Emploi : la France en queue de peloton

Il tombe donc sous le sens que la France doit mettre en œuvre des réformes permettant d’augmenter substantiellement la marge des entreprises françaises.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Emploi : la France en queue de peloton

Publié le 2 février 2017
- A +

Par Bernard Biedermann.
Un article d’Emploi 2017

Emploi : la France en queue de peloton
By: Robert Couse-BakerCC BY 2.0

Les débats actuels en matière d’économie sont truffés de comparaisons internationales. Il en est ainsi, du pourcentage de l’État dans le PIB, du coût du travail, du niveau des impôts, du degré de flexibilité du Code du travail et bien sûr des montants des dettes intérieures et extérieures. En 2016 la France se classe en queue de peloton parmi 15 pays européens pour tous ces critères. Cela explique sans mal pourquoi les entreprises n’embauchent plus en France.

Un politicien qui veut argumenter pour défendre la situation actuelle pourra toujours trouver le cas d’un autre pays, qui pour un seul de ces critères est également en queue de peloton, mais a pourtant un faible taux de chômage. Toute l’erreur est là, car les données économiques sont toujours caractérisées par l’interdépendance de plusieurs variables. Certes, il n’est pas facile d’expliquer des choses aussi complexes sans recourir à un certain réductionnisme. De ce fait les débats se déroulent souvent entre réductionnistes et le ton monte. Or quand le ton monte, la pensée descend !

Des indicateurs fiables existent

Il existe néanmoins des indicateurs synthétiques qui peuvent aisément permettre de trancher les débats. Par exemple, le résultat brut nécessaire à l’entreprise pour servir un revenu net de 100 à l’investisseur taxé à un taux d’IR intermédiaire. Cet indicateur est calculé sur la base des résultats, des chiffres d’affaires et des coûts salariaux. Il est un critère important dans le processus de décision d’investissement et de recrutement que l’on peut généraliser au niveau macroéconomique. Or, en France, pour servir un revenu net de 100 euros à l’investisseur, l’entreprise doit produire un résultat brut de 230 euros, contre 195 pour l’entreprise allemande et 185 pour l’entreprise britannique1.

Il tombe donc ici sous le sens que la France doit mettre en œuvre des réformes permettant d’augmenter substantiellement la marge des entreprises françaises. Ainsi, on ne supprime pas l’ISF pour faire plaisir aux riches, on n’assouplit pas le Code du travail pour satisfaire le MEDEF, et on ne réduit pas le poids de l’État pour se donner une coloration libérale. Mais on le fait parce que c’est nécessaire pour tous. Il s’agit de reconstruire les conditions d’une économie souple, dynamique et surtout qui recrute, et c’est comme cela qu’il faut expliquer les nouvelles mesures aux Français.

L’objectif est bien le retour au plein emploi et trop souvent, politiques et médias séparent les objectifs des moyens pour les atteindre : certaines interviews sont divisées en plusieurs parties complètement séparées. Par exemple on parlera d’abord de l’ISF sans le relier à son impact réel sur l’emploi puis dans une autre partie on traitera du problème du chômage.

On dit souvent qu’en France nous sommes des rêveurs qui n’aimons pas les chiffres. Il faudra bien finir par reconnaitre la réalité.

Sur le web

  1.  Baromètre AMAFI / 16-46 11 octobre 2016.
Voir le commentaire (1)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (1)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L’école du libéralisme est un cycle de conférence-débats conçu pour découvrir et approfondir notre connaissance du libéralisme. Le cycle se compose de matinées (des samedi). Il est ouvert aux jeunes, étudiants ou professionnels. Il est animé par des universitaires et chercheurs : économistes, juristes, historiens, philosophes… car le libéralisme n’est pas qu’une affaire d’économie !

Samedi 25 janvier 2025 de 9h30 à 12h30    au 35 Avenue Mac-Mahon (Paris 17ème)

9:00 – 9:30 Café et ... Poursuivre la lecture

Deux grandes entreprises de l’agroalimentaire, Danone et Nestlé, ont fait l’objet de changement de direction qui remettent en question leur management. Dans les deux cas on retrouve la même pression des marchés financiers insatisfaits de leurs performances. Ces deux grandes entreprises se croyaient à l’abri. Et pourtant, la dure loi des clients est venue leur rappeler que pour une entreprise privée, la satisfaction des clients est leur première mission. Dans la foulée, leurs administrateurs ont décidé de ne pas renouveler les mandats de leurs... Poursuivre la lecture

Le Maroc est un pays dynamique, son économie est diversifiée, son système politique présente une certaine stabilité dans une région en proie à des crises à répétition. Ce pays a fait montre d’une résilience étonnante face aux chocs exogènes. La gestion remarquée de la pandémie de covid et la bonne prise en main du séisme survenu dans les environs de Marrakech sont les exemples les plus éclatants.

 

Pays dynamique

Sa diplomatie n’est pas en reste. La question du Sahara occidental, « la mère des batailles », continue à engran... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles