Bruno Le Maire : quoi qu’il en coûte, toujours !

En réalité, en prolongeant le bouclier tarifaire sur l’électricité, l’État continue de dépenser plus qu’il ne possède.

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Bruno Le Maire : quoi qu’il en coûte, toujours !

Publié le 26 avril 2023
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Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des finances français, a annoncé le 21 avril 2023 sur la chaîne d’information en continu LCI qu’il se donnait deux ans, d’ici début 2025, pour sortir du bouclier sur l’électricité.

Le terme de bouclier n’est pas employé fortuitement. Il donne l’impression illusoire de protéger les bénéficiaires, car il faudra bien que quelqu’un paie. Et ce ne sera pas l’État, cette grande fiction1, mais tout le monde ; enfin, les plus vulnérables ou les non-initiés.

Selon Le Point :

« Ce bouclier tarifaire, annoncé à l’automne 2021 par le Premier ministre d’alors, Jean Castex, au moment où les prix de l’énergie commençaient à augmenter fortement, devrait coûter 45 milliards d’euros cette année aux finances publiques. »

En réalité, en prolongeant le bouclier tarifaire sur l’électricité, l’État continue de dépenser plus qu’il ne possède pour que tout le monde (comme défini plus haut) gagne moins, c’est-à-dire pour que l’inflation des prix réduise les gains destinés à être consommés ou épargnés, c’est-à-dire investis.

L’inflation des prix en général, et de l’énergie en particulier, est le résultat de décisions étatiques calamiteuses cumulées, certaines prises il y a longtemps :

– L’interdiction d’exploiter les gaz de schiste, sous la pression des lobbys écologistes.

– L’abandon programmé du nucléaire, sous la pression des mêmes lobbys, pour lui substituer, à coups et à coûts de subventions des moulins à vent baptisés éoliennes et des panneaux photovoltaïques.

– Le marché européen de l’énergie où « le prix de gros est donné par le coût de la dernière centrale appelée pour produire l’électricité dont le marché a besoin, une centrale qui va fonctionner au gaz », comme le rappelle Claude Sicard.

– Le confinement où le quoi qu’il en coûte, la bien nommée formule de l’irresponsabilité étatique, a consisté en définitive à payer les créateurs de richesses pour qu’ils n’en créent pas.

– Les sanctions économiques contre-productives prises « pour provoquer l’effondrement de l’économie russe », rodomontade de Bruno Le Maire du 1er mars 2022, et qui n’ont pas mis fin à la guerre en Ukraine.

 

Comment se paie l’interventionnisme de l’État pour prétendument protéger ?

Par les déficits publics, par la dette publique et par l’impôt dont le rendement est mécaniquement augmenté par l’inflation des prix, alimentée elle-même par les déficits et par l’endettement publics en un cercle vicieux.

Pour justifier sa réforme des retraites, qui vise à prolonger l’escroquerie légale du mirifique système par répartition, lors de son adresse aux Français du 17 avril 2023, Emmanuel Macron a employé l’argument massue de ne pas vouloir accumuler les déficits et donc de ne pas augmenter la dette pour les générations futures.

Cet argument était dérisoire parce que justement il a accumulé les déficits publics pendant six ans et qu’il a fait passer la dette publique de 2200 milliards d’euros à 3000 milliards d’euros pendant la même période.

La maxime latine Errare humanum est, perseverare diabolicum, c’est-à-dire L’erreur est humaine, persévérer diabolique, ne semble pas faire partie de sa culture ni de celle de son grand argentier…

Sur le web

  1. « L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. » Frédéric Bastiat
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  • Bruno Le Maire depuis 2017, c’est 4 bouquins publiés, mise à genoux de l’économie russe et 714 milliards de dettes supplémentaires… plus quelques petits trucs. Ah si, la reindustrialisation de la France

    • Les 3 premiers « petits trucs » que vous citez, on voit bien! Mais pour la réindustrialisation de la France, on risque de chercher longtemps! ( Ah si! on va construire des usines à vélos, des pistes cyclables, et peut-être reconvertir les usines automobiles en carrosses hippomobiles!) Pour ceux qui croient encore aux miracles ou aux contes de fées, plantez des citrouilles, il va y avoir un marché, sinon c’est bon aussi pour la soupe!

    • Petits trucs comme le déficit commercial qui est passé de 62 milliards en 2017 à 164 milliards en 2022 ? 🙂

  • Il ne faudrait pas oublier que dans le domaine de l’énergie, la France est championne de la taxation. Il y a des taxes et de la TVA sur les taxes.

    Ce bouclier tarifaire représente un manque à gagner mais n’est pas un cout contrairement à toutes les autres mesures citées comme le soutien de la France aux ukrainiens ou pour la gestion calamiteuse du covid pendant deux ans.

    • En effet, mais le blocage des prix a toujours aussi des coûts, même s’ils ne sont pas aussi directement visibles.

  • Je suggère de changer l’intitulé du poste de Bruno Le Maire : il n’est plus ministre de l’Economie et des finances mais ministre du déficit et des dépenses.
    Outre son incompétence notoire, ce personnage est doté d’un culot incroyable en osant sortir son dernier roman, alors que le pays est à feu et à sang.
    Si Macron avait la moindre autorité, il virerait BLM sur le champ. Il n’en fera rien car il n’a même plus de banc de touche pour renouveler son équipe de bras cassés.
    Ces provocations en série : bras d’honneur, interview dans Playboy, menaces envers les chaînes d’info pas assez complaisantes, personnel soignant toujours pas réintégré… risquent de précipiter le pays dans un climat de violence incontrôlable.
    Monsieur le Président, laissez votre orgueil de côté et faites quelque chose !

    • Impossible de virer BLM. Après son passage, personne ne veut prendre sa place. C’est pour cela qu’il a été reconduit par Macron. Pas pour son immense (in)compétence.

      • Pourtant, je suis sûr que si on faisait appel à notre sens civique et qu’on nous donnait un minimum de pouvoir, vous ou moi finirions par nous dévouer et accepter de le remplacer.

  • Tant qu’une majorité de français n’aura pas compris que quand on leur dit « c’est l’Etat qui paye », en réalité ce sont eux (ou plutôt nous, puisque comme disait Le Nôtre à LouisXIV, les TAS, c’est nous!) qui paient au prix fort les choix calamiteux faits par des « zélus » censés les représenter. Et comme la majorité des mal-comprenants enfle sans cesse par l’action pernicieuse de l’EdNat, on n’est pas sorti du sable!!!!!!!!

    • Mais non camarade, c’est les bénéfices du CAC40 qui doivent payer…

      • Même pas, cf. la retraite par capitalisation. Il ne suffit pas que ce soit l’argent des riches, il faut qu’il leur soit pris avec haine et violence.

        • Exact. C’est ce qui est enseigné par notre merveilleuse éducation nationale par les profs tels S. Rousseau pour ne citer que la plus médiatique.

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

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