Julian Assange, symbole de la liberté d’expression menacée en Occident

L’extradition d’Assange est une nouvelle atteinte à la liberté d’expression qui s’inscrit dans un contexte global de menace contre les médias indépendants.

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Free Assange BY Antonio Marin Segovia(CC BY-NC-ND 2.0)

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Julian Assange, symbole de la liberté d’expression menacée en Occident

Publié le 21 juillet 2022
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L’état de la liberté d’expression en Occident peut se juger à la manière dont sont traités les lanceurs d’alerte comme Julian Assange. Lundi 18 juillet, à Paris, plusieurs organisations et médias ont lancé un appel destiné à obtenir la libération d’Assange et demandant à la France de lui accorder l’asile politique. Parmi elles, la ligue des droits de l’Homme, le syndicat national des journalistes (SNJ) et Anticor.

Au Mexique, le très à gauche président Andres Manuel Lopez Obrador a déclaré avoir plaidé la cause du journaliste australien auprès du président Joe Biden. Assange n’aurait selon lui « commis aucun crime sérieux ». Pour le président du Mexique, voir Assange derrière les barreaux seraient un « affront à la liberté d’expression ».

 

Extradition vers les États-Unis

Ce n’est bien sûr pas l’opinion des justices britannique et américaine, la première ayant finalement accepté en avril dernier le principe de son extradition vers les États-Unis, où il risque jusqu’à 175 ans de prison.

Julian Assange a fondé Wikileaks en 2006. Il est accusé d’avoir fait fuiter des informations confidentielles grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning en 2010, révélant auprès du grand public les preuves des crimes de guerre de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan.

S’en est suivie une longue période de persécution et de troubles, qui l’a conduit de l’ambassade de l’Équateur qui lui avait offert l’asile politique en 2012 pour finalement la révoquer en 2019 jusqu’aux prisons britanniques. Accusé de viol, cerné par des pays hostiles, Assange n’a cessé de plaider sa cause de journaliste et de lanceur d’alerte.

À l’occasion d’un rassemblement en soutien à Julian Assange, la fédération internationale des journalistes, par l’intermédiaire de sa présidente Dominique Pradalié, a défendu le travail de Julian Assange :

« Julian Assange qui a fondé Wikileaks en 2006 pour répondre à l’intérêt général, a poursuivi sa mission de journaliste œuvrant pour l’intérêt général en dénonçant en 2010 des crimes de guerre de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont relayé ces informations. »

 

Menace sur la liberté d’informer

Madame Pradalié a rappelé que les accusations portées contre Assange ont disparu et accuse les Américains et les Britanniques : « Nils Melzer, Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, démontre, dans un livre paru en février dernier (la traduction française est prévue pour septembre), comment le Royaume-Uni et les Etats-Unis se sont concertés pour détruire Julian Assange. »

Si l’accusation portée est réelle, c’est la guerre contre la liberté d’expression conduite par les deux puissances occidentales qui pose question. Comme l’a noté J. D. Tuccille pour Reason.com le 6 juin dernier, cette nouvelle atteinte à la liberté d’expression s’inscrit dans un contexte global de menace contre les médias indépendants.

Citant Inaara Gangji de l’International Journalists’ Network, il écrivait : « Du manque de soutien aux journalistes dans des environnements hostiles à la censure étatique croissante et à l’oppression des reporters, il existe de nombreuses raisons d’être pessimiste quant à l’état de la liberté de la presse. »

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  • Quand un lanceur d’alerte ne divulgue que les informations qui conviennent à son orientation politique, cela cesse d’être un lanceur d’alerte.

    -2
    • ??????
      Un procureur parce que « à charge », ou un avocat parce que « à décharge », ne pourrait pas procéder par manque d’objectivité?
      Un policier noir ne pourrait pas poursuivre un délinquant blanc (ou l’inverse) parce que raciste?

      -3
    • @lucx
      Cela cesse d’être un lanceur d’alerte et cela devient un militant ?
      Pourquoi pas, je préfère « militant » et n’apprécie pas ce terme de « lanceur d’alerte » et dans le cas de Assange on pourrait dire simplement qu’il est un militant de la liberté. J’avoue ne pas connaître ses opinions politiques ( peut-être même que je les désapprouverais si je les connaissais ) mais cela ne me pose aucune difficulté pour approuver ses actes. Ce mec en a, quelques soit la motivation profonde qui l’anime.

      • Un militant anti-anti-liberté n’est pas un militant pro-liberté. Je déteste profondément le terme de « lanceur d’alerte », ou plus exactement l’aura héroïque qui l’accompagne. Lanceur d’alerte, c’est un moyen de devenir célèbre et de se faire bien voir sans faire avancer d’un pouce la cause qu’on prétend défendre.

  • On peut résumer cette affaire simplement : quelque soit le pays, on a le droit de tout dire, sauf menacer la caste au pouvoir.
    Tiens, ça ressemble étrangement aux façons de diriger les pays totalitaires…
    La Chine, la Turquie, la Russie, les théocraties musulmanes,…. Et maintenant les États-Unis et leur laquais la Grande-Bretagne.

    • Bah en même temps vous en connaissez beaucoup des endroits où on a le droit de menacer le gouvernement ?
      En France on peut critiquer les gouvernants. En Chine ou dans les théocraties je doute fortement.
      Faut pas mettre un signe d’égalité entre tout.

      • « Bah en même temps vous en connaissez beaucoup des endroits où on a le droit de menacer le gouvernement ? »
        Question purement réthorique puisque vous affirmez vous-même que cela n’existe pas.
        Puis vous faites une comparaison entre ce qui n’existe pas dans les dictatures et ce qui n’existe pas dans les démocraties pour en déduire que finalement démocratie et dictature c’est pareil.
        Loin de moi l’idée de défendre la démocratie mais les sophismes à deux balles y’en a marre, faites des efforts au moins.

  • L’intérêt général?
    Qu’est-ce?
    Qui en décide?
    Les journalistes?
    Lesquels?

    • Ceux qui l’affirment. Le « that they are not safe in pursuing public interest journalism » est explicite. Tous ces gens savent mieux que nous quel est notre intérêt.

  • Assange et Snowden sont des traîtres utilisés par la Russie (d’ailleurs, ils n’ont jamais rien fait contre les Russes) et ils ont mis en danger voire causé la capture et/ou la mort de nombreux soldats et agents occidentaux. Défendre ces gens, c’est se faire récupérer par la propagande russe et ses relais en Occident.

  • Un fusillé pour l’exemple, tous les autres vont se tenir à carreau.

    -1
  • Les commentaires sont fermés.

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