Par Axel Weber et Dan Sanchez.
Le philosophe du XIXe siècle Joseph de Maistre a écrit que « toute nation a le gouvernement qu’elle mérite. »
C’est vrai dans un sens car, comme l’a écrit plus tard Ludwig von Mises, « l’opinion publique est en définitive responsable de la structure de l’État. »
Les croyances et les valeurs d’un peuple déterminent les institutions qu’il embrasse ou accepte.
L’influence s’exerce également dans l’autre sens. Des systèmes de gouvernement différents créent des incitations différentes. Certaines institutions encouragent la vertu, tandis que d’autres fomentent le vice.
Examinons quelques idéologies politiques historiquement importantes et les qualités morales qu’elles reflètent et promeuvent.
Le socialisme
Pour Winston Churchill, le socialisme est « l’Évangile de l’envie ». Un peuple affligé d’envie et de ressentiment gravitera vers le socialisme.
Le psychologue Jordan B. Peterson a évoqué le lien entre l’envie et le socialisme marxiste en particulier :
« Il y a le côté sombre de la chose, qui signifie que tous ceux qui ont plus que vous l’ont obtenu en vous le volant. Et cela fait vraiment appel à l’élément de l’esprit humain qui ressemble à Caïn. Tous ceux qui ont plus que moi l’ont obtenu d’une manière corrompue, ce qui justifie non seulement mon envie mais aussi mes actions pour niveler le terrain, pour ainsi dire, et avoir l’air vertueux en le faisant. Il y a une énorme philosophie du ressentiment qui, je pense, est dirigée maintenant par une éthique anti-humaine très pathologique. »
Les socialistes ont tort de penser que l’égalitarisme va améliorer la situation des plus démunis. Mais même si on les détrompe de cette erreur économique, l’envie peut les pousser à s’accrocher quand même au socialisme par un désir malveillant de nuire aux nantis.
Comme Mises l’a écrit à propos des socialistes :
« Le ressentiment est à l’œuvre lorsque l’on déteste tellement quelqu’un pour son environnement plus favorable que l’on est prêt à supporter de lourdes pertes si seulement celui que l’on déteste pouvait aussi subir un préjudice. Beaucoup de ceux qui attaquent le capitalisme savent très bien que leur situation dans tout autre système économique sera moins favorable. Néanmoins, en pleine connaissance de ce fait, ils préconisent une réforme, par exemple le socialisme, parce qu’ils espèrent que les riches, qu’ils envient, souffriront aussi sous ce régime. »
Tout comme l’envie fait progresser le socialisme, le socialisme stimule l’envie en invitant les masses à participer au « pillage légal » (selon l’expression de l’économiste français Frédéric Bastiat) des riches et des nantis.
Le fascisme
Au XXe siècle, de nombreux pays se sont tournés avec crainte vers le fascisme pour se protéger du communisme. Dans ces pays, nombreux étaient ceux qui pensaient que si les communistes et leurs idées étaient violemment réprimés, leur révolution serait étouffée dans l’œuf. La peur s’est transformée en colère, les fascistes anticommunistes réprimant violemment toute dissidence susceptible de déstabiliser l’État.
Comme l’écrivait Mises :
« Le grand danger qui menace la politique intérieure du côté du fascisme réside dans sa foi totale dans le pouvoir décisif de la violence. »
La colère et la violence du fascisme sont finalement autodestructrices.
Selon Mises :
« La répression par la force brute est toujours une confession de l’incapacité à faire usage des meilleures armes de l’intellect – meilleures parce qu’elles seules promettent un succès final. C’est l’erreur fondamentale dont souffre le fascisme et qui causera finalement sa chute. »
La colère anime le fascisme, mais le fascisme attise aussi la colère en fomentant le tribalisme et en invitant les membres de la société à recourir à la violence politique pour régler leurs différends.
Le progressisme
Le progressisme est séduisant pour ceux qui s’imaginent pouvoir « améliorer » les individus par l’ingénierie sociale.
Mais comme l’a illustré Leonard E. Read dans son essai classique I, Pencil, la société est si complexe que c’est une chimère. Pour penser que l’on peut planifier la société de manière centralisée, il faut se croire doté d’une omniscience quasi-divine. En termes simples, le progressisme est une idéologie de fierté excessive.
Comme l’a dit le sénateur Ron Johnson :
« L’arrogance des progressistes libéraux est qu’ils sont tout simplement beaucoup plus intelligents et meilleurs que les Staline, les Chavez et les Castro du monde, et si nous leur donnons tout le contrôle et qu’ils contrôlent votre vie, ils vont faire du bon travail. Eh bien, ce n’est tout simplement pas vrai. »
Les progressistes ont tort de croire qu’ils savent comment gérer la vie des autres mieux que ces derniers. Même s’ils étaient hypothétiquement plus intelligents et plus éthiques que n’importe quel membre du reste de la société, ils auraient toujours tort.
La quantité d’informations qu’un expert peut traiter à un moment donné est infinitésimale par rapport à la somme des informations dont disposent tous les individus. En laissant ces derniers libres de coopérer par le biais du système de prix, on décentralise l’utilisation des connaissances et on obtient en fait une utilisation plus importante des informations qu’avec un système d’experts planifié de manière centralisée.
Comme l’expliquait Friedrich Hayek :
« La curieuse tâche de l’économie est de démontrer aux hommes combien ils en savent peu sur ce qu’ils s’imaginent pouvoir concevoir. Pour l’esprit naïf qui ne peut concevoir l’ordre que comme le produit d’un arrangement délibéré, il peut sembler absurde que dans des conditions complexes, l’ordre et l’adaptation à l’inconnu puissent être réalisés plus efficacement en décentralisant les décisions et qu’une division de l’autorité étende en fait la possibilité d’un ordre global. Pourtant, cette décentralisation conduit en fait à la prise en compte de plus d’informations. »
Ainsi, la foi du progressiste dans le pouvoir technocratique découle d’une arrogance épistémique suprême.
Mises écrivait :
« Il est insolent de s’arroger le droit d’annuler les plans des autres personnes et de les forcer à se soumettre au plan du planificateur. »
Non seulement le progressisme découle de l’orgueil, mais il le stimule, car l’outrecuidance a tendance à monter à la tête des gens.
Une alternative ?
Devons-nous choisir parmi les systèmes politiques qui sont affligés d’un vice ou d’un autre ? Heureusement non. Il existe une alternative vertueuse : le libéralisme classique. Alors que le socialisme, le fascisme et le progressisme sont dominés par les péchés capitaux que sont l’envie, la colère et l’orgueil, le libéralisme classique incarne les vertus capitales que sont la charité, la tempérance et l’humilité.
Là où le socialisme est fondé sur l’envie, le libéralisme classique encourage la charité. Les libéraux classiques croient en l’échange volontaire de biens et de services, ce qui ouvre la voie à la philanthropie. On ne peut être charitable que lorsqu’on a le choix de donner ou d’aider les autres. La charité forcée n’est pas vraiment charitable car il n’y a jamais eu de choix, tout comme donner quelque chose que l’on ne possède pas n’est pas un signe d’altruisme.
Comme l’a écrit Murray Rothbard :
« Il est facile d’être ostensiblement compatissant lorsque les autres sont obligés d’en payer le prix. »
Là où le fascisme est courroucé, le libéralisme classique a de la tempérance. Les fascistes considèrent la dissidence et la différence comme dangereuses. Les libéraux classiques considèrent que le débat et la concurrence pacifiques sont la clé du progrès. Le libéralisme classique incarne la tempérance dans la manière dont il défend les droits de chacun, même ceux qui sont illibéraux. Sous le fascisme, l’hostilité violente à l’égard des différences est la règle ; sous le libéralisme classique, la coopération volontaire pacifique pour un bénéfice mutuel est la règle.
Là où le progressisme est orgueilleux, le libéralisme classique est humble parce qu’il ne présuppose pas ce que la société devrait valoriser. Il suppose que tous les individus ont des objectifs qu’ils sont les seuls à savoir comment atteindre. Le libéralisme classique connaît les limites de ce qu’un individu peut savoir et, par conséquent, ne trouve aucune raison de conférer à un expert un pouvoir sur le reste de la société.
Comme l’a écrit Hayek :
« Toutes les théories politiques supposent […] que la plupart des individus sont très ignorants. Ceux qui plaident pour la liberté diffèrent […] en ce qu’ils incluent parmi les ignorants eux-mêmes aussi bien que les plus sages. »
Comme il est dit dans la Bible, « le salaire du péché, c’est la mort ». Et en effet, les idéologies du socialisme, du fascisme et du progressisme, entachées de péchés, ont entraîné un nombre impressionnant de morts. En revanche, les bienfaits de la liberté comprennent non seulement la paix et la prospérité, mais aussi l’encouragement et la liberté de mener une vie vertueuse.
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Beaucoup de gens sont hermétique à la notion d’ordre spontané, or c’est la règle en biologie. Le monde est le résultat du hasard et de la nécessité, et non, il n’y a pas de grand horloger.
Les politiques n’aiment pas le libéralisme parce que cela les dépossède de la seule chose qui compte à leur yeux; le pouvoir.
Le « Facho-Soscialisme » ressemble beaucoup au « Socialo-Fachisme ». Le communisme au facho-Munisme, etc ….
La différence entre Staline et Hitler : Un a Gagné, l’autre a perdu
Quand on a compris ça, on y voit déja un peu plus clair.
Ce texte devrait être distribué dans les écoles.
Les autres sont tous des vilains pas beaux. Nous, nous sommes des saints.
Dommage que l’auteur n’ait pas abordé d’autres politiques comme le colonialisme, par exemple, qui n’est sans doute pas une doctrine « sociale », mais qui a apporté aux colonisés tellement de bienfaits, libéraux ou autres…