« La vraie question que vous devriez vous poser est : aujourd’hui l’État français prélève à peu près 62% de la richesse française et rien ne marche […] Qu’est-ce qu’ils font de notre pognon ? »
Ces mots de Charles Gave prononcés à l’antenne de Sud Radio sonnent comme du bon sens. Si la question initiale visait le secteur régalien, elle se pose également pour la politique environnementale. Cette année, le ministère de la Transition écologique a été doté d’un budget de 45,5 milliards d’euros, soit cinq fois celui des Affaires étrangères.
Malgré cela, selon une enquête de YouGov, 7 Français sur 10 estiment que le gouvernement n’en fait pas assez contre le changement climatique.
Pourtant, la France est loin d’être un mauvais élève en matière d’environnement et, si les résultats ne sont pas là , notre vie est d’ores et déjà minutieusement calibrée sur l’agenda environnemental.
Autodénigrement et carence d’autorité régalienne
En effet, même en mettant de côté le controversé Green Future Index publié par la revue du MIT en 2020 qui plaçait l’Hexagone juste derrière le podium, plusieurs classements placent régulièrement la France parmi les 10 premières nations vertes mondiales, comme le montre son indice de performance environnementale publié tous les deux ans par l’université de Yale. Il mesure près de 32 variables réparties en 11 problématiques de près de 180 pays sur les 195 reconnus par l’ONU. La France a décroché la seconde place en 2018.
Entre 1999 et 2014, la France a vu son empreinte écologique, c’est-à -dire le coût environnemental de la présence humaine, diminuer de près de 11 %.
Si plusieurs classements placent la France parmi les mauvais élèves, c’est essentiellement dû à son économie que l’éditorialiste Jean-Pierre Robin qualifie désormais d’administrée et une incapacité déjà bien connue et documentée à faire respecter ses propres lois.
Il est aisé de voir dans le sondage de YouGov une nouvelle preuve de la tendance bien française à l’auto-dénigrement.
Or, si notre législation est conséquente, elle est aussi et surtout très verte.
L’environnementalisme par la contrainte
En 2016, peu avant le référendum britannique sur le Brexit, sortait sur Internet un long métrage d’un peu plus d’une heure intitulé Brexit, the Movie, documentaire en faveur du Oui au référendum du 23 juin de la même année. Ce documentaire présente une séquence de quelques minutes égrainant l’ensemble des réglementations européennes régissant le quotidien d’un citoyen européen, de son linge de maison à son véhicule en passant par son réfrigérateur.
L’objectif était clair : montrer à quel point la réglementation européenne est partout.
Ce documentaire a parfaitement établi que les normes sont devenues totalitaires, c’est-à -dire qu’elles s’immiscent dans l’ensemble des pans de notre existence, qu’ils soient publics, professionnels, privés ou intimes.
La transversalité de la question environnementale n’échappe pas à cette logique puisque l’ensemble des domaines sont désormais touchés par la question. Faisons un petit tour d’horizon loin d’être exhaustif.
L’écologisme au quotidien
Actuellement, vous êtes certainement en train de lire cet article sur votre smartphone, votre tablette ou tout simplement votre ordinateur. Le prix de l’appareil que vous avez devant vous a compris une éco-participation de quelques centimes visant à financer le traitement des déchets électroniques. Votre matériel, fabriqué selon des normes d’écoconception datant d’une directive européenne de 2009, comprend plusieurs dizaines de matières différentes dont l’immense majorité sont des métaux dont chacun dispose d’une norme de recyclage spécifique.
Récemment, deux lois ont frappé ces machines : la loi antigaspillage de 2020 créant l’indice de réparabilité et, à l’horizon 2024, un indice de durabilité ; et la loi de 2021 sur la réduction de l’empreinte environnementale du numérique.
Il est probable que vous lisiez cet article dans votre fauteuil, votre canapé ou votre lit, tous faits de textiles fabriqués et traités selon une réglementation environnementale particulière. À l’inverse, vous êtes peut-être dans des transports évidemment particulièrement réglementés sur le plan environnemental. Ils vous permettent de circuler à partir de votre logement dont la consommation énergétique est réglementée et dans lequel l’État a peut-être mis de l’argent en vue de la rénovation thermique et énergétique.
Le siège sur lequel vous êtes assis est composé de textiles répondant aux mêmes normes de traitement que votre fauteuil, tout comme les vêtements que vous portez. Il en est de même pour votre déodorant, le parfum et le dentifrice que vous avez utilisés, composés de produits chimiques classifiés, étiquetés et subissant eux aussi des traitements particuliers répondant à des normes environnementales.
Arrivé au bureau, vous utiliserez sans doute des stylos en plastique, donc frappés par une réglementation environnementale particulière. À midi, vous déjeunerez peut-être d’un sandwich, toujours emballé dans du plastique, dont les ingrédients ont été cultivés et traités avec des produits réglementés à l’impact environnemental minimal.
À ces réglementations s’ajoute évidemment une myriade de taxes aux noms délicieusement abscons : redevances sur l’eau, taxes sur le gaz (TICGN), l’aviation (TAC), l’électricité, l’automobile (TVS, TCA, TAAA, TCI, à vos souhaits !), les ordures ménagères (TEOM et REOM) ou encore la fameuse TICPE frappant les carburants.
Éloge de l’environnementalisme spontané
Mais cette politique n’est rien à côté de l’environnementalisme spontané dont fait preuve la France depuis des siècles.
Pays de chasseurs et d’agriculteurs évoluant dans un territoire où 9 communes sur 10 et un tiers de la population vivent toujours en zone rurale, la France se caractérise aussi et surtout par une surface forestière multipliée par 2 depuis 1850 et à 74 % privée. Des forêts au cœur de la question environnementale – la faune étant consommatrice de CO2 – détenues par près de 3,5 millions de personnes, essentiellement agriculteurs et retraités.
Planification et pensée magique
Malgré ce tour d’horizon, les Français continuent de trouver que l’Hexagone n’en fait pas assez pour l’environnement, et ce sans doute en grande partie en raison de l’absence de résultats.
Or, cela est totalement normal, car ces mesures relèvent d’une planification écologique qui, comme la planification économique, est vouée à l’échec. Un échec d’autant plus patent qu’il repose sur une pensée religieuse fondée sur trois axes : la croyance dans une nature immuable, qui ne bouge pas alors que sa caractéristique a toujours été sa périodicité ; le prométhéisme voulant que l’être humain ait un pouvoir sur le climat en changeant 2 ou 3 habitudes ; le millénarisme attendant le jugement dernier dans l’apocalypse écologique et la fin d’un mode de vie occidental jugé décadent et masquant mal la motivation première qu’est la haine du mode de vie capitaliste. La comparaison avec la religion est d’autant plus pertinente qu’elle se rapproche des religions fondées sur une orthopraxie, une somme de commandements précis, à la manière du tri ou de l’utilisation concrète de l’eau.
La nature, comme l’économie et la société, ne saurait se planifier. Si les résultats font naturellement défaut de par la réponse apportée, notre vie est d’ores et déjà réglée à l’aune de la préoccupation environnementale.
C’est évident que nous faisons beaucoup plus pour l’environnement aujourd’hui qu’hier.
Il y a seulement quelques décennies, de nombreuses eaux usées étaient directement rejetées à la mer ou dans les rivières. Les déchetteries n’existaient pas et les pots de peinture ou les huiles de vidange étaient balancées n’importe où.
Aujourd’hui la plupart des eaux usées sont traitées et s’il existe encore des citoyens criminels qui alimentent les décharges sauvages, les Français sont globalement disciplinés et se rendent régulièrement dans les déchetteries.
Ce n’est pas en demandant toujours plus aux pays riches qu’on règlera le problème des pays pauvres, c’est peut-être en accord avec la doctrine socialiste dominante mais ce n’est pas conforme à la réalité.
Marre des sondages. Les questions sont systématiquement détournées. Par exemple, si l’on utilise la question « Le gouvernement en fait-il suffisamment contre le changement climatique ? » pour justifier une nouvelle taxe ou réglementation, pourquoi ne pas avoir posé la question « Les carburants sont-ils suffisamment taxés ? » ou bien « L’interdiction des barrages pour favoriser la migration des poissons et sauver ainsi la biodiversité justifie-t-elle le retour aux crues et sécheresses qui étaient de mise avant qu’on parle de changement climatique ? ».
On lit « la faune étant consommatrice de CO2 » dans le § relatif à la forêt.
L’auteur a probablement voulu citer la flore.
Mais peu importe, cette référence au CO2 issue du lavage de cerveau général est devenue hélas un réflexe quasi automatique,
alors que le CO2 n’a quasiment aucune incidence sur l’effet de serre,
alors que le CO2 d’origine humaine est lui-même archi minoritaire dans le CO2 atmosphérique,
alors que l’effet de serre lui-même n’a qu’une incidence marginale sur la température terrestre et que les variations climatiques dépendent de paramètres autrement plus complexes que le seul et très simpliste sacro-saint effet de serre.
De nombreux articles expliquent tout cela très bien.
Mais peu importe, cette nouvelle religion, comme le dit l’article, n’a d’autre but que de détruire notre industrie pour le plus grand bénéfice de lobbys et idéologies dont la protection de l’environnement est le cadet de leurs soucis.
Intéressant, pouvez-vous donner quelques références ?
Il faut que vous soyez précis sur l’objet de votre demande de références.
Après, on pourra vous en donner 😉
Vous avez raison en ce qui concerne le rôle supposé du CO2 tout comme celui de l’effet de serre qui n’est qu’une hypothèse jamais démontrée.
Et puis, ce n’est parce que les Français vont réduire leur empreinte carbone que les autres pays vont en faire autant.
Les Chinois et les Indiens ont décliné les objectifs de la COP26 de Glasgow et vont allègrement consommé du charbon, du pétrole et du gaz pour assurer leur développement économique.
Peut-on leur en vouloir ? Non car c’est la seule solution pour sortir leur population de la misère.
Il est d’ailleurs notable que, malgré une dictature plutôt brutale, les Chinois font largement mieux que les Indiens.
Nos parents et grand-parents ont enrichi la France, en modernisant notre agriculture et en développant notre industrie et notre tourisme.
Comme des enfants gâtés et ingrats, nous souhaitons seulement retourner au Moyen âge…
Les sondages ne sont que des attrape-nigauds à qui l’onfait dire ce que l’on veut comme résultat. Le totalitarisme écologique est déjà appliqué en France, au grand dommage du pays. Il appartient aux dirigeants à sortir de leur aveuglement et de leur torpeur.