Nucléaire en France : la force tranquille en marche

La force tranquille du nucléaire est en marche en France et à l’étranger, après 20 années de procrastination et de politique énergétique aberrante.

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Nucléaire en France : la force tranquille en marche

Publié le 26 août 2023
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Le 21 août 2023, la durée de vie du réacteur nucléaire n°1 de la centrale du Tricastin dans la Drôme a été officiellement prolongée de dix ans par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Il s’agit du premier réacteur nucléaire qui pourra continuer à fonctionner après 40 années d’activité, d’abord jusqu’à 50 ans, et peut-être jusqu’à 60 ans comme aux États-Unis, voire plus.

 

Un événement majeur

L’événement est majeur pour la France qui mise plus que jamais sur la prolongation de la durée de vie de ses réacteurs nucléaires pour assurer une production massive d’électricité sur le long terme, et aussi pour atteindre ses objectifs climatiques dans le cadre de la transition énergétique.

Toutefois, contrairement à de fausses affirmations diffusées par certains médias, ce n’est pas une autorisation pour poursuivre l’exploitation de ce réacteur « au-delà de sa durée théorique de fonctionnement maximal », car les 40 ans n’ont jamais été une durée théorique de fonctionnement maximal.

Cette prolongation est l’aboutissement du programme « Grand carénage », mené par EDF depuis 2014 et estimé à 66 milliards d’euros, pour rénover le parc des réacteurs nucléaires français et améliorer leur sûreté afin de poursuivre leur exploitation au-delà de 40 ans.

Il y a quelques mois, le gouvernement a lancé des études « permettant de préparer la prolongation de la durée de vie des centrales existantes « à 60 ans et au-delà ».

Un réacteur nucléaire n’a pas d’âge limite !

Cette autorisation constitue certes une première en France, mais pas en Europe. Le réacteur n°1 de la centrale de Beznau en Suisse fêtera ses 54 ans en décembre 2023… et d’autres ont déjà dépassé 40 ans (Beznau 2 fonctionne depuis 50 ans, et la centrale de Gösgen depuis 42 ans).

 

Un examen tous les 10 ans

La législation française prévoit des réexamens périodiques tous les dix ans. Au terme de ceux-ci, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) autorise le réacteur à fonctionner pour dix années supplémentaires, ou non.

Réduire la puissance des centrales nucléaires qui constituent le moyen de production d’électricité le plus « décarboné » (avec l’hydroélectricité) conduit automatiquement à augmenter les émissions de CO2. Il est en effet nécessaire de compenser l’intermittence des sources d’électricité renouvelables du vent et du soleil par des moyens de production « carbonés » (gaz, charbon, fuel, bois).

Le gouvernement semble enfin prendre conscience que la poursuite des orientations énergétiques fondées sur les énergies aléatoires et fatales du vent et du soleil des vingt précédentes années conduit la France droit dans le mur.

 

Un grand chantier industriel 

Le grand chantier du second quinquennat du président de la République est la relance du nucléaire (une « technologie d’avenir ») qui faisait partie de ses arguments de campagne, avant sa réélection en mai 2022. En février 2022 à Belfort, il avait même annoncé un programme nucléaire pour répondre à la fois à la hausse massive de la consommation d’électricité (liée à l’électrification des usages), à la neutralité carbone à horizon 2050, et au maintien d’une électricité à des prix compétitifs afin de ne pas pénaliser les entreprises françaises.

Outre la construction de 14 nouveaux réacteurs (six EPR2 « dès à présent » et potentiellement huit nouveaux exemplaires « dans les années à venir », il avait annoncé la prolongation de « la durée de vie de tous les réacteurs nucléaires qui peuvent l’être ».

Les États-Unis, qui ont quasiment les mêmes réacteurs, les ont déjà prorogés jusqu’à 60 ans, et étudient dès à présent des prolongations jusqu’à 80 ans.

 

La loi d’accélération du nouveau nucléaire

Pour mener à bien son ambitieux programme, le gouvernement a présenté un projet de loi dit d’« accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires » afin de commencer les travaux du premier réacteur de nouvelle génération EPR2 à Penly, en Normandie, dès juin 2024 pour une mise en service à l’horizon 2035.

L’Élysée suit au plus près cette relance du nucléaire.

Emmanuel Macron convoque dorénavant régulièrement un « conseil de politique nucléaire », chargé de veiller à tenir le cap et la cadence de la relance accélérée de la filière, ainsi que la prolongation de la durée de vie des centrales existantes à 60 ans.

Début mai 2023, députés et sénateurs sont parvenus à un accord en commission mixte paritaire sur le projet de loi d’accélération du nucléaire et les sénateurs ont levé l’objectif de réduction du nucléaire à 50 % dans le mix électrique à 2035.

 

En Europe aussi, l’atome fait son grand retour

La guerre en Ukraine et ses conséquences, notamment sur l’approvisionnement en gaz, ont relancé, partout en Europe, l’intérêt pour l’énergie nucléaire.

À l’initiative de la France, quatorze pays européens ont même créé une « alliance du nucléaire » afin de faire entendre la voix de ceux favorables à cette énergie au sein des 27, et de peser sur les décisions européennes parfois délirantes en matière de politique énergétique.

Les Pays-Bas et la Suède ont annoncé de nouveaux projets de construction de centrales nucléaires, marquant ainsi un profond revirement de leur politique énergétique. La Hongrie a également ouvert la porte aux industriels français du nucléaire, tandis que le Royaume-Uni a confirmé son intention d’investir aux côtés d’EDF dans un projet de centrale à Sizewell (Suffolk).

La force tranquille du nucléaire est en marche après 20 années de procrastination et de politique énergétique aberrante.

La phase suivante sera de décider le lancement du nucléaire durable fondé sur les surgénérateurs utilisant 100 fois mieux l’uranium naturel (presque 100 % au lieu de 0,7 % actuellement). Le nucléaire deviendrait ainsi une source d’énergie propre pendant plusieurs milliers d’années.

C’est une nécessité vitale et morale pour les futures générations.

 

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  • L’incontournable réalité reprend ses droits face à l’idéologie. Mais quid de l’Allemagne ?

  • Dommage ça démarrait bien ! Jusqu’à l’accident fatal.
    « Réduire la puissance des centrales nucléaires qui constituent le moyen de production d’électricité le plus « décarboné » (avec l’hydroélectricité) conduit automatiquement à augmenter les émissions de CO2. Il est en effet nécessaire de compenser l’intermittence des sources d’électricité renouvelables du vent et du soleil par des moyens de production « carbonés » (gaz, charbon, fuel, bois). »
    J’invite Michel Gay à vérifier l’évolution de la production électrique française depuis 2010. L’on a réduit le nucléaire (d’env 10 %), augmenté les ENR type éolien ou solaire, et… réduit le recours aux centrales fossiles (d’env 10 %) !
    On ne peut plus se permettre de raconter des ân.ries dans ce domaine. La réalité est là pour nous rappeler à l’ordre. Et on perd toute crédibilité. C’est aussi valable pour les anti que pour les pro-nucléaires. Ça me navre que les seconds – dont je fais partie – deviennent aussi bêt.s que les premiers.
    Maintenant, il me reste à compter les ân.s qui vont mettre un d.slike à ce comm.ntaire.

    -7
    • il est grand temps d’arrêter toutes les subventions et priorités dont bénéficient les soit-disant énergies renouvelables.

      • En effet, depuis qu’on subventionne les énergies intermittentes, la facture de nos importations d’électricité a été multipliée par 2 parce qu’elles sont principalement d’origine charbon et gaz. C’est une belle opération : l’Etat met 20 Mds. de subventions et paie 20 Mds. d’importations en plus, mais hourra ça lui rapporte 14 Mds. (donc ça ne lui en coûte que 26).

        • On n’a pas cessé d’être exportateur net depuis 2010.
          [Dans un marché européen de l’électricité qui fonctionne sur la tarification au coût marginal]
          Donc votre argument est un peu inaudible.
          Mais bon…

      • Cela, peut se discuter.
        Je vous félicite de ne pas avoir eu la mauvaise idée d’embrayer sur l’âner.e de Gay.

    • CQFD…
      Et demain la terre sera plate !

      -1
    • Je me permets en tant qu’inexpert reconnu de demander à Abon Neabcent oû se trouve l’erreur reprochée à Michel Gay ? !

    • Aujourd’hui notre puissance pilotable a fortement diminué avec la fermeture de nombreuses centrales à charbon et fuel.
      A la pointe de consommation le soir en hiver (mais aussi en journée) on se retrouve en short quand il fait froid et qu’il n’y a pas de vent (ça va souvent de pair) avec une conso qui monte à plus de 85GW. On doit alors importer. Comme notre parc nucléaire ne va pas être à 100% pendant encore quelques années, si on a une vague de froid comme en 2012 qui a entraîné des pointes de conso à 100GW, on va devoir réduire de force la conso (coupures locales tournantes, interdiction de recharger les VE après avoir fortement incité leur achat…)…

    • pourquoi moinsser..c’est plutôt vrai..
      et vrai ou faux n’est pas la question à mes yeux…

      la question est le cout des emissions de CO2 fossile évitées..

      qui croit qu’onva décarboner!!! le nucléaire ne décarbone pas …il « carbone » moins.. et à moins cher…

      ce n’est pa sun hasard si les « pro nucléaire d’etat. » ..utilisent l’argument climat comme un épouvantail..
      façon je dis climat donc tu paies..

  • Je suis étonné que ce soit la première autorisée à fonctionner au-delà de 40 ans car les tranches du Bugey, reliées au réseau en 1978 et 1979, sont toujours en fonctionnement. De plus trois de ces tranches ont subi leur quatrième visite décennale et la dernière est en cours à cheval sur 2023 et 2024.
    Etant donnée l’intermittence des ENR et la durée de développement de nouvelles centrales seule la prolongation de la durée de vie des centrales existantes permettra de passer sans coupure les années à venir (à moins de construire des centrales à gaz ce qui n’est pas en odeur de sainteté)

  • Un petit complément technique.
    Dans une tranche nucléaire tout peut se remplacer sauf l’enceinte et la cuve.
    L’étanchéité de l’enceinte peut facilement se vérifier en la mettant périodiquement sous pression (en fonctionnement normal elle est en légère dépression)
    Quant à la cuve il faut s’assurer que l’acier reste toujours ductile c’est à dire que, dans le langage des métallurgistes, la température de transition fragile-ductile reste suffisamment éloignée de celles qu’on peut atteindre en fonctionnement, même en conditions accidentelles (injection d’eau froide). Au départ cette température de transition est très largement en-dessous de 0°C mais elle va remonter avec le temps en raison de la fragilisation de l’acier par le flux neutronique. Il y a 50 ans personne ne savait à quelle vitesse cette température allait remonter et on a décidé au doigt mouillé (principalement pour des calculs économiques d’amortissement) que ce serait 30 ans d’EPP (équivalent pleine puissance) soit 40 ans de fonctionnement. Il s’avère, à l’expérience, que cette estimation était très conservative. En France (et peut-être ailleurs) on a inséré, dans les zones internes les plus exposées au flux neutronique, des éprouvettes de métal provenant de la même coulée que la cuve et on les teste régulièrement. Ces éprouvettes permettent de savoir ce que sera l’état de la cuve cinq à dix ans après et donc de pouvoir anticiper.

  • @Abon
    Il y a moyen d’exprimer des désaccords sans taxer immédiatement les autres de raconter des ân.ries. Peut-être êtes-vous allé un peu trop vite en l’occurrence, j’ai entendu récemment sur France Info qu’on allait « malheureusement » devoir réexploiter les 2 dernières centrales à charbon françaises …

    • Épiphénomène.
      Si l’affaire vous intéresse sincèrement, je vous invite à vérifier les chiffres de la production électrique française.
      Très facile.
      Vous y trouverez la confirmation de mes données. Et l’infirmation de ce que Gay avance article après article. Ceci explique mon courroux vis à vis d’un gus qui n’a pas l’excuse de l’incompétence technique – comme de nombreux écolos.
      Je veux bien croire que dans un pays qui partirait de zéro pour sa production et son réseau, tout miser sur les ENR (éolien/solaire) serait purement chimérique.
      Ça ne l’est pas dans un pays où ces ENR restent minoritaires.
      L’exemple français le prouve. Nous avons réduit notre dépendance aux fossiles malgré l’essor de l’eolien et du solaire (et la réduction du nucléaire).

      • le problème dans c’taffaire est que le machin est faussé, il y a des incitations à consommer qui ne dépendent pas l’incitation par le prix ( surtout que son sens est détruit) mais des choix idéologiques arbitraire..

        et la question est combien est on prêt à payer r pour éviter d’émettre tant de CO2… complètement arbitraire ..
        et non universel donc créant des distortions de concurrence et des opportunités de s’enrichir d’ailleurs via la connivence…

        le cas de l’importation des panneaux solaires chinois….faits au « charbon ».. parce qu’on compte les émissions françaises.. mais plus généralement le manque de coherence des politiques locales via les importations et exportations..

        s si les allemands ne veulent pas de nuc..ils n’en importent pas point barre…
        si on prétend ne pas vouloir de chardon on importe pas..
        si on ne veut pas de gaz de schiste on en importe pas..
        tout ça est une vaste farce!!!!
        le concept de politique nationale est aussi une farce…
        ou on fait le bonheur des politiques qui marchandent vote vie et votre gagne pain..

        c’ets bien beau de dire que le marché ne fonctionne pas, façon jeanco, mais c’est une autre affaire que de le remplacer par un machin…qui marcherait…

        faut commencer à définir l’objectif !!!!et à voir comment le réaliser au moindre cout..en respectant les libertés des gens.. pas en leur disant..les auto sont électriques… tu isoles ta maison ou je ne sais quelle injonction arbitraire..

        on se fout des gens…

    • Il est loisible de s’interroger sur le coût des ENR. Sur leur impact paysager. Par exemple.
      Mais de grâce.
      Les pro-nucléaires (dont je suis) n’ont aucun intérêt à colporter des erreurs.
      On a assez payé l’arrogance de certains.
      Le vent vient de tourner pour l’atome. C’est tant mieux.
      Il ne retournera pas pour l’éolien. Il faudra faire avec.
      Défendons le nucléaire autant qu’on peut. Pas besoin de taper sur l’éolien avec des arguments bidons qui plus est.
      Le seul angle d’attaque éventuel et productif est le coût.
      A vos calculettes !

  • Encore un article socialiste sur Contrepoint… #1000Lichtenstein

  • on a connu Michel Gay plus pertinent ! Encenser Macron, alors que ce dernier est au coeur du dispositif qui a présidé à la crise de l’énergie actuelle, parait quel que peu indécent . Arrêter Astrid, brader Alstom Power aux américains, fermer Fessenheim, ne pas stopper net le processus de démantèlement d’ EDF ordonné par l’ Allemangne et son factotum Bruxelles, ne pas sortir du marché européen de l’electricité ne sont pas des actes anodins . Ce sont des fautes, pire des crimes contre la Nation. il faut entendre Henri Proglio au sénat, Yves Bréchet dans la même instance, lire attentivement les analyses de Loic Le Floch Prigent . La filière nucléaire française a été attaquée de l’extérieur avec de puissants collaborateurs à l’intérieur . Macron, Hollande, Voynet, Sarko et quelques autres sont coupables .

  • hmmmm…

    si l’etat controle…il décide du TARIF…

    l’ingenieur lui va se poser la question du prix de revient…sauf que c’est intrinsèquement impossible sans avoir une idée avec l’adéquation avec la consommation et la demande…

    tous ces gentils étatistes vont AUSSI panifier votre consommation un peu beaucoup passionnément à la folie…ça signifie aussi couper votre courant en faveur d’autres personnes…pour des raisons un peu, beaucoup passionnément « vitales »…
    et tous ces étatistes vont aussi décider combien vous payez pour les autres…

    c’est à mon opinion signer un blanc seing aux élus que de décider de trucs de ce genres sans avoir de garanties sur le long terme.. sur les politiques d’émissisons mondiales … ce qui me semble impossible…car on a des rationnels « contradictoires » entre pays… appauvrissement mondial…mais admission que certains pays peuvent croitre…
    redistribution entre états.. qui font que le riche chinois peut se permettre d’accroitre ses émissions tandis que le pauvre européen est constraint de les diminuer…

    toute l’economie devient faussé et à la merci de revirements politiques ça rend l’investissement privé encore plus risqué..sinon impossible…

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