Un sondage IFOP démontre que la taxe de 3 euros sur le transport du livre éloigne de la lecture les catégories les plus faibles. Parmi elles, beaucoup ont réduit leurs achats de livres.
Quand les taxes augmentent, les plus faibles trinquent. Cette maxime socialiste se vérifie partout.
En octobre dernier, le gouvernement a institué la taxe de 3 euros : pour tout achat de livre en ligne, d’un montant inférieur à 35 euros, les acheteurs doivent s’acquitter d’une taxe de 3 euros. Pour l’État, ce qui compte n’est pas d’acheter un livre, mais d’acheter un livre dans une librairie. Voilà donc un malus mis en place à l’encontre de ceux qui n’achètent pas leurs livres là où il le faudrait.
Six mois plus tard, un sondage réalisé par l’IFOP lève le voile sur les conséquences de cette taxe : les plus pauvres achètent moins de livres. Et quand les livres sont achetés, ils le sont essentiellement en grande surface. Leclerc est le premier libraire de France, n’en déplaise à ceux qui ne jurent que par les librairies « indépendantes ».
40 % des Français lisent moins du fait de cette hausse, dont plus de 50 % parmi les catégories modestes et pauvres (- de 1300 euros de revenu mensuel par personne par foyer). Quand ils achètent des livres, plus de 70 % des Français se rendent dans une grande enseigne ou un supermarché, contre 26 % qui se déplacent dans une librairie indépendante.
La plupart achètent en ligne en raison de l’absence de librairies à proximité de chez eux, mais aussi en raison du choix plus large et de la disponibilité des produits. Si l’achat en ligne est plus marqué chez les ruraux, il est aussi très présent chez les urbains.
La taxe livre dite « taxe Amazon » car c’est cette entreprise qu’il s’agissait de punir, a finalement touché les plus modestes. Amazon n’est que très peu impacté, d’autant que son chiffre d’affaires réalisé par la vente de livres est très modeste.
Mais cette taxe a aussi négativement touché de nombreuses librairies. Le législateur n’a toujours pas compris qu’Amazon est une plateforme de vente, c’est-à-dire que de nombreux libraires vendent leurs livres via Amazon. En témoigne le dernier livre neuf acheté il y a quinze jours sur Amazon et livré chez moi à Toulouse : il m’était expédié par un libraire de Vannes (Bretagne). Amazon permet donc à ces magasins d’étendre leur zone de chalandise et de trouver de nouveaux clients. Une taxe de plus, c’est un livre qui se ferme, et une librairie qui se fragilise.
Bravo Diafoirus, encore une belle victoire des taxes comportementales.
“Dieu se rit etc.”
Encore une nouvelle preuve que derrière chaque loi, il y a ce qu’on voit, et ce qu’on ne voit pas. Le plus drôle, c’est que la profession avait applaudi cette loi !