Par Nathalie MP.
Comment parvenir à réformer la France ? Éternelle question. Elle vient aujourd’hui spontanément sur les lèvres alors que le pays est en pleine confusion. Les manifestations étudiantes, les violences des casseurs, les pénuries d’essence orchestrées par les blocages de la CGT, et maintenant les grèves votées dans nos 19 centrales nucléaires visent à faire plier le gouvernement sur la loi Travail, alors que cette loi, copieusement modifiée pour mieux passer (par 49.3 !) auprès des contestataires, n’apporte que des changements minimes par rapport à ce qui existe déjà dans le Code du travail actuel.
Elle est surtout une petite épine dans les pieds d’organisations syndicales faiblement représentatives (taux de syndicalisation = 11 %) qui voient leur importance quelque peu rabotée dans les décisions : les accords d’entreprise pourront parfois prévaloir sur les accords de branche et les décisions pourront éventuellement se prendre suite à un référendum au sein de l’entreprise, le tout étant très soigneusement encadré.
En ce qui me concerne, la loi Travail peut être platement abandonnée en rase campagne. C’est une réforme d’une toute autre ampleur qu’il faudrait entreprendre pour espérer voir notre économie prendre son essor de façon structurelle et durable. Mais, me direz-vous, si l’on se fie à l’évolution du chômage, on est sur la bonne voie, les chiffres d’avril 2016 font montre d’une baisse appréciable, qui suit la baisse encore plus substantielle observée en mars.
Il est toujours agréable de penser que plusieurs milliers de personnes retrouvent un emploi, mais restons calmes sur le sujet car le ministère du Travail a assorti la publication de ses chiffres d’avril 2016 d’un avertissement sur la hausse importante et inexpliquée des sorties pour « défaut d’actualisation. » On sait de plus que François Hollande a lié son avenir politique à l’inversion de la courbe du chômage. Selon ses propres promesses, ceci passe par une politique de grands travaux et des mises en formation par paquet de dix mille. Si ces mesures sont certes susceptibles de faire évoluer les chiffres en sa faveur, elles ne se feront qu’au prix de plus de dépenses publiques, comme tous les emplois aidés et tout le traitement social du chômage. C’est une vision à court terme qui n’entraînera aucun renforcement de notre économie sur le long terme.
Le niveau de PIB à la baisse
C’est le moment de signaler que l’INSEE a révisé à la baisse le niveau du PIB 2015 en valeur à 2181,1 milliards d’euros, ce qui fait que les ratios des comptes publics 2015 présentés en mars avec beaucoup de satisfaction par Michel Sapin sont un peu moins rutilants qu’annoncés. Le déficit public de 77,4 milliards d’euros représente ainsi 3,6 % du PIB au lieu de 3,5 % (l’objectif étant de passer sous les 3 %), la dette publique de 2096,9 milliards atteint 96,1 % du PIB au lieu de 95,7 % et la dépense publique culmine à 57 % du PIB au lieu des 56,8 % indiqués auparavant. Le taux de prélèvements obligatoires 2015 (impôts et cotisations sociales) est révisé de 44,5 % à 44,7 %. Voilà des domaines où la France est parmi les premiers pays du monde, performance douteuse dont on se passerait bien.
S’il était déjà tout à fait irresponsable de se réjouir des chiffres publiés en mars, essentiellement fondés sur des facteurs hors de notre maîtrise comme le bas prix du pétrole et le faible niveau des taux d’intérêt, on voit maintenant que les roucoulements du « ça va mieux » sont franchement déplacés.
La question de la réforme reste donc entière. Mais si une réforme sans contenu parvient à bloquer la France, comment espérer mener à bien de vraies réformes qui changeront vraiment les choses ? De vraies réformes qui permettront au pays de vivre sur sa création de richesse marchande et non plus sur les impôts de quelques uns redistribués à beaucoup d’autres dans une spirale sans fin d’accroissement des prélèvements obligatoires et de la dette ? Essayons de dérouler le programme :
- Il faut d’abord s’entendre sur ce qu’on appelle « réformer » la France. Au vu des chiffres que je mentionnais plus haut, qui tous sont la preuve que notre pays n’est pas, mais alors pas du tout la proie de l’ultra-libéralisme, la seule façon d’espérer muscler notre économie, réduire le chômage structurellement (et pas artificiellement par des stages) et attirer des capitaux et des jeunes entrepreneurs – la seule façon, donc, de faire évoluer positivement notre pays passe inéluctablement par l’abandon des vieilles recettes de la dépense publique (et d’un certain clientélisme, n’ayons pas peur de le dire) et l’adoption inverse d’une politique de retrait significatif de l’État (en dix ans, par exemple) dans les affaires de la France : moins de dépenses, c’est-à-dire moins de subventions en tout genre, moins de réglementations arbitraires sur tout et n’importe quoi, de la cigarette électronique au Code du travail en passant par la taille des tomates, et finalement moins d’impôt pour tout le monde. Ouf, on respire enfin.
- On sait et on répète que les Français seraient terriblement allergiques au libéralisme, raison imparable pour ne surtout pas s’en approcher ou en parler. Mais si on continue à prétendre vouloir réformer sans jamais toucher à notre modèle social, c’est l’échec assuré. On imagine bien toute la pédagogie que cela nécessite, on imagine même que le candidat qui osera aller dans ce sens libéral sans tergiverser devra d’abord passer par de nombreux échecs électoraux avant de voir ses idées cristalliser dans une bonne partie de l’opinion publique. Mais si quelqu’un ne commence pas à dire les choses franchement, jamais rien ne se passera.
D’où tout l’intérêt des instituts, des publications et des sites internet libéraux qui diffusent régulièrement des informations sur le libéralisme et sur tous les avantages qu’on peut en attendre, sur le plan philosophique comme politique, et sur le plan personnel comme macro-économique. Ils font au quotidien un travail de fourmi pédagogique qui au bout du compte finit par porter des fruits. À l’instant où j’écris, je reçois la version électronique du prochain numéro du Point. Son titre : « Qui a peur des libéraux, la révolution culturelle qui dérange. » Peu de temps auparavant, Challenges et d’autres publications ont consacré plusieurs unes au libéralisme, preuve que l’idée fait son chemin, et preuve parfois, qu’elle pourrait être si attrayante qu’il est important de la fusiller préventivement en bonne et due forme.
Les Français et le libéralisme
En réalité, les Français ne se montrent pas forcément rétifs à l’idée libérale. Dans un sondage réalisé le mois dernier par l’IFOP pour le Think Tank Génération Libre et le journal L’Opinion, ils sont 59 % à déclarer « aimer le libéralisme. » Bon, petite déception en lisant que l’incarnation du libéralisme serait Emmanuel Macron, et seconde petite déception en voyant que certains secteurs, comme la santé, sont jugés hors d’atteinte libérale.
Sur le plan pédagogique, le terrible ratage du quinquennat Hollande est cependant une excellente occasion de montrer que non, on n’a pas tout essayé… Il existe encore la solution libérale. Si l’on regarde bien autour de nous dans le vaste monde, on constate qu’elle a permis des décollages économiques manifestes partout où elle a été appliquée, tandis que les techniques socialistes (retraite à 55 et 60 ans, salaire minimum élevé, nationalisations, interdiction des licenciements) trouvent assez vite leurs tragiques limites, que ce soit au Vénézuela, à Cuba ou au Brésil.
- En termes de méthode, François Hollande n’avait pas tort lorsqu’il disait en 2008, ainsi que je le rapportais dans mon précédent article :
Ce qui fonde un projet de société, c’est le moment de la campagne présidentielle où le candidat affirme son projet et reçoit du suffrage universel l’autorisation de le traduire.
Ce n’est certes pas ce qu’il a fait, et ses électeurs de gauche se sentent en droit de lui demander des comptes, mais l’idée initiale reste intéressante. Elle reste même indispensable. Je me souviens de Nicolas Sarkozy disant pour sa part pendant sa campagne de 2007 : « Je dis tout avant pour pouvoir tout faire après. » Je crois que c’est non seulement la bonne méthode pour commencer, mais c’est la seule.
Dans le même ordre d’idée, le Président nouvellement élu doit entamer son programme de réforme dès le premier jour de son mandat, encore tout frais de la légitimité que le vote vient de lui accorder. Sur ce point également, on est loin de ce qu’a fait Hollande. Comment vouloir faire adopter des changements importants après quatre ans d’une présidence sans éclat ni résultats ?
♠ Enfin, il faut bien voir qu’en France, des syndicats sans représentativité et en pleine déliquescence morale ont la possibilité de bloquer le pays en totale impunité et en totale infraction avec les lois en vigueur sur le droit de grève. De ce fait, « réformer » pour de vrai équivaut à se préparer à un bras de fer syndical, notamment avec les plus archaïques d’entre eux. Il importe donc de prévoir à l’avance de neutraliser au maximum leur effet paralysant afin de pouvoir endurer les conséquences d’une grève longue et dure sans que cela pèse trop sur le reste du pays.
À ce titre, l’exemple britannique de Margaret Thatcher contre les syndicats de mineurs est intéressant. Elle a d’abord fait voter un Employment Act (1982) qui limitait les possibilités de blocage des syndicats. La plupart s’y sont pliés sans problème sauf le syndicat des mineurs mené par Arthur Scargill, communiste et grande gueule invétérée. En prévision de l’affrontement, elle a fait faire des stocks de charbon, elle a renforcé la sécurité de la production électrique, elle a placé des hommes solides à la tête des ministères concernés et elle a renforcé la police. Suite à quoi elle s’est trouvée prête à tenir longtemps (1984). Elle bénéficiait certes d’une forte popularité après la guerre des Malouines, mais c’est la popularité dont jouit en général un Président nouvellement élu.
Notons qu’à titre de préparation, Nicolas Sarkozy avait fait voter dès 2007 le service minimum dans les transports et à l’école afin de minimiser la nuisance des syndicats de la SNCF, de la RATP et de l’Éducation nationale en vue de ses futures réformes (qui se fracasseront sur la crise de 2008).
Faut-il réformer la France ? Oui, absolument, et sans attendre. La litanie satisfaite du « ça va mieux » est une façade qui masque combien les améliorations qu’on s’imagine apercevoir doivent tout à des facteurs externes ou à la vieille recette de la dépense publique et du traitement social du chômage, et rien à la libéralisation des structures.
Comment faudrait-il s’y prendre ? Tracer un programme libéral sur dix ans, l’expliquer, le ré-expliquer et le ré-expliquer, peut-être pendant encore dix ans. Le décliner sans rien cacher en campagne électorale. L’appliquer dès le premier jour du quinquennat après avoir pris ses précautions en prévision des blocages et des occupations que la CGT et syndicats apparentés ne manqueront pas d’imposer au pays en toute illégalité.
Qui va pouvoir faire ça ? Merci aux candidats intéressés de m’envoyer CV et programme. Plaisantins qui ne savent pas se tenir droits dans leurs bottes s’abstenir !
—
Je ne crois absolument pas à une réforme descendante, qui s’appliquerait à tout, à tous, avec une pseudo universalité…
L’état doit se limiter à creer les conditions… Et garantir le respect absolu et non négociable de l’intetrigité physique et mentale des personnes autant que le respect de la propriété. De garantir l’accès à une justice rapide, à l’éducation et aux soins.
L’état serait mille fois plus efficient, s’il laissait faire les gens… Leur offrant meme la possibilité de déroger aux lois et normes, en echange d’une totale transparence sur les objectifs, la gestion des risques et le suivi régulier des résultats de l’expérience.
Tout dispositif fonctionnant ailleurs que chez nous ( dans les pays comparables et voisins bien évidemment) n’a aucune raison de ne pas pouvoir être expérimenté tel quel chez nous. J’imagine très bien, un territoire ou une branche d’activité opter pour le droit du travail Suisse, les jobs à 1€/h ou les contrats 0h…. Ou encore la GPA, Le suicide assisté, la légalisation des drogues…
Il y a tant d’innovation possibles avec l’autonomie totale des établissements scolaires et Le chéque éducation… Le versement du salaire complet aux salariés simplifiant la vie des employeurs autant que responsabilisant les assurés sociaux… L’abandon d’une politique sécuritaire ultra répressive au profit d’une approche collaborative de la sécurité… L’abandon d’une politique de santé uniquement abordée sous l’angle des soins et de l’unique objectif de faire reculer l’âge moyen de la fin de vie, au profit d’une politique de santé fondée sur l’espérance de vie en bonne santé, qui elle ne progresse plus depuis bien longtemps….
Réformer sur ces sujets est tout simplement impossible… Trop de gens en vivent… La seule manière d’avancer, et celle qui consisterait à dire : un droit d’expérimentation sous votre responsabilité et en échange d’une totale transparence sur ce que vous faites.
J’ose alors rever de l’incroyable dynamique positive, aujourd’hui irrémédiablement castrée par un jacobinisme exagérément médiocre et totalement déconnecté avec les aspirations des citoyens du XXI° siècle.
Nathalie ne propose pas de faire des reformes top down. Elle constate qu’il y a des bouchons à faire sauter pour pouvoir ensuite travailler. La centralisation, c’est maintenant. Pour faire sauter la centralisation et les minorités bloquantes, on est obligé de passer par l’Elysee.
Oui, exactement.
« L’état doit se limiter à créer les conditions… »
« Il y a tant d’innovation possibles avec l’autonomie totale des établissements scolaires et Le chéque éducation… »
Où ai-je dit le contraire ?
N’empêche que pour l’instant, ce n’est pas le projet de Hollande.
Il va bien falloir trouver quelqu’un pour défendre le projet inverse « d’adoption d’une politique de retrait significatif de l’État (en dix ans, par exemple) dans les affaires de la France. »
Et ensuite créer les conditions d’appliquer ce projet.
Je ne vous dirai pas ce que je pense des sondages, je pourrais être grossier.
Leur valeur est égale à 0 et ce n’est pas le récent sondage sur Trump qui me fera dire le contraire.
Un sondage ne fait que répéter ce que les médias ont dit en boucle la semaine qui précède le sondage, plus ou moins mâtiné de la compréhension approximative des auditeurs et de leur impossibilité d’avouer certaines tendances ou idées honnies au questionneur.
Avant de devenir libéral, il faut réduire le périmètre d’action de l’Etat, supprimer les lois par brouettes et en premier lieu celles qui génèrent du contentieux juridique en raison de leur mauvaise écriture. Une fois nettoyé, ça ira déjà mieux.
C’est un rêve qui ne se réalisera jamais 🙂
un sondage permet dévaluer une campagne publicitaire comme motiver une campagne publicitaire pour atteindre un but précis . c’est un outil qui n’aurait jamais dû être mis entre les mains de politiques . ils ne sont pas sensé nous manipuler , ils sont les pantins du peuple , pas de quelques lobbys leur soufflant des idées qu’ils sont incapables d’imaginer tant ils sont ‘hors sol’ .
Pour D.Trump, à grande distance de l’élection présidentielle, récemment 3 sondages lui sont favorables sur … 169 sondages par semaine, en moyenne!
Et la presse U.S. est loin d’être unanime.
Maintenant qu’il s’arrange pour qu’on ne voie que lui, c’est plutôt réussi!
Donc non: quand autant de sondages vont dans le même sens, ça signifie quelque chose.
Pas en France puisque le président élu l’est souvent à moins de 2% et que la marge d’erreur dans ce genre d’enquête dépend de l’échantillon: son importance numérique et le nombre de variables prises en compte dans la sélection pour la représentativité. Donc cette marge est de plus ou moins 2 à 3 %, pour les résultats d’1 seul sondage!
Après, on peut discuter longtemps pour savoir si il faut casser les oeufs ou tuer les poules … Il faudra bien commencer par quelque chose! Dans la vraie vie.
il est urgent de reformer… oui mais quoi , l’état où le monde autour de lui ?
et jusqu’à présent l’état ne reforme que ce qui ne le touche pas à moins que la rue finisse par l’obliger par syndicats interposés..mais ne rêvons pas, il a le pouvoir de corruption .
On notera que le réajustement des chiffres 2015 a eu moins d’écho médiatique que le satisfecit de Sapin…
Il y a aussi un travail de fond pour amener les médias à faire leur boulot correctement. Sinon, la pédagogie de la réforme aura bien du mal à passer dans la population.
A remarquer que la stratégie qui consiste à réformer dès le lendemain de la présidentielle a été avancée par Fillon et est largement reprise à droite maintenant. Maintenant, il faut que les réformes ne se réduisent pas à des réformettes…
A propos des chiffres du chômage, les chômeurs en formation ne sont pas comptabilisés. il ne faut donc pas oublier les sorties par le plan de formation de 500000 chômeurs lancé début mars et qui commence à produire de l’effet…
Selon Erwan Le Noan et Matthieu Montjotin, auteurs de la note « Gouverner pour réformer : éléments de méthode » , la France a besoin de réformes structurelles pour enrayer son déclin. Alors pourquoi notre pays peine-t-il tant à se réformer ? Une réponse réside vraisemblablement dans la méthode. Les réformes ont échoué à cause de l’absence de véritable méthode pour les conduire. La France a assez réfléchi au quoi, elle doit passer désormais au comment (et elle ne le pourra que si elle parvient à dessiner le pourquoi). Retrouvez la vidéo de leur analyse sur le site de la fondation pour l’innovation politique (http://goo.gl/lnHmVK)
« C’est aujourd’hui qu’il faut penser le projet libéral qui nous sortira de l’immobilisme ». Autrement dit : « le changement c’est maintenant ». Soit, mais la France a besoin autant d’un projet libéral que d’un vrai projet social. Ella marche sur deux jambes : l’économie et le social. Il serait dangereux de vouloir donner la primauté à l’une sur l’autre. C’est ce qui se passe aujourd’hui en France (comme en Europe), et qui entraîne la chienlit à laquelle nous assistons. « La réforme oui, la chienlit non » (Général de Gaulle).
« les grèves votées dans nos 19 centrales nucléaires »
Comme ça, la France ressemblera à la Corée du Nord…
Les réformes profondes dont la France a besoin ne pourront se mettre en place que si on promulgue des décrets préalables mettant fin à toute forme d’assistanat (paiement des jours de grève, paiement du salaire en cas de maladie, paiement du salaire pendant l’absenteisme en entreprise du au travail syndical ou à de la pseudo- formation)
Et fin des subventions .
Hier la CGT a bloqué la parution de toute la presse quotidienne (sauf « l’Humanité ») parce qu’elle refusait de publier un édito de Philippe Martinez.
Hier aussi, j’apprenais sur une radio et de la bouche même d’un rédacteur en chef de « L’Humanité » que le contribuable verse 0.63 euros d’aide à la presse pour chaque numéro de ce journal.et ce même rédacteur jugeait cette aide insuffisante et réclamait un nouveau mode de calcul des taxes….garantissant la pluralité de la presse !
En coupant le robinet d’argent tout ira mieux pour les reformes libérales à engager.
Referendum. Interdiction de contestation une fois qu’un point a été voté. Police efficiente pour contrôler les contestations illégales.
Premier point à faire voter: « doit-on continuer à subventionner les syndicats ».
Nathalie, j’ai plaisir à lire vos chroniques souvent pertinentes et élégamment écrites.
Pour ce qui me concerne, je pense que le problème auquel la France est confrontée est avant tout d’ordre culturel. C’est, à mon sens, la pierre angulaire du problème colossal auquel nous sommes confrontés.
Je le dis sans détour, la France est gangrenée par l’idéologie socialisante qui s’est, au fil des décennies, répandue partout, dans toutes les têtes (même dans celle de la pseudo droite libérale), dans tous les interstices.
Daniel Cohen analyse très bien le deal qui s’est fait après-guerre et dans lequel les élites ont cru, à tort, tenir les rênes du pouvoir en investissant le champ économique tout en laissant les pouvoirs politiques (au sens large) aux communistes et aux socialistes.
C’est ainsi que les pouvoirs qui comptent réellement sur le long terme sont tous confisqués par ce que j’appelle désormais une mafia.
Culture, justice, syndicats, administration, médias, éducation nationale … sont aux mains de la gauche. Ils ont grâce à cela construit des remparts , souvent par la loi et les usages, qu’il est désormais extrêmement difficile de faire tomber. Ils ont délibérément assujetti le peuple pour parvenir à leurs fins (la captation exclusive du pouvoir et la domination de leur idéologie).
Voilà pourquoi nous en sommes là. Voilà mon opinion. Je pense aussi que si nous n’étions pas dans un monde à ce point interdépendant, nos gouvernants actuellement pourraient révéler des comportements comparables à ceux dont l’histoire est émaillée et que l’on voudrait oublier.
La France ne pourra être réformée que sur le (très) long terme (sauf rupture qui pourrait s’imposer à nous dans des conditions très douloureuses).
Celui qui veut réformer ce fichu pays doit faire preuve d’humilité et considérer qu’il entame une œuvre de longue haleine qu’il ne pourra mener à son terme. Il saura qu’il a la charge de passer le témoin à celui qui le suivra et ainsi de suite.
Nous cherchons à nous attaquer aux conséquences (économiques essentiellement) alors qu’il conviendrait de s’attaquer aux causes (culturelles). L’idée, assez Sarkoziste, d’attaquer sur tous les fronts peut être séduisante, mais rien ne se fera (cela fait quarante ans que l’on essaie en vain et nous sommes actuellement au bord du gouffre) sans rendre aux hommes leur liberté.
.
Je suis assez pessimiste. La France est malade, très malade. Or pour qu’un malade guérisse il faut : 1/ qu’il reconnaisse qu’il est malade, 2/ qu’il consente à se soigner, 3/ qu’il suive le traitement prescrit. Or la France est dans le déni.
Et 4 que le docteur soit compétent!
Il est urgent de réformer car « l’alignement des planètes » ne durera qu’un temps, que la politique laxiste de Mario Draghi ne remplace pas les réformes de fond et qu’à la prochaine crise financière se sera la France qui sautera si rien n’est fait.
Alors adieu modèle social, adieu fonction publique pléthorique et intouchable, même la gauche doit comprendre les enjeux d’une réforme pour libérer nos forces vives créatrices de richesse, réforme en rien incompatible avec la solidarité nationale. Au contraire, la priorité absolue est la lutte contre le chômage de masse.
La grande réforme sera de supprimer les 365 fromages et les remplacer par de la Vache qui rit? Tant que les français auront peur que le ciel ne leur tombe sur la tête, ils resteront ce qu’ils sont. Alors supprimer les français pour réformer la France?