Que faut-il penser de Javier Milei, le candidat libéral à l’élection présidentielle en Argentine ?

Caricature grossière qui dégrade l’image du libéralisme, ou électrochoc bienvenu pour réveiller une Argentine atone ? Qui est vraiment Javier Milei, le candidat libéral à l’élection présidentielle en Argentine ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Screenshot 2023-06-05 at 12-25-56 Javier Milei en SUVM Felicité a Bolsonaro pero nunca felicitaría a Lula

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Que faut-il penser de Javier Milei, le candidat libéral à l’élection présidentielle en Argentine ?

Publié le 18 août 2023
- A +

Il ne devait être qu’un phénomène médiatique. À la surprise générale, il s’est transformé en candidat sérieux de la prochaine présidentielle argentine, en terminant à la première place des élections primaires ce 13 août 2023.

Les médias français ne manquent pas de qualificatifs pour évoquer Javier Milei, le candidat « ultralibéral », « populiste », « climatosceptique », « réactionnaire », « sulfureux », « antisystème » ou encore d’« extrême droite »… Face à une telle profusion d’attributs contradictoires, le libéral ne sait quoi penser : faut-il se féliciter de la percée électorale d’un économiste qui se proclame libertarien, ou au contraire regretter que l’étiquette du « libéralisme » soit associée à une figure populiste comparée à Trump ou Bolsonaro et aux positions parfois caricaturales, dans un contexte où les libéraux doivent constamment travailler à se défaire des parodies que leurs adversaires dressent d’eux ?

Singulier, Javier Milei l’est assurément.

Né à Buenos Aires en 1970, ce fan de rock a suivi des études d’économie à l’Université de Belgrano. C’est en 2014 qu’il devient un personnage médiatique, en tenant un discours de rejet radical de l’interventionnisme étatique, du socialisme et de la « justice sociale ». Ajoutons à cela un ton agressif, un langage grossier et un look atypique marqué par une coiffure dont il a fait un objet de communication (comme un certain Boris Johnson), et on obtient un cocktail détonnant.

 

Javier Milei : un électrochoc pour l’Argentine ?

Pour comprendre le personnage et sa percée électorale, il faut d’abord bien appréhender la situation politique et économique de l’Argentine.

Comme nous l’explique Alexis Karklins-Marchay, auteur de Pour un libéralisme humaniste :

« L’Argentine est aujourd’hui l’un des pays les plus en difficulté économiquement et socialement, malgré ses atouts indéniables. En réalité, elle connaît une véritable descente aux enfers entre inflation à trois chiffres, fuite des investissements étrangers et activité atone. Dans ce contexte, il est tentant de croire à la nécessité d’un électrochoc car tant le camp de centre-droit, avec Mauricio Macri (président de 2015 à 2019) que le camp de gauche néo-péroniste au pouvoir depuis 2019 avec Alberto Fernandez et Cristina Kirchner, ont été incapables de redresser l’économie. […] L’Argentine est l’exemple même du pays merveilleux qui a tout gâché par démagogie, clientélisme et politiques ineptes. »

Ce contexte est essentiel et explique pourquoi le cœur du projet de Javier Milei est, sans aucun doute, son programme économique. Le candidat libéral est sur ce point intraitable : la priorité est de réduire drastiquement les dépenses publiques en s’attaquant à diverses aides sociales, en mettant fin à l’éducation gratuite, en réduisant le nombre de fonctionnaires, ou encore en supprimant le ministère de la Femme, du Genre et de la Diversité. L’économiste souhaite également la suppression de la banque centrale argentine ainsi que la dollarisation de l’économie.

Ce libéralisme économique s’accompagne d’un libéralisme politique caractérisé par la lutte contre la corruption et la « caste politique qui parasite et dépouille l’Argentine ». Sur les questions sociétales, Javier Milei est plus ambigu, et campe une position à la fois libertaire et très conservatrice. S’il est pour la libéralisation de la vente d’armes et de la vente d’organes, il veut également revenir sur le droit à l’avortement.

 

Pourquoi Javier Milei ne fait pas l’unanimité au sein des libéraux français ?

Vu de France, le personnage étonne autant qu’il fascine. Il n’existe pas d’équivalent de Javier Milei dans le paysage politique de l’Hexagone.

Pour Alexis Karklins-Marchay :

« Il échappe à toute classification au sens européen : libertarien sur le plan économique (c’est un grand lecteur de Murray Rothbard), il n’est en rien fasciste puisqu’il veut un État qui se désengage de tout et souhaite même l’adoption du dollar pour remplacer le peso. Il n’est opposé ni au libre-échange, ni à l’immigration du moment qu’elle ne coûte rien aux contribuables argentins, ni aux couples libres. Lui-même déclarait il y a peu que la différence entre un conservateur et un libéral, c’est que le deuxième se moque de qui dort dans votre lit ! »

Pourtant, c’est bien ce conservatisme qui dérange beaucoup de libéraux que nous avons interrogés. L’ancienne député et enseignante-chercheuse Valérie Petit, par exemple, voit dans Javier Milei un « exemple de plus de l’hémiplégie libérale, cette maladie bien connue qui consiste à se dire libéral juste quand il s’agit d’économie », tout en campant sur des positions « réactionnaires (que je distingue de conservateur) sur le plan des mœurs ».

Son antiféminisme, qui mélange combat contre « l’idéologie du genre » (dont une critique intelligente peut être légitime) et sa volonté de revenir sur le droit à l’avortement, nous invite à nous questionner sur la cohérence du libéralisme de Javier Milei.

L’intellectuel et universitaire italo-argentin Daniel Borrillo le juge tout aussi durement :

« Il se dit libertaire mais sur le plan moral il est très conservateur. […] Pour moi, il est plus proche du populisme que du libéralisme. »

Même son de cloche chez le journaliste libéral Yves Bourdillon, pour qui il n’est pas exagéré de dire que l’économiste est « réactionnaire, puisqu’il veut interdire l’avortement, ce qui n’a vraiment rien de libéral, encore moins libertaire ».

Le deuxième point de tension tient à ses positions sur la question climatique.

Yves Bourdillon considère qu’il est « légitime d’interroger, comme lui, le catastrophisme climatique ambiant et refuser l’écologisme punitif en vogue ». Pour Valérie Petit en revanche, son climatoscepticisme est indéniable, et dépasse la simple critique de l’écologie politique, ce refus de la science le disqualifiant d’entrée pour aspirer à gouverner efficacement à l’heure de la crise environnementale. En effet, si la critique de l’écologie politique est une nécessité (et nous ne nous en privons pas dans ces colonnes), déclarer que le changement climatique serait « une invention socialiste » relève d’une rhétorique ouvertement complotiste et dessert certainement le combat libéral, en ce qu’il participe à donner des armes à nos adversaires, trop heureux de pouvoir nous caricaturer ainsi.

Cette tendance aux discours conspirationnistes se manifeste sur d’autres sujets que le climat.

Il tient par exemple un discours révisionniste sur les crimes de la dictature militaire (1976-1983), point sur lequel Yves Bourdillon pose un jugement plus sévère :

« C’est grave qu’il minimise les crimes sous la dictature de 1976, ce qui, à propos d’Amérique latine, renvoie au reproche souvent fait aux libéraux du fait que Friedman avait eu un bref entretien avec Pinochet (il s’était étonné, non sans humour, que personne ne lui ai reproché d’avoir rencontré Mao). »

 

Pourquoi Javier Milei suscite tout de même de l’espoir, voire de l’enthousiasme ?

Ces positions anti politiquement correctes qui dérivent parfois vers une rhétorique conspirationniste font écho à une caractéristique importante de Javier Milei : une stratégie populiste assumée.

S’il est souvent victime de caricatures de la part de ses adversaires politiques, il est ici difficile de contester ce point, tant il semble être un élément central et réfléchi de sa communication politique. Il n’a en effet aucun problème à assumer sa filiation avec des personnages comme Jair Bolsonaro ou Donald Trump, et n’a pas hésité à afficher sa proximité avec le parti espagnol d’extrême droite Vox.

Ce populisme, c’est aussi un style et une façon de s’exprimer, parfois grossiers et agressifs. Il s’en était par exemple pris à Horacio Rodriguez Larreta, chef du gouvernement de la ville autonome de Buenos Aires, en le traitant de « putain de gauchiste ».

Il n’empêche que ce populisme s’appuie toutefois sur un combat légitime.

En effet, lorsque Javier Milei dénonce les « politiques inutiles, parasites, qui n’ont jamais travaillé », c’est bien à la corruption endémique qui sévit en Argentine qu’il s’attaque. Pour Maxime Sbaihi, directeur des études France à l’Institut Montaigne et chroniqueur à L’Opinion, malgré ses penchants « trumpistes », Javier Miléi est « intéressant » en ce qu’il « permet d’aérer le débat » et d’éloigner l’Argentine « du péronisme qui ne jure que par l’État, le protectionnisme et le clientélisme ».

Christophe Seltzer, directeur du think-tank GenerationLibre, invite à relativiser cette condamnation de populisme et se montre même enthousiaste :

« Populiste, quel homme politique ne l’est pas ? Il ne semble pas devoir se ranger dans la catégorie de l’extrême droite. C’est un libéral classique, très (trop ?) classique, comme on n’en voit plus beaucoup. Si les accents anti-élites de ses discours et sa glorification du peuple le rapprochent d’un Donald Trump ou d’un Jean-Luc Mélenchon, il ne semble se montrer ni fasciste ni anticapitaliste, ni progressiste, ni conservateur […] Réjouissant et incroyable aux yeux d’un Français : un populisme non étatiste est possible ! ».

Alexis Karklins-Marchay partage cette analyse :

« Non, Milei n’est pas idéologiquement « fasciste » et il est même tout le contraire sur le plan économique puisqu’il est partisan d’un État minimal… […] Un libertarien décomplexé, sans doute caricatural et excessif, mais qui porte des idées économiques rares dans le champ politique ».

Mais ce regard bienveillant de libéraux qui ne peuvent s’empêcher de trouver jouissif qu’un tel discours soit tenu avec tant d’aplomb doit être tempéré par la réalité politique de l’Argentine.

En effet, si Yves Bourdillon trouve que « la vidéo où on voit Javier Milei arracher sur un tableau les étiquettes des innombrables administrations et ministères inutiles en criant « fuera » (dehors) est assez jubilatoire », il reste toutefois très prudent sur la capacité du candidat à sortir le pays de la crise :

« Pour autant, même s’il faut débureaucratiser Santé et Éducation, liquider ces ministères est ridicule. Quant à supprimer les aides sociales, pourquoi pas, mais il faut quand même aider les malchanceux, par exemple via le brillant impôt négatif défendu par Milton Friedman, dont il ne parle pas. En revanche, pour un pays oscillant entre banqueroute et hyper inflation depuis des décennies en raison de l’irresponsabilité des dirigeants, sa proposition de supprimer la banque centrale et dollariser l’économie, comme l’Équateur l’a fait en 2000, est intéressante. Mais je ne sais pas si c’est faisable techniquement et acceptable, en termes de souveraineté, par les Argentins ».

Alexis Karklins-Marchay ne dit pas autre chose, lorsqu’il dit que « certaines de ses propositions sont économiquement peu crédibles (la suppression de la banque centrale argentine) et socialement douteuses (le retrait complet de l’État paraît difficile à imaginer) ».

Enfin, la même prudence est de mise pour Maxime Sbaihi, pour qui ses « idées sont trop utopistes pour être réalisées en Argentine », même s’« il ne peut faire que du bien dans le débat ».

 

Une chance pour l’Argentine et la cause libérale ?

Que retenir, alors ?

Javier Milei est indubitablement un « personnage » dont les excès peuvent légitimement refroidir. Mais il semble que ses débordements font partie d’une stratégie de communication politique qui consiste à bousculer les lignes, créer de la polémique pour qu’on parle de lui et des idées qu’il porte, surtout si ces dernières sont marginales dans le paysage politique.

Si la radicalité de certaines propositions interroge, notamment sur leur applicabilité, le cœur du projet de Milei réside dans sa volonté de provoquer un électrochoc économique, politique et institutionnel dans un pays profondément sclérosé. Pour le dire autrement, ses positions polémiques n’ont peut-être qu’un rôle instrumental afin d’exister politiquement et médiatiquement, mais l’essentiel de son programme se situe ailleurs.

La réalité de la politique est qu’aucun candidat ou parti ne peut, une fois au pouvoir, réaliser entièrement son projet : c’est particulièrement vrai dans les régimes de démocratie libérale où le pouvoir du politique est contrôlé et limité.

Si Javier Milei allait au bout de son coup de poker en gagnant l’élection présidentielle, l’Argentine ne deviendrait certainement pas un pays anarcho-capitaliste, libertarien ou minarchiste. Mais peut-être que cela permettrait, si l’on s’autorise à être des rêveurs raisonnables, que ce coup de pied dans la fourmilière étatiste qu’est l’Argentine amorcerait un début de changement. Mais à quel prix, si cela s’accompagne d’un recul des libertés dans d’autres domaines, notamment pour les femmes, avec la possibilité d’un retour en arrière sur le droit à l’avortement ?

Vu du petit pays des libéraux français, il n’est pas certain que Javier Milei contribue à redorer le blason du libéralisme. Ses frasques et le traitement médiatique (par des médias de gauche comme de droite) du candidat participent à créer une affiliation entre la pensée libérale et le populisme, l’extrême droite, le conservatisme réactionnaire, le climatoscepticisme…

Yves Bourdillon, qui se montre plutôt enthousiaste face au succès de Javier Milei, et Daniel Borrillo, beaucoup plus critique, s’accordent tout de même sur un point. Pour le premier, « le risque qu’il discrédite, par association, le libéralisme classique est non négligeable », et pour le second, « Milei ne rend pas service au libéralisme… »

Mais sommes-nous à une caricature près ?

Voir les commentaires (15)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (15)
  • « exemple de plus de l’hémiplégie libérale, cette maladie bien connue qui consiste à se dire libéral juste quand il s’agit d’économie »
    Voilà.
    Tout est dit.
    Comment gagner, en France, une élection quand on ne parle qu’à une petite partie de la droite ?
    On peut pas.

    • Ce Milei me fait penser à Le Pen père. Personnage dont les outrances servaient à masquer le refus d’obstacle.

      -3
      • « Mais sommes-nous à une caricature près ? »
        Quel est notre but ? Infléchir l’étatisme, privilégier la liberté ? Ou ressembler à Sandrine Rousseau, fille (peu) spirituelle de Léon Zitrone :
        – Qu’on parle de moi en bien ou en mal, peu importe. L’essentiel, c’est qu’on parle de moi !

    • Exactement, tout est dit.
      On peut être conservateur à titre individuel et libéral, mais on ne peut pas présenter un programme conservateur en se prétendant libéral.

    • D’autant plus que sans liberté économique il n’y a plus de liberté individuelle.

  • A propos du doit à l’avortement: je ne pense pas que ce soit un marqueur du libéralisme de le défendre.
    La base de la pensée libérale est de respecter le droit naturel de l’être humain, à commencer par son existence.
    Je ne souhaite pas débattre du fait de savoir si l’embryon est un être humain, (what else?).
    Il peut y avoir effectivement un conflit entre l’existence de l’enfant de celle de la mère.
    Ca n’empêche pas qu’en première intention, tout doit être fait pour préserver, dans la mesure du possible, l’existence de l’enfant.

    • Non pour moi la position libérale c’est celle de la propriété et de la libre disposition de son corps et donc une femme a tout à fait le droit de refuser de porter un enfant qu’elle ne désire pas, peu importe les circonstances dans lesquelles il est advenu.

      • Pour moi, il est loin d’être clair que le foetus soit « son corps », et il me semble qu’il y a bien d’autres points moins ambigus à considérer en priorité pour définir une position libérale.

      • A l’évidence.
        D’où la question, qu’on ne peut glisser sous le tapis : à partir de quand avons-nous affaire à un être humain « autonome » ?
        Puis celle-ci : que se passe-t-il quand on interdit l’avortement ?
        Enfin cette dernière : est-il pertinent pour un politicien de se tirer une balle dans le pied avec un sujet que les pays avancés ont réglé il y a plus de 40 ans ?

        • Si ce point avait été « réglé », avec la loi Weil, par exemple (que je trouve assez équilibrée sur ce sujet délicat), nous n’aurions pas assisté à ce glissement permanent, jusqu’au point où certains extrêmistes plaident maintenant pour un « avortement post-natal » !!!
          Donc clairement un infanticide, en toute décontraction.

    • Concernant l’avortement il est évident que du point de vu des droits naturels s’il s’agit d’un viol ou d’une grossesse à risque il faut garantir le droit, voir essayer de le faire prendre en charge d’une manière ou d’une autre.
      Pour le reste il doit être pris en charge par la/les concernés bien sur, mais je pense qu’on peut tous se mettre d’accord sur une « limite » à partir de laquelle nous considérons que ce foetus possède des droits égaux à ceux d’un être humain.
      Tant qu’il n’est pas viable en dehors du corps de la mère, même en lui prodigant tout l’aide médicale possible et immaginable, on peut condisdérer à mon sens que le droit naturel de la mère de disposer de son propre corps prévaut, ne donnant pas lieu à une criminalisation de son avortement.

  • Avatar
    PhilippeHermkens
    18 août 2023 at 12 h 10 min

    Je ne connais pas du tout l’Argentine. J’ai tout simplement une amie qui est Belgo-Argentine, très opposée au Péronisme et à la dictature de Videla. Et très hostile à Milei à cause de sa démagogie.
    Mais, c’est extraordinaire de considérer que l’alpha et l’oméga de la liberté , c’est la liberté de se faire avorter. Et c’est un athée favorable à totale dépénalisation de l’avortement qui s’exprime.
    C’est incroyable de trouver que l’abolition de la Banque centrale argentine ou de toute banque centrale est difficile, voire impossible. Il suffit de mettre fin au cours légal du peso ou de toute monnaie et d’imposer le paiement des taxes et des cotisations en pesos à titre transitoire, puis en dollars US L’essentiel est de n’avoir plus de cours légal, c’est-à-dire de permettre le paiement de toute obligation dans la monnaie de son choix, EURO, Dollar US, or, etc .. Surtout, dans un contexte récurent d’hyperinflation …..
    Enfin, le soutien limité de Milei à cette dictature atroce et incompétente de Videla est simplement pour un argentin le refus, à tort ou à raison, et probablement à tort, de l’autre branche de l’alternative : Fidel CASTRO
    Cela impose une diminution drastique des dépenses publiques. Dans un état fédéré, l’abrogation des Ministères de l’Education ou de la Santé publique est une simple bonne administration …
    Il est devenu vraiment impossible en 2023 en France de ne pas être autre chose qu’un social-démocrate de droite. Et Contrepoints est devenu vraiment une publication social-démocrate de droite à la Helmuth SCHMIDT, ancien chancelier allemand
    Un Etat providence efficace et compétent comme futur inépassable. En 2023 en France C’est vraiment ridicule.

  • Il est possible que le profil de Mr Milei ne correspond pas aux normes du FMI et de la Banque LAZARD, serait il plus honnête que les anciens dirigeants Argentins (compris les militaires) qui ont atomiser l’économie du pays a partir de dettes privés qui sont devenu public, faite attention les Français ne sont pas à l’abri !!

  • Désolé d’être désagréable mais au petit pays des libéraux français, très peu sont en fait libéraux…il suffit de regarder le traitement de la « crise » Covidesque pour se rendre compte que ceux même qui critiquent le « seulement libéral en économie » de Milei, sont souvent eux-même des étatistes chevronnés quand il s’agit de sortir du bois et d’aller vraiment au charbon. Coucou tous les « libéraux »propass qui n’ont pas ouvert leur clapet pendant les confinements ridicules.

    Quant à la critique sur le fait qu’il soit climato sceptique ça me fait doucement rigoler:
    1- quel rapport avec le libéralisme on s’en fou mais complètement
    2- Oui la crise climatique est évidemment une invention socialiste « pastèque », et je demande à voir (je vais dig un peu plus) s’il nie vraiment le réchauffement ( incontestable mais 1,3°C en 2 siècles on le rappelle, et seuls les occidentaux sont au courant tellement c’est pas grave, les autres ont vraiment autre chose à foutre) en lui-même, plutot que le concept de crise climatique qui est évidemment pathétique.

    Dernière critique risible de la part de nos libéraux français, le fait que ses propositions économiques ne sont pas réalistes…au niveau du droit peut-être pas effectivement (quoi qu’on a vu au cours des dernières années que les dirigeants de nos pays démocratiques n’ont cure du droit, tant qu’ils sont copains avec les juges des libertés ça passe), mais qui aurait l’audace ici de prétendre que dollariser l’économie d’un pays qui vit avec 50% d’inflation par an depuis 50 ans n’est pas la meilleure solution possible ? Que désengager l’état et l’empêcher d’intervenir dans tous les domaines économiques possibles n’est pas une bonne solution ? Franchement les gens soyez sérieux ou arrêtez de vous déclarer libéraux…

    Quant à sa position sur l’avortement effectivement c’est là où il déconne. Après il faut se rendre compte que l’amérique latine c’est pas l’europe du tout du point de vue des moeurs, et que la majorité des argentins sont contre l’avortement. Ca n’excuse pas sa position illogique en tant que libertarien déclaré, mais c’est toujours bon de se rappeler que là-bas les gens n’en veulent pas forcément comme c’est le cas ici en France.

    Sinon étonné de la position mesurée de Christophe Seltzer que j’aurais pensé plus ostile, tant lui et son think tank sont à gauche du spetre libéral je trouve, il demande à voir sans condamner directement, je suis aussi de cet avis

    Pour finir on précise que quoi qu’il arrive il a peu de chance d’être élu, l’establishment va lancer toutes ses forces dans la bataille.
    Et même s’il est élu je ne sais pas s’il arrivera à faire quoi que ce soit de concret, et s’il y parvient, il faudra réformer de manière intelligente pour ne pas couper bêtement et brusquement la perf d’héroine à tous ceux qui en dépendent dans ce pays, et ils sont nombreux…ça pourrait être très douloureux à court terme et contreproductif

    • Le cas de Milei, vu d’ici, est symptomatique et caricatural.
      Voici un homme dont les propositions économiques sont pertinentes, au moins pour un libéral.
      Mais qui ruine tout espoir de victoire en s’aliénant, en grande partie, le vote des femmes, et en adoptant une position conflictuelle sur un sujet où ni lui, même élu, ni son pays n’y peut mais : le RCA.
      Je ne comprends pas la folie autodestructrice de certains libéraux dont les excès tiennent plus d’une catharsis que d’un programme applicable. Et qui, pour vous citer, ne donnent pas l’impression d’être capables de faire des « réformes intelligentes ».

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La démocratie libérale est un régime politique jeune et fragile. Elle commence véritablement à se concrétiser à la fin du XIXe siècle, et n’existe que dans une trentaine de pays dans le monde. Le primat de l’individu constitue son principal pilier qui est d’abord politique : garantir les droits naturels de l’Homme (la vie, la propriété, la liberté, la vie privée, la religion, la sécurité…) et limiter l’action de l’État¹.

La propriété de soi d’abord, la propriété des choses par le travail ensuite, la pensée critique (libre examen), la t... Poursuivre la lecture

Mercredi 17 janvier dernier, le président argentin Javier Milei a prononcé un discours enflammé et disruptif au Forum économique mondial de Davos. Son éloge de la croissance et des entrepreneurs, tout comme sa mise en garde contre les dangers du socialisme ont déjà fait couler beaucoup d'encre. En réalité, l'économiste n'a fait que reprendre, à quelques expressions près, le contenu d'une conférence TED donnée en 2019 à San Nicolás, au cours de laquelle il expliquait comment, tout au long de l'histoire, le capitalisme s'était avéré supérieur a... Poursuivre la lecture

Peste et famine vont sévir, le délire ultralibéral anéantir les acquis sociaux, et les sauterelles ravager les cultures. C’est, à peine caricaturé, la réaction de la plus grande partie de la presse française (notamment Ouest France, FranceTVinfo, France24, LaTribune, Alternatives économiques...) à l’arrivée au pouvoir, le 10 décembre, en Argentine de Javier Milei, élu sur un programme libertarien, c’est-à-dire de réduction drastique du rôle de l’État sur les plans économique et sociétal.

Le récit dominant en France serait que l’économi... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles