« Morts de chaleur, vraiment ? » : désinformation ordinaire

La 27e édition de la mascarade des COP vient de commencer, au milieu du tapage médiatique habituel.

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Desert scene By: oatsy40 - CC BY 2.0

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« Morts de chaleur, vraiment ? » : désinformation ordinaire

Publié le 12 novembre 2022
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Il n’est pas facile de toujours rester zen face aux énormités en matière de désinformation que l’on peut constater en faisant le tour des chaînes télé dites d’information en continu.

La 27e édition de la mascarade des COP vient de commencer au milieu du tapage médiatique habituel prédisant l’apocalypse climatique si tous les pays du monde « ne prennent pas des mesures drastiques pour limiter le réchauffement, et c’est urgent, demain il sera trop tard, un point de non-retour sera franchi ! » La première rencontre ayant eu lieu en 1994 sous la présidence de Mme Angela Merkel alors ministre de l’Environnement, cela fait maintenant 27 ans qu’au cours du même cérémonial on crie à l’urgence : demain il sera trop tard.

Hier matin, sur une chaîne que pourtant je considère comme la moins mauvaise pour relayer le politiquement correct, une dame médecin, la madame Santé attitrée de la chaîne, dame qu’en général j’apprécie pour sa capacité à éclairer de façon simple des sujets de santé plus ou moins complexes, n’hésite pas à reprendre de la revue The Lancet l’affirmation suivante : « avec l’augmentation des températures (comprenez le changement climatique), le nombre de personnes dans le monde mortes des suites de la chaleur (les victimes de canicules, j’imagine) a augmenté de 68 % ! »

Or il se trouve que précisément j’ai lu quelques jours auparavant dans le Wall Street Journal un article critique de cette information qui démontre que cette revue commet en l’occurrence une erreur de débutant en matière d’analyse statistique, peut-être involontaire mais plus vraisemblablement délibérée (car comment soupçonner d’incompétence une revue aussi prestigieuse, laquelle a néanmoins dû par le passé déjà battre piteusement en retraite pour des faits analogues ?).

En effet, The Lancet omet de préciser que la population concernée par ce fameux chiffre de 68 %, à savoir les personnes âgées de plus de 65 ans, a elle-même augmenté pendant le même laps de temps de plus de 60 %, donc à peu près dans les mêmes proportions. Une analyse statistique sérieuse qui tiendrait compte de ce fait ramènerait ce fameux chiffre de 68 % à moins de 5 %, ce qui compte tenu des niveaux d’erreurs dans les mesures d’un phénomène multifactoriel, n’est même pas significatif.

Il est évident que ce genre d’information biaisée ne vise qu’à pousser dans l’esprit de l’auditeur lambda non informé l’idée que le changement climatique est une menace existentielle (voyez d’ailleurs le parallèle avec le covid) et qu’il devient de plus en plus urgent de prendre des mesures à la hauteur pour non seulement sauver la planète mais aussi nous sauver nous-mêmes de la mort. Voyez les déclaration ahurissantes du secrétaire général de l’ONU : « … coopérer ou périr… » ou de la présidente de la Commission européenne : « … ne prenons pas l’autoroute pour l’enfer… »

Mais si certains meurent « de chaleur », d’autres meurent « de froid ». Ma curiosité naturelle me pousse alors à m’interroger : quelle est l’amplitude comparée des deux phénomènes dans la même population pendant la même période ? Or il se trouve que la réponse est donnée dans le même article du Wall Street Journal cité plus haut. Par exemple, on constate que de 2000 à 2019, rien qu’au Canada et aux États-Unis, en moyenne annuelle, 20 000 personnes décédaient à cause de la chaleur et plus de 170 000 mouraient de froid, soit 8,5 fois plus. En outre, la modélisation des maladies montre que chez les vieilles personnes l’élévation des températures a réduit les « morts de froid » bien plus qu’elle n’a augmenté les « morts de chaleur », dans un rapport de 30 à 1.

L’auteur de l’article du Wall Street Journal, Bjorn Lomborg, un statisticien renommé qui a étudié à fond les données concernant le réchauffement climatique (il fut directeur de l’Environmental Assessment Institute à Copenhague) conclut en soulignant que le changement climatique est bien réel mais que les médias académiques rendent un très mauvais service à leurs lecteurs et à eux-mêmes en privilégiant l’activisme par rapport à l’investigation scientifique honnête.

Pour en revenir à la COP 27, remarquons d’abord que les pays n’ont aucun moyen réel d’agir sur le climat et que c’est par abus de langage qu’on leur demande de limiter le réchauffement. En fait, concrètement, ce qu’on voudrait leur imposer c’est de réduire les émissions de gaz à effet de serre, principalement le CO2. Et en pratique, que se passe-t-il lors de cette grand-messe ? Ce n’est même pas un catalogue de mesures précises ; non, c’est l’annonce d’objectifs, avec une surenchère sur qui promettra d’en faire le plus, sans aucun égard sur la faisabilité pratique des dits objectifs et sur les conséquences désastreuses qui en résulteraient sur le bien-être de l’humanité si par extraordinaire et contre toute probabilité lesdits objectifs étaient atteints.

 

Observons que cette année, la COP va mettre l’accent sur le transfert d’argent des pays « riches » vers les pays « pauvres » pour compenser les « fautes » commises dans le passé. Évidemment, les pays africains n’attendent que cela… pour se développer : ils utiliseront davantage d’énergie fossile puisque 81 % de l’énergie utilisée dans le monde est d’origine fossile. Non seulement cette générosité va nous appauvrir, mais elle augmentera les émissions mondiales de CO2, sans compter l’argent qui reste collé aux mains dans ce genre de transfert.

Comment les responsables politiques – dont une bonne partie souhaite en principe le bien-être de leur peuple, en tous cas dans les pays démocratiques, et notamment dans le monde occidental – en sont-ils arrivés là ?

On a l’impression qu’il n’y a plus d’hommes d’État capables de raisonner objectivement et de peser les risques réels. Certes, l’avenir est par définition inconnu et gorgé de dangers potentiels, mais aussi de promesses et d’évolutions positives.

Dans les sphères dirigeantes aujourd’hui, dans les États-nations et encore plus dans les organisations internationales, il règne un état d’esprit catastrophiste, pas toujours sincère d’ailleurs, mais clairement affiché. Certains y voient simplement leur intérêt mais beaucoup, notamment en Europe, y croient plus ou moins véritablement en se laissant imposer les vues de l’alliance objective des groupes de pression de l’écologisme et du capitalisme de connivence.

Ces derniers agissent par le biais de l’opinion publique : en effet, rien de plus efficace par rapport à des responsables élus démocratiquement que de brandir la menace d’une non-réélection s’ils ne se conforment pas à l’idéologie qu’on aura réussi a inculquer aux masses.

Mais confrontés au dilemme « obéir à la réalité » contre « obéir à l’idéologie », les responsables participant aux COP ont trouvé une solution : on annonce des objectifs de plus en plus ambitieux sans jamais dire comment on y arrivera. Mais cette schizophrénie n’a qu’un temps, car comme on le voit de plus en plus aujourd’hui, les lobbies font monter la pression par tous les moyens possibles, laissant de moins en moins d’échappatoires aux responsables.

Parmi les différentes chapelles de l’écologisme, la plus nocive est certainement celle des tenants de la décroissance malthusienne, promoteurs de solutions simples et radicales, certaines confinant tout simplement au génocide d’une bonne partie de l’humanité.

Il n’y a qu’une voie pour sortir de cette folie : reprendre le contrôle du récit intersubjectif en convainquant les masses que la seule voie de leur bien-être est le progrès scientifique et technologique qui permettra de s’adapter aux situations futures quelles qu’elles soient, et redonner (particulièrement à la jeunesse) confiance dans l’avenir.

Il faut aussi arrêter de prostituer la Science, laquelle doit être indépendante de toute consigne politique et entièrement libre d’étudier la réalité.

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  • « Prostituer la Science »… le mot est violent. Il n’a pas beaucoup de sens car « la Science » n’a pas beaucoup de sens, surtout avec une majuscule. Evitons de prôner une nouvelle religion…

    Les scientifiques ont besoin de moyens matériels pour travailler. Quels que soient leurs bailleurs de fonds il y a toujours des soupçons de conflit d’intérêt. Le scientifique désintéressé financé par un organisme public exclusivement dévoué à l’intérêt général n’existe pas. Le financement de la recherche, en particulier la recherche fondamentale, est un problème difficile. Le contrôle de l’éthique des scientifiques est un problème encore plus difficile.

    Une chose est maintenant certaine et, je l’espère, crève les yeux depuis Covid: les politiques doivent cesser de prétendre que leurs décisions sont dictées par la science et les scientifiques doivent cesser de vouloir décider à notre place.

    • Ce n’est pas la science, l’auteur se trompe, mais les scientifiques qui se prostituent. On peut y ajouter les médias les jounaleux et les politiques.

    • Les décideurs doivent surtout cesser de se prétendre scientifiques. De même, dès qu’on atteint un niveau supérieur à chef de labo, on cesse d’être scientifique. Moyennant quoi, les soupçons de conflit d’intérêts disparaissent. Personne n’avait besoin de s’en préoccuper avant les dernières décennies (le dernier siècle dans les pays soviétiques). La science, la vraie, fonctionne très bien dans un environnement privé-public, où les chercheurs sont motivés par le succès des entreprises privées et recherchés en cas de succès pour enseigner, dans le privé et dans le public. Parce que le monde privé est de fait intéressé à l’intérêt du plus grand nombre, celui des clients potentiels.
      Pour le climat, s’il n’y avait pas d’enjeux électoraux, les compagnies d’assurance suffiraient à financer les recherches nécessaires. Pour la santé, les perspectives commerciales ouvertes par les traitements suffisent. Pour la pollution, le libre marché élimine les pollueurs car employés comme clients s’en détournent d’eux-mêmes sans avoir besoin de directives gouvernementales.
      Le contrôle de l’éthique des scientifiques est quant à lui une aberration, et un procès d’intention. L’éthique d’un scientifique vaut bien celle de celui qui cherche à lui en imposer une autre, ne croyez-vous pas ?

      • Oui sauf que les chercheurs que vous mentionnez, ayant œuvré dans un environnement public-privé, n’auront pas le droit de s’exprimer car immédiatement taxés de « conflit d’intérêt », le péché ultime.
        Comme je l’ai déjà dit pour avoir le droit de s’exprimer sur le nucléaire il faut être spécialiste de la filmographie de Pauline Carton et pour avoir son mot à dire sur les biotechnologies il faut avoir fait une thèse sur la poésie ouzbèke du XVIème siècle ( ce cher Alisher Navoyi entre autres)

  • L’écologie est basée sur la manipulation de l’information. En début d’année, le Monde publiait un article indiquant que le volume d’eau par habitant en 2021 au Maroc avait été divisé par 20 depuis 1955. Et tout cela à cause de la sécheresse dûe au réchauffement climatique. Une catastrophe écologique donc ! En faisant quelques recherches, on voit que durant la même période, la population à été multipliée par 10. Donc en 2021, la sécheresse n’a divisée que par 2 le volume d’eau par habitant à population constante.
    Naturellement, il en va de même pour tous les pays d’Afrique dont la population explose : l’Égypte compte désormais 100 millions d’habitants vivants sur une surface habitable (c’est à dire hors désert) équivalente à la Belgique !
    Le seul problème des pays qui se disent pauvres est leur démographie incontrôlée depuis l’introduction par les anciens colonisateurs des vaccins, de la médecine moderne, de l’hygiène de vie, et du mode de vie occidental.
    Par ailleurs, on notera qu’aucun de ces pays ne veut de l’aide, tous veulent de l’argent. Si un pays livre des cahiers et des crayons, il devra payer en plus les droits de douane (ce cas est arrivé dans les années 90). Mais s’il donne de l’argent, les dirigeants pourront importer des « kolossales » Mercedes bien polluantes pour ses dirigeants et qui sont certainement plus utiles pour le petit peuple que des cahiers.

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    • Arrêtez de parler d’écologie nom de Dieu !
      C’est d’écologisme dont il s’agit, et ce n’est qu’une idéologie qui se prétend basée sur la science tout comme le marxisme se prétendait scientifique.

      • Merci Hug de remettre les choses à leur place
        signé un écologiste scientifique

      • L’écologisme n’existe pas. Seule l’écologie existe. Manipuler les données écologiques est la seule méthode avec l’éducation nationale de faire croire aux gens que se déplacer en voiture à 30 km/h dans Paris va faire baisser la température mondiale.
        La vraie écologie consiste à supprimer le pollueur ; c’est à dire éradiquer l’humanité puisque seul l’homme pollue. Hors personne n’étant d’accord pour un suicide collectif, toute discussion sur le sujet est sans issue.

  • « Hier matin, sur une chaîne que pourtant je considère comme la moins mauvaise pour relayer le politiquement correct, une dame médecin, la madame Santé attitrée de la chaîne, dame qu’en général j’apprécie pour sa capacité à éclairer de façon simple des sujets de santé plus ou moins complexes »
    La dame dont vous parlez n’a sans doute pas exercé la médecine depuis bien longtemps et je vous avoue que son expertise me parait plus que discutable…

  • De même que le Covid, bien orchestré a engendré des degoulinades d’argent publicet vers les labos et officines des tests ( mais pas vers les hôpitaux), cette mascarade du climat permet à d’innombrables sociétés, souvent contrôlées par les sociétés pétrolières, d’attirer des centaines de milliards de nos impôts depuis 30 ans, au détriment de pans entiers de l’industrie (voitures thermiques, nucléaire..) dans des projets totalement inutiles, couteux, et à durée de vie limitée, et notamment éolien marin. On voit le résultat aujourd’hui, électricité hors de prix et incertaine, centrales à charbon et lignite, appauvrissement des populations, un fiasco sur toute la ligne, et en avant toute, on continue.

  • Les COPs sont des grand-messes dispendieuses et inutiles tout juste bonnes à satisfaire l’orgueil des participants en les laissant penser qu’ils sont importants.

  • bah..le sujet de fond est la quasi ‘absence de contradiction médiatique possible , par choix délibéré dans les médias publics…

    les scientifiques refusent toujours de se dégager du pouvoir politique..ils acceptent.. ils se taisent..acceptent de « conseiller « ..

    la science est par nature un contre pouvoir..la politique repose sur l’arbitraire caché , le scientifique le met en avant..en lettre rouge..

    donc au final ils sont caution du principe de précaution le la fake news, de l’argument du consensus, accepte l’extraordinaire notion de climatosceptique ..etc…

    avec le mouvement woke on a l’impression qu’on vit un test ultime de capacité de soumission pour conserver un poste..

    La science n’apas pour objet le progrès ,notion subjective, mais la vérité objective .. par là , la science sert la justice..

    la limité est franchie.. beaucoup le nient ou minimisent .. relèguent cela à un point de détail.. la science publique est étatiste… pas de choix..sauf la démission..

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