Ce que les candidats à la primaire devraient entendre

Voici ce que le vainqueur de la primaire ferait bien de mettre en oeuvre rapidement pour redresser la France.

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Ce que les candidats à la primaire devraient entendre

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 27 novembre 2016
- A +

Par Jean-François Bauer.

debat
Débat de la primaire-Capture d’écran

Si nous étions candidats, nous dirions aux Français d’observer les exemples étrangers pour retrouver une vue réaliste de l’économie. Nous leur dirions qu’on ne redressera pas la France sans admettre quelques vérités.

Emploi

Trop de réglementations, d’impôts et de charges ont asphyxié les entreprises françaises. Mais il ne suffira pas de les soulager de ce fardeau pour résorber le chômage. La réussite des pays anglo-saxons contre le chômage résulte d’un climat favorable aux entreprises et d’embauches massives par de nouvelles entreprises créant de nouveaux marchés. Elles ont toutes été financées au départ par des investisseurs privés encouragés par des aides fiscales significatives. Il faut encourager ceux qui investissent dans le capital des entreprises car ce sont eux qui aident à développer l’emploi.

Dépenses sociales

La France représente 1% de la population mondiale, un peu moins de 4% de l’économie mondiale et verse 13% des dépenses sociales. Ce n’est pas tenable. Pour en sortir, il faut confier l’assurance maladie aux sociétés d’assurances et mutuelles pour que la concurrence diminue les coûts. Il faut faire supporter seulement la solidarité par l’État, adapter l’âge de la retraite à l’espérance de vie, mettre les régimes spéciaux à égalité avec le régime général et faire qu’on vive mieux du travail que des allocations.

Éducation

Le niveau scolaire des jeunes Français baisse dans les classements européens en même temps que l’administration de l’Éducation nationale s’alourdit. Dans les autres pays l’éducation est régionalisée, on donne de l’autonomie aux établissements, on laisse se développer l’enseignement privé. On admet que la formation initiale doit aussi préparer à un métier et on favorise l’apprentissage. La formation professionnelle aussi doit être gérée dans chaque bassin d’emploi selon les besoins.

Logement

La France vit en crise du logement depuis plus d’un siècle alors que les Français ont un fort goût pour l’investissement dans la pierre et que c’est la France qui a le plus de logements sociaux ! Mais la réglementation décourage les investisseurs privés. L’administration continue à gérer une pénurie qu’elle a elle-même causée. Elle y trouve la justification pour augmenter encore plus le poids du secteur public. Il faut stopper la collectivisation du logement qui a montré son inefficacité et son coût.

Énergie

L’électricité nucléaire est un avantage économique de la France et grâce à elle la France émet moins de CO2 que les autres pays développés. Il faut cesser de détruire volontairement cet avantage.

Syndicats

L’essentiel des adhérents des syndicats appartiennent aux minorités qui bénéficient des archaïsmes de la France. Ils savent que les avantages qu’ils défendent ne sont plus justifiés et prennent en otage les autres citoyens pour bloquer les réformes. Il faut instituer le vote de la grève à bulletin secret et l’interdiction des grèves de solidarité (grèves pour des revendications que l’entreprise ne peut satisfaire comme le retrait d’une loi). C’est ce qui a été fait en Allemagne et au Royaume-Uni.

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  • Il eut été intéressant d’avoir un comparatif des candidats sur ces sujets.

  • Enseignement – Non, la régionalisation de l’enseignement n’est pas la règle dans les pays occidentaux avancés. La structure générale se décline généralement en trois niveaux. La commune, puis, la province, ou comté, ou région, ou district et l’état. L’enseignement de base est communal, l’enseignement secondaire est communal (dans les villes) ou provincial, l’enseignement supérieur non universitaire est provincial et l’enseignement universitaire est soit étatique, soit autonome.La communalisation implique des communes comptant un nombre minimal d’ habitants. Une conception libérale implique la dissolution du corps d’inspection, de direction ou de dominance de la structure dite de tutelle et éminemment bureaucratique. On notera que la structure de base ( école primaire ou fondamentale ) n’est pas égale dans le temps partout. ( 5ans, 6 ans ou 9 ans) pour des raisons généralement historiques et géographiques. NB on ne traite ici que de l’enseignement public. Une structure libérale et efficace efface les redondances et désigne les responsabilités.

  • je pense que les grèves de solidarité et pour autre raisons externe à l’entreprise sont déjà interdite donc il faudrait simplement faire appliquer les lois mais ce qui complique c’est que ça veux dire licencier des syndicaliste pour grèves abusive mais en France ça coût très très cher…

    • C’est exact : la Loi actuelle est clair, et les grèves politiques ou de solidarité sont pas explicitement interdites. La dissolution, la perte intégrale de la representativité des syndicats violant ces dispositions est quasiment écrite noir sur blanc, impliquant la perte des places dans les instances de pilotage des organismes sociaux, des grandes centrales des organismes de formation, la perte des financements publics, etc.
      Oui, il suffit d’appliquer la loi actuelle. Avec les manifs de cette année, ce ne sont pas les occasions qui ont manqué. Espérons que les nombreuses et violentes manifs de l’année prochaine serviront au passage à nettoyer les syndicats nuisibles du paysage…

  • Et lutter contre la finance mondiale qui veut privatiser le monde ?

  • Si nous étions candidats …, réforme de l’assurance maladie : exemple d’ailleurs (pas loin !!), 26 novembre, 15:33, par dosogne
    Excellent ! Sur l’assurance maladie, mettre fin au payeur unique et donc au « monopole » de l’assurance maladie : là aussi les exemples étrangers montrent la voie à suivre : la réforme libérale qui a eu lieu aux Pays Bas en 2006 a permis à ce pays d’etre classé n° 1 mondial en terme de qualité de soin et d’offre de soin au public . C’est le pays où les malades sont le mieux remboursés ( entre 80 et 100%) par un système privé , où l’assurance est obligatoire , et les assureurs doivent suivre des principes très stricts dans un respect pointilleux de la concurrence . Pas de discrimination ( les assurances doivent prendre tout le monde , au meme prix sans discrimination d’age , de sexe , d’etat de santé …) Les jeunes, les handicapés, la dépendance , les malades psychiatriques sont pris en charge par l’Etat au nom de la solidarité et financés par l’impot. Les primes sont payées par les individus , et les charges sociales sont rendues aux citoyens pour couvrir le paiement des primes . Les moins favorisé reçoivent un subside pour leur permettre de payer les primes.
    Astucieux , non ? et ça marche !! Parlons en plus en détail avec l’équipe Fillon !

  • Je me permets quelques corrections.

    1. le coût du travail serait un frein à la compétitivité française et serait responsable du chômage. Il suffit de regarder ceci pour s’apercevoir que c’est faux. En revanche, ce qui certain c’est que la réduction du chômage nécessité d’une manière ou d’une autre la réduction du temps de travail. Une preuve .

    2. Je vois mal en quoi le fait que les dépenses sociales de la France représentent 13 % des dépenses mondiales soit une mauvaise chose. Il faudrait nous expliquer pourquoi. Ensuite, je vois mal en quoi la concurrence sera efficace. Savez-vous que les frais de fonctionnement des mutuelles et assurances privées oscillent entre 20 % et 30 % des somme versées alors qu’ils n’en représentent que 5 % pour la sécurité sociale  (rapport de la DRESS) ?

    3. Concernant l’éducation. D’abord la France reste assez stable depuis 15 ans, malgré ce que vous dites, à un niveau moyen, certes mais difficile de parler de baisse flagrante. Par contre, si on regarde la Suède qui a mis en place le système dont vous parlez, autonomie des établissements, la chute est spectaculaire (notamment aux enquêtes PIRLS et TIMSS) ! Pas franchement une réussite. Si vous lisez attentivement le rapport PISA (le livre 4 du rapport 2012 par exemple, notamment les annexes), vous verrez d’ailleurs qu’il n’y a aucune corrélation significative entre autonomie des établissements et performance aux tests. La corrélation qui existe est entre autonomie en matière de choix pédagogiques et d’évaluation de la part des enseignants. La France est classée dans la moyenne. Enfin, regardons un peu les chiffres de l’OCDE concernant l’encadrement scolaire : la France est très mal placée 18ème, 19ème en matière de taille de classes ou de taux d’encadrement. Je vois mal l’alourdissement en matière d’effectifs d’autant plus après la purge imposé par le gouvernement précédent (notamment dans les zones où le taux d’échec est le plus faible).

    4. Contrairement à ce que vous prétendez la France n’est pas le pays ayant le plus de logements sociaux. Les données que j’ai dénichées datent un peu (enquête CECOCHAS-DEXIA-USH 2007) mais par exemple au Pays-Bas les logements sociaux représentent 35 % du parc locatif, en Autriche 21 %, au Danemark 20 %, en République Tchèque 20 %, au RU 21 %, en Suède 21 %, en Finlande 18 %, en France 17 %. Vous mélangez la part de logements sociaux dans les logements nouvellement construits et la part des logements sociaux dont la totalité des logements nouvellement construits ou non.

    5. Enfin, je vous invite à regarder la participation aux élections syndicales. Elle est souvent plus élevées qu’à certaines élections politiques alors même que la médiatisation est bien moindre sans compter certaines entreprises qui ont quelquefois un peu de mauvaise volonté.

  • Mon pauvre Gunsten !
    C’est avec ce genre de raisonnement que la France régresse d’année en année

  • « L’électricité nucléaire est un avantage économique de la France et grâce à elle la France émet moins de CO2 que les autres pays développés. Il faut cesser de détruire volontairement cet avantage. »
    C’est marrant, chez Contrepoints on peut à la fois faire croire que le réchauffement climatique est une conspiration, quand ca gêne le libéralisme, puis qu’il est utile d’en émettre moins quand ca permet d’argumenter en faveur de l’industrie francaise du nucléaire.
    Désolé mais vous ne pouvez pas jouer sur les deux tableaux à la fois, si vous voulez être un minimum crédibles…

  • Les commentaires sont fermés.

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