Vaccination des soignants : la mauvaise santé du pouvoir

Pompiers, infirmières, aides-soignants, des tas d’innocents ont été exclus de leurs entreprises et ostracisés pour de mauvaises raisons.

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Vaccination des soignants : la mauvaise santé du pouvoir

Publié le 22 février 2023
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Je ne suis d’aucun clan, d’aucun parti, d’aucune Église. Je m’en tiens aux faits et aux données mais dans le domaine de la vaccination, je peux revendiquer être pro. Sans entrer dans le détail et gagner ces petites zones d’ombre où se tapit le diable. Sans occulter non plus les travers éventuels. Enfant, j’ai longuement rêvassé sur l’image d’Épinal, en couverture des manuels scolaires, vous savez, cet innocent Joseph Meister. Le pauvre berger de neuf ans irrémédiablement condamné n’attendait plus que l’échéance quand… bing, il fut sauvé par Pasteur et la science d’Auguste Comte. Ainsi, malgré mes prétentions à l’objectivité, je subis peut-être ce petit biais affectif : Thomas Kuhn l’a dit, la science n’est pas vérité. Elle n’est que paradigmes.

Avant le covid, je militais en faveur de la vaccination Gardasil car les les cancers du col tuent 8 millions de femmes chaque année dans le monde. Ma fille chérie a d’ailleurs été vaccinée.

Tant d’autres vaccins ont bouleversé la donne. Comme pour toute thérapeutique providentielle, comme pour toute forme de progrès, particulièrement en ces heures de trouilles systématisées, l’homme aime casser le jouet. Prenez le cancer de la prostate. Dans les années 1980, le dépistage par le PSA (Prostatic Specific Antigen) et la thérapeutique ont phénoménalement progressé. Peut-être avons-nous dans la foulée, transitoirement surtraité et surdépisté mais cette page est tournée de longue date. Au début des années 2000, certains confrères ont pris le dépistage en grippe avant que le débat ne s’équilibre à nouveau. Un certain temps… Souvenez-vous des paradigmes. Pourtant, j’entends encore, à l’occasion, qu’il est scandaleux de dépister le deuxième cancer de l’homme. Restons rationnels. Certes, la médecine est humaine et imparfaite mais les intentions des soignants sont en majorité louables.

Le vaccin, nouvelle cible des énervés, subit le même sort que le PSA.

Restons cohérents et laissons l’émotionnel aux non scientifiques. Hélas, un génial président a savonné la planche et engendré des générations de réfractaires, en proclamant « emmerder les non-vaccinés. » Du pur génie… Il n’avait pas dû recevoir le précieux vaccin Anti-Ab-Ruti, du laboratoire Gédu-Bonsens. L’objectif était-il de convaincre les indécis ou de soumettre indistinctement les peuples ? Tout est là, en réalité car quelle est la mission du dirigeant ? Diriger.

Mais les vaccins, alors ?

Médicalement, ils sont une providence mais ils font l’objet d’une intervention étatique du fait de leur poids sur la santé publique. Dès lors, le message est brouillé. L’État œuvre à soumettre. Cerfa et médecine ne font pas bon ménage, comme l’a démontré la crise liée au covid, avec ses absurdités récurrentes, ses bidules de premières nécessités, ses horaires ésotériques et ses leçons de vertu médico-républicaine… Nos fonctionnaires disposaient enfin d’une guerre et ils se sont rêvés stratèges. Le virus, lui, s’est naturellement éteint après deux à trois années de nuisance, comme ses huit précédents confrères l’avaient fait. Un simple benchmarking permet de constater que la mortalité, faible et concentrée sur la population des personnes âgées fragiles, n’a guère varié en fonction des politiques. 427 milliards d’euros ont été dilapidés en grande partie en pure perte. Ceux qui appellent à la redistribution des fortunes de nos milliardaires ont eu la démonstration de l’inanité de leurs thèses.

Concernant le covid, le vaccin n’est pas stérilisant. Le vacciné reste en capacité d’infecter son patient. Chaque année, je me bats pour que le personnel se prémunisse contre la grippe afin de limiter les risques pour les patients les plus fragiles. J’ai le souvenir d’une infirmière, atteinte dans le service d’une hépatite B, dont le mari, contaminé dans l’alcôve, a perdu la vie. Hépatite fulminante.

Donc oui au vaccin chez les soignants, bien évidemment mais avec finesse. Concernant le covid, je ne partage pas l’avis de ceux qui plaident pour une obligation, avant tout pour des raisons médicales puisqu’il ne protège pas les patients exposés au soignant contaminé mais également pour d’autres motifs. Ce vaccin suscite la peur et le bon médecin cherche à apaiser, non à terroriser. Voulons-nous encore plus d’antivax ? Miraculeusement, sous la pression de l’opinion, le législateur semble enfin admettre ces évidences. Trop de malheureux ont payé de leur santé les obligations administratives diverses.

Prenez les PCR. Récemment, un de mes patients a dû se ronger des mois avant d’avoir son IRM prostatique. Le délai habituel est de deux à trois mois mais il portait un pacemaker. L’IRM est un énorme aimant et organiser l’examen a pris du temps. Le patient redoutait, à juste raison, un cancer que l’IRM a confirmé. J’ai aussitôt programmé une biopsie mais le jour de l’intervention le pauvre a été renvoyé : il avait fait un test antigénique et non une PCR. Vacciné cinq fois, asymptomatique, il a dû attendre trois semaines supplémentaires avant d’avoir la preuve définitive de son cancer de prostate et d’embrayer sur le bilan d’extension avant la thérapeutique. Était-il judicieux de perdre plus de temps ? Le pire est que, quand je l’ai appelé pour m’excuser, alors qu’il avait été renvoyé avant même que je sois informé par la direction de la clinique, il s’est excusé. J’attends que le directeur ou tout fonctionnaire m’explique la différence entre un test antigénique et une PCR endonasale chez un asymptomatique vacciné. Hélas, les citoyens se soumettent à l’État, supposé éclairé. Si l’administration se substitue au pouvoir médical, la catastrophe ne peut que suivre.

En l’absence de toute rationalité concernant la gestion de ce vaccin covid, si l’on admet que malgré toutes les évidences contraires, nos technocrates disposent d’une certaine forme d’intelligence, il ne reste que leur essentielle préoccupation, la soumission. Le pouvoir ne tolère que difficilement les reniements. On en revient à l’emmerdeur de non vaccinés. Comment rétropédaler quand on est allé aussi loin dans l’invective ? C’est difficile mais n’aurait-on pas dû éviter préventivement ces excès verbaux ? Cette évidence semble excéder les maigres compétences du chef des chefs, qui se laisse déborder par ses émotions, exposant au grand jour lesdites faibles aptitudes. Alors tout cela va prendre du temps. Nos mégalos qui n’aiment pas avaler leur chapeau vont pourtant devoir s’habituer à ce régime. Énergie, économie, écologie, diplomatie, l’heure de la facture approche.

En 1969, la grippe asiatique a probablement fait autant de victimes que le covid, si l’on considère que le bloc communiste ne communiquait pas ses données. Alors, on envisageait de ne masquer que les femmes, supposées plus bavardes donc plus facilement vectrices. Sous le coup de l’émotion, on attaquait l’Institut Pasteur avec des arguments parfois aussi faibles que certains de ceux réservés à Bigpharma. On critiquait le grand Pompidou, qui s’en est évidemment mieux sorti que le petit Macron. Les années passant, je crains qu’il ne subisse ce type de revers de manière insistante. Il a créé les conditions de la crise en hystérisant un sujet médical. Qu’il assume. Ma préoccupation va au citoyen.

Autres victimes de la politique de santé, les soignants exclus… Ils sont assez peu nombreux. Dans l’établissement où j’exerce cela se réduit à une infirmière mais une injustice est-elle moindre si elle ne touche que peu de monde ? Pompiers, infirmières, aides-soignants, des tas d’innocents ont été exclus de leurs entreprises et ostracisés pour de mauvaises raisons, liées à l’interprétation erronée de données médicales par des fonctionnaires plus rompus au Cerfa qu’à la biostatistique. Un grand président s’en excuserait et réintégrerait en masse. Un petit prétentieux se perdrait en manœuvres dilatoires, esquiverait, diluerait, prétexterait, fuirait, réinventerait… Nous verrons mais on n’échappe pas à sa condition. Sauf si l’on a reçu le vaccin que j’évoquais en première partie, évidemment.

 

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  • On aurait mieux fait d’écouter Raoult, dont c’était le métier. Au début il n’y avait pas de vaccin, si on avait traité systématiquement dès les premiers symptômes, je continue à croire qu’il y aurait eu beaucoup moins de morts. Quand on laisse des politiques ou des ex-médecins qui font de la politique soigner les gens, c’est normal qu’on aille à la catastrophe. Je pense qu’on devrait réintégrer et indemniser les soignants qui ont choisi la raison.
    Je reste persuadé qu’il y a eu beaucoup de doses de vaccin qui sont parties dans les toilettes… c’était le seul moyen pour continuer à travailler, sans se soumettre à cette obligation politique, vaccinale.

  • D’un Président à un autre jeunot:
    Pompidou: « arrêtez d’emm… les français ».

    • Macron n’était pas né à l’époque de Pompidou! Mais il a parfaitement appris comment emm***er les français!
      Et le petit jeunot aura bien du mal à faire oublier ses dérapages verbaux car quoi que l’on en pense, certains français n’ont pas encore « la mémoire qui flanche », même « s’ils ne se sentent plus très bien » dans notre beau pays!

  • Un commentaire
    Est-ce que l’on peut décrire ces traitements moderna, pfizer, de vaccins lorsque toutes les données publiées montrent que ces traitements multiplient le risque de contracter le virus, je rappelle que l’agence britannique de la santé ( le pendant de la HAS) publiait un rapport de 60 pages chaque semaine, et il y avait un tableau récapitulant le ratio de vaccinés qui contractaient le virus après injection et c’était catastrophique, après 3 mois et selon la classe d’âge on trouvait un ratio de 3 à 4 fois plus de malades chez les vaccinés que les NON vaccinés.
    Pour ma part je préfèrerais être soigné par un soignant non vacciné, compte tenu du risque que me ferait prendre le soignant traité.

  • La santé, c’est un scandale et pas seulement français, même la Suisse est touchée.
    Et oui, cela coûte trop cher, les européens sont trop fragiles, vivement le grand remplacement avec une population plus cool…. Pas longtemps.
    Bref, nous sommes gouvernés pas des s..l..es et ce n’est pas moins pire ailleurs, voir l’Angleterre… Cela dure depuis le début de toutes les sociétés « democratiques », les autres, on se débrouille sans attendre quoique ce soit de l’état.
    Les français, ils ont accepté avec zèle les faux vaccins, les masques inutiles, l’interdiction de soins, etc, ce ne sont pas des veaux ni des moutons…. Une étude de QI semble urgente !

  • Partageant à 100 % le contenu de ce billet, je m’en tiendrai à une seule question, dont je n’ai pas la réponse (oui, ça arrrive).
    Le vaccin anti-grippal est-il stérilisant ou pas ? Tantôt on le conseille aux seules personnes âgées, public vulnérable. Tantôt aux enfants pour prévenir l’infection chez nos aînés.

    • Personnellement, vacciné régulièrement pour la grippe depuis 5 ans (je suis senior), cela ne m’a pas empêché d’attraper régulièrement la grippe, certes sous des formes atténuées, mais donnant quelques symptômes très caractéristiques durant quelques jours. Quant à pouvoir déterminer si étant vacciné, on ne transmet pas le virus, même quand on est asymptomatique, c’est assez difficile à dire!

      • Votre cas tendrait à montrer que ce vaccin, comme celui contre le covid, ne protège que des formes/conséquences graves.
        Un vaccin stérilisant empêche l’infection (et donc ?) la transmission.
        Ceci dit, un vaccin récent conduit l’organisme à disposer d’anticorps mobilisables immédiatement. Ce qui permet de faire disparaître le virus plus rapidement que si l’organisme avait du au préalable les fabriquer. On est donc contagieux moins longtemps.
        PS : asymptomatique (=porteur sain) ou non, ça ne change rien pour la contagion.

        • Donc on se vaccine pour se protéger soi-même! On a assez entendu que ça devait aussi protéger « les autres » alors que rien ne l’a confirmé ( même si l’on nous a affirmé jusqu’à plus soif que ça aurait été pire sans ce « vaccin ».).
          Tout ce battage médiatique a finalement eu comme seul effet notoire de rendre plus de gens hostiles à la vaccination en général ( qui elle a pourtant déjà prouvé dans bien des cas son efficacité).

    • Il n’existe que deux vaccins stérilisants, celui de la variole et celui de la rougeole.

  • Bonsoir
    bien avant que monsieur Macron parle d’emm…les non-vaccinés, je ne voulais pas m’injecter le sérum à ARn messager et je ne l’ai toujours pas fait pour la bonne raison que je refuse de m’injecter un sérum ou vaccin comme on dit contre un virus qui mute sans arrêt, idem pour celui de la grippe; d’autres personnes et moi ne l’aurions pas fait même si monsieur Macron nous l’avait demandé gentiment et humblement.
    Rien ni personne ne me convaincra, j’ai été contaminé par une personne vaccinée qui n’arrêtait pas de se vanter qu’elle était protégée et qu’elle protégeait les autres aussi ; je ne peux que blâmer mon pays d’avoir eu recours à l’obligation vaccinale et d’avoir contribué à appauvrir des milliers de personnes
    Je suis d’accord avec la personne qui dit que nous aurions du écouter le professeur Raoult
    Je ne n’ai pas demandé l’injection Gardasil non plus.
    Bonne soirée.

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