Travail : la grande évasion

Pendant que nous nous querellons pour savoir s’il faut ou non travailler plus longtemps, la Chine s’arme massivement, les États-Unis se réindustrialisent à grande vitesse et la Russie post-soviétique envahit ses voisins…

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Travail : la grande évasion

Publié le 6 décembre 2022
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La notion de « fuite devant la monnaie » est familière aux économistes.

Celle de « fuite devant le travail » pourrait bientôt s’imposer dans le champ de leur réflexion au vu de la situation de pénurie de main-d’œuvre observée dans de nombreux secteurs et de l’émergence de comportements sociaux dévalorisant l’effort.

 

Cherche conducteur de tramway désespérément

On sait que l’hôtellerie et la restauration peinent à attirer des candidats. Mais on observe aussi des difficultés aiguës de recrutement de professeurs, de soignants, de soudeurs, d’électriciens, de plombiers, de menuisiers et même de conducteurs de transport en commun que les opérateurs ont de plus en plus de mal à trouver.

On en est arrivé au point où une compagnie comme Keolis, une filiale de la SNCF, est réduite à embaucher des étudiants et des jeunes retraités pour conduire ses tramways en Île-de-France. Dans une annonce parue sur son site le 22 novembre dernier elle propose des contrats à durée indéterminée à temps partiel pour transporter les passagers sur la ligne T9 qui relie Paris à Orly.

Outre ses offres de primes et de treizième mois, l’entreprise s’engage formellement à trouver l’« organisation de travail la mieux adaptée (aux) contraintes personnelles » des nouvelles recrues, une promesse tout à fait en phase avec l’esprit du temps. Comme le montrent de nombreuses enquêtes internationales reprises par l’ASMP, dans leur grande majorité les salariés français attendent énormément de leur travail sans être toujours disposés à donner beaucoup en échange. C’est ce que confirment les résultats d’une enquête récente menée par la fondation Jean Jaurès.

 

Génération flagada

Publiée le 21 novembre dernier, elle s’intitule « Les jeunes et l’entreprise : quatre enseignements. »

Selon son auteur, Jérémie Peltier, la crise sanitaire a marqué un tournant, « un moment d’interrogation sur le travail, sur la qualité de vie au travail, sur la place du travail dans la vie des individus. Il y a eu comme une relativisation de la place du travail dans la vie des jeunes. Il est moins statutaire, moins identitaire. Il y a une dimension sacrificielle qui existe beaucoup moins qu’avant ».

Il est en effet frappant de constater que pour la majorité des 18-24 ans (certains encore étudiants, d’autres ayant un emploi), l’entreprise est avant tout « un lieu du vivre ensemble », une entité ayant pour mission de s’engager dans la défense de la planète, un outil pour faire avancer certaines causes (égalité homme/femme, lutte contre les discriminations)

Pour 40 % d’entre eux le rôle principal d’une entreprise est de favoriser l’épanouissement de ses membres, c’est-à-dire de leur donner les moyens « d’acquérir la plénitude de leurs facultés intellectuelles et physiques » tout en leur permettant de mener une vie de famille épanouie.

La valeur qui leur donne le plus envie de rejoindre un employeur est dans 57 % des cas « le respect ». Si leurs valeurs personnelles ne sont pas respectées, nombre d’entre eux croient dans les vertus du quiet quitting, attitude consistant à systématiquement en faire le moins possible. Manifestement les positions de David Graeber estimant que 80 % des emplois sont des bullshit jobs n’ayant aucun sens ont cheminé dans les esprits. Cela n’empêche nullement les sondés de déclarer que leur principale attente vis-à-vis de leur employeur est d’être bien payé.

À l’évidence, il leur échappe qu’une entreprise est avant tout un lieu de production de biens et de services, que comme toute organisation elle impose des contraintes à ses membres et qu’un travail hautement productif est la condition sine qua non de la prospérité. Voyant dans l’entreprise un outil de développement personnel, il est logique qu’ils critiquent leurs ainés en estimant qu’ils ont beaucoup trop sacrifié leur vie privée à leur vie professionnelle. C’est pourtant au travail des générations passées qu’ils doivent les conditions matérielles d’une existence bien plus douce qu’autrefois.

 

La France, une URSS qui aurait réussi ?

On peut raisonnablement faire l’hypothèse que ces attitudes et ces comportements ne sont pas sans lien avec le degré très élevé de socialisation de notre économie : très faibles coûts des études universitaires, gratuité de nombreux services publics, omniprésence de l’État providence, multiplicité des aides et des revenus sociaux.

Dans ce contexte la France se rapproche désormais dangereusement d’une situation à la soviétique où les gens ne sont plus motivés à travailler.

Dans la défunte URSS où chacun était autoritairement affecté à un emploi, le chômage était inexistant.  Mais en l’absence de motivation au travail et d’innovation, les gains de productivité étaient très faibles et le pouvoir d’achat stagnait à un très bas niveau dans un contexte de pénurie généralisée. Ce cercle vicieux nous menace aujourd’hui, à l’heure où le rêve d’un pays sans usine tourne au cauchemar. Il y a une quarantaine d’année nos élites ont de fait enclenché une série de décisions qui nous ont conduit là où nous sommes arrivés, un pays déserté par l’industrie et peuplé de personnes allergiques au travail, un pays autrefois sûr de lui mais aujourd’hui surendetté.

La pénurie d’électricité qui nous menace de coupures à répétition cet hiver est un symptôme de plus de cette évolution funeste. Si le parc nucléaire dont nous avons hérité du travail et des impôts des générations précédentes est dans un si lamentable état, c’est le fruit d’une politique énergétique délibérée. L’industrie nucléaire où nos entreprises ont jadis brillé a été jugée à l’aune de critères politiques et moraux biaisés : trop centralisée, trop polluante, trop dangereuse, il fallait impérativement réduire son emprise. Aujourd’hui nos centrales fonctionnent à la moitié de leur potentiel. Pour les remettre en état il faut faire appel à des soudeurs étrangers en grande partie américains car nous avons négligé de former le personnel compétent.

En misant tout sur les services et la création d’emplois tertiaires, en accablant l’industrie de taxes trop lourdes et de normes environnementales trop contraignantes, on l’a laissé filer à l’étranger. Exit donc l’industrie qui pue, qui pollue, qui est mauvaise pour la planète, cette entité mystérieuse dont il faut aveuglément « prendre soin ».

En revanche, la finance a prospéré enrichissant au passage tant de nos anciens hauts fonctionnaires passés avec armes, bagages et pantoufles dans le privé. Cette caste a donné un très mauvais exemple en cumulant de très hautes rémunérations, des parachutes dorés, des retraites chapeaux et autres moyens d’enrichissement rapide. Après des décennies d’économie dirigée, ce qui a émergé de cette fusion entre la haute administration et les milieux d’affaires c’est un capitalisme de connivence pas si lointain de celui qui s’est imposé en Russie dans l’ère post soviétique.

Le grand public a retenu que le travail n’était pas le meilleur moyen d’améliorer sa condition, que l’idéal était de trouver un moyen de faire fortune très vite et très jeune et que si on n’y parvenait pas il restait le loto.

 

Une apathie dangereuse

La population active se compose aujourd’hui en majorité de personnes du tertiaire effectuant si possible en télétravail des tâches de plus en plus dématérialisées. Dans cet environnement, elles tendent à perdre le contact avec les réalités économiques de base, d’autant plus que l’enseignement d’économie qu’ils ont pu recevoir a été le plus souvent indigent. Cela les incline à croire dans les vertus de l’argent magique et dans la toute-puissance de l’État pour les protéger en dernier ressort.

Si on se tourne vers le passé, la chute de l’ex-URSS devrait pourtant leur donner toutes les raisons d’en douter. Une économie qui ne fait pas de gains de productivité et dont la production n’est pas compétitive est vouée à s’effondrer.

Si on se tourne vers l’avenir, le tableau n’est pas plus rassurant.

Comme souvent, une œuvre de science-fiction permet de s’en faire une idée. Dans Zardoz, un film de 1973, John Boorman met en scène une société d’individus vivant éternellement jeunes dans un univers où ils sont protégés de tout et même de la mort grâce à une intelligence artificielle. Mais, avec le temps, ils ont fini par sombrer dans l’apathie et leur bulle est détruite par des brutes venues du monde extérieur.

Pendant que nous nous querellons pour savoir s’il faut ou non travailler plus longtemps ou constitutionnaliser l’IVG, la Chine s’arme massivement, les États-Unis se réindustrialisent à grande vitesse en utilisant tous les leviers de leur hégémonie et la Russie post-soviétique envahit ses voisins…

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  • De ma propre expérience, j’ai beaucoup de mal à croire aux difficultés de recrutement et que le problème se situerait du côté des employés.

    Je pense plutôt que les conditions de travail n’ont fait que s’alourdir.
    Fini les pots de départs, arrivées ou d’anniversaire qui faisait qu’il y avait de la bonne humeur.
    Fini les fêtes ou repas organisées par les chefs ou l’entreprise.
    Fini les formations en presentiel
    Fini les formations pendant les heures de travail
    Fini le paiement des heures supplémentaires et astreintes.
    Fini le respect du droit du travail.
    Fini les 35 ou 40h.
    Fini la limitation personnel/ travail. Il faut être joignable n’importe quand.
    Fini la fourniture par l’employeur du matériel de travail.
    Fini le travail bien fait. Ce qui compte est d’aller vite et d’être multi multi taches.
    Etc

    Je presume que c’est la même chose dans tous les métiers.

    Quand au recrutement c’est la même chose. Les employeurs cherchent toujours le mouton à 5 pattes mais il doit être disponible immédiatement. Les employeurs ne regardent même pas si des personnes en interne seraient intéressées ou s’il ne serait pas plus simple de former les personnes déjà présentes.

    A quand une introspection sur le monde du travail ?

    • Manifestement, l’URSSisation est effective, puisque les employés ne font pas la différence entre fonction publique et entreprise privée.

    • @nom Oui ce que vous dites est exact aussi et il est important de le dire fortement. On a la convergence de deux mouvements : un travail devenu presque partout (public comme privé) insupportable (même à des vieux qui n’ont jamais eu peur du boulot et qui attendent une retraite qui ne vient pas) et de l’autre des jeunes biberonnés aux loisirs et à l’épanouissement dans le travail . Pour les jeunes la rencontre avec une réalité à laquelle ils n’ont pas du tout été préparés est insupportable . Beaucoup lâchent l’affaire .

    • @Nom
      Bonjour,
      Plusieurs de mes amis travaillant dans le privé, BTP pour la plupart, m’ont dit que les jeunes, même quand l’employeur leur proposait un CDI à l’embauche, refusaient. Leur idéal est de bosser suffisamment longtemps pour percevoir le chômage. Là où je bosse, et dans les entreprises différentes où travaillent mes amis, les jeunes embauchés par dépit car les employeurs ne trouvent pas ce dont ils manquent, font même moins que le minimum : ils s’en tamponnnent. Le pire étant que les patrons leur filent quand même un salaire.
      Quand je travaillais pour l’EdNat, le but de certains collégiens étaient d’être au chômage. Ils nensaventbpas qu’ils faut avoir travaillé pour avoir « droit au chômage. Je ne vous raconte même pas le niveau scolaire ni intellectuel de jeunes en cursus professionnel, jeunes qui seront diplômés dans 2 ou 3 ans et qui seront alors sur le marché du travail. Le travail bien fait et la fierté qu’on ressent, ils ne connaissent pas.

  • « La France, une URSS qui aurait réussi ? »
    Elle a surtout réussi la démotivation au travail (comme l’URSS) mais la comparaison s’arrête là.
    Pour le reste, le travail ( ou plutôt le NON travail) a été rémunéré par la dette, ainsi que le financement du modèle social que plus personne ne nous envie.
    La différence aujourd’hui: la Russie est un pays immense avec une faible population mais des ressources minières diversifiées qui ne demandent qu’à être exploitées; la France, minuscule pays se refuse à exploiter les rares ressources disponibles ( gaz de schiste, charbon…).
    La « réussite » de la France est en train de faire FLOP ( comme l’UE d’ailleurs!).

  •  » Génération flagada  » ? On a envie de répondre :  » Ok, boomer.  »
    Billet affligeant. Pas une mention des aides aux chômeurs, du matraquage fiscal que subissent les travailleurs un tant soit peu au-dessus de la moyenne, du salaire minimum qui exclut les travailleurs les moins productifs, du sabotage organisé des petites entreprises au bénéfice des grosses (où effectivement le rapport avec le service fourni semble ténu), de l’imprimante à milliards… Le « sacrifice au travail  » que l’auteur semble regretter, permettait de s’acheter un logement en quelques années. Aujourd’hui, on doit choisir entre se chauffer et partir en vacances. Les jeunes générations ne sont pas responsables du merdier qu’on leur lègue.

    • « Les jeunes générations ne sont pas responsables du merdier qu’on leur lègue. »
      OK, les trentenaires et quadra ( qui sont les générations aux manettes aujourd’hui) profitent quand même allègrement des bienfaits obtenus durant les trente glorieuses grâce au travail de leurs boomers de parents non?
      Par contre on ne voit rien venir de leur côté pour changer les choses ( à part sauver la planète, slogan creux et sans aucune importance vu que la planète ne leur demande rien, et que tout ce qu’ils veulent c’est sauver leurs fesses en ne foutant rien!). Et le plus drôle (ou tragique), c’est que la dévalorisation du travail a été initiée par des gouvernants caressant les paresseux dans le sens du poil pour obtenir leurs suffrages, et que les « bénéficiaires » de ces mesures ne vont même plus voter! ( Je sais, je suis un peu brutal, envoyez les « moins » )

    • @Cray Tout à fait . Et les déshérités (ref à l’excellent livre de FX Bellamy) mettent l’arme au pied ou bien se cherchent une ligne de fuite .

  • Petit tableau de mon entourage : A, après 5 ans d’études de commerce, 3 ans de back packing de par le monde se forme à l agriculture ( 5 ans à nos frais) bien sûr dans le bio , il a 30 ans ; E ultra brillante tri diplômée trilingue , après des années de consulting tres tres bien rémunéré a tout laissé tomber pour faire … sage femme , elle aura fini à 37 ans ; B après un diplôme d’informatique et un travail chez accenture , elle vient de tout plaquer pour … être tatoueuse (démarre la formation) ; C brillante diplômée a tout laisser tomber pour vivre au fin fond du Pérou , elle construit en ce moment sa maison en faisant ses propres briques . Je peux continuer comme ça longtemps … bien sûr aucun d’entre eux n a l’ébauche d’une vie familiale . C’est terrifiant .

    • Et ils se plaindront d’être dans la misère toute leur vie et à la charge de la société, l’âge de la retraite venu ( retraite que l’Etat nounou sera bien en peine de leur servir si plus personne ne produit les richesses nécessaires).
      Terrifiant effectivement.
      Mais rassurez-vous, vous n’êtes pas le seul à constater cela dans votre entourage, mais on voit aussi parfois des jeunes qui en veulent et qui, sans bruit bossent leurs études ( à nos frais bien sûr) et s’expatrieront vers des cieux plus cléments une fois leur formation achevée.

      • @C2MR dans les cas cités , tous vivront (bien) sur l’héritage des grands parents / parents . En fait ils recherchent un but désespérément, une raison de vivre et de se lever tous les matin. On entend parfois des phrases extraordinaires (jeune de 29 ans ) : »Untel a eu de la chance, il a déjà hérité de ses parents, du coup il a pu faire son projet de R BnB  » . Ca en fait tomber les chaussettes , non ?

        • Dix ans d’inflation, et l’héritage aura perdu toute valeur. Dix ans de R BnB, et les locaux auront besoin d’une bonne rénovation, et pas le moindre artisan pour la faire, ni le moindre reste des produits R BnB pour la financer. Sans parler du contrôle fiscal qui viendra s’ajouter. L’évolution est toute récente, et les schémas anciens sont en train de cesser de fonctionner à votre insu.

          • @michel vous avez l air de penser que j approuve . Je ne fais qu observer l adaptation de certains jeunes à l environnement. Leur adaptation conduit certains à glisser sur la pente plutôt que se user à la monter . Je ne pense pas qu ils y trouveront le bonheur.

            • Je ne pense pas que vous approuviez, en effet, mais je crains que vous ne sous-estimiez le côté éphémère des richesses héritées.

              • @Michel Oula moi certes non,mais eux … j’ai assez d’exemples sous les yeux (j ‘ai passé mon enfance regardant dans mes langes les avant gardistes dans le domaine, 68 marquant le début de la danse macabre ) ils vivotent aujourd’hui de pas grand chose trainant leur spleen vitrifiés dans la solitude, eux qui n’ont voulu ni dieu, ni maître, ni patron et ni conjoint. C’est assez triste, à la fois je ne sais pas si ils ont cette vision d’eux mêmes et c’est encore pire quand ils se sont reproduits car ça ne s’arrange pas avec les générations tant le contexte actuel est plombant.

        • A propos de nos voisins pharmaciens, mes parents disaient : « Le grand-père a construit la richesse familiale, le père l’entretient, et le fils la dilapidera ». Je suis copain avec lui, mais c’est bien ce qu’il a fait…

        • En fait ils recherchent un but désespérément, une raison de vivre et de se lever tous les matins »
          Un héritage, quand on n’a aucun but dans la vie, c’est vite dilapidé. Et s’ils cherchent un but et une raison de vivre, c’est en eux-mêmes qu’ils doivent les trouver et ne pas attendre qu’un miracle leur apporte sur un plateau! Ce qui bloque, AMHA, c’est qu’en France, on considère un échec comme le mal absolu alors que dans de nombreuses économies, c’est un ressort qui donne un nouvel élan vers un nouveau défi. La génération « flagada », je lui pardonne un peu en l’appelant génération  » à quoi bon? »! Je ne l’excuse pas, mais j’ai essayé de donner à mes enfants une autre image de leur avenir ( à condition qu’ils s’en donnent la peine bien sûr).

  • Pour beaucoup, le travail aujourd’hui n’est qu’une désagréable obligation épisodique pour acquérir des droits à Pôle emploi. Dans le passé, c’était une manière de gagner sa vie en reportant sur d’autres les côtés désagréables de la gestion d’une entreprise. Bien des pays n’ont pas changé, eux, et la question se résume à savoir s’ils voudront bien nous faire la charité quand les réalités s’imposeront chez nous.

  • Les entreprises ont traité les gens comme des objets, souvent jetables, par une automatisation et l’intelligence artificielle, par la sous-traitance (jusqu’à 30% d’intérimaires) ils ont enlevé tout désir de construire quelque chose. Ils n’ont considéré que la plus-value pour l’actionnaire, et ont traité les gens comme des élevages qui doivent produire en coûtant le moins possible.
    https://lejustenecessaire.wordpress.com/2022/04/06/le-neoliberalisme-detruit-lecologie-pour-leconomie/
    Nous étions 150 à profiter d’un plan de cessation d’activité, et pas un ne pleurait, et des 2000 employés des années 80 de cette multi-nationale, il ne reste plus rien, tout a été vendu ou détruit. Je comprends que certains préfèrent élever des moutons dans des coins perdus.

    -1
  • 50 ans de déresponsabilisation des citoyens (Etat providence, généralisation du salariat, du fonctionnariat, immiscion de l’Administration partout dans nos vies,…) et contre exemple absolu de nos élites (lesquelles se servent, n’assument rien et au contraire emmerdent les autres).
    D’une certaine façon, c’est « la Grève »…

  • Avatar
    The Real Franky Bee
    6 décembre 2022 at 11 h 47 min

    Beaucoup de poncifs sur la supposée paresse des Français au travail (et notamment des jeunes). Vous seriez surpris de voir à quel point les gens n’en fichent pas une rame dans certains pays d’Europe du Nord.

    Le problème de la France est à mes yeux différent : salaires et primes trop faibles du fait du poids écrasant de l’administration, hiérarchie trop souvent parternaliste et castratrice du fait d’une culture du chef, aversion au changement dans de nombreuses organisations, inadéquation les compétences et attentes personnelles chez beaucoup de gens (merci à nos élites d’avoir tout fait pour brader le BAC et les diplômes universitaires et d’avoir poussé tout le monde vers les même métiers), et enfin aides à tout va de l’Etat pour s’extraire du marché du travail à moindre frais.

    Je connais beaucoup de Français qui bossent. Certains (comme moi) ont choisi de partir tenter leur chance ailleurs. D’autres ont fini démotivés et dégoûtés par un système totalement ubuesque.

    • @The Real Franky Bee
      Bonjour,
      Les salaires sont trop bas car pour un simple Smic net, les employeurs en paient quasiment le double. Partie que l’employé ne voit même pas. Sans compter que tous les prix sont trop hauts car ils sont majorés de 60% de taxes donc les prix sont 2,5 fois trop cher. Quand l’Etat dit lutter pour le pouvoir d’achat, on peut être sûr qu’il ne va pas nous être favorable.

      • Avatar
        The Real Franky Bee
        6 décembre 2022 at 14 h 56 min

        On est tout à fait d’accord ! Je pointais justement du doigt le poids de l’administration avec les charges et autres taxes en tout genre pour financer cette gabegie. Ça n’empêchera pas nos intellectues de salon habituels de pointer du doigt « les patrons » vis-à-vis du niveau des salaires, et d’accabler les entreprises de nouvelles lois absurdes comme le « dividende salarié ». Et à la fin, ce sont toujours les plus bosseurs et/ou talentueux qui trinquent car leur contribution n’est jamais vraiment mesurée à sa juste valeur dans les entreprises françaises.

    • @Real Frankie oui , entièrement d accord. Et oui encore pour le volet éducatif défaillant qui rend nos diplômés moins compétitifs à l etranger, il est loin le temps où tout le monde s arrachait les petits frenchies, loin le temps où nous enterrions nos congeneres rencontrés lors de nos études à l étranger. Alors nos jeunes débarquent le bec enfariné dans un monde auquel il ne sont pas préparés, sauf à avoir eu des parents vigilants

  • Et dans Entretien avec un vampire, nous faisons la connaissance de deux vampires, immortels, dont l’un est neurasthénique et l’autre croque la vie à pleines dents – si j’ose dire.
    Recemment, j’ai assisté à une discussion entre deux syndicalistes, dans la même catégorie « pur et dur » : l’un a reconnu s’être construit par le travail, y avoir fabriqué du lien social, et trouvé un épanouissement par ses réalisations. L’autre était une caricature de la sentence de Coluche :
    – A la télé ils disent tous les jours : Y a trois millions de personnes qui veulent du travail. C’est pas vrai : de l’argent leur suffirait.
    Comme quoi rien n’est jamais écrit.

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