne de 10000 mesures d’erreur-type de 1, on obtient justement une erreur-type de 0.01 (en moyennant N variables aléatoires, on divise leur écart-type par racine[N])

      • Je peux me tromper car ce n’est pas mon domaine mais on ne parle pas de mesurer 10’000 fois la température a un endroit donné avec la même sonde mais de mesurer 10’000 températures à 10’000 endroits différents avec 10’000 sondes différentes … donc l’incertitude-type se calcule-t-elle ainsi ?

        • vous n’avez pas a priori de façon claire d’obttnir une incertitude de mesure..ça dépend aussi de la distribution spatiale des temperature..
          autrement dit il y a souvent des hypothèsfaites.

      • Ca suppose quand même que l’erreur de mesure n’est pas biaisée. Hors, même un petit biais de 0.1 C (très probable sur les données historiques) donnera une erreur minimale de 0.11 C. On pourrait corriger ce biais, mais ca supposerait de le mesurer sur chaque thermomètre. Et c’est impossible pour les données historiques de toute façon.

      • Si on fait la moyenne de 10000 mesures d’erreur-type de 1, on obtient justement

        Bonjour,

        Non, en mathématique statistique ça ne marche qu’avec toutes les conditions étant égale.

        Ce ne sont pas les mêmes capteurs, pas aux même endroits, pas à la même période, ils sont changés régulièrement et leur environnement change (villes, villages qui avancent, routes, constructions, (ce qui occasionne de nouveau « étalonnage », ou « correction » des données) etc. etc.

        • faut commencer du début…définir la temperature globale..

          on laisse tomber la physique et on se dit..on a des thermomètre dans des boites qui donnent des mesures..on va en tirer un truc qui doit bien avoir un lien avec une espèce de temperature globale..
          c’est un objet très dépendant du système de mesure.

          Bon..si je vous demande de m’évaluer l’altitude moyenne de la france….il vous faudrait combien de points de mesure et comment les choisir pour l’évaluer avec une précision de 1%..pouvez vous le prouver? sans avoir une idée du relief du pays…c’est coton.

  • Ce qui intéressent vos politiques et vos banques …. ce n’est surement pas le climat !!

    Juste votre argent !! Rien d’autre.

    • Les gens devraient disséquer le sketch des Inconnus sur la pensée Richnou… avant de sanctifier les dons d’argent pour les « grandes causes ».

  • Article vraiment intéressant et instructif, mais il n’est facile de soutenir ces arguments sans se faire assaillir de critiques acerbes!

  • L’histoire nous a appris que, chaque fois qu’une science est devenue officielle, il s’est avéré par la suite qu’il s’agissait de pseudo-science. La science du GIEC (celle du résumé pour les décideurs, seul document diffusé urbi et orbi, alors que sa valeur scientifique est d’une nullité affligeante) est officielle, donc c’est de la pseudo-science.

    Et ceux qui pensent, comme la plupart des dirigeants, soutenus par nos médias incompétents et incapables de séparer le bon grain de l’ivraie, qu’il s’agit de bonne science se trompent lourdement…et ils ont engagé des politiques climat-énergie aussi onéreuses qu’inutiles, avec une noria de normes et de règlements contraignants et un développement inconsidéré des EnR intermittentes, non pilotables, onéreuses et aux faibles facteurs de charge. Bref, un terrible gâchis de fonds publics, pour le plus grand profit de promoteurs rapaces, mais au détriment des ménages et des entreprises, donc de toute notre économie.

  • Bon pour mettre un peu de « science » dans cette discusion:
    Le « hiatus » est due à un changement des moyens de mesures : Ce n’est en aucun cas la preuve d’une non-corrélation du taux CO2 avec la température. Donc l’argument avancé dans cet article est infondé.
    Pourquoi n’y a t’il pas de libérale pro-environnement qui publie sur ce site ? Ces deux termes ne sont pas contradictoires.
    Source : https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/non-le-rechauffement-climatique-n-a-pas-ralenti-pendant-quelques-annees_109482

    • Le changement d’appareil de mesures a été fait de manière absurde. Les mesures des sondes océaniques ont été alignées sur les mesures par les navires, qui sont toujours plus chaudes, compte tenu de la circulation d’eau de mer à côté des machines. Le bon sens aurait voulu que l’on fasse l’inverse, mais la NOAA est hélas connue pour être une agence tenue de suivre la politique réchauffiste d’Obama, et donc inféodée au dogme du réchauffement climatique anthropique (du reste, Trump y fait le ménage). Donc le hiatus perdure, ne vous en déplaise.

    • guilhem.desteve@gmail.com: Le « hiatus » est due à un changement des moyens de mesures

      « Serait », merci d’utiliser le conditionnel de l’article.


      Ensuite les données des capteurs (dont la précision est lamentable, voir ici pour le USHCN http://www.surfacestations.org ) ne sont jamais utilisés brut, mais « corrigées » avec des « algorithmes » dont le plus amusant, celui de Mann, par exemple, donnait les mêmes graphiques pour n’importe quelle donnée chaotique en entrée ce qui a fait un joli scandale un peu vite « oublié ».


      En bref, des « scientifiques », convaincu du résultat à obtenir, appliquent des « corrections » aux mesures jusqu’à que la courbe leur plaise. C’est un modèle de biais pseudo-scientifique, probablement de bonne foi pour la majorité d’entre eux.


      Là, vous nous dites qu’une équipe a été encore plus loin que les autres avec un nouvel algorithme falsificateur « correcteur » pour revalider a postériori une théorie carbocentriste qui s’éloignait de plus en plus de la réalité ?

    • Vous contredisez le point de l’article: la température moyenne terrestre n’a pas bougé durant 20 ans en nous parlant, non de la température moyenne terrestre, mais la température de surface de l’eau. C’est gentil tout plein et effectivement c’est de la science… niveau EdNat.

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