Poutine : la dérive d’un communiste

La formation marxiste-léniniste de Poutine l’a enfermé dans la recherche de la puissance par tous les moyens. Il est aujourd’hui dans une impasse.

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Vladimir Poutine 2 (Crédits World Economic Forum, licence Creative Commons)

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Poutine : la dérive d’un communiste

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 11 octobre 2022
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Tous les observateurs le constatent : Vladimir Poutine place progressivement son pays et lui-même dans une situation sans issue. En jouant la radicalité, il se coupe de ses alliés et isole la Russie, l’affaiblit économiquement et perd le soutien d’une partie croissante de l’opinion publique russe. Les jeunes hommes cherchent à échapper à la mobilisation par tous les moyens. Pourquoi iraient-ils se faire tuer en Ukraine ? Le délire nationaliste du Président de la fédération du Russie apparaît désormais à la population elle-même. Une armée non motivée, trainant les pieds, est le gage le plus sûr de la défaite. Reste le chantage permanent et obsessionnel à l’utilisation de l’arme nucléaire. Mais il n’est pas si simple d’utiliser une arme aussi destructrice et des résistances apparaîtraient alors dans l’appareil d’État lui-même.

Le dictateur impavide de 70 ans cache une addiction à la recherche de la puissance. C’est une grave faiblesse, comme toutes les addictions. D’où vient-elle ?

 

Les traumatismes de la jeunesse

Né en 1952, Poutine est le troisième enfant d’une famille ouvrière, dont les deux premiers sont morts en bas-âge. À sa naissance, ses parents, nés en 1911, ont tous deux 41 ans. Pendant le siège de Léningrad (Saint-Pétersbourg aujourd’hui) par les Allemands, de 1941 à 1944, la mère de Poutine, Maria Ivanovna, échappe de peu à la mort par manque de nourriture et épuisement. Son père, soldat dans l’Armée rouge, n’est pas à Léningrad. Le siège fait près d’un million de morts et les habitants en sont réduits à manger les animaux domestiques, voire même des cadavres humains.

Cette mère, gravement traumatisée par la mort de ses enfants et la violence de la guerre, fait baptiser son fils à l’insu de son mari, homme froid et violent. Dans les années 1950, la famille vit dans une pièce de 20 m² d’un immeuble communautaire délabré de Léningrad. Les rats pullulent. Une analyse psychanalytique n’est pas nécessaire pour comprendre que ce contexte familial a lourdement pesé sur la psychologie de Vladimir Poutine et en particulier sur son indifférence à la souffrance d’autrui. Les morts importent peu s’il s’agit de sauver sa famille ou sans doute, plus tard, la Russie elle-même.

Le jeune Vladimir, battu par son père, est lui-même bagarreur puis développe un goût pour les sports de combat : boxe, judo, sambo (lutte russe). Il devient ceinture noire de lutte russe et plusieurs fois champion de judo de la ville de Léningrad. Vaincre et s’élever par la violence ; le principe de base du rapport au monde de Vladimir Poutine est alors acquis.

 

La glorification de l’État

Le jeune Vladimir est un garçon intelligent qui suit un cursus d’enseignement primaire et secondaire à Léningrad. Selon ses dires, il tente d’entrer au KGB dès la fin de l’enseignement secondaire, mais on lui conseille de poursuivre ses études. À partir de 1970, il étudie le droit à l’université de Léningrad et obtient son diplôme en 1975. Il a 23 ans. On peut imaginer ce qu’étaient les études de droit dans un pays à planification rigide où presque tous les moyens de production appartenaient à l’État et dont le système politique n’admettait qu’un parti unique recueillant plus de 90 % des suffrages aux élections. Il s’agissait sans aucun doute d’étudier les institutions politiques et les mécanismes économiques dirigistes dans un contexte idéologique exclusivement marxiste-léniniste. Autrement dit, l’ouverture d’esprit, la réflexion, le droit comparé n’étaient certainement pas au programme. L’endoctrinement était de rigueur.

Ce second aspect de la jeunesse de Poutine le conduit à vénérer l’URSS, qui a permis à un fils d’ouvrier de faire des études, et à considérer l’État comme le tenant et aboutissant de toute réalité sociale. Il ne faut pas oublier que l’idée forte du marxisme-léninisme est le concept de dictature du prolétariat. Le jeune communiste Vladimir Poutine voyait sans aucun doute l’URSS comme le leader de la lutte pour la libération prolétarienne face au capitalisme occidental, considéré comme le mal absolu.

Poutine n’a jamais accepté la chute de l’URSS en 1991. En 2005, il déclarait que la dislocation de l’URSS était la plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle. Eu égard à sa formation, il est compréhensible qu’il puisse raisonner ainsi. Mais une telle déclaration met en évidence l’étroitesse d’esprit du personnage, qui n’a pas perçu les faiblesses gravissimes de l’URSS, puissance fragile. Poutine ne semble pas avoir compris à quel point l’évolution technologico-économique de l’après-guerre a mis en évidence l’inefficacité du régime soviétique qui n’a cessé d’être distancé par les États-Unis et tous les pays occidentaux.

 

La loi du plus fort et le mensonge

Après ses études de droit, Poutine entre au KGB (Komitet Gossoudarstvennoï Bezopasnosti : Comité de sécurité d’État), énorme organisme public ayant pour mission l’espionnage extérieur et le contre-espionnage, la liquidation des opposants politiques et des organisations « contre-révolutionnaires », la sécurité du Parti communiste et des chefs d’État, etc. Il exercera des fonctions diverses, d’abord dans la police politique puis dans l’espionnage et atteindra le grade de lieutenant-colonel. Sa carrière politique débute à la chute de l’URSS en 1991 comme conseiller aux affaires internationales de la ville de Saint-Pétersbourg.

L’orientation professionnelle de Poutine est en parfaite conformité avec son goût de la violence et sa vénération de la puissance de l’État-nation. Son activité de police politique et d’espionnage lui a permis de mettre en pratique la loi du plus fort et le mensonge, qui resteront à jamais ses principales armes. Un élément essentiel doit être mis en évidence : le concept de liberté est totalement négatif pour Poutine. La liberté est associée à la faiblesse car elle suppose concertation et compromis. Elle est l’essence de la démocratie mais préfigure la décadence aux yeux du despote russe.

 

Erreur historique majeure

La dérive actuelle de Vladimir Poutine vers le fascisme met une nouvelle fois en évidence la proximité de l’extrême gauche et de l’extrême droite.

Les exemples historiques sont bien connus. Mussolini fut d’abord un socialiste révolutionnaire italien. En France, Jacques Doriot (1898-1945), membre du Parti communiste français jusqu’à 1936, devient collaborateur des nazis et finit la Seconde Guerre mondiale sous l’uniforme allemand. Marcel Déat (1894-1955), homme politique socialiste, devient national-socialiste et fonde un parti ad hoc. Plus près de nous, Roger Garaudy (1913-2012), philosophe et membre du Parti communiste, s’égare complètement sur le plan intellectuel. Il est condamné pour négationnisme (négation de la Shoah) et termine son parcours converti à l’islam et proche du fondamentalisme.

Poutine coche toutes les cases du communiste devenu nationaliste : la glorification outrancière de la Russie, le culte du chef et l’organisation quasi-mafieuse du pouvoir politique, la violence comme moyen d’action normal, qu’il s’agisse d’assassinats d’opposants ou de guerre extérieure. Le mépris qu’affiche Poutine pour les démocraties occidentales, jugées décadentes, se manifeste aussi cruellement dans son indifférence pour le bien-être de son peuple. La Russie, riche en matières premières, aurait pu devenir une puissance économique avec une politique adaptée. Mais une condition sine qua non existe : s’insérer dans le commerce international et accepter l’implantation d’entreprises étrangères en Russie. Avec la guerre en Ukraine, toutes les entreprises occidentales ont quitté le pays. Qu’importe pour le dirigeant russe qui voit dans le capitalisme un ennemi, selon les préceptes qui lui ont été enseignés au temps de l’URSS.

Seule la puissance compte pour Vladimir Poutine. Toute sa formation et son parcours professionnels le prouvent. Mais il s’est lourdement trompé sur le chemin qui mène un État vers la puissance. Probablement manque-t-il de hauteur de vue et de culture géopolitique. L’enseignement en URSS était destiné à former des serviteurs dociles du régime, pas du tout des esprits ouverts et libres. Il ne suffit pas de disposer d’armes atomiques en abondance pour être l’égal des États-Unis. Il faut aussi le degré de liberté qui favorise l’innovation et le dynamisme. Sans liberté, pas d’économie en croissance sur le long terme historique, pas de recherche dynamique, pas d’avantages technologiques décisifs. Poutine le comprend sans doute aujourd’hui puisque la masse des soldats russes est impuissante face à la technologie occidentale mise au service des ukrainiens. L’impasse dans laquelle il se trouve résulte de ce qu’il est. Il n’a pas compris les grands enjeux du XXIe siècle et reste crispé sur le XXe et une nostalgie presque pathologique de l’URSS. Erreur historique majeure.

Espérons que l’homme du Kremlin ne s’obstinera pas inutilement. Il pourrait détruire une ville ukrainienne avec une arme nucléaire de faible puissance. Mais on voit mal dans ce cas une absence de réaction occidentale. Si l’OTAN intervient en Ukraine, elle peut annihiler rapidement toute l’armée russe. Poutine n’aurait plus alors que la solution d’un jusqu’au-boutiste forcené : l’arme nucléaire stratégique contre les pays de l’OTAN, la troisième guerre mondiale, autant dire un suicide. Ses généraux accepteraient-ils de franchir ce pas ? Rien n’est moins sûr.

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  • La Russie est loin d’être vaincue et le prouve chaque jour. Elle a la supériorité technologique dans nombre de domaines que même les américains ne surpassent pas. Pour reprendre les éléments de langage pro russe, ce n’est qu’une « opération spéciale » et pas une guerre.

    La Russie joue la montre jusqu’à présent. Elle attend l’hiver et qu’il y ait des mouvements sociaux en Europe. Les médias russes ont les yeux braqués sur les raffineries bloquées et les mesures de restrictions énergétiques.

    • Supériorité technologique dans quels domaines ? Car on voit plus les tanks vieux de plusieurs décennies que l’avance technologique d’un pays à l’offensive et obligé de se fournir en Iran et en Corée du Nord.

      • Pour se le faire détruire après avoir balancé ses obus, le bijou de technologie est un peu superflu…

      • Le panel d’armes nécessaires dans une guerre est très vaste et pour celle ci les spécialistes disent que c’est une bataille d’artillerie. Les chars ont montré au début du conflit qu’ils ne servent à rien à cause de l’emploi des drones.

        C’est sur ce point que les russes sont très légers car ils font la guerre de façon conventionnelle avec la méthode d’un rouleau compresseur. Ils n’ont aucune agilité dans leur tactique. Ils pillonent puis ils avancent.

        Pour ce que j’en sais car je ne suis pas un spécialiste, l’avantage des russes pour répondre à la question repose essentiellement dans la technologie des missiles longues portées. Ce qui n’a l’air de rien mais qui permet de frapper n’importe quelle installation sans bouger. Les ukrainiens en font les frais à chaque fois que les russes veulent marquer les esprits, c’est à dire après chaque coup d’éclat ukrainien.

        De façon moins visible, c’est aussi dans le spatial que la Russie revendique sa supériorité. Mais difficile de dire ce qui est vrai ou pas sans épreuve de force.

        • La supériorité russe va apparaître bientôt, c’est le contrôle de l’approvisionnement énergétique, électricité et gaz, des civils. Pas grand chose à voir avec les batailles de chars dans les grandes plaines d’Ukraine qui remplissent les rêves humides de l’OTAN…

  • Analyse rigoureuse et implacable . Nous avons ici deux visions qui s’affrontent : ceux qui prônent le dirigisme, le respect de la règle qui prime sur le reste (les extrêmes qu’ils soient de gauche de droite ou du milieu, les théocraties ) et ceux qui prônent la liberté . Ce sont deux visions du monde . Vous montrez comme une évidence la préférence pour le modèle occidental. Je le préfère aussi .Tenir pour acquis et universel cette préférence est un caractère typiquement occidental et totalement erroné. Et cela nous empêche de nous regarder en vérité car ne vous y trompez pas , aux yeux d autres notre modèle est odieux , c est celui du chômage , du consumérisme imbécile, du désordre, de la délinquance, de la faiblesse , de la drogue , de l incapacité politique, de la mort de civilisation . Ne vous y trompez pas non plus le modèle occidental qui réussit -encore, pour combien de temps ? – aux classes élevées , ne satisfait plus les autres . Alors ici comme ailleurs la tentation du dirigisme est forte . Le dirigisme a les mêmes problèmes que nous : il doit satisfaire ses troupes lesquelles donnent leur liberté pour avoir l’ordre , la souveraineté ,la protection, l efficacité, la planification. Le dirigisme russe est malade de ses travers c’est sûr ; mais nous aussi . C’est ce qui fait la dangerosité de la période : tous nos régimes sont malades , les démocratiques comme les dirigistes et les peuples grondent , partout .

    • Donc à moins qu’un proche de Poutine décide de l’arrêter, il ira jusqu’au bout de sa folie. Si personne ne l’arrête de l’intérieur, toute intervention extérieure conduirait automatiquement au conflit nucléaire? Le seul espoir, si une telle extrémité était atteinte, serait à mon avis la précision supérieure des frappes occidentales seule capable de limiter l’extension du conflit.

      -9
      • Jusqu’au bout de sa logique. Certes des représailles pour la destruction du pont de Crimée, ça peut paraître étrange puisqu’il est l’agresseur. Si personne ne peut l’arrêter de l’intérieur (vous préconisez un attentat ?), il serait bon de tenter de l’arrêter de l’extérieur. Mais l’objectif de l’Occident vertueux n’est plus la paix, est-ce que cela l’a été un jour d’ailleurs ?, mais la défaite de la Russie. Alors, tous les coups sont permis pour aider l’Ukraine à a s’enfoncer plus avant dans un conflit dont les tenants et aboutissants nous échappent, simples gueux que nous sommes. On a au moins gagné qu’on peut dire que la pénurie d’électricité est due à Poutine, comme toutes les pénuries en cours et l’inflation aussi. Le retour du Covid aussi ?

        • Je vois que je vous répondais C2MR mais en fait mon propos était plus large, ne m’en veuillez pas, merci bien.

        • Un attentat, non voyons. Un ami proche qui offre des sous vêtements à quelqu’un dans le besoin. Ou comme pour ces nombreux entrepreneurs chinois, une glissade et une chute est si vite arrivée.
          Quand il commencera à tuer des proches par paranoia, certains envisagerons de prendre les devants.

          -2
  • Il était deux personnages, l’un défendait la liberté , l’autre la force , le combat fut si long que le premier perdit sa liberté et l’autre fut à bout de force .

  • Dans votre liste où vous parlez de Mussolini et Doriot et autres, vous ne citez pas Mitterrand. C’est un oubli ?

    • Il est permis de ne pas le penser. Mitterrand a suivi le chemin inverse. De la droite nationaliste au programme commun avec le PC.

  • Je crois qu’il est plus que temps d’accorder l’asile à Putin.
    L’asile psychiatrique évidemment puisque ses proches n’ont pas été capables de l’y confiner, voire pour certains, tel Medvedev, tentent d’aggraver son cas.
    L’intéressé est passé du stade de despote rationnel à celui d’un infantilisme psychotique quand on casse ses jouets. La rage le rend prêt à tout détruire y compris son propre camp.
    Il faudrait qu’on se réveille au Kremlin, les Russes méritent mieux que cette épave, même ceux qui vivent en Ukraine.

    -6
  • L’ambassadeur Russe a dit que pour lui et ses compatriotes l’occident n’existe plus désormais, ils visent essentiellement l’Asie, nous devrions faire attention que ces marchés ne nous soit pas interdit mais soyons positif il nous restera l’Ukraine enfin la partie la moins riche

    • Il nous restera l’Ukraine à reconstruire et Zelensky à neutraliser. L’un comme l’autre va nous coûter bien plus que nous ne possédons.

  • Avatar
    FrancoisCarmignola
    11 octobre 2022 at 18 h 12 min

    Modération : pas d’insultes

  • Avatar
    FrancoisCarmignola
    13 octobre 2022 at 11 h 20 min

    Tous les observateurs le constatent: Poutine est un modéré, prudent et opiniâtre. Il ne bluffe jamais, et fait ce qu’il annonce, toujours. Il favorise toujours initialement les solutions simples, évidentes et profitables pour tout le monde, puis, si on lui résiste, monte en gamme et procède à la destruction progressive de toutes les alternatives avantageuses pour ses adversaires tout en s’assurant des soutiens nécessaires. 

    Au départ prêt à négocier sur un Donbass autonome en Ukraine à condition qu’une Ukraine neutre lui laisse la Crimée, il revendique aujourd’hui le démembrement de l’Ukraine et les rives de la mer noire. Rien ne permet de dire que cet objectif ne sera pas atteint.

    La Russie est soutenue par l’abstension Indienne et Chinoise à l’ONU, et détruit progressivement la suprématie du dollar à l’avantage des producteurs de pétrole de l’OPEP+, maintenant rebelles aux dictats américains. La dénonciation de l’attitude historique de l’Occident, de la guerre de l’opium jusqu’au changement de sexe des enfants pourrait vouloir dire qu’elle envisage maintenant d’abattre physiquement l’impérium mondial américain. 

    Cette situation n’est sans issue que pour l’Amérique, qui va devoir, elle en aura l’occasion en novembre prochain, changer de politique, de par la volonté de ses citoyens, qui ne souhaitent pas, ou plus, assumer une inflation et un cout de l’énergie devenu insupportable, vu les enjeux: qui a envie de soutenir la minable et nazie Ukraine à ce prix là ? 

    Poutine a donc placé la Russie au centre d’un changement majeur de l’équilibre géopolitique mondial.

    Pour ce qui concerne son armée, il faut savoir que Poutine est toujours soutenu par la population, et n’engage avec sa mobilisation partielle que des réservistes déjà volontaires. La phrase « Les jeunes hommes cherchent à échapper à la mobilisation par tous les moyens. » est inexacte, fausse, mensongère, ridicule, non prouvée et en fait directement issue d’une ignoble propagande. On n’a pas le droit d’insulter ici ni les propagandistes, ni les propagandistisés, et c’est dommage. 

    Il n’y a aucune espèce de chantage à l’arme nucléaire, et c’est bien le ministre des affaires étrangères français, qui dans un accès de sénilité en mars, a le premier évoqué sa puissance fantoche immédiatement raillée. La doctrine nucléaire russe exclut absolument les armes nucléaires tactiques, et l’emploi en premier, contrairement aux USA. Publiée en 2020, cette doctrine est claire et ne mentionne l’arme nucléaire qu’en cas d’attaque nucléaire ou de subversion de l’État par des armes conventionnelles. Poutine ne mentionne que les risques que prennent les occidentaux par leurs politiques et leurs provocations, et appelle constamment, au contraire des occidentaux, à modérer la confrontation qui est maintenant ouvertement une guerre conventionnelle entre l’OTAN et la Russie. 

    L’équilibre des postures militaires est clairement à l’avantage de la Russie, qui ne revendique aucune atteinte à l’OTAN en tant que tel, mais simplement une portion de l’Ukraine, alors que la poursuite de l’offensive de l’OTAN avec les débiles arguments actuels supposent implicitement soit une amputation inacceptable du territoire de la Russie cause d’une guerre totale prolongée dangereuse, soit une soumission par la force de l’État Russe, qui serait précisément la cause d’une guerre nucléaire. L’OTAN n’a pas de vraie raison de continuer le gaspillage suicidaire actuel, et tout le monde le sait. 

    C’est bien l’OTAN qui est obsédé de puissance et dont l’addiction à ses mensonges a troublé l’esprit. 

    Car Poutine est en fait un modéré, actuellement critiqué en Russie pour n’avoir pas été suffisamment énergique dès le relatif échec de l’attaque initiale: il aurait laissé l’Ukraine s’armer sans détruire ses infrastructures, ce qu’il vient de montrer qu’il est capable de faire, l’avertissement donné ces derniers jours étant signifiant. On notera que la preuve de modération est donnée par l’absence de bombardement des centrales nucléaires en possession de l’Ukraine, ce qui est aussi la preuve de la culpabilité de l’Ukraine, État voyou terroriste  capable de bombarder, lui des installations atomiques… 

    On attend donc le portrait de Zelensky. Je suggère celui d’un petit voyou cocaïnomane terrorisé par son entourage nazi et sous influence de ses communicants formés aux USA et en Angleterre. 

    Tous les observateurs le constatent: la propagande ukrainienne déverse des tombereaux d’absurdes considérations dans des esprits qu’on n’a pas le droit d’insulter, à défaut de les désapprouver entièrement. 

    • J’ai peine à croire ce que mes yeux viennent de lire. Je me pince pour me convaincre que je suis bien sur le site de Contrepoint, un site sois disant libéral.

      -4
  • Les commentaires sont fermés.

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

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