Le conservatisme français

On ne peut être un vrai libéral et être contre la liberté des moeurs

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Conservatisme progressisme libéralisme (Crédits : René Le Honzec/Contrepoints.org, licence Creative Commons)

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Le conservatisme français

Publié le 3 juillet 2011
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Conservatisme progressisme libéralisme (Crédits : René Le Honzec/Contrepoints.org, licence Creative Commons)
Conservatisme progressisme libéralisme (Crédits : René Le Honzec/Contrepoints.org, licence Creative Commons)

Deux votes à l’Assemblée ces dernières semaines ont dû rappeler à tous les libéraux comme moi à quel point la France est un pays conservateur, à quel point il manque d’une vraie force politique libérale entre le PS et l’UMP et à quel point le clivage droite-gauche exacerbé par la Ve République empêche souvent notre pays de procéder aux réformes dont il aurait pourtant besoin.

Les libéraux français ont en effet pris acte de l’histoire pluridécennale de la République, cinquième du nom, et de la radicalisation des tares jacobines que la présidentialisation du régime impliquait. Je voudrais rendre ici un hommage aussi bref qu’il restera rarissime à François Mitterrand pour avoir tenté, avec la décentralisation de 1985, de modérer un tant soit peu les dérives centralisatrices de notre constitution. Hélas, MM. Jospin avec l’inversion du calendrier électoral, vous savez le type qui a imposé les 35 heures à la France, puis Chirac avec le quinquennat, vous savez le type qui n’a rien fait pendant douze ans à l’Élysée mais que tout le monde, à part moi, trouve quand même sympathique, ont encore accentué les dérives jacobino-monarchiques, autrement dit bonapartistes de la Ve République. Les libéraux, disais-je, prenant acte de la pérennisation de ce régime politique exécrable, ont dû hélas choisir leur camp puisque, de deux maux, il est rationnel de choisir le moindre. Et ils ont bien entendu choisi la droite car, certes la droite française a un certain nombre de défauts rédhibitoires, mais pas celui encore plus rédhibitoire et commun à toute la gauche hexagonale de mettre le pays économiquement à genou chaque fois qu’elle est au pouvoir.

Je serais vraiment ravi, tels les radicaux de 1936, le seul parti authentiquement libéral que nous ayons jamais eu dans notre histoire, de pouvoir soutenir un gouvernement socialiste qui promouvrait de grandes avancées sociales sans basculer dans l’imbécillité économique à la Martine Aubry. Ce genre de dosage heureux entre progressisme social et libéralisme économique était encore possible sous les IIIe et IVe Républiques où les cabinets centre droit-centre gauche étaient courants. La gauche oublie en effet un peu vite que 1936 n’est pas sa propriété mais aussi celle du radicalisme libéral sans lequel le gouvernement Blum n’aurait jamais vu le jour et que les communistes, qui se drapent dans les acquis de 1936, n’en sont pas les coauteurs puisqu’ils ne voulurent pas être de ce gouvernement, même s’ils le soutinrent au parlement. Peut-être faut-il alors en conclure que le blocage actuel de notre pays viendrait de l’impossibilité où la Ve le plonge de dépasser de temps en temps les clivages droite-gauche pour porter de grandes réformes. On sait ce qu’il est advenu de François Bayrou quand il a essayé de ressusciter cette belle idée.

Toujours est-il que les libéraux ont dû choisir leur camp et, à l’instar du vieux parti radical, se sont rangés la mort dans l’âme sous la bannière de la droite conservatrice.

Parfois cependant, quelque vote à l’Assemblée vient leur rappeler toute l’artificialité de ce mariage contraint et hétéroclite. Que peut-il y avoir en effet de commun entre un vrai libéral et l’épouvantable M. Vanneste, député du département du Nord et homophobe notoire qui a le toupet d’émarger aux Cercles réformateurs, la tendance libérale de l’UMP?

Les quinze derniers jours ont ainsi vu la majorité parlementaire coup sur coup repousser le mariage homosexuel et prolonger l’interdiction des expériences sur les embryons humains avec l’appui des soi-disant députés libéraux de l’UMP.

Or redisons-le ici avec force, on ne peut être un vrai libéral et être contre la liberté des moeurs, contre la liberté des homosexuels de vivre comme bon leur semble puisque leur mode de vie ne nuit à strictement personne. Redisons-le avec force, un vrai libéral, pas un ersatz de libéral, une de ces contre-façons grossières comme on en trouve autour de M. Novelli, n’a absolument rien à opposer à la volonté d’un couple homosexuel d’adopter et élever un enfant dans l’amour. Ou alors qu’on vienne me prouver avec de véritables arguments et non les élucubrations obscurantistes de la Sainte Alliance entre Benoît XVI et la psychanalyse qu’un enfant élevé par des homosexuels sera obligatoirement plus malheureux qu’un enfant de couple hétérosexuel.

L’utilitarisme objectif promu par mon blog tend à démontrer que le moi n’existe pas. Donc la notion de personne n’est pas une notion intrinsèque mais juridique, une qualité décrétée arbitrairement à partir de x semaines de grossesse (12 en France, plus ou moins ailleurs). Autrement dit, un embryon n’est pas une personne tant qu’on n’a pas décidé qu’il en était une. De plus, les embryons surnuméraires, outre qu’ils ne font plus par définition l’objet d’un projet procréatif, en sont à un stade de leur développement où ils ne possèdent pas encore de système nerveux central, donc ils ne souffrent pas. En conséquence, je ne comprends absolument pas comment les députés de l’UMP et, en particulier les « libéraux » de l’UMP, ont pu justifier une décision aussi absurde. Les familles des malades et futurs malades qui auraient pu bénéficier de recherches sur les embryons, mais aussi la bio-industrie française qui va prendre un retard considérable et ne pas créer des milliers d’emplois sauront apprécier à sa juste valeur le pseudo-libéralisme et la libéralité de l’UMP.

J’en profite pour rappeler en passant que je ne partage pas du tout les opinions d’un autre philosophe utilitariste, Peter Singer, sur la signification et la portée du concept de personne. Singer pense en effet que la notion de personne est fonction du degré de développement de l’encéphale. On passe donc selon lui et sans solution de continuité d’une non-personne, par exemple un moustique, à une personne, par exemple un grand singe comme le chimpanzé. Il en conclut fort logiquement qu’un singe est une personne alors qu’un enfant profondément handicapé mental n’en est pas une. Singer affirme que le meurtre d’un singe est beaucoup plus grave que l’euthanasie que l’on pratiquerait sur un enfant lourdement handicapé. Ces opinions en ont fait un des champions de la cause animale et des végétariens, mais aussi des partisans de l’euthanasie.

C’est peu dire que je ne suis pas d’accord avec Peter Singer même si je lui reconnais l’immense mérite de porter ce débat très important sur la place publique. Imaginez en effet que vous soyez gardien de zoo et qu’un incendie ravage ce zoo un après-midi où de nombreux visiteurs s’y pressent. Imaginez que vous ayez le choix entre sauver le chimpanzé du zoo et un enfant lourdement handicapé mental entourés tous deux par les flammes. Je suis persuadé que vous n’hésiterez pas une seconde à sauver l’enfant au détriment du chimpanzé et que tout le monde vous approuvera… sauf Peter Singer. Alors, évidemment, cela ne signifie pas que Singer ait tort parce qu’il se pourrait tout à l’inverse que nous eussions tous tort sauf Singer. Or je trouve simplement la conclusion de Singer très contre-intuitive, ce qui là non plus n’est pas la preuve décisive qu’il a tort et que les gens ont raison car beaucoup de connaissances de la science actuelle, comme par exemple la physique quantique, sont très contre-intuitives, mais cela devrait tout de même inciter Peter Singer à vérifier plus attentivement son argumentaire et essayer d’en trouver un qui emportât l’adhésion de tous.

Contrairement à Singer, je ne pense pas du tout que la notion de personne ait un rapport avec la taille de notre encéphale (1), mais avec la participation de ladite personne au contrat social qui nous lie les uns aux autres dans la société où nous vivons. Un contrat social est certes une fiction mais qui rend compte néanmoins des devoirs que nous contractons les uns envers les autres en faisant société commune. Or, non, je ne fais pas société avec les chimpanzés, je n’ai pas signé de contrat social avec eux mais, oui, je fais société avec les humains handicapés mentaux et avec leurs parents. J’ai des devoirs envers les uns et les autres. Je n’en ai aucun envers les chimpanzés.

Cela dit, mon humanité, c’est-à-dire le fait que je participe à une société humaine avec des valeurs humanistes, devrait m’inciter à traiter humainement les animaux et à ne pas leur infliger de souffrances « inhumaines ». Mais comme le contrat social qui me lie à mes concitoyens est plus important que l’humanité que je devrais manifester envers les animaux, je ne puis exiger de mes concitoyens eux-mêmes qu’ils se sentent obligés aussi d’user des animaux avec humanité car, en étant cruels avec eux, ils ne me nuisent pas objectivement même s’ils heurtent mes sentiments d’humanité car ils ne m’empêchent pas moi, par leurs actions cruelles envers les animaux, de jouir des fruits du contrat social qui nous réunit. Je ne puis en effet rien exiger de mes concitoyens, y compris par la coercition, si leurs actions ne nuisent pas à autrui ni ne lèsent notre contrat social mutuel. C’est également la raison exacte pour laquelle je ne puis user de coercition envers mes concitoyens homosexuels même si je suis homophobe. Un adversaire de la corrida n’a pas plus le droit de la faire interdire qu’un chrétien fondamentaliste homophobe n’a le droit d’exiger des punitions légales contre l’homosexualité.

Comme les philosophes utilitaristes ou proto-utilitaristes, je pense ici à Hume, ont montré que la personne (le moi) n’existe pas réellement, elle est donc une fiction juridique destinée à faire respecter les droits de chaque signataire du contrat social. Or on peut en déduire que, dans les premiers mois de son développement, rien ne distingue le foetus des autres parties du corps de sa mère. Il n’est pas encore une entité séparée d’elle car il n’est pas encore biologiquement autonome et ne peut survivre en dehors du ventre de sa mère qu’à partir d’environ cinq mois et demi, date à laquelle il est alors raisonnable de le considérer véritablement comme une personne à part entière, partie prenante donc du contrat social à part entière. Bien sûr, un nourrisson de six mois ne pourrait signer un contrat social, pas plus qu’un handicapé mental lourd. Mais avez-vous vous-même jamais signé un contrat social? Pourtant, quand vos droits légitimes sont bafoués, vous pouvez affirmer que ce contrat, bien que fictif, a bel et bien été violé. Donc un nourrisson ou un handicapé mental lourd sont des signataires théoriques (2) de ce contrat social, comme moi. Mais pas un chimpanzé, même plus intelligent qu’eux, n’en déplaise à Peter Singer.

Je pense en conséquence qu’il n’est pas rationnel d’interdire l’avortement ni les expériences sur les embryons. Je crois de même que l’avortement devrait être légal jusqu’au moment où le bébé est une entité autonome capable de vivre en dehors du ventre de sa mère, mais, comme je respecte les opinions des gens qui sont contre l’avortement même si je les trouve irrationnelles, je suis prêt à faire un compromis pour considérer légalement le foetus comme une personne à partir du moment où il peut souffrir car il présente un système nerveux central, soit environ douze semaines (autrement dit en accord avec la législation française). Je suis prêt à cela car je veux faire preuve envers le foetus, qui n’est pas une personne mais qui peut souffrir, de la même humanité que je manifeste envers les animaux, qui ne sont pas des personnes mais qui souffrent quand même.

Malgré tout ce qui me sépare donc des positions de Peter Singer, je lui sais gré d’avoir abordé courageusement ces problèmes et, en tant que libéral, je condamne fermement tous ceux qui voudraient le faire taire car ils jugent ses propos scandaleux, dans la mesure où il est extrêmement précieux pour tout débat public que les opinions même les plus scandaleuses s’y affirment librement.

Pour en revenir au thème qui avait inspiré initialement le présent article, je déplore la faiblesse du libéralisme en France et la force des idées conservatrices dans tous les partis politiques, fussent-ils de droite ou de gauche : le conservatisme social de l’UMP sur les questions de société comme l’homoparentalité, le conservatisme des socialistes sur les questions économiques et le conservatisme rétrograde et anti-scientifique des Verts sur les questions environnementales comme le nucléaire ou les OGM. Je déplore également, sous son vernis pseudo-progressiste, le conservatisme éducatif du SNES qui paralyse l’Éducation nationale depuis des décennies et a incité M. Sarkozy à initier la pire des politiques éducatives, celle de la terre brûlée, selon une maxime qu’on peut lire à satiété depuis 2007 dans les éditoriaux du Figaro et du Point, « si l’école publique n’est pas réformable à cause des syndicats enseignants, alors autant qu’elle nous coûte moins cher et que les parents exaspérés envoient leurs enfants dans l’enseignement privé ».

Non, décidément, le clivage droite-gauche ne convient ni à votre serviteur ni à notre pays.

[note](1) En fait, j’exagère un peu ici car je crois que la notion de personne a quand même quelque chose à voir avec la taille moyenne de l’encéphale des individus d’une espèce, ainsi que vous pourrez le comprendre en lisant la note (2) ci-dessous.[/note]

[note]
(2) En effet, dans la situation contrefactuelle où le futur adulte que porte en lui ce nourrisson ou l’individu rationnel que serait ce handicapé mental s’il était guéri de son handicap pourraient signer le contrat social, tous deux le feraient car ils y auraient intérêt. De même, si un jour, par l’heureux hasard de mutations génétiques, les chimpanzés devenaient une espèce aussi intelligente que la nôtre, si, par quelque révolution technologique, nos ordinateurs devenaient aussi sensibles et rationnels que nous ou si nous rencontrions quelque espèce extraterrestre aussi intelligente que nous, je serais partisan de considérer ipso facto ces chimpanzés-là, ces ordinateurs ou ces extraterrestres comme des signataires de notre contrat social. Par quoi l’on voit que je ne suis pas « spéciste » (c’est-à-dire coupable d’un « racisme anti-espèces animales autres que la mienne »), reproche que Singer adresse habituellement à ses contradicteurs. Notons par ailleurs que le changement de degré d’intelligence de tels chimpanzés ou de tels ordinateurs modifieraient leur essence, leur nature. En effet, des chimpanzés ou des ordinateurs qui, dans un monde possible, seraient aussi intelligents que nous ne seraient plus « nos » chimpanzés et « nos » ordinateurs, ils changeraient qualitativement de nature, d’essence si par notre essence on entend ce qui, en nous, ne change pas dans tous les mondes possibles. Mais, en l’état, l’essence des chimpanzés et l’essence des ordinateurs actuels n’en font pas des candidats possibles pour la signature d’un contrat social avec les hommes. En fait, des chimpanzés ou des ordinateurs aussi intelligents que nous auraient la même essence que nous car il existerait un monde possible où je pourrais m’imaginer être un tel chimpanzé ou un tel ordinateur tout en restant rationnel. Autrement dit, la rationalité est l’essence commune à toutes les espèces supérieurement intelligentes. Ce qui les différencie n’est qu’un simple accident génétique. Donc, un contrat social est un accord tacite mutuellement avantageux qui réunit des individus partageant la même essence rationnelle, quelle que soit leur espèce.[/note]

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Source : Utilitarisme, le blog de Fabrice Descamps

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  • « Redisons-le avec force, un vrai libéral, pas un ersatz de libéral, une de ces contre-façons grossières comme on en trouve autour de M. Novelli, n’a absolument rien à opposer à la volonté d’un couple homosexuel d’adopter et élever un enfant dans l’amour.  »

    Un enfant étranger de préférence, puisqu’il est pratiquement impossible d’en adopter un français. Donc, vous pensez que les riches occidentaux homosexuels peuvent vivre leur caprice de parentalité sur le dos des pauvres Vietnamiens, Africains ou autres Roumains ?
    Oh bien sûr, on va me rétorquer que les enfants de ces pays auront une vie bien meilleure dans nos contrées que ce soit avec des parents hétéros ou homosexuels… Mais, en fait, ils pourraient avoir une vie encore meilleure en grandissant dans leur pays d’origine auprès de leur famille élargie ou même de leurs voisins. Et si ces « couples » sont vraiment intéressés par le bonheur des pauvres orphelins du monde entier, ils peuvent simplement les parrainer.

    Quand de riches Chinois homosexuels viendront faire leur marché dans les orphelinats français, on reparlera de ce « droit »…

  • Je suis favorable aussi à la législation actuelle sur l’avortement et les expériences sur les embryons. Mais tout de même, je ne crois pas que les arguments en leur défaveur soient irrationnels, tout dépend de la définition que l’on a de l’être humain et d’à partir de quand nous considérons que nous sommes un être humain. Là-dessus il y a consensus pour dire qu’un handicapé ou un irresponsable est un être humain -ce qui parait évident- mais pas à partir de combien de temps de gestation un embryon le devient (dès le début ou après quelques semaines). De ce point de vue-là je suis favorable aux arguments énoncés dans le texte, mais je répète je ne crois pas les arguments adverses irrationnels.

    Sur la question des mariages homosexuels, ce qui dérange apparemment chez certains libéraux-conservateurs, c’est l’utilisation du mot « mariage » , une institution sacrée qui a toujours engagé deux hétéros. En revanche, il me semble que tous les libéraux -conservateurs comme progressistes- sont favorables au minimum à l’extension et l’uniformisation des « unions civiles », qu’elles engagent 2 homos ou 2 hétéros. Mais évidemment cette subtilité a complètement échappé aux politiciens qui préfèrent garder la main sur l’institution du mariage à leur guise.

    Enfin, je crois qu’il y a méprise sur la définition de « conservatisme ». Vouloir garder tout en l’état, absolument tout , y compris les privilèges de certaines classes sociales n’ a rien à voir avec le conservatisme idéologique, qui lui n’est intéressé à garder que ce qui a marché et fait ses preuves pour le bon fonctionnement et la tranquilité d’une société. Il y a deux sens au mot « conservateur », et je crois que ce texte mélange les deux.

  • Honnêtement tout au long de cet article qui exalte le libéralisme je n’ai pas l’impression d’avoir lu un libéral mais un libertaire. Ne serait-ce que pour les arguments spécieux qui font l’éternel amalgame entre le pape et l’obscurantisme, arme privilégiée par les gauchistes en général.

    Déjà il faut arrêter de dire que le PR aurait pu être le seul parti libéral au pouvoir. Des gens plus ou moins libéraux au pouvoir, nous en avons eu, notamment lors de la restauration de Louis XVIII ou encore lors de la monarchie de juillet.

    Le problème des libéraux comme vous c’est que vous restez sur la définition fallacieuse de « économiquement de droite, socialement de gauche ». Rien n’est plus faux. Un libéral est simplement pour réduire l’etat à la fois sur les questions économiques et sociales.

    Cela signifie qu’un libéral conséquent est opposé au mariage gay, car comme l’a signalé Tremendo le mariage est une institution usurpée par les hommes de l’Etat, et les laisser la dénaturer serait faire un pas de plus vers la prise de contrôle par l’Etat de toutes les institutions de la société. Qu’on rende le mariage à l’Église.

    Quand à tout ce qui concerne la bioéthique ce sont des questions complexes mais il n’y a rien d’incohérent à ce qu’un libéral qui défende l’individu s’oppose à ces expériences douteuses.

    Bref, comme un commentaire l’a déjà signalé, selon vos critères le Front Populaire est un parangon de libéralisme tandis que Ron Paul est un conservateur de la pire espèce, simplement parce qu’il a le malheur d’être croyant.

  • @ L’auteur de l’article

     » Or redisons-le ici avec force, on ne peut être un vrai libéral et être contre la liberté des moeurs, contre la liberté des homosexuels de vivre comme bon leur semble puisque leur mode de vie ne nuit à strictement personne. Redisons-le avec force, un vrai libéral, pas un ersatz de libéral, une de ces contre-façons grossières comme on en trouve autour de M. Novelli, n’a absolument rien à opposer à la volonté d’un couple homosexuel d’adopter et élever un enfant dans l’amour. »

    Etre libéral, ce n’est pas être pour la liberté des mÅ“urs, mais c’est considérer que le droit naturel d’un individu prime sur les autres droits.

    Le droit naturel d’un enfant est d’avoir un père et une mère, et ce droit prime sur le droit à pouvoir adopter, d’un individu, d’un couple, ou d’un groupe d’individus.

    Lorsqu’une constellation autre que le couple homme-femme revendique l’adoption, elle va à l’encontre du droit naturel de l’enfant, il est donc du devoir du libéral, et de l’Etat, de faire passer d’abord l’intérêt de l’enfant, et de n’accorder le droit d’adoption qu’à un couple homme-femme.

    Avant de déclarer anathème du libéralisme toute personne qui ne pense pas comme vous, vous auriez meilleur temps de mieux étudier ce qu’est le libéralisme, car en l’occurence vous avez de graves lacunes en la matière.

    • Un enfant n’a pas un droit naturel a avoir un père et une mère, des tuteurs responsables et stables oui, peu importe qu’ils soient pere et mere ou mere et mere. Biologiquement il a un père et une mère mais ce n’est pas un droit naturel, sinon les familles monoparentales
      seraient dans lillegalité.

      • @ Calmos

        Je ne considère pas l’auteur de l’article comme n’étant pas libéral, je pense juste qu’il n’a pas étudié le libéralisme à fond, puisqu’il ne reconnaît aucun argument sur un sujet où j’en ai à lui présenter.
        Ensuite, il y a plusieurs tendances libérales, qui peuvent diverger sur différents points, il faut aussi en tenir compte avant de décréter qu’untel n’est pas libéral.

        @ Tremendo

        La nature n’a pas voulu que lorsqu’un enfant naisse, les parents n’en aient plus rien à faire de cet enfant, et que n’importe qui de responsable et stable puisse se présenter pour s’occuper de lui.

        Au contraire, la nature pousse clairement les parents biologiques à vouloir s’occuper de leur enfant, jusqu’à ce que celui-ci soit adulte. Lorsqu’un père ou une mère vient à manquer à un enfant, c’est une situation qui vient enfreindre l’ordre naturel des choses et qui met en péril la vie de l’enfant. Elle devrait donc être déclarée illégale, et il faudrait redonner à l’enfant le ou les parents manquants. Voilà pourquoi je ne suis pas non plus favorable aux familles monoparentales.

        • Cher Aloygah,

          Le libéralisme ne se résume pas au jusnaturalisme. Si vous souhaitez tout un tas d’arguments contre le jusnaturalisme, allez sur mon site.

          Cordialement,

          FD

          • @ FD

            Le jusnaturalisme est la base du libéralisme classique. Que vous ne soyez pas en accord avec cette déclinaison du libéralisme est votre droit, mais ne venez pas prétendre qu’on n’est pas un authentique libéral si on rejette l’adoption par un couple homosexuel au nom des droits naturels de l’enfant. C’est une position tout-à-fait cohérente avec le libéralisme classique.

            Et si vous ne reconnaissez pas les droits naturels, je ne vois pas au nom de quelle morale vous pouvez revendiquer d’obliger un enfant à avoir des parents adoptifs qui ne correspondent pas au cadre voulu par la nature.

  • L’institution du mariage civil constitue une ingérence injustifiable et immorale de l’Etat dans la vie privée des individus : injustifiable parce que c’est un ersatz d’acte religieux, quelle que soit la religion, qui relève d’un domaine éminemment privé, immorale parce qu’elle s’accompagne de divers appâts fiscaux et sociaux.

    Il convient de s’orienter vers la suppression définitive du mariage civil, du statut de concubin ou du PACS, afin de redonner aux individus l’entière liberté d’association. Dans une société libre en effet, l’Etat n’a pas à connaître ni l’objet, ni la nature, ni la forme des contrats unissant les individus, excepté pour l’enregistrement des actes volontaires ou les cas litigieux (actes non volontaires) qui nécessitent un arbitrage judiciaire.

    Un mot à propos de cette phrase : « la notion de personne n’est pas une notion intrinsèque mais juridique ». Non, la notion de personne est avant tout morale. Si la notion de personne est réduite à l’arbitraire juridique, on légitime potentiellement l’esclavage, entre autres dérives. Dès lors, un humain en devenir est une personne à part entière, peu importe si son système nerveux central est développé ou non.

  • Il y a deux articles en un, ici. Je ne vois pas trop ce que vient faire l’excursus sur Peter Singer, aussi intéressant soit-il par ailleurs…

    • Cher Anton,

      En fait, cet article faisait suite dans mon site à une longue discussion sur la remise en cause de la notion d’ego et ses répercussions pour la philosophie morale. Une fois cet article sorti de son contexte, j’avoue que votre reproche est fondé : la digression sur Singer semble en effet tomber comme un cheveu sur la soupe.

      Cordialement,

      FD

  • « …le moi n’existe pas… ».

    Parlez pour vous.

    L’objet ainsi convenu, je serais tenté de vous rejondre. Mais pas pour moi.

  • Pas de chance : je suis croyant aussi. Et non, je ne suis pas gauchiste (c’est rigolo parce que, toute la semaine, je me fais traiter d’ultra-libéral par des gauchistes dans mon boulot, alors chouette, ça me change de me faire traiter de gauchiste le week-end par un ultra-libéral!) et non, je ne suis ni anarchiste ni libertarien. Par contre, oui, je pense que Ron Paul, Ayn Rand et Rand Paul (et Ayn Paul et Paul Rand et Ayn Ron et Ron Rand) ne sont pas des libéraux cohérents.
    Cordialement,
    FD

    • De votre point de vue ils ne sont pas cohérents, du leur oui. Honnêtement je ne crois pas qu’il y ait une seule position cohérente sur ces questions.

      • Cher Tremendo,

        J’ai commis naguère un article sur mon site où je montre l’incohérence du rationalisme égoïste d’Ayn Rand (il s’intitule « L’égoïsme rationnel, une contradiction dans les termes », si vous arrivez à le retrouver dans mon blog qui est un vrai foutoir). Donc, oui, ça n’est que mon point de vue mais je pense qu’il se défend et pas trop mal même.

        Cordialement,
        FD

    • Votre article est intéressant, mais il y a des idées à propos desquelles je ne suis pas d’accord, notamment concernant votre utilitarisme et votre idée du moi.

      En parlant d’ersatz du libéralisme, vous décrétez arbitrairement une échelle complète de valeurs libérales uniques. Hors, il n’y a pas de pensée unique libérale et chacun a sa propre idée du libéralisme, surtout les libéraux.

      Comment pouvez-vous dire qu’une personne qui s’estime libérale ne l’est pas parce qu’elle ne partage pas votre propre vision ?

      Il y a certes une base commune, que ce soient la suprématie de l’individu et la critique de l’état, mais le reste est une interprétation subjective. Renier cette subjectivité n’est-il pas un déni de leur individualité ?

      • Cher PH11,

        Evidemment qu’il y a plusieurs libéralismes, c’est pour ça qu’on l’aime d’ailleurs. Mais il me semble néanmoins que certaines de ces versions sont moins cohérentes que d’autres. Et j’argumente en faveur de celles que j’estime l’être le plus contre celles qui me paraissent l’être moins. Logique, non? Par exemple, la pensée de Nozick présente quelques sérieux défauts que j’ai traités sur mon blog. Sinon, loin de moi l’idée de jeter l’anathème sur qui que ce soit.

        Cordialement,
        FD

  • « Ou alors qu’on vienne me prouver avec de véritables arguments et non les élucubrations obscurantistes de la Sainte Alliance entre Benoît XVI et la psychanalyse qu’un enfant élevé par des homosexuels sera obligatoirement plus malheureux qu’un enfant de couple hétérosexuel. »

    Il est toujours pénible de se voir infliger ce type de mise en demeure. A moins que l’auteur, lui-même, ait de véritables arguments qui prouvent que l’environnement créé par un couple homosexuel n’aura aucune incidence néfaste sur le développement de l’enfant, et ce sur tous les plans de sa personnalité.

    • Bonjour,

      Oui, c’est un peu comme le principe de précaution, ce que vous dites. C’est toujours aux partisans des OGM de prouver leur innocuité tandis que leurs adversaires ne se sentent jamais tenus de démontrer à l’inverse leur nocivité. Je renverse donc la charge de la preuve : que les adversaires de l’homoparentalité me démontrent qu’elle est mauvaise pour l’enfant. En attendant leurs preuves et je les en mets en effet en demeure de me les fournir, je continuerai à la défendre au nom de la liberté. En revanche, s’ils me les fournissent, j’avalerai mon chapeau et battrai ma coulpe.
      Cordialement,
      FD

      • Dans le genre rhétorique, c’est assez mauvais comme réponse. Ce que je dis n’a rien à voir avec le principe de précaution, que je n’ai mentionné à aucun moment. Je vous laisse également la responsabilité de votre comparaison avec les OGM.
        La situation initiale, c’est que les enfants sont faits, puis élevés, depuis la nuit des temps, par une mère et un père. La nature n’a pas prévu d’autres cas. L’union de deux personnes du même sexe peut produire tout ce que vous voulez, mais pas de progéniture. Comme je l’entends souvent, « il faut deux hétéros pour faire un homo », mais pas le contraire.

        L’intérêt de l’enfant maintenant. Il arrive que l’un des parents ou les deux disparaissent pour une raison ou une autre. Cela donne des orphelins. Il y a aussi les cas de parents violents, méchants, absents, indifférents, alcooliques, débiles, etc…
        A moins de considérer les homosexuels supérieurs et immortels, on peut dire qu’ils sont concernés, dans les mêmes proportions, par les mêmes tares, problèmes ou manquements que les hétérosexuels.
        J’attends vos preuves sur les bénéfices, ou même la nullité des effets de l’absence SYSTEMATIQUE du parent de l’autre sexe, et de la différence; vis à vis de lui-même, vis à vis des parents homosexuels, et vis à vis du regard des autres pour l’enfant…

      • @ FD

        Les rapports particuliers entre une mère et son enfant et entre un père et son enfant ont déjà été largement démontrés. Et n’importe qui, qui a eu des parents un peu équilibrés peut témoigner qu’il n’avait pas les mêmes attentes envers son père, qu’envers sa mère, ni le même genre de relation avec l’un ou l’autre.

        Ce n’est pas parce qu’un homme est efféminé ou trans-sexuel ou a subi des opérations, qu’il est devenu une femme pour autant. Il continuera de raisonner, de penser, de réagir, de se comporter comme un homme, et ses comportements pseudo-féminins ne seront que des projections masculines de la femme. De même, une femme, qui est garçon manqué ou qui se travestie en homme, continuera aussi de raisonner, de penser, de se comporter comme une femme, et ses comportements pseudo-masculins ne seront que des projections féminines de l’homme.

        Un deuxième père ne peut donc en aucun cas remplacer une mère, et une deuxième mère ne peut en aucun cas remplacer un père. Un couple homosexuel ne fera que surcharger la fonction d’un parent, et éliminer la fonction de l’autre parent.

        Le fait d’avoir deux pères aura pour conséquence soit une concurrence entre les deux, soit la suprématie de l’un sur l’autre, bref, ce n’est pas l’enfant qui en profitera, car il risque de se retrouver coincé entre les deux.

        Mais là, où l’enfant sera clairement prétérité, c’est sur le fait que son adoption par un couple homosexuel le privera définitivement d’une mère. Et cela, c’est clairement immoral, quelque soit le libéralisme que l’on défend, car on fait passer l’intérêt de plusieurs individus (le couple homosexuel) sur l’intérêt individuel de l’enfant.

  • « L’institution du mariage civil constitue une ingérence injustifiable et immorale de l’Etat dans la vie privée des individus : injustifiable parce que c’est un ersatz d’acte religieux, quelle que soit la religion, qui relève d’un domaine éminemment privé, immorale parce qu’elle s’accompagne de divers appâts fiscaux et sociaux. »

    C’est oublier la dimension patrimoniale et les aspects de protection du plus faible. C’est quand même le mariage civil qui empêche un mari de chasser de chez lui sa femme sans ressources et sans boulot dès il la trouve trop vieille après qu’elle ait élevé 3 gosses (rappel : en France, dans presqu’un quart des couples, il n’y a que l’homme qui travaille).

    Le mariage est loin de n’être qu’un « ersatz d’acte religieux » : il y a une dimension contractuelle extra-religieuse certaine (cadre de transmission du patrimoine, cadre de la filiation, etc…).

    • edit : je répondais au post de Bubulle, plus haut. Pardon je suis nouveau.

      • Nous sommes bien d’accord. La dimension contractuelle entre individus est fondamentale. Dans une société libre, l’Etat n’a pas à intervenir dans la définition des contrats entre les individus, encore moins à connaître leur patrimoine. Tout au juste doit-il se limiter à enregistrer les contrats et, si nécessaire, à les faire respecter. Nul besoin pour cela d’une cérémonie civile, le notaire et le juge suffisent.

    • et que vient faire le maire dans un contrat ? rien du tout. Les contrats, on les traite chez les avocats et les notaires et dans les tribunaux, pas à la mairie.

  • Pour faire respecter un contrat, il faut pouvoir juger de ce qui est ou n’est pas une clause abusive.

    Exemple, un contrat de mariage qui stipulerait que « si le conjoint dit à la conjointe « je te répudie, je te répudie, je te répudie », la conjointe doit quitter le domicile dans les 15 minutes qui suivent » serait jugé nul et non avenu dans le cadre d’un procès de divorce.

    Exemple : si un homme va s’acheter une femme

    • Pardon, ne pas tenir compte de la derniere ligne du post… Fichu clavier qwerty

      • Des lois d’ordre général mais réellement normatives suffisent, utilement complétée par la jurisprudence. Pas besoin de descendre au niveau du contrat, encore moins d’inventer une cérémonie pseudo-religieuse vide de sens. Si on s’en tient aux statistiques des divorces, au nombre de familles monoparentales, à la complaisance coupable des administrations vis-à-vis de la polygamie, on voit bien que le mariage civil est au mieux inutile, assez souvent ridicule, surtout quand le petit maire y va de son sermon larmoyant.

        • Je crois que la loi française ne prévoit pas de « cérémonie » au sens propre du terme. En tout cas, aucune consigne n’est donnée au Maire (ou à son remplaçant), en dehors du contrôle de conformité aux textes (présence de témoins, conformité de l’acte de mariage, il n’y a même plus de visite prénuptiale – un truc très ridicule je vous l’accorde). Si un maire est larmoyant ou mélodramatique c’est propre au maire en question, mais le maire n’a même pas à avoir accès au contrat de mariage (simplement, l’acte de mariage stipule si oui ou non il y a eu contrat).

          Quand il y a cérémonie, c’est surtout du fait des époux qui veulent donner une solennité au truc et c’est leur droit. D’expérience (non je ne me suis pas marié 6 fois, mais j’ai quand meme vu pas mal de mariages dans ma vie), c’est plutôt le maire qui tendance à suivre les désiderata des futurs mariés que l’inverse.

          J’ai vu des cérémonies réduites au strict minimum (la « vraie » fête était prévue pour le mariage religieux) et l’ensemble n’avait rien de solennel ou de pontifiant. Simplement le maire était souriant parce qu’il avait des gens plutot contents face à lui. C’est souvent le cas dans les mariages, j’ai remarqué, que les gens soient contents.

          Petit rappel : en France les 3/4 des enfants vivent avec leurs 2 parents, et 16% seulement en famille monoparentale. Les autres vivent avec un parent et un beau parent. Beaucoup de gens divorcent, et beaucoup ne divorcent pas.

          Sur le site de l’INSEE, on découvre que les 3/4 des mariages contractés en 1970 étaient encore en place après 35 ans de vie commune. Le mariage reste une institution très pratiquée quoi que concurrencée par le PACS.

          PAreillement, sur environ 15 millions de couples vivant en France, environ les 3/4 sont mariés.

          • Si je vous ai donné l’impression d’une remise en cause du mariage, ce n’est pas du tout mon but. La pratique élevée du mariage civil est loin d’être une preuve de quoi que ce soit, puisqu’elle est liée à son caractère obligatoire, si on veut se marier, et aux appâts fiscaux que cette institution civile implique. En outre, je ne comprends pas le sens de votre démonstration car vos exemples montrent plutôt l’inutilité du passage devant le maire.

            Que ceux qui s’unissent souhaitent faire la fête ou donner une solennité particulière à leur union du fait de leurs croyances, c’est bien naturel (vive les mariés !), mais c’est un choix purement privé. C’est leur problème, pas celui de l’Etat. Pourquoi donc convier obligatoirement l’Etat et contraindre chacun à cette pathétique institution civile ?

            Reste la question des niches fiscales liées au mariage civil (revenus, successions). Vous devinez sans doute ma position : suppression complète !

          • Le mariage n’est pas vraiment une institution qui a été imposée par l’Etat. En France, l’Etat a pris le relais de l’Eglise, mais l’Eglise meme, au début, ne s’y intéressait pas vraiment (elle tenait les registres écrits). Le mariage et tout le corpus juridique qui va avec vient de questions qui se posent automatiquement dès lors que deux personnes partagent les dépenses d’un foyer, font des investissements à deux et élèvent des enfants à deux : qui paie quoi, qui transmet quoi à qui, qui a la responsabilité de qui. L’Etat se mèle très peu du fond de ces arrangements, et se borne à s’assurer que les deux signataires du contrat, quel qu’il soit, existent (que les deux soient vivants) et ont l’air d’accord.

            N’oubliez pas que la « cérémonie » (qui n’est pas reconnue comme telle), se limite à la lecture de 2 articles du code civil qui sont des principes très généraux.

          • « L’Etat a pris le relais de l’Eglise », c’est bien ce qu’on lui reproche !

          • L’église assumait la tenue de l’état civil à la place de l’Etat. Je trouve que la transmettre aux profanes a été plutot un progrès.

          • l’état n’a rien de profane, il n’y a rien de plus « sacré » comme institution

  • Eh bien, contrairement à ce que je pensais, la position libérale sur les questions du mariage et de l’adoption pour les homosexuels n’est pas uniforme.

    Si l’on distingue le mariage religieux du mariage civil, je ne voie aucun inconvénient à ce que l’Église – en tant qu’institution privée, finalement – définisse elle-même selon ses propres critères les modalités du premier. C’est le second qui retient mon attention. Ici, deux individus libres décident de s’unir civilement, et que l’État porte atteinte à l’égalité des droits en excluant une partie (importante) des individus de cette union me paraît absolument injustifié d’une part, et liberticide d’autre part.

    De plus, disqualifier le mariage homosexuel au nom de la prétendue composante « sacrée » de l’institution est une aberration, car on parle ici d’un mariage civil – et qui autorise le divorce en plus. Et même en se référant au mariage religieux, il n’a jamais eu les mêmes modalités selon les époques et les lieux.
    Les mêmes débats ont eu lieu quand il s’est agi de légaliser le mariage entre noirs et blancs aux États-Unis dans les 1960s, où certains affirmaient aussi que c’était contraire à l’historicité de l’institution, à son caractère sacré, etc. Quoi qu’il en soit, l’égalité des droits me semble beaucoup plus importante et objective que des considérations visant à définir ce qui est sacré, et ce qui ne l’est pas.

    Après, l’existence même d’un tel mariage civil ne me semble pas anormale, pour régler les questions juridiques et assurer le respect du contrat – mais effectivement, je désapprouve les carottes fiscales qui vont avec. On peut aussi concevoir un mariage civil un peu moins administré, où la mairie se contenterait de prendre acte du contrat signé.

    Concernant l’adoption, je peux concevoir qu’on lui oppose l’intérêt supérieur de l’enfant, mais il faudrait des preuves. On estime entre 30.000 et 50.000 le nombre de familles homoparentales je crois, et empiriquement, il semblerait plutôt que ces enfants sont tout aussi heureux et équilibrés que les autres. Par contre, s’il arrive quelque chose au conjoint « officiel », et que le gosse se retrouve placé en orphelinat ou autre parce-que le deuxième conjoint n’a pas de reconnaissance légale, voilà un facteur de trouble.

    Après, continuons sur l’intérêt supérieur de l’enfant. Est-il remis en question quand ses parents n’ont pas un certain niveau de richesse ? Quand la pédagogie des parents est de mauvaise qualité ? Quand les parents divorcent ? Quand il n’est élevé que par une seule personne ? En suivant la logique, il faut effectivement interdire le divorce et interdire aux pauvres de faire des gosses, placer les enfants à l’adoption quand l’un des conjoints décède, et surtout, instaurer une grosse bureaucratie pour vérifier que les parents ont les capacités légales d’élever un enfant – selon des critères définis par l’État sinon c’est pas marrant. Mouais.

    Il n’existe pas qu’un seul type de famille, c’est évident. Après, on peut opposer nature et culture, et dire que naturellement, seule la famille hétéro compte. Mais bon, on ne vit pas selon les lois de la nature, sinon ça se saurait. Ne serait-ce que le contrat social est une invention culturelle.

    Pour finir, cadre légal ou pas, ça n’empêchera pas les individus de se mettre en couple et d’élever des enfants comme tel. L’intérêt supérieur de l’enfant, pour moi, ça revient donc à prendre acte de ces formes de famille, qui conviennent très bien à ceux qui les composent, sans chercher à réglementer çà et là pour leur pourrir la vie.

    • @ rclolo

      Les libéraux sont au moins d’accord sur la question du privé, c’est déjà cela.

      Concernant l’union civile, c’est une immixtion de l’Etat dans la vie privée. Les questions d’aide conjugale, d’héritage, etc, peuvent être résolues par des contrats privés, sans intervention de l’Etat. La seule chose qui justifie l’union civile est de défendre les droits naturels des enfants qui pourront être la conséquence logique de cette union.

      Donc à mon sens, la seule question où il devrait y avoir débat, c’est de savoir quels sont les droits naturels des enfants.

      Le bonheur n’est pas un droit naturel, on ne peut donc pas se baser sur ce critère pour légiférer. Il y a des gens qui arrivent à être heureux dans toute situation, et d’autres qui arrivent à être malheureux dans toutes situations aussi. L’équilibre d’une personne n’est pas non plus un droit naturel, de même que le bonheur, il y a des déséquilibrés dans un cadre très équilibré et inversement.

      La seule chose qui découle de la nature pour définir le cadre d’adoption d’un enfant, c’est que celui-ci ait un père et une mère qui s’occupent de lui. Voilà pourquoi c’est le seul droit que l’Etat devrait garantir à un enfant et par conséquent interdire toute autre forme d’adoption.

      Après si vous contestez les droits naturels, vous contestez la base même du libéralisme classique, c’est votre droit, mais cela rendra votre position moins libérale, par définition.

      Enfin, vous ne pouvez pas prendre non plus moralement le statut quo, car les enfants n’ont aucun moyen de se défendre face aux adultes. Si vous laissiez faire le statut quo, alors vous ouvrez la porte à toutes les dérives: esclavage, viol, abus, torture, etc… Ce n’est donc pas parce qu’actuellement il y a des enfants qui sont élevés dans d’autres formes de foyer que celui voulu par la nature, que cela est juste et doit être accepté…

      • Ce billet, qui n’est qu’un concentré de stupidités libertariennes, n’est jamais que la n+1 ième démonstration du fait que les adorateurs fétichistes de la liberté sont des crétins finis du même tonneau que leurs jumeaux monozygotes (qu’ils détestent), les adorateurs fétichistes de l’égalité ! Et que, comme ces derniers, ils se noient dans leurs propres contradictions !

        Un exemple ? l’[épouvantable[1]] Fabrice Descamps se présente comme – ne rigolons pas SVP ! – un «vrai libéral» !!! Un «vrai » libéral qui stigmatise M. Vanneste, [honorable, et non « épouvantable »] député du département du Nord, pour son «homophobie» !

        Oui, vous avez bien lu ! La liberté de penser, chez lééz ffréés lip’éraaux (à prononcer d’un air pincé, et avec beaucoup de postillons) à la Fabrice Descamps, ça consiste à accuser de «phobie» ceux qui ne pensent pas comme eux, et qui, pire encore ! – osent non seulement exprimer publiquement leurs opinions, mais encore des évidences absolues comme le fait que du point de vue de l’espèce, l’homosexualité «était inférieure à l’hétérosexualité». Et que «Si on la poussait à l’universel, ce serait dangereux pour l’humanité» !

        Propos, je suppose, «homophobes» pour notre lip’péraal d’opérette, (mais vrai liberticide stalinien), qui ose encore – ne rigolons toujours pas, SVP – reprocher à Christian Vanneste d’émarger aux Cercles réformateurs (la tendance libérale de l’UMP) !

        Bref, les libéraux idéologiques comme Fabrice Descamps sont des liberticides staliniens qui proviennent de la même matrice humaniste « progressiste » et ont été nourris aux mêmes dogmes liberticides « humanistes » !

        ————————————————————————
        [1] je ne vois pas pourquoi je me gênerais pour qualifier d’«épouvantable» notre lip’péral d’opérette, qui qualifie bien d’«épouvantable» ceux qui ne partagent pas son homophilie (tout aussi notoire, elle aussi, …on suppose!) hum ! ….obligatoire !!!

        • Sur Vanneste, si je m’en tiens à La Régression Intellectuelle de la France, de Philippe Nemo, je ne vous donne pas tort.

          • Absolument ! J’adhère tout-à-fait à l’analyse de Philippe Nemo sur La Régression Intellectuelle de la France. Il y a bien longtemps que ce pays bafoue les droits de l’homme dont il ose se prétendre – sans la moindre justification historique, d’ailleurs ! – dépositaire. Notamment avec les lois scélérates votées par le législatif (lois mémorielles, Gayssot, Pevlen, contre l’«homophobie», etc.) visant à criminaliser les opinions plutôt que les actes délictueux. Et dont le but infâme est de faire taire tout débat sur les vrais problèmes en imposant la censure des opinions, et en restreignant la liberté d’expression.

            Philippe Nemo a parfaitement raison dans son réquisitoire impitoyable contre « les lois de censure », et les dérives d’un [pseudo-]droit « post-moderne » qui autorise désormais une certaine justice à procéder selon une logique holiste de type magique, fétichiste et obscurantiste.

            Ce que s’empressent de faire les larbins du système judiciaire, dont on vient encore de voir un exemple consternant avec le procès scandaleux de Marie-Neige Sardin, dernière libraire du Bourget, victime de viol en tournante, et de nombreuses agressions allochtones pour « la faire déguerpir », que la « justice » française n’a jamais soutenue, mais qu’elle persécute pour «racisme» parce que celle-ci a demandé a des voisins noirs qui ont fêté trois jours et trois nuit leur installation en France, d’arrêter de faire la bamboula!

            http://le-bourget.over-blog.com/article-ils-ont-ete-temoin-de-l-impensable-97018768.html

            Un président et l’avocat général qui piquent de petits roupillons par intermittence, un président qui insulte la justiciable, pendant que l’avocat général se cure le nez et examine ses découvertes, etc. etc… les larbins du régime dans toute leur horreur ! Berk, berk, berk !!!

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