Tensions sociales en France : l’étatisme à l’origine du chaos

Confrontée à des tensions sociales grandissantes, la France persiste dans une approche étatiste qui aggrave les problèmes. Un virage vers le marché libre pourrait être la clé pour restaurer la stabilité et la prospérité.

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Tensions sociales en France : l’étatisme à l’origine du chaos

Publié le 3 décembre 2023
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Alors que la France est aujourd’hui confrontée à des tensions sociales et ethniques d’une ampleur inédite dans son histoire contemporaine, la principale réponse politique consiste à réclamer un renforcement du rôle de l’État. Cet automatisme étatiste est pourtant ce qui a conduit le pays dans son impasse actuelle.

 

Depuis la fin des années 1960, l’État a construit un arsenal sans précédent de politiques sociales censées corriger les inégalités et prévenir les conflits supposément inhérents à la société française. Las, non seulement ces politiques n’ont pas empêché la montée des tensions, mais elles les ont largement alimentées.

Tout d’abord, l’augmentation significative du salaire minimum en France, initiée en juin 1968 et poursuivie au cours des quatorze années suivantes, a eu des répercussions notables sur l’accès des jeunes issus de l’immigration au marché du travail légal. Dès les années 1970, le niveau élevé du SMIC a rendu coûteuse leur embauche pour les employeurs, poussant ainsi ces jeunes vers l’économie souterraine et ses divers trafics.

Après un certain âge, les jeunes des quartiers qui parvenaient finalement à accéder à l’emploi bénéficiaient de contrats subventionnés, financés par des milliards alloués aux réductions de charges sociales. Cette stratégie visait à atténuer le risque d’un chômage de masse, conséquence directe du niveau élevé du salaire minimum.

 

Parallèlement, les politiques de logement de masse en faveur des immigrés, amorcées elles aussi au cours des années 1960, ont créé une incitation puissante à la venue et au maintien sur le territoire français de nouveau immigrés, surtout d’Afrique du Nord. L’État s’est trouvé pris au piège de ces politiques dès les années 1970, étant donné l’impossibilité de procéder à des expulsions massives face à des grèves de loyers généralisées dans les logements sociaux.

Pire, l’État a, involontairement, encouragé les activités illicites et la violence en dirigeant des financements vers les quartiers sensibles. Ces fonds, alloués à travers diverses allocations et programmes sociaux, tels que des salles de sport, des maisons de jeunes et des programmes d’éducation prioritaire, ont représenté des milliards de francs, puis d’euros. Autrement dit, plus un quartier générait de désordres et de violences, plus il recevait de subsides de la part de l’État.

Difficile dans ces conditions de s’étonner que la délinquance et les comportements violents soient enracinés au sein de communautés vivant depuis des décennies, non pas de l’échange marchand librement consenti, mais de trafics illicites et de l’extorsion des subventions étatiques.

 

Certes, diront certains, l’État a largement échoué dans ses politiques sociales.

Mais maintenant qu’il est question d’insécurité croissante, ne revient-il pas à ce même État d’intervenir énergiquement ? Là encore, le bilan des dernières décennies devrait inciter à la prudence. Même dans le domaine de la sécurité, l’État a failli à assurer un degré élevé de protection des personnes et des biens, et a parfois même aggravé la situation.

Ainsi l’État s’est-il lancé dans les années 1970 dans une politique migratoire visant à restreindre les mouvements de personnes, que rendaient pourtant inéluctables les révolutions dans les transports et les communications à l’échelle mondiale, sans parler des incitations créées par les politiques sociales elles-mêmes. Cette politique migratoire restrictive a surtout eu pour effet de grossir les rangs des migrants clandestins.

Ces derniers, ayant souvent dépensé toutes leurs économies pour payer les réseaux criminels facilitant leur passage irrégulier, se retrouvaient endettés et parfois contraints à la criminalité par ces mêmes réseaux. Face à cette situation, l’État a opté pour des régularisations périodiques des clandestins, tentant ainsi de les intégrer, de les éloigner de la marginalité et de la criminalité, mais consolidant paradoxalement un circuit d’immigration irrégulière.

En opposition à la criminalité ainsi alimentée par les politiques publiques, n’oublions pas que la majorité des services de sécurité est assumée par des acteurs privés, via les installations anti-intrusion, les sociétés de surveillance, ou les instruments de défense personnelle. Autant de preuves que le marché libre est souvent plus efficace que l’État pour répondre à ce type de besoins.

Ces observations conduisent à un constat clair : les politiques étatiques des dernières décennies ont échoué à atténuer les tensions sociales et ethniques ainsi que l’insécurité. Loin de réduire les inégalités, ces politiques n’ont fait que renforcer la spirale de la violence dans les quartiers en confortant indirectement les comportements délinquants.

Il est urgent de tirer les leçons de l’échec manifeste des politiques actuelles et de rompre avec l’illusion étatiste. Cela implique, à terme, de renoncer à des politiques migratoires inefficaces et contreproductives. Mais plus immédiatement cela nécessite de mettre fin à l’excès de réglementations, d’allocations et de programmes sociaux qui, sous couvert de justice sociale, ont mené à l’exclusion et à la mauvaise utilisation des fonds publics.

Seul un changement de paradigme, avec un désengagement de l’État au profit du marché libre, permettra de restaurer les incitations positives à la responsabilité individuelle et de renforcer le lien social. C’est de cette manière que la France retrouvera cohésion, stabilité et prospérité.

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  • Pour un libéral, voilà bien une explication tentante.
    Mais l’accepter, c’est considérer que nous serions responsables du mauvais sort que nous a réservé l’immigration islamique.
    La France n’étant pas un cas isolé, vous savez ce qu’on dit :
    – quand vous avez un problème avec tout le monde, c’est que c’est vous le problème…
    Je crains donc qu’en l’occurrence il faille surtout accepter de renoncer aux propos de Toinette :
    – Le poumon, vous dis-je !

  • Ne serait-il pas nécessaire d’avoir la maîtrise de. la langue française, de ses règles de vie, d’avoir un emploi délivré par une attestation et d’une adresse vérifiable de suite par la police municipale pour prétendre vivre en France ?

  • Monsieur Comte: dommage que vos imputations ne soient pas prouvées

  • article intéressant, bien évidement à lire, mais « petite » précision : le « programme » immobilier des années 60 (mais aussi 50) était destiné à finir la reconstruction d’après guerre et ces logements ont d’abord été occupés par les « enfants du babyboom », et aussi par les migrations issues des campagnes pour se rapprocher des emplois industriels. Ce n’est qu’ensuite, qu’une population d’immigration de travail est venue s’installer dans ces ensembles où les premières générations d’occupants sont parties vers un habitat individuel. Ce programme a perduré, en maintenant artificiellement une activité économique face à la désindustrialisation suite au « choc pétrolier de 70-73 » et il fallait bien remplir ces logements. Nous sommes bien en face d’une politique « d’accompagnement des évènements » et non pas en présence d’une volonté d’amélioration de notre société et de consolidation, qui hélas se prolonge …

    • Merci pour votre commentaire. Il ne faut pas confondre les programmes de reconstruction d’après-guerre (dès la fin des années 1940) et les programmes des années 1960 visant à résorber les bidonvilles, habités essentiellement par des immigrés.

      • bjr, je ne confonds pas : les programmes d’après guerre datent de 48, donc mis en oeuvre dans les années 50. Maintenant je fais partie des vieux « qu’ont de l’âge » (boomers) et les bidonvilles (par exemple pour ma ville s’appelaient les « camps cigarettes » du nom des marques américaines… jusqu’aux années 74) n’étaient pas peuplés d’immigrés…. mais d’ouvriers qui n’avaient pas d’autres choix. Les immigrés de cette époque étaient essentiellement des italiens et des polonais. L’immigration en provenance de l’Algérie n’existait pas… « l’Algérie » était française. A partir des années 60, quasiment la dernière décennie des « trente glorieuses » (qui en fait ont durées 25 ans), effectivement, l’effervescence économique a nécessité une main d’oeuvre tant pour l’industrie que pour le bâtiment essentiellement fournie par l’Algérie. Mais la « logique de croissance » s’est confrontée à une crise d’approvisionnement des sources d’énergie (70-73). Votre analyse s’applique donc aux années d’après où de nouveaux bidonvilles se sont créés pour des phénomènes nouveaux que les explications sociologiques peuvent nous aider à comprendre (mais pas que). Il n’en reste pas moins vrai que l’étatisme est bien délétère.

        • Dès 1966-67, des programmes publics d’élimination des bidonvilles sont à l’oeuvre. 49 bidonvilles sont éliminés dans le seul département de la Seine en 1966, 67 en 1967. Dans ces bidonvilles, les Portugais et Algériens y sont nettement plus nombreux que les Italiens et Polonais. Certes des Français s’y trouvent aussi, mais la réflexion sur les bidonvilles est alors bien connectée à la question de l’immigration (les chiffres ci-dessus proviennent ainsi du « service de liaison et de promotion des migrants » qui existait alors à l’ancienne préfecture de la Seine). Des crédits publics spéciaux sont consacrés à ces programmes, en sus des crédits déjà alloués aux « mal-logés » français – comme le réclament les communistes. L’immigration algérienne en France a débuté avant la Première Guerre mondiale et en 1970, il y avait près d’un million de musulmans d’Afrique du Nord en France. Beaucoup de ces immigrés se sont demandés s’ils n’allaient pas retourner en Afrique du Nord après 1973. C’est vers 1975 que les différentes conditions de logement d’un côté et de l’autre contribuent à convaincre un grand nombre à rester en France, malgré leurs difficultés grandissantes sur le plan de l’emploi.

  • Bien d’accord avec les conclusions de votre article : les français, bercés au biberon étatique, vont mettre du temps à réaliser que l’État, contrairement aux éléments de langage du gouvernement (disons désormais sa propagande), ne les protège pas, mais que, bien au contraire, il met le pays par terre.
    Au sein de la faillite généralisée des services publics, le risque est, dans le domaine de la sécurité, que ce constat entraîne une montée de l’autodéfense (les adhésions aux clubs de tir se sont déjà accrues).
    Et ensuite ? Des manifestations contre le gouvernement, des raids contre les populations identifiées comme dangereuses, une guerre civile ?

  • C’est le socialisme poussé à outrance qui est responsable du chaos. Il appauvrit de plus en plus de gens, y compris ceux qui travaillent dur et qui ne comprennent pas leur déclassement.
    Mais plus il y a de pauvres, plus il y a d’électeurs socialistes qui croient que leurs conditions va s’améliorer. La rhétorique est si bien rodée qu’elle a convaincue qu’il faut prendre aux riches pour donner aux pauvres au lieu d’aider les pauvres a devenir riche par l’ascenseur social, les études, le libre arbitre d’entreprendre, etc.

  • Article parfait, pas une lettre à changer. Malheureusement, comme ce constat est très peu partagé (en France l’Etat est idolâtré), les choses vont continuer sur leur lancée, et donc empirer.

  • Les commentaires sont fermés.

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