Trop de fonctionnaires, c’est trop d’impôts

Il faudrait aligner les horaires et retraites de nos fonctionnaires sur ceux des Allemands.

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École_nationale_d'administration,_Paris_25_July_2015 BY Daniel X. O'Neil Wikipedia

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Trop de fonctionnaires, c’est trop d’impôts

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 19 janvier 2023
- A +

Clémenceau disait :

« La France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts ».

En effet plus il y a de fonctionnaires, plus il y a d’impôts. Diminuer le nombre des fonctionnaires est un moyen efficace pour diminuer les impôts.

Mais ce n’est pas facile. Car les fonctionnaires savent défendre leurs avantages : emploi à vie, études supérieures gratuites (et même rémunérées), avancement à l’ancienneté, temps de travail réduit, retraites avancées et plus élevées (75 % de la moyenne des six derniers mois contre 50 % des dix meilleures années ; régime exclusif de capitalisation pour les primes), logements publics attribués en priorité, vacances subventionnées, etc.

Pour défendre ces privilèges il faut minimiser les statistiques sur le nombre de fonctionnaires. Le chiffre le plus cité sur le nombre total des fonctionnaires est de 5,6 millions.

Ce chiffre est faux.

Il exclut de la fonction publique les salariés des « opérateurs de l’État » qui, sans être officiellement fonctionnaires, bénéficient des privilèges cités ci-dessus : personnel des universités et grandes écoles publiques, d’organismes de recherche comme le CNRS ou le CEA, de la météo, de Pôle emploi, des musées, des agences régionales de santé, etc. Leur nombre est fourni par une annexe au budget de l’État consacrée aux opérateurs de l’État : 492 000 pour le budget 2023.

Des salariés comme ceux de la Sécurité sociale et des établissements d’enseignement privé sous contrat qui bénéficient d’avantages proches de ceux des fonctionnaires sont aussi exclus des statistiques.

Une autre annexe au budget en donne une estimation pour 2023, sous la rubrique « organismes privés à financement public prédominant » : 2 % de l’emploi total, soit 560 000.

En 2009 cette annexe donnait pour cette catégorie 2,7 % de l’emploi total, soit 200 000 de plus et 1,4% en 2015, soit 170 000 de moins. Ces fluctuations montrent qu’il n’est pas facile d’estimer le nombre des salariés d’organismes privés à financement public prédominant, en particulier pour les associations, qui emploient 1,8 million de salariés, les plus importantes étant financées à plus de 50 % par les pouvoirs publics.

On arrive ainsi à un total de 5,6 + 0,49 + 0,56 = 6,65 millions.

Une partie des salariés de La Poste et d’Orange (anciennement France-Telecom) bénéficient d’un statut de fonctionnaire sans être inclus dans les statistiques de la fonction publique.

On pourrait y ajouter le personnel des entreprises détenues à 100 % par l’État, comme EDF, la SNCF, la RATP.

Au total l’emploi public français peut être estimé à plus de 7 millions.

Les fonctionnaires allemands sont 4,5 millions, ce qui correspondrait pour la France, à population égale, à 4,5 x 67/83 = 3,6 millions, soit une différence de 3,4 millions avec la France.

Certes les deux pays sont différents et les comparaisons difficiles. Mais les autoroutes sont publiques en Allemagne, comme la distribution d’eau, l’assainissement et la plupart des maisons de retraite. Ce qui justifierait un plus grand nombre de fonctionnaires.

La différence avec la France s’explique notamment par le temps de travail des fonctionnaires français : plus court dans la semaine, dans l’année et dans la vie avant la retraite, au total inférieur d’environ 30% à celui des fonctionnaires allemands.

Pour combler une partie de cette différence il faudrait aligner les horaires et retraites de nos fonctionnaires sur ceux des Allemands. On pourrait alors réduire les effectifs. D’après l’INSEE en tenant compte des renouvellements de contrats la France embauche chaque année 450 000 fonctionnaires. Un gel des embauches, comme l’ont fait les Anglais, les Canadiens, les Italiens, rapprocherait nos effectifs de fonctionnaires de ceux des Allemands.

Alors, comme le constatait Clemenceau, les impôts pourraient baisser.

Voir les commentaires (16)

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  • La différence s’explique surtout parce que les fonctionnaires ne veulent pas travailler. Comme le travail ne se fait pas l’État embauche des fonctionnaires supplémentaires pour le faire. Puis quelques années plus tard, ces nouveaux fonctionnaires se mettent au rythm des anciens, c’est à dire ne font plus rien à leur tour et l’État est obligé à nouveau d’en embaucher. Et ainsi de suite. On se retrouve par exemple avec 1 million d’enseignants pour 14 millions d’élèves et plus des 35 élèves par classe au lieu de 20. Et en plus, avec cette armée de gens qui ne font rien, impossible d’augmenter leurs salaires : avec 2 fois moins de fonctionnaires, à budget équivalent l’État pourrait doubler leurs salaires.
    Mais l’État s’en fout : il suffisait jusqu’à aujourd’hui d’augmenter les impôts pour augmenter le nombre de fonctionnaires. Sauf que la limite du racket est atteinte et l’État se trouve dans la situation où les fonctionnaires ne travaillent pas et il n’y a plus de possibilité d’en payer de nouveaux.
    Bref « le droit à la paresse » de S. Rousseau vient d’atteindre sa limite.

    • J’ajouterai que jusqu’à présent l’Etat a pu augmenter les impôts ET emprunter à gogo.
      En effet, ces 2 sources sont en train de se tarir. Mais contrairement à vous, je ne pense pas qu’il va s’arrêter là, pour recruter encore plus de fonctionnaires, il va falloir être inventif et ponctionner ce qui peut encore l’être: tout ce qui est visible et couramment taxé de signe de richesse par un pays qui se paupérise. Une piscine, un bien familial, un SUV, peu importe, du moment que c’est une propriété privée légèrement au-dessus de la moyenne qui sombre dans la pauvreté.

  • Le pire, c’est que plus y a de fonctionnaires, plus les services publics se dégradent…

  • Tout à fait exact et j’ajouterais que l’alignement des taux de cotisations  » Public-Privé » sur le taux du privé bien entendu n’enlèverait rien au bénéfice de ce changement . Bien au contraire .
    Nous irions alors progressivement vers un taux de remplacement homogène .

  • Les fonctionnaires devraient être limités aux fonctions régalienne de l’état point barre .

  • Etudes supérieures gratuites pour les fonctionnaires, voire payées? Non mais, où avez-vous ça?

    • Lire : vu ou lu ça

    • ben oui, quand vous réussissez un concours de la fonction publique, vous pouvez avoir une formation gratuite pendant laquelle vous êtes rémunéré (ENA et autres écoles de fonctionnaires).

    • ENA, ENS, Polytechnique… il y a plus d’une filière où les futurs fonctionnaires sont payés pendant leurs études.

      • En effet. Et il y a derrière les histoires de pantouflage un grand bal d’hypocrites. À la sortie de leur scolarité, les diplômés sont en effet tenus à une obligation de servir l’État pendant une période minimale de 10 ans, faute de quoi ils doivent payer leurs frais de scolarité (la pantoufle). Mais servir l’Etat signifiait autrefois être défavorisé dans son début de carrière, alors qu’aujourd’hui cela permet surtout de se faire un carnet d’adresses qu’on ne manquera pas de vendre à prix d’or quand on passera dans le privé au bout des dix ans.

  • Et j’ajoute car je n’avais pas fini de lire votre brûlot : »logements publics attribués en priorité, vacances subventionnées, etc. » Arrêtez de publier n’importe quoi, c’est carrément de la désinformation !

    -4
    • Petit rappel si vous permettez
      Les dispositions du 30 octobre 1886 et 19 juillet 1889 font obligation de mettre à titre gratuit un logement digne aux instituteurs.
      Et à défaut de leurs verser une indemnité.
      Nous passerons les hauts fonctionnaires système très opaque .

      • Ce n’est plus le cas depuis bien longtemps. Seuls les directeurs et directrices d’école bénéficient encore de cet avantage et ils ne représentent quand même pas la grosse masse des fonctionnaires.

  • Et qui va payer pour les services gratuits que vous mentionnez en Allemagne? Le Saint Esprit? Qui, en France, a réduit le temps de travail, allongé les vacances, mis en place les RTT? Qu’il y ait trop de fonctionnaires, soit, mais n’inventez pas des privilèges dont la grande majorité ne jouit pas.

    -5
  • le premier débat à avoir est celui des missions de service public.. Il est ahurissant que tout le monde tienne pour une évidence que l’état doive intervenir dans un secteur ..sans être capable de vous expliquer la « mission » ou en donne une qui n’a rien à voir..

    A l’instar du communisme..c’est au final le moyen et le but qui sont confondus..
    La mission est en général antiéconomique..et ça revient à dire non rentable, et quand par dessus le marché elle est inévaluable on peut y mettre AUTANT de pognon qu’on veut.. Il suffit de penser à la mission régalienne de protéger le pays avec des forces armées..

    ce n’est pas le nombre, car ça ne peut pas l’etre….ce n’est pas le cout non plus..

    sauf à se « comparer « .à d’autres pays..ce qui est rarement sinon n’est jamais valide…

    il ya simplement des tas de services rendus qui ne nécessitent pas un statut de fonctionnaire..car ce ne
    sont t pas des missions..

    le fonctionnariat au sens large actuel est un outil de redistribution dont au final les agents estiment devoir être les premiers bénéficiaires ..

    deux arguments en général ..inégalités de revenus et égalité territoriale..

    plus constructivismeS divers et variés, indépendance, maintien de ceci ou cela , patrimoine savoir faire, favoriser telle ou telle secteur d’avenir..

    car on sait bien le marché ça ne « marche pas »…

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