Essence : préfets contre syndicats, un conflit entre socialistes

Entre « nous sommes en guerre » et « la fin de l’abondance », entre blocages syndicaux et restrictions gouvernementales, la France illustre les affres d’une idéologie antédiluvienne.

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Elisabeth Borne By: Jacques Paquier - CC BY 2.0

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Essence : préfets contre syndicats, un conflit entre socialistes

Publié le 17 octobre 2022
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La France sera-t-elle bloquée ce mardi 18 octobre ? L’appel de plusieurs syndicats à une grève générale n’a rien de rassurant lorsqu’on observe l’état du pays ces derniers jours.

Un état de délabrement total que la gauche, comme à son habitude, tente de récupérer, à la manière de LFI, trop pressé de se refaire une santé en surfant sur la misère de ses électeurs.

Il n’est donc guère étonnant que la CGT, auparavant antenne du PCF et désormais succursale de la NUPES, se lance dans une guerre contre un gouvernement qui ne fait que l’y aider.

 

La CGT en guerre

Voilà qui rappelle les heures sombres du syndicalisme. Le 11 octobre, la CGT Total Energie a renouvelé son appel à la grève pour une hausse des salaires de 10 % en raison de l’inflation.

Trois raffineries et un dépôt sont à l’arrêt, respectivement dans les Bouches-du-Rhône, le Rhône, en Normandie et à Dunkerque.

Mardi, 15 stations essence autoroutières ont également été bloquées, alors que chez Esso-Exxo Mobil, la grève semblait se tarir avec un accord de revalorisation salariale de 6,5 % et de prime de partage de la valeur de 3000 euros par salarié. Un accord validé par la CFDT et la CFE-CGC alors que FO et la CGT appellent à continuer le mouvement.

Une CGT qui rêve de grand soir – pour changer – et qui mise beaucoup sur la grève nationale du 18 octobre alors que le mouvement s’étend au secteur nucléaire.

Et la réponse gouvernementale n’est de loin pas à même d’apaiser la situation, au point que la CGT se considérerait désormais en guerre.

 

Une surréaction gouvernementale

On le sait : plus la population d’un pays est craintive et plus elle sera à même d’accepter des mesures de restrictions. Après le covid, l’inflation et désormais les blocages syndicaux, les Français n’ont semble-t-il jamais été aussi mûrs pour la servitude, y compris lorsque celle-ci est notoirement contre-productive.

Lundi, Emmanuel Macron rappelait que bloquer n’est pas négocier, dans un art de la formule vide qu’on ne lui connaît désormais que trop bien, avant un discours de la Première ministre se voulant ferme contre les blocages.

Le lendemain, le porte-parole du gouvernement Olivier Veran menaçait de faire « le nécessaire pour débloquer le pays », à savoir notamment des mesures de réquisition. L’arme forte était dégainée, non sans radicaliser un peu plus les syndicats.

Mais le gouvernement a également fait appel à ses autorités déconcentrées et notamment les préfets.

 

Les préfets à la manœuvre

Nous nous souvenons des confinements localisés en 2020 où des mesures spécifiques étaient prises par les autorités préfectorales. Il faut dire que ces dernières, peu médiatisées à de rares exceptions telles que Paris ou les événements climatiques, non élues, constituent le parfait écran gouvernemental contre la grogne populaire.

Nous nous souvenons également de cette sortie de confinement confiée au secteur privé. De quoi laisser songeur sur l’avenir des adaptations locales de mesures gouvernementales, à la manière des trois départements du sud est où les pleins d’essence sont limités à 30 litres par personne.

 

Un cas d’école du socialisme

Au moment où nous écrivons ces lignes, la France puise dans ses réserves et importe du pétrole au prix fort.

Qu’il s’agisse des carburants avec un baril de Brent à 99 dollars et une hausse de l’essence entre 7 et 10 centimes le litre ou des restrictions de température dans des locaux privés, le pays connaît une économie totalement tiers-mondisée.

Si la CGT est contrainte de lâcher du lest face à la grogne des usagers exaspérés, la situation actuelle est une illustration parfaite des résultats du socialisme. Entre « nous sommes en guerre » et « la fin de l’abondance », entre blocages syndicaux et restrictions gouvernementales, la France illustre pour tout un chacun, et en particulier les automobilistes et les contribuables, les affres d’une idéologie antédiluvienne qui s’est mue en plusieurs avatars, qu’il s’agisse de l’écologisme, du wokisme ou, comme ici, de la technocratie.

 

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  • Alors qu’il suffit tout simplement de confiner les gens chez eux… Plus besoin d’essence.
    Comment la clique à Véran a-t-elle pu passer à côté de cette solution ?

  • Il va falloir abroger les ordonnances de 45, afin que nous puissions avoir en France des syndicats dignes de ce nom, qui ne font pas de politique et qui ne roulent pas que pour eux.
    La NUPES veux fermer toutes les centrales nucléaires car elle considère que c’est le moyen le plus rapide de paupériser la totalité de la France et d’arriver au pouvoir.
    Je pense que les politiciens qui gouvernent la France haïssent les Français, ils ne sont intéressés que par leur petit nombril. Un gouvernement digne de ce nom, devrait fournir aux français une électricité abondante, bon marché, fiable, et peu productrice de CO2.
    Ce qui est terrible, c’est que plus les mesures socialistes appauvrissent les Français, plus les Français votent socialiste.
    Je vous recommande de télécharger une petite application qui s’appelle Electricity Maps, elle montre que la France fait partie de loin des meilleurs élèves mondiaux en matière de CO2, et que toutes les mesures prises par le gouvernement Macron et préconisées par la NUPES vont augmenter son empreinte carbone. La loi stupide de transition énergétique qui a déjà provoqué la fermeture de Fessenheim et qui doit ramener à 50 % la production électronucléaire en France va faire exploser l’empreinte carbone de la France.

  • Macron n’utilise-t-il pas la CGT pour faire avancer son propre calendrier ? Détruire la France pour se rêver à la tête d’une Europe fédérale ?

    • Oui effectivement bonne remarque là on entrevoit une vraie logique à partir du moment où on détruit la France on pose l’Europe fédérale comme Sauveur et donc on fait passer la pilule bravo bien joué Macron

  • Le gouvernement semble estimer nécessaire l’existence la CGT. Tant que ce sera le cas et qu’il sera prêt à dépenser l’argent des Français pour cela, aucun espoir. Deux mesures régleraient rapidement la situation : la fin de toute subvention ou avantage fiscal aux syndicats, et la distinction claire entre droit de grève et « droit » de blocage, avec amendes automatiques pour qui refuse le libre passage.

    • Il y a pourtant un principe simple, qui va de soi dans les sociétés civilisées, mais qui est royalement ignoré en France: Le droit des uns s’arrête là où commence le droit des autres. Donc si je suis employé d’une raffinerie, j’ai le droit de faire grève pour mettre la pression sur mon patron, mais mon droit de grève s’arrête à partir du moment où le droit qu’ont les autres de circuler librement est affecté. Pareil pour les transports publics, les professeurs, etc.

      • C’est à peu près ce que je dis, mais il faut aussi sortir de l’ambiguïté « piquet de grève ». Le droit de circuler normalement s’applique au non-gréviste. Il est beaucoup moins clair quand il est transformé en droit à pouvoir remplir son réservoir à la pompe. Surtout, si celui qui fait obstacle à l’entrée du non-gréviste sur le site écopait automatiquement d’une amende de 1500€, 3000 chaque jour de récidive, le problème serait bien moins aigu…

  • La seule proposition valable et comme toujours radical elle consiste à supprimer les préfectures et les préfets qui sont des créatures de Napoléon le grand dictateur que chacun connaît qui a mis en place des commissaires politiques pour pouvoir fliquer la France ce pays ne sera une véritable démocratie que lorsque les préfets auront enfin été supprimés

    • Bof… Supprimer les préfets signifierait aussi refuser définitivement toute subsidiarité, et ne changerait pas l’irresponsabilité des décisions « en haut lieu ».

      • Il n’y a aucune subsidiarité dans l’action des préfets, puisque ces derniers sont payés pour faire exécuter localement les décisions prises à Paris. Leur autorité ne découle nullement de décisions prises localement dans les régions.

  • En 2020 Total, a perdu 7,2 milliards de dollars, je n’ai pas l’impression que les salariés ont demandé que l’on baisse leur salaire alors qu’ils étaient tranquillement à la maison en train de se tourner les pouces

    • Et les cheminots demandent 400€ par mois, alors que la SNCF fait des superprofits bien négatifs et n’a pas un taux de ponctualité très proche des 100%. Mais il n’y a pas un journaliste pour le faire remarquer…

  • Les commentaires sont fermés.

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