Affaire Mendy : préférons l’État de droit au tribunal populaire

Acquitté par la justice, le footballeur Benjamin Mendy signe au FC Lorient, suscitant débats et polémiques. Entre justice formelle et justice populaire, la question de la légitimité du tribunal médiatique se pose plus que jamais.

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Affaire Mendy : préférons l’État de droit au tribunal populaire

Publié le 27 juillet 2023
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Champion du monde 2018, Benjamin Mendy, acquitté par la justice britannique de viols et d’agression sexuelle, signe au club de FC Lorient, en Ligue 1. Bien que la justice ait tranché, l’opinion s’interroge et les féministes s’activent. Pourquoi ?

Les procédures judiciaires avaient gelé toute perspective de carrière du footballeur français, poursuivi en Angleterre depuis trois ans.

Maintenant blanchi par la justice, il lui est reproché de signer aussi vite un contrat avec le club de FC Lorient, et tenter ainsi de se reconstruire.

Cet état de fait interroge une nouvelle fois sur la légitimité du tribunal médiatique ou de la justice des réseaux sociaux. Sans doute bien plus expéditive que celle délivrée dans les prétoires dans un État de droit, peut-on ainsi faire fi d’une décision judiciaire au prétexte de libérer la parole des femmes ?

Fort du phénomène #MeToo ô combien légitime, la voix des victimes est entendue plus que jamais partout en France et dans le monde, et c’est une excellente nouvelle que la justice puisse être rendue plus utilement et plus rapidement.

Pour autant, cette libération de la parole doit intervenir dans le respect des principes fondamentaux de notre droit, à commencer par la présomption d’innocence et l’autorité de la chose jugée.

Sauf à considérer que n’importe qui peut se faire justice lui-même en un tweet ou une simple déclaration péremptoire dans un média, l’institution judiciaire demeure garante du respect de ces principes, des suites qu’elle donne – ou non – à une plainte conformément au droit applicable.

Que ce soit donc en Angleterre ou en France, ou partout ailleurs, rien n’autorise à critiquer une décision de justice ad vitam.

Des recours existent, ils peuvent être exercés, et doivent donc l’être.

Les violences sexuelles doivent être combattues, mais pour donner toute sa légitimité à cette cause, elles doivent l’être dans le respect des principes du droit, sinon elle se décrédibilise toute seule, et manque donc son objectif.

 

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  • « mais pour donner toute sa légitimité à cette cause, elles doivent l’être dans le respect des principes du droit, sinon elle se décrédibilise toute seule, et manque donc son objectif. »
    En toute logique, on ne devrait même pas avoir à le rappeler en France du 21° siècle, tant il est évident que si l’on fait confiance à la justice, on se doit d’en respecter les décisions et de vérifier qu’elles sont bien appliquées! Le drame, c’est que certaines affaires laissent planer un doute sérieux sur l’indépendance de la justice.

  • Les commentaires sont fermés.

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