Par Damien Theillier.
Frédéric Bastiat, L’État ou la grande illusion Éditions Arfuyen (sortie le 7 septembre 2017). Préface de Damien Theillier.
Le livre
Chacun se plaint de la bureaucratie et de la monarchie présidentielle. La France est malade de centralisme et d’étatisme. Mais à chaque élection, on propose davantage d’État et de règles…
Déjà de son vivant Frédéric Bastiat dérangeait. Chef d’entreprise, journaliste, parlementaire, redoutable satiriste, où le classer ? Son indépendance, son humour déconcertent. À l’Assemblée nationale, il siège à gauche. Il combat la peine de mort, l’esclavage, le colonialisme. Il défend le droit de grève, les caisses mutuelles, la liberté de la presse. « Il y a trop de législateurs, organisateurs, conducteurs de peuples, pères des nations, écrit-il. Trop de gens se placent au-dessus de l’humanité pour la régenter. »
Bastiat est l’un des pères de l’économie moderne, mais c’est en France qu’il semble le plus oublié. Présenté par l’un des meilleurs connaisseurs de sa pensée, les quatre textes courts et brillants que rassemble ce petit livre (L’État, Justice et fraternité, À MM les Électeurs de l’arrondissement de Saint-Sever, Pétition des fabricants de chandelles… ) incitent à repenser la place centrale de l’État dans notre organisation politique.
L’auteur : Frédéric Bastiat
Frédéric Bastiat est né en 1801 à Bayonne. Fils d’un négociant aisé, très tôt orphelin de père et de mère, il est élevé par ses grands-parents paternels. À 17 ans, il quitte l’école pour rejoindre le commerce familial où il expérimente les mécanismes du marché. Il entre dans la franc-maçonnerie. À partir de 1844, il collabore au Journal des économistes et développe une pensée fondée sur la défense de l’individu et l’opposition à l’étatisme, au protectionnisme et au colonialisme.
Élu député des Landes en 1848 à l’Assemblée constituante puis à l’Assemblée Nationale en 1849, il devient vice-président de la commission des finances. Siégeant à gauche, il vote tantôt avec les conservateurs, tantôt avec les socialistes, son critère majeur étant la défense des libertés. Durant son tour de France pour promouvoir ses idées libérales, il contracte la tuberculose. Il part se soigner en Italie et meurt à Rome le 24 décembre 1850. Il repose en l’église Saint-Louis-des-Français, à Rome.
Citation
L’ÉTAT ! Qu’est-ce ? où est-il ? que fait-il ? que devrait-il faire ? Tout ce que nous en savons, c’est que c’est un personnage mystérieux, et assurément le plus sollicité, le plus tourmenté, le plus affairé, le plus conseillé, le plus accusé, le plus invoqué et le plus provoqué qu’il y ait au monde.
Car, Monsieur, je n’ai pas l’honneur de vous connaître, mais je gage dix contre un que depuis six mois vous faites des utopies ; et si vous en faites, je gage dix contre un que vous chargez l’État de les réaliser.
L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde.
- Face aux problèmes politico-économiques actuels, l’État semble toujours et encore le seul recours. Chacun se plaint de la multiplication des normes, des réglementations et des taxes. Mais, presque toutes les solutions proposées passent par leur renforcement.
- Grand connaisseur de la philosophie des Lumières et de l’école libérale française, Damien Theillier enseigne la philosophie. Il est le fondateur de l’Institut Coppet mais aussi de l’École de la liberté.
- Que veut dire le mot État ? Comment le définir ? Bastiat nous permet de repenser ce qui n’est qu’une évidence trompeuse.
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Collection « La faute à Voltaire »
11 euros – 160 pages
Sortie 7 septembre 2017
ISBN 978-2-845-90260-2
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Désolé s’il y a un peu trop de Damien Theillier dans cet article, j’ai suivi mon éditeur !
Petite citation collector pour changer un peu : « Bastiat établit clairement la distinction entre la ‘production’ et la ‘spoliation’ et nomme les principales formes de spoliation : la guerre, l’esclavage, la théocratie, et le monopole »
Franz Oppenheimer (1864-1943), sociologue allemand et théoricien de l’État.