Poutine, parrain de toutes les Russies

À force de croire que tout n’est affaire que de manipulation et de menaces, Moscou a fini par imaginer que le peuple ukrainien, l’Europe, l’Occident, l’Otan, les droits fondamentaux et les nations étaient des fictions.

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Poutine (Crédits : Platon, CC-BY-NC-SA 2.0)

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Poutine, parrain de toutes les Russies

Publié le 12 novembre 2022
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Même pour les meilleurs connaisseurs de la Russie, Vladimir Poutine est une énigme et la guerre en cours a considérablement renforcé l’opacité de son personnage.

Chaque jour depuis huit mois, le monde se demande ce que pense le maître du Kremlin et ce qu’il va faire. Isolé dans son bunker, obsédé par le secret, faisant régner la terreur sur le premier cercle du pouvoir moscovite, le Poutine de 2022 rappelle étrangement le Staline des années 1950 que ses proches espéraient secrètement voir mourir le plus vite possible tant il était devenu paranoïaque, incompréhensible et incontrôlable. La question « Qui est vraiment cet homme ? » est devenue cruciale. Il existe une clé efficace pour y répondre : la définition historique de son employeur de toujours, le KGB.

Quand Lénine prend les rênes de la Russie en octobre 1917 afin d’établir le premier régime communiste de toute l’histoire humaine, il a besoin d’une arme de coercition massive : il lui faut plier le peuple russe à la volonté du Parti, détruire toute opposition, anéantir tout danger de contre-révolution, et le plus vite possible. Le 20 décembre, il crée la Tchéka, police politique d’un nouveau genre. Il en confie la direction à Félix Dzerjinski, militant bolchévique glacial et fanatique, brutal et perfectionniste, qui va mettre sur pied la plus grande organisation de surveillance, d’espionnage, de manipulation, d’enfermement, de déportation, de torture et d’extermination du XXe siècle.

La Tchéka sera si violente et de manière si systématique, produisant tant de millions de morts, qu’elle fera oublier l’Okhrana, la police politique du Tsar, pourtant autrefois réputée pour son omniprésence et sa sévérité. À titre d’exemple, la Tchéka exécutera aux mois de septembre-octobre 1918 deux fois plus de prisonniers que l’Okhrana lors des cent années précédentes.

 

Faire régner la terreur

Au fil des décennies, la Tchéka changera souvent de nom : Vétchéka, Guépéou, Oguépéou, NKVD, NKGB, MGB, KGB. Mais sa nature, sa mission, sa stratégie resteront toujours les mêmes : faire régner la terreur, la soumission et le silence sur les territoires conquis par la révolution. Son théâtre d’opération est immense et, pour être efficace, son pouvoir doit l’être également. Le totalitarisme doit paralyser d’effroi les velléités d’indiscipline : la police politique est la clé de la stabilité du système.

La Tchéka s’impose comme un pilier essentiel du soviétisme.

Horizontalement, d’abord : rien ne doit lui échapper de la vie dans son aire. Jusque dans les moindres détails, elle a un droit de regard sur les pensées, les paroles et les actes de tous les citoyens, sans exception.

Et verticalement : elle surplombe les autres secteurs de la politique bolchévique, elle épie et traque les chefs d’entreprise, les hauts fonctionnaires, les militaires de tous rangs, et même les ministres et les chefs d’un Parti unique réputé tout-puissant. Un observateur des premières années de la révolution écrit : « Jurer fidélité à Félix Dzerjinski n’adoucit en rien sa méfiance. » Un seul pas de côté et vous voilà arrêté, supplicié, jeté dans un train de marchandises roulant vers la Sibérie.

Sous Staline, l’influence déjà monumentale de la Tchéka devient progressivement absolue. Les grandes purges de la fin des années 1930, qui envoient au peloton d’exécution les plus fidèles compagnons de Lénine, et même les plus proches complices du Petit Père des Peuples, démontrent que les services secrets soviétiques ne sont plus des services secrets mais le cœur même, l’alpha et l’oméga de l’URSS, le sommet de la chaîne alimentaire totalitaire. L’agent de la Tchéka n’est plus un fonctionnaire mais un demi-dieu. Et nulle part, il ne règne avec autant de morgue que sur l’enfer concentrationnaire soviétique.

Le réseau de camps de concentration, de travail et d’extermination par la faim et le froid de l’URSS, le Goulag, est la chasse gardée des tchékistes. Il a été créé par Dzerjinski afin d’isoler, d’exploiter et de liquider pêle-mêle les criminels et les opposants potentiels. Une main-d’œuvre numériquement sans limites, corvéable à merci, surveillée du haut des miradors par les agents de la Tchéka, qui en tire toujours davantage profit. Les immenses chantiers sur lesquels travaillent et agonisent les forçats forment un empire économique.

Cette mainmise de la Tchéka sur le Goulag exercera une influence considérable sur l’évolution de l’URSS. Car, dans les camps, la terreur politique et le crime de droit commun fusionnent : au nom de l’argent, ils deviennent complices, puis inséparables.

 

Les mafias se développent en URSS

En effet, dans l’après-guerre, les mafias se développent de manière épidémique à l’ombre des baraquements du Goulag. La Tchéka, devenue KGB, décide alors de les instrumentaliser : elle commerce avec elles, les charge des basses œuvres et prélève une dîme sur leurs innombrables trafics. En échange, les mafieux obtiennent une impunité hors-la-loi : plus ils servent les objectifs du KGB, plus ils évoluent librement dans l’univers concentrationnaire. Des fortunes clandestines s’accumulent, que se partagent les gardiens et les voyous.

À mesure que ces ententes se développent entre voyous et kagébistes, une économie parallèle se développe dans toute l’URSS, basée sur le parasitisme, le vol systématisé, le détournement des institutions. Une industrie officieuse et malfaisante, incontrôlable et tentaculaire, qui plonge ses ramifications dans tous les secteurs d’activité. Invisiblement, le KGB se métamorphose en business, tandis que les mafias font leur entrée dans les allées de la politique.

Cette fusion entre la terreur et le vice atteint son apogée quand s’effondre l’idéologie soviétique, suite à la mort de Staline et à la chute de Krouchtchev. Sous Brejnev, plus personne ne croit au communisme : les vannes du cynisme assumé sont grandes ouvertes, l’économie parallèle dévore définitivement l’économie planifiée. L’URSS n’est plus qu’un immense terrain vague livré à l’hydre commune au KGB et aux mafias. Le Parti n’est plus qu’une coquille vide sans contact avec le réel, et l’État s’effondre pan par pan. C’est dans ce contexte que naît Vladimir Poutine : un pays désespérant où les peuples errent sous le fouet d’un montre à deux têtes rappelant à la fois la SS allemande et Cosa Nostra en Italie.

Poutine incarne à la perfection cette Russie brejnévienne où répression et délinquance imposent au peuple une seule et même tyrannie. On dit qu’il est aujourd’hui un des hommes les plus riches au monde et c’est sans doute vrai. Comment le petit fonctionnaire chétif, gris, impersonnel, à la culture très mince et aux idées très vagues, est-il parvenu à accumuler autant d’argent qu’un Bill Gates  ?

En se conformant au modèle du KGB brejnevien : il s’est associé à toutes les mafias du pays, qui l’ont grassement nourri pour bénéficier de sa protection. Il est aujourd’hui leur parrain. Jamais un membre des services secrets n’a vécu dans une telle opulence, et jamais les criminels n’ont été aussi introduits au Kremlin : la symbiose du mal politique et du mal financier est parachevée. Le peuple croupit dans la misère, les provinces sont des zones de non-droit, l’armée est en lambeaux, la police est corrompue à hauteur des pires pays africains, la justice est un cloaque, la patrie est incapable de produire autre chose que du pétrole et du gaz, mais le cartel de Poutine fait bombance, et c’est bien l’essentiel à ses yeux.

 

La vendetta de Poutine

C’est sous cet angle qu’il convient d’envisager la guerre en Ukraine : une vendetta lancée par un gang omnipotent sur une banlieue. Hélas pour lui, dans sa rage de conquérir de nouveaux territoires, ce gang a oublié une donnée essentielle : la politique existe. À force de croire que tout n’est affaire que de manipulation et de menaces, de mensonges et de prédation, Moscou a fini par imaginer que le peuple ukrainien, l’Europe, l’Occident, l’Otan, les droits fondamentaux et les nations étaient des fictions, et que sa proie se rendrait en quelques jours. Il n’en est rien.

La proie résiste, elle n’entend être ni une marionnette du FSB, ni une filiale de la mafia russe. Pour se sortir de l’impasse où il s’est enfermé, Poutine n’a que deux solutions : apprendre à être démocrate, ou apprendre à être honnête. Dans les deux cas, il en est incapable. Ce sont là des choses que l’on n’apprend pas à 70 ans.

Alors, que va-t-il faire ? Churchill dit un jour à Staline : « Dieu est avec l’Angleterre. » Staline lui répondit : « Le diable est avec la Russie. »

Sources. Poutine : l’obsession de la puissance, Françoise Thom, éditions Litos. Les hommes de Poutine, Catherine Belton, Talent Éditions.

 

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  • Excellent article. Mais ne voit on pas notre belle France évoluer dans ce sens ? Oui, elle en est encore loin, mais la descente a commencé.

    • Camarade, tout cela est faux ! Si notre camarade Staline a fait plus de morts qu’Hitler, c’était pour la bonne cause (comme Mao et Pol Pot). Regardez, la CGT, les communistes, les socialistes, les écologistes, l’éducation nationale, l’état, etc français combattent le fachisme mais pas le communisme qui est source de bienfaits pour les gueux.
      Et chez nous aussi, nos dirigeants s’enrichissent au pouvoir : camarade Hollande avec ses 15.000€ de revenus mensuels fait parti des + riches qu’il ne cesse de combattre.

  • Bonne revue de l’air communiste. Mais si vous voulez critiquer Poutine on peut mieux faire.
    « On dit qu’il est aujourd’hui un des hommes les plus riches au monde et c’est sans doute vrai.  » C’est tout? C’est une demonstration a la Bill Browder…
    « Comment le petit fonctionnaire chétif, gris, impersonnel, à la culture très mince et aux idées très vagues ». Lisez ou ecoutez ses dernieres discours ; vous ne serez surement pas d’accord, mais difficile de parler de culture mince et d’ idées vagues…

    12
  • Si Poutine est le seul « Méchant » et le responsble de tous les maux de la planéte, tout va pouvoir s’arranger, c’est super.

  • On attend avec impatience l’article miroir sur Zelensky… et même celui sur Macron.
    Il est simpliste et dangereux de ramener les conflits à des questions de personnes. Quand on regarde les cartes économiques et politiques de l’Ukraine, on constate pourtant que c’est la situation et non les dirigeants qui ont conduit à la guerre. Quand on écoute les Français, on constate pareillement que ce sont les positions dogmatiques irréconciliables et le contexte connivent, voire mafieux, et non seulement les dirigeants qui conduisent à la faillite économique. L’Europe aujourd’hui, c’est la région de Chicago pendant la prohibition. Si Al Capone n’avait pas existé, ça n’aurait pas plus été un havre de bonheur pacifique que ne le serait l’Europe si un autre que Poutine régnait au Kremlin.

    • « Il est simpliste et dangereux de ramener les conflits à des questions de personnes. »

      Eh bien, justement, c’est tout l’objet de l’article. Ce n’est pas Poutine en tant que tel qui est le problème, mais tout le système mafieux, héritage du soviétisme, dont il se sert à son profit.
      Peut-être que cette guerre se terminera par une mise à l’écart de Poutine. Mais même débarassée de Poutine, la Russie sera toujours empêtrée dans un système politique mafieux.

      • Peut-être est-ce l’objet de l’article, en effet. Sauf que faute de rappeler que côté français ou ukrainien, le système mafieux n’a rien à envier au russe, il pose Zelensky ou Macron en victimes de la mafia et Poutine en symbole de cette mafia. Poutine aurait même l’excuse de l’héritage politique soviétique… Or Zelensky, Macron ou Biden sont tout aussi chefs de gangs que Poutine, et pourtant le terrain n’est pas par nature un terreau qui appellerait fatalement des gangs à se battre. Une guerre de gangs naît d’abord de la volonté de la base d’en découdre, les chefs ne font qu’en profiter. D’en découdre des deux côtés. C’est pourquoi j’attends avec impatience les articles miroir pour que chacun constate que les chefs ne sont pas tant en cause que les va-t-en-guerre de la base, et s’interroge sur son propre rôle dans ce gâchis.

        • Oui mais un corps sans tête fonctionne assez mal et l’inverse aussi d’ailleurs. La base attend un chef de gang charismatique pour se mettre en ordre de marche. Et le chef de gang tire sa force de cette base.

        • « Or Zelensky, Macron ou Biden sont tout aussi chefs de gangs que Poutine »
          N’importe quoi… Relativisme idiot.

          Cette fameuse guerre d’Ukraine qui a été lancée par les chefs de gang Zelensky, Macron et Biden…

          • C’est votre opinion, mais alors pourquoi manque-t-il sur ce site les articles décrivant la résistible ascension des Zelensky, Macron ou Biden, et montrant en quoi elle serait, elle, exempte de caractère mafieux ?
            Rappelons les notes de « résistance à la corruption » des ces 8 dernières années :
            Russie : 30 30 28 29 29 29 27 28
            Ukraine : 32 33 30 30 29 27 26 25
            France : 71 69 69 70 69 70 69 71
            L’interrogation sur Zelensky me paraît au vu de ces chiffres parfaitement légitime. Celle sur la France peut l’être moins, bien que j’attende avec impatience le chiffre de 2022. Mais alors, ça devrait être du gâteau pour vous de montrer que l’ascension de Macron s’est faite dans la plus parfaite honnêteté, et vous pourrez vous en servir comme étalon de comparaison pour Zelensky, par exemple.

            • En admettant qu’un article à charge fut publié sur Macron à la manière de celui-ci, auriez-vous exigé l’équivalent pour Poutine ?
              Je constate nettement plus d’articles critiques sur ce site, envers la France, ses dirigeants, l’Europe et l’Occident en général que contre Poutine. Assez bizzarement je n’entends personne se plaindre, lorsque les idées vont dans leur sens, d’un traitement disons discutable du sujet.
              Finalement il n’y a rien de choquant à cet article dans le contexte de publication sur CP.

  • Faites-lui une offre qu’il ne peut pas refuser …

  • Lorsque je lis ce type d’article, je me demande si l’auteur est déjà allé en Russie ou connait des Russes. La situation décrite ressemblait peu ou prou à la Russie d’Eltsine des années 90 à l’époque où je l’y rendais.
    Depuis, je n’y suis plus retourné donc je ne sais pas.
    Par contre, j’ai pas mal de connaissances sur place, des Russes, des Canadiens et des Américains installés en Russie, bref des gens qui vivent le quotidien. Aucun ne me décrit une telle situation. Au contraire, il trouve la vie en Russie plutôt agréable même si rien n’est parfait. Les services publics fonctionnent bien dans les grandes villes, en progression dans les petites villes… mais ils viennent de tellement loin. Certes il semble que les Russes n’aiment pas trop parler politique entre eux contrairement à nous, peut-être un héritage du soviétisme. La petite corruption qui avait lieu dans l’administration, la police, etc… a quasiment disparu. . A plus haut niveau sans doute pas, mais hélas comme partout. Quant aux médias, certes propagande il y a, mais pas pire que celle des médias de leur pays d’origine, me disent-ils.
    Mais si vous avez d’autres informations de première main qui brosseraient un autre portrait et autre que des comparaisons sans aucun sens avec l’URSS, je pense que l’on serait preneur pour parfaire notre vision.

  • On se croirait revenu en 1950 avec la politique du célèbre sénateur McCarthy pour un spécialiste c’est un peu juste

  • Poutine c’est le problème des russes.. pour nous c’ets juste une incertitude sinon une inconnue dans l’évolution de nos « relations  » avec la Russie.. mais quoi à la place? qui de moins incertain.. ou quoi faire? .

    On a sans doute merdé dans les années 1990.. quand la Russie a touché le fond. ça nous fait une belle jambe..

    Bien assez à m’occuper avec les dérives anti libertés de la france et de l’ue.

  • Ravi de revoir Pascal Avot sur contrepoints.
    Ce serait chouette de remettre ses anciens articles

    -1
  • Voici encore un article très peu libéral et donc très peu intelligent, et le bruit que l’on peut presque « entendre », entre les lignes, pourrait ressembler, aux oreilles d’un observateur cynique, au froissement des billets de 100 dollars otaniens.
    Putin était un personnage de Puschkin, très russe, c’est à dire très cruel, mais aussi très gentil.
    Mais à ce titre, il était aussi immensément « prévisible » (predictable) pour l’appareil politique et sécuritaire américain.
    Putin, le mujik avec un expérience de l’histoire milimétrique, n’a rien compris, ni à l’économie, ni surtout aux manoeuvres du deep state américain.
    Maintenant qu’il est sur le point de sortir de l’histoire après avoir créé le chaos que l’on attendait de lui et qu’il ne tenait qu’à lui de ne pas engendrer, et que ses vainqueurs vont augmenter encore considérablement, n’en doutons point, nous libéraux, qui sommes les plus opposés à cette forme d’interventionisme étatique totale que constitue la guerre, nous devrions nous interroger -non pas à l’aide de ce type d’article stupide- sur les raisons qui ne nous ont pas permis d’empêcher la guerre en Europe.

    • « nous devrions nous interroger -non pas à l’aide de ce type d’article stupide- sur les raisons qui ne nous ont pas permis d’empêcher la guerre en Europe. »

      Ce n’est pas le sujet de l’article, hein…
      Bref, hors sujet total : c’est votre commentaire qui est stupide.

      -1
  • Avatar
    alricomte@orange.fr
    12 novembre 2022 at 21 h 58 min

    Un excellent article. Il me semble que l’aspect Poutine chef suprême sous son aspect tant mafieux que politique est trop peu souvent abordé par la plupart des commentateurs. C’est tout l’intérêt de cet article qui de plus reconstitue bien les origines du FSB.
    A.C

  • Habile article… de désinformation. Un bon départ sur l’histoire de la Tcheka, et des choses vraies sur la dérive mafieuse de la fin du soviétisme. Mais étrangement l’article fait l’impasse sur la période Yeltsine, qui marque le vrai plongeon de la société russe avec la corruption, le passage direct au capitalisme de connivence avec participation active de l’occident, et un début de pillage des valeurs russes (propriété intellectuelle en aéronautique, spatial, nucléaire, pharmacologie et médical, sociétés et concessions énergétiques, et même certaines secteurs de l’armement… ) – ironiquement, c’est assez proche de ce que connait la france (ou ce qu’il en reste) avec macron – En Russie c’est Poutine qui a sonné la fin de la récré, et les russes le savent. Contrairement à ce que prétend l’article, son pouvoir ne réside pas dans la coercition et la terreur, sa popularité est réelle et très large. De même, les affirmations de l’article sur la guerre en ukraine sont risibles et de la pur propagande US/OTAN. C’est l’expansionnisme de l’OTAN vers l’est, le coup d’état de 2014 en Ukraine puis les provocations anti russe dans le Donbass (plusieurs milliers de morts tout de même) qui ont abouti au conflit, toute personne un minimum honnête intellectuellement le sait.

    • Ah mais oui bien sûr : le vrai plongeon de la société russe est causé par la participation active de l’occident… tandis que Poutine est là pour redresser les choses.
      Qu’est-ce qu’il ne faut pas lire comme âneries…

      -3
  • Est ce que l auteur peut citer une seule preuve de la collusion a grand echelle du KGB avec la mafia a lepoque de brejnev ? a mon avis c est un pur fantasme. Je vois pas un andropov baisser la main d un parrain russe … Il ny aurait d ailleur aucun interet. d une part il pourrait l envoyer au goulag s il le desirait et a quoi ca lui servirait d etre corrompu ? a l epoaue l argent ne servait a rien, les magasins etaient vide

    Si on passe maintenant a la situation actuelle, il est indeniable que la corruption regne en russie et que Poutine ne fait rien contre, voire en profite. Mais ca n explique pas son attitude en ukraine. Noriega etait corrumpu par la mafia colombienne et il n a pas envahit un de ses voisins ! Au contraire si vous etes corrompu, vous avez tout interet a que la situation perdure et donc pas vous lancer dans des actions risquées

    L attaque de l ukraine a ete du a plusieurs problemes russes:
    – poutine est devenu comme staline: paranoiaque et entourés de beni oui-oui. il voit l ukraine comme une menace a son pouvoir et son entourage l a persuadé qu une attaque serait du gateau. cachant le sentiment national ukrainien et l impreparation de l armee russe (ben oui, les pots de vin ca aide pas a former une armee efficace)
    – l echec de l armee sur une guerre longue etait inevitable: l economie russe c est de la taille de l espagne: incapable de soutenir un effort long ou de produire du materiel hi tech. a cela doit s ajouter une hierarchie plus choisie par copinage que par competance (un peu comme Louis XV chez nous (choiseul))
    – la sous estimation de la reaction europenne et US. Ca suffit pas de donner des postes bien payé a des ex politicien (Schroeder ou Fillon) ou de faire des « prets » a des partis politiques (ex FN)

    -1
    • L’attaque de l’Ukraine a été due à la situation ukrainienne. Point. Pour qui aurait eu l’intelligence de se renseigner sur la situation ukrainienne depuis 2014, il était inéluctable que la Russie vienne au secours des populations du Donbass, et que l’OTAN appuie de toutes ses forces les velléités de domination de Kiev. Du moins à partir du moment où les garants de l’accord de Minsk s’en sont désintéressés.
      Renseignez-vous. Poutine est très populaire en Russie, et je doute que Zelensky le soit encore moitié autant en Ukraine.

      • « Pour qui aurait eu l’intelligence de se renseigner »
        Je précise, afin que nul ne se sente offensé, que personnellement je ne l’ai eue que bien trop récemment.

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

Aurélien Duchêne est consultant géopolitique et défense et chroniqueur pour la chaîne LCI, et chargé d'études pour Euro Créative. Auteur de Russie : la prochaine surprise stratégique ? (2021, rééd. Librinova, 2022), il a précocement développé l’hypothèse d’une prochaine invasion de l’Ukraine par la Russie, à une période où ce risque n’était pas encore pris au sérieux dans le débat public. Grand entretien pour Contrepoints par Loup Viallet, rédacteur en chef.

 

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Nicolas Quénel est journaliste indépendant. Il travaille principalement sur le développement des organisations terroristes en Asie du Sud-Est, les questions liées au renseignement et les opérations d’influence. Membre du collectif de journalistes Longshot, il collabore régulièrement avec Les Jours, le magazine Marianne, Libération. Son dernier livre, Allô, Paris ? Ici Moscou: Plongée au cœur de la guerre de l'information, est paru aux éditions Denoël en novembre 2023. Grand entretien pour Contrepoints.

 

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