Les dépenses publiques ont augmenté plus rapidement durant le mandat Macron que sous Hollande

Malgré un contexte économique favorable, la hausse des dépenses publiques françaises suscitées par la crise du covid ne se résorbe pas.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 2

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Les dépenses publiques ont augmenté plus rapidement durant le mandat Macron que sous Hollande

Publié le 13 juillet 2023
- A +

Par Victor Fouquet.
Un article de l’IREF

Après l’Assemblée nationale le 5 juin, le Sénat a, à son tour, rejeté le 3 juillet les deux projets de loi de règlement du budget et d’approbation des comptes pour les années 2021 et 2022, les dépenses du budget de l’État atteignant un niveau historiquement élevé malgré un contexte de reprise économique.

Pour rappel, le Parlement avait déjà rejeté le projet de loi de règlement pour 2021 l’été dernier. Si elle n’a pas de conséquences financières à proprement parler, l’absence de loi de règlement pose néanmoins des difficultés techniques dans l’établissement comptable du bilan patrimonial de l’État, ainsi que dans la gestion du solde de certains comptes spéciaux (lesquels retracent, tel le compte d’affectation spéciale (CAS) « Pensions », des recettes affectées à des dépenses particulières).

À l’examen des comptes publics ainsi arrêtés par le gouvernement, la gestion de la crise sanitaire semble, contrairement à celle de la crise financière de 2008, où le niveau des dépenses publiques était rapidement revenu à son niveau antérieur, avoir marqué non pas une situation exceptionnelle et temporaire, mais un nouveau plancher de dépenses durablement rehaussé.

Ainsi, après avoir connu un pic à presque 80 % lors de la crise sanitaire, le surcroît des dépenses par rapport aux recettes du budget général de l’État est encore aujourd’hui de 55 %, loin des 29 % du début du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Et ce alors même que les recettes fiscales ont augmenté en 2022 bien plus rapidement que la croissance du PIB, l’écart entre la prévision et la réalisation s’établissant à près de 36 milliards d’euros (ampleur qui en dit long sur les difficultés de chiffrage de l’administration fiscale).

Par rapport au solde budgétaire de 2021, le solde de l’État (un nouveau déficit de 151,4 milliards d’euros…) s’est « amélioré » en 2022 uniquement parce que les dépenses du plan d’urgence et du plan de relance liées à la crise sanitaire sont en voie, progressive et pour ainsi dire naturelle, d’extinction.

Parallèlement, le nouveau cycle de mesures de soutien au pouvoir d’achat des ménages et des entreprises (d’un montant estimé par la Cour des comptes à plus de 11 milliards d’euros, dont près de 8 milliards au titre des seules remises sur les prix des carburants), prises cette fois-ci pour répondre au retour de l’inflation (5,2 % en moyenne annuelle) et aux conséquences du déclenchement de la guerre en Ukraine, a profondément dégradé les finances publiques du pays.

L’ensemble des moyens mis en œuvre par l’État pour endiguer l’accélération des prix et afficher ainsi un taux d’inflation plus faible qu’à l’étranger a coûté au total environ 38 milliards d’euros.

 

Augmentation de la charge de la dette : 21 milliards d’euros entre 2020 et 2022

Avec un déficit public pour 2022 égal à 124,5 milliards d’euros (les administrations publiques locales présentant un solde à l’équilibre, tandis que celui des administrations de sécurité sociale est en excédent), soit 4,7 % du PIB, la France reste très éloignée de l’objectif de 0,3 % du PIB fixé par la loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022.

La répétition de déficits aussi élevés, autrement dit la poursuite de notre financement « à crédit », est d’autant plus inquiétante que l’environnement monétaire a changé et que, avec une augmentation spectaculaire de la charge de la dette de 21 milliards d’euros entre 2020 et 2022, ce sont huit années de baisse qui ont été effacées en deux ans seulement. Cette dernière hausse est très préoccupante car il ne s’agit, pour l’heure, que de l’effet de l’inflation sur la dette indexée, auquel va venir s’ajouter ces prochaines années l’impact de la hausse des taux d’intérêt sur le renouvellement des titres…

Il est alarmant – et ô combien significatif quant à la nature de la politique économique menée par l’actuel pensionnaire de l’Élysée – de constater que les dépenses ordinaires (dépenses publiques hors charges de la dette et sans prendre en compte les mesures engagées pour répondre à la crise sanitaire et à la crise énergétique) ont progressé plus rapidement en volume au cours du premier quinquennat d’Emmanuel Macron (1,2 % par an en moyenne) que pendant le quinquennat de François Hollande (1 % par an en moyenne).

Sur le web

Voir les commentaires (6)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (6)
  • Remise sur les prix des carburants…Même dans contrepoints on considère qu’une baisse temporaire d’impôt est une subvention : désespérant

  • Ce gouvernement est désespérant : il ne sait pas quoi faire !
    Sauf taxer et emprunter pour dépenser de l’argent inutile (subvention à la réparation des vêtements… jusqu’où ira-t-il pour se ridiculiser encore davantage ?), recourir à des cabinets de conseil à la recherche miraculeuse d’idées et de perspectives, multiplier le nombre des fonctionnaires, centraliser toutes les décisions entre les mains d’un seul homme et nommer des ministres factices, bloquer les ressources des communes, paralyser l’activité du pays par des règles intrusives dans la vie quotidienne, produire à longueur de communiqués des éléments de langage (de propagande), gâcher par fanfaronnade la diplomatie qui était un fer de lance français, mettre le pays à feu et à sang (des gilets jaunes retraités aux jeunes délinquants) bref, faire le contraire de tout ce qui serait nécessaire… Que restera-t-il des quinquennats de ce petit prétentieux qui met le pays par terre ?

  • J’espère au moins au ceux qui pensent encore que Macron est un libéral vont ouvrir les yeux !
    Macron vient du PS et ses deux mandats nous auront permis de devenir le dernier grand pays communiste du monde.
    Il lui reste encore quelques cases à cocher pour parachever son œuvre : consolider la destruction de notre filière automobile, adhérer sans réserves au projet agricole européen qui coulera nos derniers agriculteurs, subventionner des projets sans avenir comme la filière hydrogène vert, laisser Pape N’Diaye en place…
    Ceux qui nous ont vendu notre président comme un génie sont des escrocs !

  • E Macron a du être formé par un ancien dirigeant Argentin à la banque Rothschild en ce qui concerne la finance, la grande spécialité des présidents ou dirigeant en Argentine est de faire des prêts qui au départ sont privés et qui se chiffrent en Milliards de dollars et qui deviennent des dettes publics après quelques manipulations, les présidents , les politiciens de tout types s’en mettent plein les poche et ensuite s’installent en Espagne, USA,GB ou ailleurs surtout dans les pays démocratique ou l’on pratique le droit

  • il y a un siècle la dépense publique était de 10%
    Elle est aujourd’hui de 63%
    Où en serons nous à la fin de ce siècle ?
    Que ferons nous quand la dépense publique sera de 100% ?

  • On le sait depuis longtemps que pour nos gouvernements qui se succèdent, tout problème économique, tout problème social ou problème technique se guérissent par une dépense budgétaire. Des dépenses qui pansent. L’État ne navigue plus sur un volcan, comme on l’avait dit; il est un nouveau Titanic où l’on s’obstine à nous jouer de la musique, celle des lendemains qui iront mieux.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
7
Sauvegarder cet article

Notre nouveau et brillant Premier ministre se trouve propulsé à la tête d’un gouvernement chargé de gérer un pays qui s’est habitué à vivre au-dessus de ses moyens. Depuis une quarantaine d’années notre économie est à la peine et elle ne produit pas suffisamment de richesses pour satisfaire les besoins de la population : le pays, en conséquence, vit à crédit. Aussi, notre dette extérieure ne cesse-t-elle de croître et elle atteint maintenant un niveau qui inquiète les agences de notation. La tâche de notre Premier ministre est donc loin d’êtr... Poursuivre la lecture

Le fait pour un gouvernement de solliciter et d’obtenir la confiance de l'Assemblée contribue à la prévisibilité, la stabilité et la sincérité de l’action publique, et cela devrait être reconnu comme indispensable.

Le 30 janvier dernier, Gabriel Attal a prononcé son discours de politique générale, sans solliciter la confiance de l’Assemblée, avant qu’une motion de censure soit soumise, puis rejetée le 5 février. Le gouvernement Attal, comme le gouvernement Borne avant lui, a donc le droit d’exister, mais sans soutien de la chambre.

... Poursuivre la lecture

Lors de son discours de politique générale, Gabriel Attal a annoncé deux milliards d’euros de baisses d’impôts pour les classes moyennes, financées par la solidarité nationale.

En langage courant, cela signifie payé par les riches. Les classes moyennes ne devraient pas se réjouir trop tôt : François Hollande avait déjà opéré ce type de transfert fiscal au début de son quinquennat et pour lui, être riche commençait à 4000 euros par mois. Le jeune Gabriel Attal était à cette époque membre du cabinet de Marisol Touraine. Le fruit ne tombe... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles