Rencontres libérales à Bordeaux

Antoine Poinsot, organisateur de rencontres mensuelles d’échanges sur le libéralisme à Bordeaux, a partagé avec Contrepoints son expérience et ses conseils.

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Rencontres libérales à Bordeaux

Publié le 14 septembre 2023
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Antoine Poinsot, organisateur de rencontres mensuelles d’échanges sur le libéralisme à Bordeaux, a partagé avec Contrepoints son expérience et ses conseils. Si vous êtes à proximité de Bordeaux le jeudi 14 septembre, nous vous recommandons chaudement de participer aux prochaines rencontres.
Si vous organisez un événement similaire, Contrepoints sera heureux de relayer votre initiative.

 

Pouvez-vous nous parler des rencontres mensuelles « Mont Pèlerin in Bordeaux » que vous organisez ? À quel public s’adressent ces rencontres ?

Les rencontres que j’organise sont informelles et ont lieu un jeudi soir par mois. J’ai repris le modèle des meet up que j’organisais à Lyon, puis maintenant à Bordeaux à propos de Bitcoin (« Bitcoin Lyon » et « Bitcoin Bordeaux »). L’idée est de venir discuter autour d’une bière, principalement de sujets en lien avec le libéralisme. Pas d’intervenant, pas de thématique fixée, mais des pintes et quelques livres à s’échanger posés sur la table.

Ces rencontres sont tout public. Je les ai lancées pour en apprendre plus sur le sujet moi-même, ayant été introduit par le biais de Bitcoin aux idées libertariennes, puis en au libéralisme plus généralement. Je ne suis d’ailleurs pas militant personnellement. Mais disons que je suis au moins convaincu que ces idées valent le coup d’être discutées et connues par un plus grand nombre de personnes. Les participants sont vraiment de tous horizons : du libertarien anarchocapitaliste, au libéral classique militant et féru de politique, en passant par la personne qui vient juste pour boire des bières et l’expat’ qui cherche à parfaire son français.

 

D’après votre expérience, quels sont les textes qui plaisent le plus à ceux qui veulent découvrir les idées libérales aujourd’hui ?

Ça dépend vraiment du profil. L’intérêt est très variable et souvent il est nécessaire de piquer la curiosité de la personne pour qu’elle s’engage dans plus de lecture. De ce côté les petits livres sont très efficaces. Je recommande souvent l’Abrégé de la route de la servitude (en français grâce à l’institut Coppet !) mais ce n’est pas non plus bien adapté à quelqu’un qui n’est pas très familier avec le planisme ou le socialisme. Il y a aussi La Loi, mais le français ancien rebute souvent les plus jeunes. Pour éviter le cliché du libéralisme qui ne s’intéresse qu’aux libertés économiques, j’aime bien aussi recommander le pamphlet de François Sureau, Sans La Liberté, qui traite plus des libertés civiles.

Une alternative aux petits livres pour donner l’envie à une personne de s’informer davantage sont les podcasts. Il semble que ce medium joue aujourd’hui un grand rôle dans la diffusion d’idées (bonnes ou mauvaises d’ailleurs) mais la plupart du contenu est en anglais. Et en France, ça bloque. De ce côté-là Contrepoints (et aussi la chaine Youtube Liber-Thé) font un travail de fond très important, même si les sujets abordés ne sont pas vraiment des introductions au libéralisme.

Finalement, je pense qu’il est important de noter que le plus gros afflux de nouveaux curieux à mes rencontres a été suite à la candidature de Gaspard Koenig aux élections présidentielles. On en pense ce que l’on veut mais ses courtes interventions dans le débat public durant cette période, en français et sur des thématiques d’actualité, ont vraiment aidé à casser des mythes sur le libéralisme et à piquer la curiosité de personnes qui n’auraient autrement pas eu une porte d’entrée sur des idées pas totalement collectivistes. Ses livres peuvent aussi être une bonne introduction, je prête par exemple souvent Voyage d’un philosophe aux pays des libertés à des participants qui se présentent comme « de gauche ».

Quelques-uns des ouvrages que j’apporte le plus souvent aux rencontres, en vrac :

  • Pulp Libéralisme de Daniel Tourre. Pour prêter, mais surtout pour permettre de feuilleter les BD pendant le meetup.
  • En français, L’économie en une leçon de Hazlitt. Parce que convaincre quelqu’un de se lancer dans Human Action ou Man Economy and State n’est pas chose aisée.
  • Dans le même registre How To Think About The Economy de Per L. Bylund est encore mieux, mais seulement disponible en anglais.
  • Libéralisme de Pascal Salin. Je ne l’ai pas encore lu mais je l’ai prêté à un participant du meetup et il m’a avoué que ça lui avait « fait réaliser qu’il avait en fait toujours été libéral ».
  • Free To Choose de Milton et Rose Friedman. Pour les rares participants qui ont la volonté de lire l’anglais.
  • Des livres des Économistes atterrés pour apporter de la contradiction, et puisqu’ils sont à la mode, ça peut permettre de lancer la conversation sur certains sujets qu’ils traitent et de donner une perspective libérale.

 

Quels conseils pouvez-vous donner à ceux qui voudraient suivre votre exemple et commencer une rencontre régulière autour de nos idées dans leur ville ?

Lancez-vous! :)

N’hésitez pas à partager l’évènement sur des groupes et forums libéraux ou à sensibilité libérale. Par exemple, lorsque j’ai commencé ce meet up je l’ai personnellement partagé dans le groupe Discord du parti Simple (celui de Koenig), le groupe Discord du parti libertarien et sur le forum liberaux.org.

L’annonce régulière de ces meet up sur ces plateformes m’a toujours semblé bienvenue, et même encouragée (on m’a par exemple donné des suggestions de livres à partager sur le forum liberaux.org). Utilisez la plateforme meetup.com, elle permet de toucher un public plus large hors de la chambre d’écho des forums libéraux. On trouvera notamment par ce biais des curieux et des nouveaux arrivants dans une ville, qui cherchent de la compagnie pour aller boire une bière.

Enfin, n’hésitez pas à vous rapprocher des rencontres Bitcoin dans votre ville (et à mon sens évitez les groupes « crypto » généralistes pour éviter les mauvaises surprises). L’initiative Découvre Bitcoin a permis de fédérer de nombreux meet up Bitcoin existants et d’en créer de nouveaux. Les bitcoiners sont souvent très sensibles aux idées libérales, et peuvent faire une bonne base initiale de participants pour votre nouveau meet up libéral !

 

Cela va sans dire, mais l’ouverture et la bienveillance sont de mise pour lancer ce type de rencontres. Si elles prennent un tournant dogmatique, et que chaque nouveau venu qui questionnait quoi que ce soit est pris de haut comme un étatiste sans vergogne, ce n’est sûrement pas la peine. (et oui, ça arrive, souvent.)

N’hésitez pas à me contacter si vous avez des questions, par exemple sur Antoine (@darosior)

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  • Bonjour,

    J’ai été heureux de faire cette interview, et je vous remercie de mettre en avant les rencontres que j’organise.

    Toutefois je ne trouve pas le titre et l’illustration appropriés. Encore moins la mention de mon nom dedans. Ce n’est pas à-propos de Bitcoin, ni de moi. Est-ce que vous pourriez le modifier pour quelquechose de plus sobre (et plus en lien avec le sujet), comme par exemple « rencontres libérales à Bordeaux »?

    Merci d’avance,
    Antoine Poinsot

  • Les commentaires sont fermés.

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