On ne sort pas du socialisme sans douleur. L’exemple de l’Argentine de Javier Milei

Je veux ici vous parler de la France, mais faisons d'abord un petit détour par l'Argentine de Javier Milei. La politique économique qu'il mène depuis son accession à la présidence
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On ne sort pas du socialisme sans douleur. L’exemple de l’Argentine de Javier Milei

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 11 décembre 2024
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Je veux ici vous parler de la France, mais faisons d’abord un petit détour par l’Argentine de Javier Milei. La politique économique qu’il mène depuis son accession à la présidence il y a exactement un an suscite en France des commentaires bien différents selon qu’on s’en remet à la presse de gauche, a priori hostile à toute désétatisation et complètement mutique sur la situation initiale, ou à une presse à la fois plus ouverte au libéralisme et plus volubile sur la faillite irrémédiable du socialisme argentin dans ses variantes péroniste et kirchneriste.

La première, celle de gauche, préfère souligner :

  • le bond du taux de pauvreté (de 41,7 % au second semestre 2023 à 52,9 % au premier semestre 2024)
    · et l’aggravation de la récession (-1,6 % en 2023 et -3,5 % prévu en 2024).

De son côté, la seconde, plus ouverte, met l’accent sur :

  • la chute du taux annuel d’inflation (de 211 % fin 2023 à une prévision de 140 % pour la fin de 2024),
    · le redressement des comptes publics, revenus à l’équilibre cette année après une longue succession de déficits (5,4 % du PIB en 2023)
  • et l’assainissement du marché du logement : la suppression de l’encadrement des loyers a favorisé le retour de nombreux biens sur le marché locatif (hausse de 170 % à Buenos Aires) puis entraîné une chute des loyers en termes réels de l’ordre de 40 %.

Tous ces chiffres(*) sont parfaitement exacts (voir source en fin d’article) et nos deux presses ont l’une et l’autre raison. Si ce n’est que la première, enfermée dans son idéologie anti-marché, ne s’intéresse qu’aux aspects douloureux du redressement économique et s’en prévaut pour le refuser en bloc, tandis que la seconde, tout à son optimisme d’y trouver des solutions pour la France, ne voit que les bénéfices obtenus et attendus.

L’optimisme de cette dernière se trouve cependant justifié par les récentes prévisions du FMI : en 2025, l’Argentine retrouverait une belle croissance de 5 % et son inflation continuerait de choir jusqu’à 45 % annuel en fin de période, comme indiqué dans le tableau ci-dessous, extrait du “World Economic Outlook” publié en octobre dernier :

De plus, selon les calculs de l’Université catholique argentine à partir des données de l’Institut argentin de la statistique (INDEC), le taux de pauvreté de 52,9 % au premier semestre de 2024 se décomposerait en 54,9 % au premier trimestre 2024 et 51,0 % au second trimestre, semblant indiquer un début de reflux :

À prendre avec précaution, bien sûr, tant c’est léger, donc fragile. Il n’en demeure pas moins qu’un frémissement d’optimisme commence manifestement à poindre aussi en Argentine.

Javier Milei a été élu en novembre 2023 avec 55 % des suffrages, et après un plus bas de 46 % en octobre 2024, il a retrouvé une popularité proche de 50 % en novembre, même après l’amère potion qu’il sert aux Argentins depuis un an. Selon le même sondage, ces derniers sont 56 % à approuver la privatisation de la compagnie aérienne argentine et 54 % celle des entreprises publiques du pays. Concernant l’inflation, ils sont 57 % à penser que le gouvernement est en train de résoudre le problème :  

Les Argentins voient la route s’éclaircir peu à peu devant eux et surtout, ils savent de quoi le passé était fait.

De pays riche et prospère grâce à son blé et ses autres ressources naturelles avant la Seconde Guerre mondiale, l’Argentine a plongé en 1946 dans les subventions, la redistribution, les emplois publics comme remède au chômage et le strict encadrement du peuple par le tout-État associé aux syndicats de travailleurs, sous la houlette autoritaire de Juan et Eva Perón et leur Parti justicialiste. Un régime essentiellement clientéliste, fondé sur le culte de la personnalité du généreux leader qui pourvoit à tout, dont l’Argentine n’est jamais vraiment sortie.

À partir des années 1960, ont suivi les dictatures militaires des généraux Videla puis Galtieri, la guerre des Malouines lancée et perdue par ce dernier contre le Royaume-Uni de Margaret Thatcher (1982), quelques épisodes de centre droit de courte durée et pas mal d’instabilité politique dans les intervalles.

Du péronisme, l’Argentine est passée au kirchnerisme au début des années 2000. D’abord Nestor Kirchner, puis son épouse Cristina, puis leur héritier Alberto Fernández, flanqué de Cristina comme vice-présidente, jusqu’en 2023. Même Parti justicialiste, même politique, même laxisme qu’auparavant dans le monétaire et le budgétaire et encore plus de corruption.

Résultat, la dette publique argentine a atteint 155,4 % du PIB en 2023 et comme cela ne suffisait pas à maintenir le pays à flot et à remplir toutes les poches, il a aussi fallu activer la planche à billets. D’où une inflation galopante culminant à 211 % à la fin de l’année 2023. Vous vous rappelez notre inflation galopante de 2022 et 2023 ? On parlait de 6 % à tout casser et c’était déjà l’horreur sociale. Alors 211 % ! Comment penser qu’il eût fallu s’en tenir au statu quo ?

Comparaison n’est pas raison, mais une telle situation me fait penser au traitement du cancer. Sans traitement, vous allez mourir à brève échéance, c’est une certitude. Avec traitement, vous avez des chances de vous en sortir. Mais voilà, le traitement est long, douloureux, difficile, vous perdez vos cheveux, vous vomissez partout, vous n’avez plus de forces ; j’en sais quelque chose. Mais au bout du tunnel, il y a l’espoir que la vie reprenne. Et quand, quelques mois plus tard, vous lisez dans votre premier bulletin d’étape “bonne réponse partielle au traitement”, vous ne pouvez vous empêcher d’esquisser un petit sourire timide.

Les Argentins en sont là. Quant à Milei, il a commencé par prévenir ses compatriotes que les premiers temps seraient durs, puis sans attendre, il a sorti sa fameuse “motosierra” (tronçonneuse). Objectif, baisser les dépenses publiques de 5 points par rapport au PIB (de 38 % à 33 %, on y est), libéraliser le marché du travail, privatiser les entreprises publiques, assainir les finances et la monnaie et redonner envie aux investisseurs de se tourner vers l’Argentine :

  • le nombre de ministères est passé de 18 à 9, celui des secrétariats d’État de 106 à 54 ;
    · sur un objectif de baisse du nombre de fonctionnaires de 75 000 agents, 28 000 ont déjà été licenciés ;
  • 300 normes ont été supprimées ;
  • une soixantaine d’agences d’État ont été soit fermées, soit sévèrement redimensionnées à la baisse, ou sont sur le point de l’être ;
  • le parlement argentin a approuvé le programme de privatisation des entreprises publiques ;
  • le peso argentin, notoirement surévalué, a été dévalué de 54 % (!) en décembre 2023.

C’est raide, mais à la mesure des décombres engendrés par le laxisme antérieur ; et comme je le disais, les résultats positifs commencent à se voir. Dès lors, on ne peut s’empêcher de penser qu’il y a peut-être là quelques leçons utiles à tirer pour la France d’aujourd’hui, asphyxiée qu’elle est dans ses dépenses publiques, sa dette et ses déficits de compétition. Mais nous sommes prévenus, ce sera douloureux. Douloureux à la mesure de notre dette publique de 3 300 milliards d’euros (soit 115 % du PIB).

Comment pourrait-il en être autrement ? On ne passe pas sans dommage de l’illusion de la dette et de la création monétaire débridée au monde réel. À ce propos, rappelons-nous que l’économiste Jacques Rueff qualifiait Keynes, grand inspirateur des politiques social-démocrates, de “magicien de Cambridge”. Pas pour s’extasier devant la puissance de ses raisonnements ou la justesse de ses recommandations, mais pour signifier qu’il avait un don incomparable pour inviter les politiciens à semer l’illusion en même temps que l’argent magique.

Les aides publiques, les subventions, le soutien social poussé à l’extrême dans les salaires, les emplois publics, les pensions et le blocage des prix, tout cela finit par créer une bulle de revenus parfaitement illusoires ne correspondant à aucun travail réel, à aucune création ou production réelle. Quand la bulle se dégonfle, soit sous l’effet inéluctable de la faillite et/ou de l’hyperinflation, soit auparavant par réforme économique du pays, les revenus en question s’évanouissent ou redescendent de plusieurs marches jusqu’à atteindre un niveau compatible avec l’économie réelle.

Il vous semblera peut-être curieux de me voir insister autant sur les grandes difficultés qui surgiront forcément d’un retournement libéral du pays. On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre, dit-on. Mais je fais partie de ces gens qui pensent qu’en politique, il faut tout dire avant, même les choses difficiles, pour pouvoir tout faire après. Dans la bouche de Javier Milei lors de son discours inaugural du 10 décembre 2023, même intention : “Je préfère vous dire une vérité qui dérange plutôt qu’un mensonge confortable.” 

Notons au passage que ce discours de vérités désagréables est tout sauf populiste. Méfions-nous plutôt des politiciens qui passent leur temps à nous dire : avec moi, tout ira bien, je vais vous protéger, on va taxer les riches, on va renvoyer les étrangers, on va mettre des droits de douane, on n’a pas besoin de rembourser la dette, etc.

Et n’oublions pas que si période douloureuse il y a, c’est entièrement de la faute des politiciens qui ont préféré entretenir leurs électeurs dans l’illusion pour assurer leur réélection, certainement pas celle des politiciens qui auront suffisamment de courage pour réparer leurs dégâts, exactement comme les traitements du cancer, aussi lourds à supporter soient-ils, ne sont pas les responsables des désordres du cancer.


(*) La plupart de mes chiffres proviennent d’une intéressante note de conjoncture sur l’Argentine publiée le 15 novembre 2024 par notre Direction du Trésor. On y trouve notamment le tableau suivant :

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  • Apres des dizaines d années de clientelisme et de démagogie, les argentins ont enfin compris qu il faut sortir du déni de réalité
    Apres 50 ans de déficit public et 3300 milliards de dette je n ai pas du tout l impression que nos franchouillards en soit à ce stade……ils en sont toujours à l illusion de l argent magique
    Quelle mentalité irresponsable et réactionnaire !!!

  • Excellente analyse.
    A lire absolument : le discours de Milei prononcé pour l’anniversaire de son arrivée au pouvoir, disponible sur le site de la présidence argentine (casarosada); le texte espagnol est traduisible par logiciel google.
    Il s’agit d’un texte vraiment remarquable, où JM évoque tous les aspects de sa “révolution” (pas uniquement l’économie).
    A diffuser d’urgence auprès de ceux qui le considèrent comme un bouffon.

    • Discours du Président Javier Milei à la télévision nationale à l’occasion de l’anniversaire de son mandat

      Traduit pas DeepL

      Chers Argentins, je voudrais commencer par vous remercier tous. Merci de m’avoir fait
      l’honneur d’être le président de cette grande nation et merci d’avoir supporté, comme vous l’avez fait, les mois difficiles que nous avons connus au début de notre administration. Je voudrais remercier tout particulièrement les Argentins malmenés par l’injuste modèle des castes, ceux qui ne vivent pas aux crochets de l’État, les salariés ou ceux qui cumulent deux emplois pour subvenir aux besoins d’une famille, et tous ceux qui luttent inlassablement chaque jour. Bref, je veux remercier les Argentins ordinaires, qui ont été traités comme des citoyens de seconde zone pendant des décennies et à qui nous voulons aujourd’hui redonner la place qu’ils méritent. Le sacrifice qu’ils ont consenti est émouvant. Je vous assure qu’il ne sera pas vain.

      Le président Menem a dit un jour que le courage d’un peuple se mesure au nombre de vérités qu’il est prêt à supporter. Lorsque j’ai accédé à la présidence, il y a exactement un an, j’ai prévenu que pour sortir le pays de la misère dans laquelle le modèle des castes nous avait plongés, il faudrait une impasse douloureuse, pire encore que celle que l’Argentine connaissait déjà. C’était une véritable épreuve de vérité. Vous lui avez rendu la pareille, en supportant cette vérité et en acceptant la pilule amère la tête haute, malgré tout ce que vous aviez déjà perdu.

      Un proverbe dit que « les bons moments créent des hommes faibles, les hommes faibles créent des moments difficiles, les moments difficiles créent des hommes forts, et ce sont les hommes forts qui créent les bons moments ». Cette année, les Argentins ont montré qu’ils étaient des hommes et des femmes forts, forgés dans la chaleur des temps difficiles. Nous avons montré que, lorsqu’un peuple touche le fond de l’abîme, l’urgence d’entreprendre des changements profonds et irréversibles devient une véritable force de la nature.

      Aujourd’hui, avec fierté et espoir, je peux vous dire que nous avons réussi l’épreuve de vérité. Nous sortons du désert : la récession est terminée et le pays a enfin commencé à croître. Merci d’avoir fait confiance à ce gouvernement. Cela ne signifie pas que nous sommes arrivés à bon port, mais cela signifie que nous pouvons terminer l’année avec le soulagement d’avoir laissé le pire derrière nous et commencer l’année prochaine avec la certitude que l’avenir sera de mieux en mieux. L’Argentine a de beaux jours devant elle. Mais, pour cette même raison, il est nécessaire que nous prenions tous en compte ce que nous avons accompli cette année, afin de sauvegarder et de ne pas considérer comme acquis ce pour quoi nous avons travaillé si dur.

      Il y a exactement un an, le taux d’inflation atteignait un taux annualisé de 17 000 % pour l’indice des prix de gros. Nous étions préparés à une hyperinflation qui, compte tenu des conditions sociales dans lesquelles se trouvait déjà l’Argentine, allait laisser une trace de misère jamais vue auparavant. Ni le Rodrigazo, ni l’hyper de 89, ni 2001, ni ces trois crises réunies. Aujourd’hui, ce même indice des prix de gros était de 1,2 % pour le mois d’octobre, et il continue de baisser. Chaque jour, l’inflation n’est plus qu’un mauvais souvenir. Il y a exactement un an, nous avions un déficit fiscal consolidé de 15 points, dont cinq pour le Trésor et dix pour la Banque centrale. Le déficit était l’Å“uf de serpent de tous nos maux, car sans déficit, il n’y a pas de dette, pas d’émission et pas d’inflation. Aujourd’hui, nous avons atteint un excédent budgétaire durable, sans défaut de paiement, pour la première fois au cours des 123 dernières années. Ce résultat a été obtenu grâce à l’ajustement le plus important de l’histoire de l’humanité et à l’application d’un garrot à l’émission monétaire, qui a été ramenée à zéro.

      Il y a exactement un an, un dégénéré fiscal que je ne nommerai pas imprimait 13 points de PIB en un an pour gagner une élection, sans se soucier de l’inflation qu’il allait générer. Aujourd’hui, l’émission monétaire appartient au passé.

      Il y a exactement un an, la dette envers les importateurs s’élevait à la somme faramineuse de 42,6 milliards de dollars, ce qui nous avait laissés au bord de l’effondrement de la chaîne de paiement. Aujourd’hui, non seulement la dette est saine, mais le flux des importations l’est aussi, puisqu’elles sont payées intégralement, à temps et dans le respect du budget.

      Il y a exactement un an, nous avions un déficit commercial de plus d’un point de PIB et des réserves nettes négatives de 11 milliards de dollars. Aujourd’hui, nous avons un excédent commercial qui progresse à pas de géant et grâce auquel nous avons déjà pu acheter plus de 20 milliards de dollars, un record historique pour notre pays, à la fois pour accumuler des réserves et pour faire face aux différents paiements que nous avions et que nous avons encore devant nous. En d’autres termes, nous remboursons la dette que nous ont laissée les mauvais payeurs en série.

      Il y a exactement un an, l’écart de change était de 180 %. Aujourd’hui, l’écart de taux de change est pratiquement nul et le dollar libre a la même valeur qu’il y a un an. Cela fait 16 ans qu’une telle chose ne s’était pas produite dans notre pays. Le salaire moyen de base est ainsi passé de 300 dollars à 1 100 dollars. Il y a exactement un an, nous avions un risque-pays de 1 900 points, qui était encore plus élevé, les obligations nationales se négociant à 35 dollars. Aujourd’hui, le risque pays est inférieur à 700 points, et nos obligations sont déjà au-dessus de 70 dollars. Il ne s’agit pas d’une valeur abstraite dont seuls les économistes doivent se préoccuper. L’abaissement du risque pays nous permet de réduire les taux d’intérêt, c’est-à-dire d’améliorer la capacité de tous les acteurs de l’économie à accéder à un crédit moins cher, ce qui facilite l’investissement et crée des emplois.

      Il y a exactement un an, le taux monétaire était de 133 %. Aujourd’hui, il est à 32 %, ce qui réduit le coût global du crédit. Pour comprendre le rôle de la politique monétaire, il s’agit de préférer le montant que l’État paie pour l’argent emprunté. Si l’État paie beaucoup, les banques préfèrent prêter à l’État ; si l’État paie peu, les banques préfèrent prêter au secteur privé. En d’autres termes, aujourd’hui, pour la première fois depuis longtemps, les banques préfèrent travailler en tant que banques.

      Dans le même ordre d’idées, il y a un an, les achats à tempérament avaient disparu. Aujourd’hui, nous avons non seulement des achats à tempérament, mais aussi des hypothèques à 30 ans, avec plus de 250 000 demandes enregistrées pour y accéder.

      Il y a exactement un an, l’économie était complètement paralysée par des réglementations qui rendaient la vie difficile à tout le monde et faisaient fuir tout type d’investissement. Aujourd’hui, nous avons déjà éliminé plus de 800 réglementations, au rythme de plus de 2 par jour. Ainsi, nous avons ouvert le ciel, déréglementé les transports terrestres, éliminé les plafonds de prix et les interdictions d’exportation. Nous avons abrogé la loi sur les gondoles, éliminé les excès de la SADAIC et des sociétés de gestion collective, permis l’accès à l’internet par satellite et accru la concurrence dans le secteur médical.

      Si nous considérons les Ley Bases et le DNU dans leur ensemble, nous avons réalisé la plus grande réforme structurelle de l’histoire, huit fois plus importante que la réforme de Menem. Il y a exactement un an, nous avions la désastreuse loi sur les loyers, qui a entraîné une baisse de l’offre immobilière et une hausse des prix des loyers bien supérieure à l’inflation. Aujourd’hui, les contrats de location sont des accords libres entre les parties, l’offre de biens immobiliers continue d’augmenter et le prix moyen des loyers a chuté de 30 % en termes réels. Il y a exactement un an, nous avions l’infâme système SIRA, exploité par un groupe de kleptocrates pour percevoir des pots-de-vin sur les importations. Aujourd’hui, quiconque souhaite importer quoi que ce soit peut le faire, et nous réduisons chaque jour les droits de douane sur davantage de produits, tels que les herbicides, l’urée, les intrants plastiques, les pneus, les appareils ménagers, les motos, les produits LED et bien d’autres encore, ce qui fait baisser les prix et profite à l’ensemble de notre société grâce à la concurrence.

      Il y a un an, nous faisions partie des 35 pays les plus mal classés au monde en matière de liberté économique. Aujourd’hui, nous sommes déjà dans la première moitié du tableau et nous ne nous arrêterons pas avant d’être le pays le plus libre du monde. C’est pourquoi notre objectif est de réaliser 3 200 réformes structurelles supplémentaires avant la fin de notre mandat. Il y a exactement un an, il était normal que les rues de nos villes soient prises d’assaut par des piquets de grève. Imaginez qu’en 2023, il y ait plus de 8 000 piquets de grève, soit une moyenne de 32 piquets par jour ouvrable dans tout le pays. Aujourd’hui, les piquets ont peur de descendre dans la rue et les gens peuvent circuler tranquillement, à juste titre, car pour nous, l’ordre public est sacré.

      Cela s’est également produit parce qu’il y a un an, nous avions un système de représentation forcée par lequel l’État forçait les plus vulnérables à dépendre de différents gestionnaires de la pauvreté qui les obligeaient à participer à des piquets de grève pour percevoir leur plan. Aujourd’hui, toutes les aides sociales sont attribuées directement aux bénéficiaires, sans intermédiaire. Il y a un an, la carte alimentaire de l’allocation universelle pour enfant ne couvrait pas 60 % du panier alimentaire de base. Au cours de cette année, elles ont doublé en termes réels et, aujourd’hui, elles couvrent déjà 100 %. En d’autres termes, nous avons tenu notre promesse de nous occuper des plus vulnérables pendant la période d’ajustement. Il y a un an, nos forces de l’ordre étaient méprisées par la classe politique, la rue était un no man’s land et le « chacun pour soi » prévalait. Nous avons terminé l’année avec plus de 250 homicides à Rosario, qui a été complètement cooptée par le trafic de drogue. Aujourd’hui, celui qui agit paie. Nous avons lancé le Plan Bandera et sommes parvenus à réduire de 63 % le nombre d’homicides à Rosario. Nous mettons également au travail des prisonniers dans tout le pays afin qu’ils puissent, d’une manière ou d’une autre, rendre à la société tout le mal qu’ils lui ont causé.

      Nous nous sommes engagés sur la seule voie possible pour mettre fin à l’insécurité, l’une des batailles les plus longues et les plus difficiles que l’Argentine ait à mener.

      Il y a un an, les gouvernements argentins avaient l’habitude d’être la risée du monde entier, associés aux pires dictatures et régimes criminels. Il s’agissait d’une pratique vieille de plusieurs décennies, où, au mieux, nous étions un pays sans importance et, au pire, nous servions d’exemple, dans le monde entier, de ce qu’il ne fallait pas faire ou dire.

      Aujourd’hui, le monde regarde à nouveau l’Argentine pour les bonnes raisons. Des citoyens et des investisseurs du monde entier envisagent la possibilité de venir vivre ici et, en matière économique, une puissance comme les États-Unis est en train de concevoir son propre ministère de la déréglementation à l’image et à la ressemblance du nôtre. Il y a un an, on disait que nous n’atteindrions pas le mois de janvier. Aujourd’hui, nous sommes déjà en décembre. Ils ont dit cela parce qu’ils avaient besoin que nous ne soyons pas rapides et que nous ne découvrions pas leurs failles, mais devinez quoi : nous les découvrons l’une après l’autre, sans leur laisser de répit. Et nous n’allons nulle part. Vous vous demandez peut-être si ce que nous faisons fonctionne : si une politique fiscale orthodoxe fonctionne, si l’intransigeance à l’égard de l’extorsion et de la criminalité fonctionne, si la réduction de l’État pour rendre la société plus grande fonctionne. Pourquoi personne ne l’a fait plus tôt ?

      Ce qui se passe, c’est que, le plus souvent, ce qui est bon pour la société est mauvais pour la politique et vice versa. C’est la nature même du modèle des castes. Ils ont besoin que la société aille mal pour qu’ils aillent bien.

      Nous devons comprendre pourquoi la caste agit de la sorte : elle ne se soucie pas du long terme. Elle n’a pas en tête un projet national, mais de dilapider l’avenir au profit du présent immédiat. C’est dans leur ADN. Ils ne pensent qu’à exploiter au maximum la société dans l’immédiat pour leur propre profit politique. Lorsque le roi de France Louis XV dilapidait les richesses du royaume pour ses plaisirs personnels, il avait l’habitude de dire une phrase : « Après nous, le déluge ». En d’autres termes, la caste ne se soucie pas de l’avenir ; elle laisse les générations futures se débrouiller comme elles le peuvent.

      Alors que la politique a appris à brûler l’avenir des Argentins à son profit, une grande partie de la société s’est habituée à la même dynamique. Contrainte par le court-termisme imposé d’en haut, elle n’a pas vu d’autre issue que d’échanger son vote contre des avantages toujours plus immédiats. L’émission monétaire inconsidérée et l’expansion de l’État sont deux expressions de ce phénomène. Tous deux sont basés sur la production d’un sentiment de bénéfice immédiat, alors que leurs effets négatifs ne se font sentir qu’au fil du temps. Des carrières politiques entières se sont construites de cette manière, laissant des sociétés de plus en plus détruites, avec un État de plus en plus grand et de plus en plus coûteux. Les privilégiés de l’État omniprésent, de plus en plus nombreux, sont devenus des acteurs et des défenseurs du statu quo. C’est ce qui explique que les journalistes, les syndicats, les organisations sociales et les hommes politiques de tous bords qui, il y a peu encore, s’arrachaient les yeux, se sont unis pour défendre le statu quo comme s’ils appartenaient au même parti : le parti de l’État. Ils veulent vivre dans leur tour d’ivoire, dans leur paradis fictif, construit sur une société de plus en plus appauvrie. Ils appellent leurs privilèges des « droits acquis », un peu comme s’ils étaient une sorte de noblesse ayant un droit divin à vivre aux dépens de la société. Or, nous sommes venus démanteler ce système à la racine. Nous sommes venus mettre fin à ce régime de privilèges qui a fait des bons Argentins des citoyens de seconde zone. L’heure est venue pour l’homme de la rue.

      C’est pourquoi nous avons passé à la tronçonneuse les dépenses publiques. Nous avons mis fin à la publicité dans les médias, qui, pour la seule année 2023, représentait plus de 100 milliards de pesos en valeur actuelle. Nous avons réduit le nombre de ministères de 18 à 8, supprimé près de 100 secrétariats et sous-secrétariats et fermé plus de 200 secteurs dont les fonctions faisaient double emploi ou étaient obsolètes. Nous avons gelé les salaires des hauts fonctionnaires de janvier à ce jour. Nous avons fermé TELAM, qui fonctionnait comme une agence de propagande kirchneriste et qui, rien que cette année, prévoyait une perte de 20 milliards de pesos. Nous avons licencié 34 000 fonctionnaires et nous soumettons les autres à un test d’aptitude.

      C’est pourquoi nous avons également supprimé les postes héréditaires au sein de l’État, qui nous ramenaient à l’époque coloniale des privilèges nobiliaires. Nous avons fermé l’INADI et le ministère de la condition féminine, qui étaient des repaires de militants et servaient à persécuter les opposants politiques. Nous avons mis fin aux privilèges de la caste syndicale dans les entreprises publiques comme Aerolíneas et Intercargo et, bien qu’ils veuillent encore nous extorquer de l’argent, nous n’allons pas céder. Nous faisons comprendre à de nombreux fonctionnaires qui se croyaient supérieurs qu’ils sont des fonctionnaires, qu’ils sont là pour fournir un service de qualité à ceux qui paient des impôts. Par ailleurs, nous avons supprimé plus de 15 fonds fiduciaires qui étaient des monnaies politiques. Nous avons éliminé les subventions à l’INCAA, qui est passé d’un déficit de 2 millions de dollars à un excédent de plus de 4 millions. Nous avons éliminé l’escroquerie qu’était le Registre unique des transports motorisés, ce qui a permis aux Argentins d’économiser plus de 36 milliards de pesos par an. Grâce au SIGEN, nous avons contrôlé l’ensemble de l’État et nous contrôlons les universités publiques, qui doivent elles aussi rendre des comptes à la société, même si elles sont réticentes à le faire.

      Tout cela n’est pas un chant de victoire anticipé, mais une reconnaissance que nous avons atteint le cap que nous nous étions fixé et une ratification que nos prochains objectifs seront également une réalité. Il y a exactement un an, le débat public et les médias ont fait preuve d’un grand scepticisme quant à la capacité de notre gouvernement à réussir. Au mieux, ils disaient que nous n’avions pas l’expérience, la capacité ou le pouvoir politique pour atteindre nos objectifs. Au pire, ils disaient que notre gouvernement ne tiendrait pas trois mois, et de nombreux hommes de main de la caste ont essayé de faire en sorte que cette prédiction se réalise par la force brute. Néanmoins, nous avons réussi à stabiliser l’économie et à éviter la catastrophe qui nous guettait. Et avec seulement 15 % des députés et 10 % des sénateurs, nous avons réalisé la plus grande réforme structurelle de l’histoire de l’Argentine.

      Ce que je veux vous dire avec tout cela, c’est que si nous avons pu faire autant avec tout le monde contre nous, imaginez ce que nous pouvons faire avec le vent dans les voiles. Je pourrais aller deux fois plus loin, deux fois plus vite. Je pourrais passer une année entière à décrire les choses qui ont changé au cours de l’année écoulée, mais je ne veux pas vous faire perdre autant de temps, car une autre chose qui a changé au cours de ces douze mois a été de cesser de regarder en arrière et de commencer à regarder vers l’avant.

      Je veux prendre quelques minutes au cours de cette année de bilan pour vous expliquer ce que sera cet avenir prospère, afin que vous puissiez planifier votre propre destin, celui de votre famille et toujours en toute liberté. Comme nous l’avions annoncé, au deuxième trimestre, l’activité a déjà commencé à s’intensifier, c’est-à-dire que le travail de préparation porte ses fruits. Cette tendance se poursuivra l’année prochaine. Nous entrons dans une année de faible inflation, de forte croissance économique et, par conséquent, de croissance soutenue du pouvoir d’achat des Argentins, ce que les Argentins n’ont pas connu depuis des décennies. Pourquoi dis-je que l’année prochaine nous aurons une croissance soutenue ? Essentiellement pour deux raisons. Tout d’abord, une chose que nous constatons déjà aujourd’hui : l’économie est entrée dans une phase de reprise cyclique qui nous sort du trou dans lequel nous nous trouvions. Cette reprise cyclique repose sur deux facteurs : d’une part, la recomposition des salaires réels et des pensions en raison de la destruction de l’inflation ; d’autre part, la recomposition des stocks des entreprises, qui va relancer l’économie après la liquidation des stocks au cours du premier semestre de cette année. Mais cela est conjoncturel, cela fait partie de ce que nous voyons aujourd’hui et qui explique la croissance brutale de l’économie au dernier trimestre.

      Mais il y a aussi la question structurelle. Les économies réalisées cette année de 15 points de PIB, qui étaient dilapidées par les politiques, ont été rendues au secteur privé, ce qui va générer une augmentation de l’investissement et aussi de la consommation.

      D’autre part, la baisse du risque pays et, par conséquent, du taux d’intérêt, diminue le coût du capital et entraînera donc une augmentation directe de l’investissement. Outre ces deux facteurs, il en existe un troisième, qui est la réduction de la charge fiscale totale, soit par l’élimination de la taxe inflationniste et/ou par la réduction des taxes explicites auxquelles nous devrons faire face l’année prochaine.

      En fait, mon équipe est en train de finaliser une réforme fiscale structurelle qui réduira de 90 % le montant des impôts nationaux et rendra aux provinces l’autonomie fiscale qu’elles n’auraient jamais dû perdre. Ainsi, l’année prochaine, nous assisterons à une véritable compétition fiscale entre les provinces argentines pour savoir qui attirera le plus d’investissements.

      Le quatrième point central du processus de croissance auquel nous assisterons à partir de l’année prochaine est lié à la question monétaire : la convergence du taux de change parallèle vers le taux de change officiel, que nous observons ces jours-ci et qui ne s’est jamais produite dans l’histoire de l’humanité, parce que le taux de change officiel converge toujours là où se trouvait le taux de change parallèle et non l’inverse. Cela nous rapproche chaque jour un peu plus de la fin définitive du piège du taux de change, une aberration qui n’aurait jamais dû se produire et qui, avec nous, prendra fin l’année prochaine et pour toujours. À cette fin, nous travaillons à une solution définitive au problème des stocks de la Banque centrale, qui pourrait se concrétiser soit par un nouveau programme avec le Fonds monétaire, soit par un accord avec des investisseurs privés. En outre, afin d’avancer dans le processus de fermeture de la Banque centrale que nous avons promis et qui mettra un terme définitif à l’inflation en Argentine, nous avons annoncé un programme de concurrence monétaire afin que tous les Argentins puissent utiliser la monnaie qu’ils souhaitent dans leurs transactions quotidiennes. Vous pourrez effectuer des transactions dans la monnaie que vous voulez, croyez-le ou non, nous sommes en train de le faire.

      Cela signifie qu’à partir de maintenant, chaque Argentin pourra acheter, vendre et facturer en dollars ou dans la devise de son choix, à l’exception du paiement des impôts qui, pour l’instant, continuera à se faire en pesos.

      Tout cela signifie que ce processus de croissance sera durable dans le temps, c’est-à-dire que nous abandonnons les hauts et les bas de notre économie, qui une année se portait bien, l’année suivante chutait, et ainsi de suite, sans vraiment croître pendant des décennies et en chutant en termes de nombre d’habitants. Ce n’est pas le cas cette fois-ci. La croissance est là pour rester, tout comme l’excédent budgétaire.

      Pour accélérer la reprise, il est également essentiel de briser les chaînes du commerce extérieur qui nous étouffent aujourd’hui, afin que nous puissions exporter et importer davantage de biens et de services de meilleure qualité et à un meilleur prix. C’est pourquoi, comme je l’ai annoncé lors du sommet du Mercosur, nous allons de l’avant avec une proposition visant à éliminer les barrières tarifaires qui entravent le commerce au sein de l’Union, mais nous chercherons également à réduire le tarif extérieur commun qui rend la vie plus chère pour chacun d’entre nous sans aucun avantage en retour. Notre objectif ultime au sein du Mercosur est d’accroître l’autonomie des membres du Mercosur vis-à-vis du reste du monde, afin que chaque pays puisse commercer librement avec qui il veut et comme il l’entend. Dans cette optique, notre premier objectif sera de pousser à la conclusion d’un accord de libre-échange avec les États-Unis l’année prochaine, l’accord qui aurait dû être conclu il y a 19 ans.

      Imaginez la croissance que nous aurions connue au cours de ces presque deux décennies si nous avions commercé avec la première puissance mondiale. Toute cette croissance nous a été retirée par la simple signature d’un groupe de bureaucrates à qui l’on a refusé les avantages du libre-échange. Ainsi, l’Argentine cessera de tourner le dos au monde et redeviendra un protagoniste du commerce mondial, car il n’y a pas de prospérité sans commerce et pas de commerce sans liberté.

      Parallèlement à tout cela, grâce à RIGI, nous aurons un champ de croissance plein de nouveaux acteurs qui n’ont jamais existé dans notre pays. Sur la base d’un cadre fiscal logique pour les investissements de plus de 200 millions de dollars, nous avons déjà des demandes d’approbation d’investissements pour plus de 11,8 milliards de dollars, et il y a des annonces pour des milliards supplémentaires dans des secteurs tels que les infrastructures, les mines, l’acier, l’énergie, l’automobile, la technologie, le pétrole et le gaz. Cela donne un avant-goût de ce à quoi ressemblera notre futur régime à faible taux d’imposition. Les investissements importants du régime entraîneront un boom des affaires, car en plus de créer de nouveaux emplois directs, ils exigeront des biens et des services de la part des entreprises existantes, créant ainsi des milliers d’emplois indirects et améliorant la productivité. Ces investissements agiront comme une injection de stéroïdes dans notre économie, nous plaçant là où nous aurions dû être il y a de nombreuses années.

      Parallèlement, le ministre de la déréglementation poursuit son marathon, abaissant chaque jour les coûts de l’Argentine et nous rendant plus compétitifs, ce qui se traduira également par une augmentation de la productivité dans tous les secteurs de l’économie, en plus de tout ce que j’ai mentionné précédemment. En ce qui concerne la réforme de l’État, la tronçonneuse a déjà été utilisée cette année, mais elle consistait principalement à inverser les excès des dernières années kirchneristes. Maintenant vient la tronçonneuse en profondeur, car ce que nous devons défaire, ce sont des couches géologiques d’organes et de fonctions étatiques injustifiés. Nous avons pris l’habitude de considérer l’État national comme une nounou qui doit s’occuper de tout, de l’alimentation au divertissement de chaque citoyen.

      Mais lorsqu’un État s’arroge des tâches qui ne lui incombent pas, en plus de détruire le secteur privé, il finit par manquer à ses obligations les plus fondamentales, telles que le maintien de l’ordre public ou la stabilité de la monnaie. Nous l’avons appris à nos dépens au cours des 20 dernières années. Je le dis sans détour : il est toujours contre-productif pour le gouvernement national de prendre en charge des questions qui peuvent être résolues par les États infranationaux ou qui sont mieux gérées par le secteur privé par le biais des mécanismes du marché. C’est pourquoi nous allons réaliser un audit sans concession afin de procéder à la réduction des dépenses publiques la plus importante de l’histoire de l’Argentine. Il en résultera un État plus petit, plus efficace et moins coûteux pour tous les contribuables. Nous continuerons à éliminer les agences, les secrétariats, les sous-secrétariats, les entreprises publiques et tous les autres organismes publics qui ne devraient pas exister. Toute attribution ou tâche qui ne correspond pas à ce que l’État national est censé faire sera éliminée. Car plus l’État est petit, plus la liberté est grande.

      En ce qui concerne la sécurité, nous ne ralentirons pas jusqu’à ce que notre doctrine « celui qui le fait, le paie » soit gravée dans la mémoire de chaque criminel. Nous proposerons une loi sur les récidivistes afin de faire payer plus cher les récidivistes. Nous ferons également pression en faveur d’une loi anti-mafia, à l’instar de la loi RICO, qui a éradiqué le crime organisé aux États-Unis il y a 50 ans. Dans le même temps, nous ferons en sorte que l’âge d’imputabilité soit abaissé, afin que les personnes suffisamment mûres pour commettre un délit le soient également pour en subir les conséquences.

      D’autre part, nous réformerons la police fédérale pour en faire une agence fédérale d’enquête criminelle, en augmentant son efficacité opérationnelle, sa professionnalisation, sa technologie et sa capacité à lutter contre les crimes nationaux et transnationaux.

      Enfin, nous allons promouvoir une unité de lutte contre le narcoterrorisme à la triple frontière, en coordination avec nos voisins du Mercosur. En ce qui concerne le capital humain, la débâcle économique, sociale et culturelle des dernières décennies a laissé un système dans lequel des millions d’enfants commencent leur vie sans protection et affamés, traversent l’enfance et l’adolescence sans apprendre à lire et à écrire, et ne parviennent jamais à s’intégrer correctement dans la société. Avec le ministère du capital humain, nous avons le défi titanesque de reconstruire le lien social et de doter nos générations futures d’outils, pour lesquels nous travaillerons avec différents programmes d’alphabétisation, de formation et de renforcement du rôle des familles.

      Comme je l’ai dit, la croisade dérégulatrice de ce gouvernement nous a placés sur la carte du monde. En termes de technologie, cela augure d’un avenir plein d’opportunités, car le virage vers la liberté technologique et l’optimisme que prend l’Argentine contraste avec de nombreux pays développés, qui se rapprochent chaque jour un peu plus de l’enfer réglementaire.

      Nous avons de l’énergie à revendre, des terres froides et inhospitalières à revendre et des ressources humaines de qualité à revendre. Ce n’est pas pour rien que nous sommes le pays qui compte le plus de licornes technologiques par habitant dans la région. Ces trois facteurs combinés forment une tempête parfaite pour attirer des investissements de haut niveau dans l’intelligence artificielle. Personne ne devrait être surpris que l’Argentine devienne le prochain centre mondial de l’intelligence artificielle. En fait, ce n’est pas une coïncidence si les plus grandes entreprises mondiales évaluent des projets en Argentine.

      Ce qui est intéressant, c’est que l’augmentation de la demande d’énergie liée à l’intelligence artificielle entraînera une résurgence mondiale de l’énergie nucléaire après des décennies de déclin, et nous n’allons pas rester à la traîne. Nous allons concevoir un plan nucléaire argentin qui comprendra la construction de nouveaux réacteurs, ainsi que la recherche sur les technologies émergentes de petits réacteurs ou de réacteurs modulaires, tout en maintenant les normes les plus élevées en matière de sécurité et d’efficacité. Ce plan sera présenté dans les prochains jours par le Dr Reidel et nous placera, une fois de plus, à l’avant-garde dans ce domaine. Lorsque les idées de liberté prévalaient en Argentine, nous étions à la pointe de la technologie dans la région. En 1900, l’Argentine était le pays qui possédait le plus grand réseau ferroviaire d’Amérique latine et le onzième au monde. Aujourd’hui, paradoxalement, ce n’est qu’en redécouvrant les vérités de notre profond passé que nous pourrons exploiter notre potentiel et bondir vers l’avenir.

      En résumé, et pour conclure, j’espère que le fait de pouvoir mesurer à quel point l’Argentine a changé en un an seulement nous aidera à nourrir notre espoir en pensant à l’année prochaine. Nous avons encore un long chemin à parcourir, mais aujourd’hui, pour la première fois depuis des décennies, nous avons jeté les bases de ce chemin qui mènera au pays prospère et florissant dont rêvaient nos pères fondateurs.

      Là où il y avait de l’angoisse, il y a aujourd’hui de la stabilité et de la prévisibilité. Là où nous étions abandonnés au chaos et à la violence, l’ordre règne aujourd’hui. Là où nous avons souffert de l’oppression de l’État, la liberté est aujourd’hui revenue. Là où régnaient les privilèges de quelques-uns, règne aujourd’hui l’égalité devant la loi pour tous. Sans ces piliers fondamentaux, qui ont été absents pendant de nombreuses années, il n’y aurait pas d’issue pour notre pays.

      Après avoir été l’un des plus mauvais élèves de l’économie au cours des 40 dernières années, nous sommes aujourd’hui l’un des plus performants pour les 40 prochaines années. L’Argentine fait parler d’elle dans le monde entier, et certains considèrent même ce processus comme un véritable miracle économique : le miracle argentin. Je tiens à remercier chacun des membres de mon cabinet pour l’immense travail qu’ils ont accompli tout au long de l’année. Rien de tout cela n’aurait été possible sans vous. Je tiens tout particulièrement à remercier ma sÅ“ur, la secrétaire générale de la présidence, pour l’énorme travail qu’elle a accompli, non seulement pendant la campagne, mais aussi tout au long de cette année. Sans elle, rien de tout cela ne serait possible. L’Argentine lui sera à jamais redevable d’une immense dette de reconnaissance.

      Mais nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers. L’année prochaine sera une année électorale. Contrairement à ce que font habituellement les hommes politiques qui, pendant les années électorales, dilapident l’argent de tous les Argentins comme s’il s’agissait du leur à la recherche de votes, nous allons faire quelque chose de différent. Il est unique dans l’histoire des démocraties modernes qu’un gouvernement entame une année électorale sans mener une politique fiscale et monétaire expansionniste, car c’est précisément la logique du passé qui nous a fait sombrer. Nous ne céderons pas à cette tentation qui a séduit la caste, car nous sommes l’avenir et la prospérité.

      Nous allons poursuivre notre programme d’ajustement pour pouvoir baisser les impôts et rendre de l’argent au secteur privé, et nous allons mettre sur la table un agenda de réformes profondes, développées sur les piliers dont je vous ai parlé aujourd’hui, pour que la société puisse légalement choisir le pays qu’elle veut. Une réforme fiscale, une réforme des pensions, une véritable réforme du travail, une réforme des lois sur la sécurité nationale, une profonde réforme pénale, une réforme politique et bien d’autres réformes que le pays attend depuis des décennies.

      Pour la première fois depuis de nombreuses années, les élections de l’année prochaine ne porteront pas sur des personnes, mais sur des idées. Il s’agira de choisir entre les politiciens rassis du passé et notre programme pour l’avenir. Nous allons plébisciter les piliers sur lesquels nous voulons construire cette nouvelle Argentine, dont beaucoup ont été défendus en tant que concepts tout au long de cette année et auxquels de nombreux dirigeants se sont engagés en signant le pacte de mai. J’espère que le fait de réfléchir ensemble à tout ce que nous avons changé et à tout ce qu’il nous reste à faire nous aidera à mesurer l’ampleur de l’enjeu de l’année prochaine, car aujourd’hui, pour la première fois depuis longtemps, nous, les Argentins, avons quelque chose à perdre. C’est pourquoi, comme l’a dit Thomas Jefferson : « Le prix de la liberté est sa vigilance éternelle ».

      Dans le même ordre d’idées, je voudrais également adresser un avertissement au reste de la classe politique. Ils ont cru à tort que l’élection de ce gouvernement était un caprice de la société à un moment de profonde agitation. Cette année, la société leur a montré que leur engagement en faveur du changement n’était pas un caprice passager, mais une conviction inébranlable, étayée par l’espoir de reconstruire notre nation.

      Les Argentins ne tolèrent pas et ne toléreront pas les obstructions insensées et mal intentionnées à nos réformes, et ce serait faire preuve d’une grande naïveté que de ne pas tirer les leçons de l’année écoulée. Qu’on le veuille ou non, l’Argentine est sortie du gouffre dans lequel les politiciens nous ont plongés et aujourd’hui, pour la première fois depuis des décennies, le soleil de l’espoir se lève.

      Le pays se dirige vers un avenir de prospérité qui, pour beaucoup d’entre vous, est inimaginable. Mais rien ni personne ne pourra enlever cet espoir aux Argentins, car, contrairement à d’autres moments de notre histoire où l’espoir n’était fondé que sur des mots vides de sens, nous avons apporté des résultats. Vous pouvez les voir, vous pouvez les sentir. Cet avenir de prospérité est à notre portée. Il n’y a rien que vous puissiez faire pour l’empêcher : vous pouvez soit monter dans le train du progrès, soit être emporté par lui. Sans plus attendre, je tiens à remercier une nouvelle fois tous les Argentins pour l’énorme sacrifice qu’ils ont consenti cette année. Sachez qu’il n’a pas été vain et que l’année qui vient de s’écouler restera dans les mémoires comme la première année de la nouvelle Argentine. J’espère que vous passerez un bon mois de décembre en famille et que vous ferez des projets pour l’année à venir. Soyez assurés que ce gouvernement vous défendra jusqu’au bout et qu’il ne perdra jamais confiance dans la grandeur future de notre République. Que Dieu bénisse chacun d’entre vous et que les forces du ciel soient avec nous. Merci beaucoup !

    • Tous les gens de droite sont des bouffons pour la gauche. Voir Trump malgré son bilan économique très favorable. Les démocrates ont annoncé une catastrophe économique s’il était élu. Ils méprisent toujours autant la réalité!

  • Merci pour cet article documenté qui démontre bien qu’une parole authentique atteint les population.
    Au moins celles qui sont dans les actes (le travail, l’entreprise, …) par opposition aux militants professionnels qui sont dans les mots et les idéologies.
    Merci de donner un bel écho a cette expérience que je trouve passionnante. Les arguments des gauchistes s’y opposant sont déjà pathétiques et vont le devenir de plus en plus. On risque de rigoler on lisant ou écoutant ces futurs explications.

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