Get woke, go broke : faut-il investir dans les géants du streaming ?

Alors que dans les médias le courant woke semble avoir le vent en poupe, sur les marchés il en va autrement. Récemment Disney et Netflix ont subi des pertes financières importantes dues à leurs orientations.

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Des Moines Protests George Floyd Murder By: Phil Roeder - CC BY 2.0

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Get woke, go broke : faut-il investir dans les géants du streaming ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 21 juillet 2022
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Alors que dans les médias le courant woke semble avoir le vent en poupe, sur les marchés il en va autrement. Récemment Disney et Netflix ont subi des pertes financières importantes dues à leurs orientations. À Wall street résonne un nouveau slogan : get woke go broke (devenir woke vous ruine).

Les investisseurs doivent se poser alors la question : to woke or not to woke ?

 

Arrivée de la police de la pensée

Au début, il y a eu le politiquement correct, cette posture qui consiste à policer excessivement son langage pour ne pas heurter la sensibilité de certaines minorités, à propos de leur ethnie, leur culture, leur couleur de peau, leur catégorie sociale, leur religion, leur sexe ou leur genre…

Ce fut le règne du contrôle social du discours, du verbe lisse, et des euphémismes. Cette façon de tourner autour du pot, de ne pas nommer les choses, et de remplacer des observations plausibles par des circonlocutions affectées. Et tant pis si cela éloignait des réalités…

Se considérant comme étant fondamentalement juste et légitime, cette police du langage bannira toute controverse la concernant, à l’instar de certains régimes autoritaires. Il y aura même un parfum de revendication dans sa tournure, comme une suffisance de classe, un mépris envers les maladroits de la formule.

 

L’armée des éveillés

Puis, se propagea la théorie Woke ! D’une censure à l’autre, il n’y avait qu’un pas… Conjugaison passée du verbe anglais to wake (s’éveiller), le mot woke s’est transformé en véritable aphorisme idéologique dans le langage courant. La théorie désigne la prise de conscience des injustices subies par les minorités et les populations discriminées. Elle exhorte les citoyens à se mobiliser pour combattre ces arbitraires.

« Restez éveillés » et « soyez une génération engagée » déclamait déjà le charismatique révérend Martin Luther King devant les jeunes Américains, en 1965. Les réactions brutales, voire meurtrières, de la police envers des citoyens noirs ces dernières années, ont donné un nouvel élan à ce commandement. Un élan porté par le mouvement « Black Lives Matter ».

Ces militants antiracistes fustigent avec virulence les inégalités structurelles qui régissent nos sociétés. Ils pointent nos dispositions comme étant inéquitables et destructrices pour certaines minorités. Ils appellent tout un chacun à rester « éveillé », notamment contre l’oppression subie par la population noire aux Etats-Unis. Seule façon de rendre le monde plus sûr et meilleur pour tous.

À l’inverse du politiquement correct, la doctrine woke ne cultive ni la finesse de ses formules, ni la bienséance de ses actes. Ses militants déboulonnent les statues de sympathisants colonialistes ou d’anciennes figures mêlées à l’esclavage, annulent des conférences universitaires qui ne leur semblent pas congrues, et poussent à la démission certains responsables dont un commentaire malencontreux ou une attitude ambiguë ne cadre avec leurs valeurs… La chasse de la cancel culture (la culture de l’annulation) est ouverte. Nouvelle chasse aux sorcières, elle viserait à ostraciser de l’espace public toute personnalité dont un propos ou une action est considéré comme offensant, à l’égard des minorités.

 

Les mauvaises bonnes idées !

Toujours à l’affût de nouvelles idées marketing, certaines firmes saisissent ces évolutions comme de fraîches façons de manœuvrer ou de se réinventer sur le plan commercial. Peu importe si l’idée et ses répercussions font sens ou pas. Peu importe si les stratèges de l’entreprise y croient ou pas. L’essentiel est d’attirer l’attention et de faire du chiffre. On peut s’interroger sur l’intégrité de certaines maisons, le regard qu’elles portent sur leur propre vocation et leur vision à long terme.

Derniers adulateurs de cette politique : les groupes Disney et Netflix qui ont fait du wokisme et de ses thèmes dits progressistes, une nouvelle façon de commercer. Si les indices boursiers sont en déclin un peu partout dans le monde pour des causes exogènes (inflation, résorption annoncée des liquidités, guerre en Ukraine, etc.), ces deux titres accusent des dégringolades notables : entre -40 et -70 %, depuis le 1er janvier 2022. Les abonnements sont en chute libre et les chiffres d’affaires à l’avenant. Pourquoi ? Une bonne partie de la population américaine exprime son agacement. Elle est excédée de payer des entreprises cherchant à rééduquer leurs enfants, avec des théories radicales traitant de LGBTQ+. Déjà, d’autres médias proposent des émissions où ces contenus dits bien-pensants seront exclus.

Disney, tout particulièrement, n’est pas au bout de ses peines. Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, vient de supprimer le statut fiscal favorable dont jouissait cette entreprise depuis 55 ans. La large autonomie de gestion locale, et l’exemption de la plupart des réglementations de l’État octroyées au géant du divertissement, sont sur le point d’être révoquées.

 

La gomme à réécrire

Le luxe des démocraties est d’octroyer à chacun la liberté d’expression. Par nature, cette disposition entrouvre aussi la porte aux intolérants, aux adeptes de la mauvaise foi, et à tous ceux qui, pour une raison ou une autre, rejettent cette « courtoisie humaine » et aspirent à la détruire. Nous pouvons observer certains de ces agitateurs à l’œuvre, lorsqu’ils promeuvent le wokisme et ses principes. Leur but consiste à dénigrer les opinions opposées et à réécrire l’Histoire (SIC).

Nos civilisations sont parvenues à atteindre un semblant d’équilibre et de maturité, à la suite de longs siècles d’obscurantisme et d’excès. Ce n’est pas en biffant nos errances et nos outrances des livres d’Histoire, que l’on rendra le monde plus sûr et meilleur. Au contraire. L’ignorance et le mensonge n’ont jamais instruit les bonnes résolutions.

Sortir les événements de leur contexte ne permet pas de comprendre leurs causes et leurs effets. Les fautes déjà perpétrées par les générations précédentes ne demanderont qu’à être répétées. Or, les infamies du passé ne sont pas l’opposé du progrès ; elles font partie du progrès. Elles ont permis son avènement. L’humanité s’est faite sur ces deux jambes. Lui ôter ses démences ne la rapprochera pas de la justice, mais lui ôtera son humanité !

Enfin, jamais dans l’Histoire, les minorités ne sont parvenues à imposer leur joug aux majorités, de façon durable. Certaines revendications proposées par les minorités méritent peut-être l’attention du plus grand nombre. Toutefois, ce n’est pas dans la fureur et le bruit que se conquerront les avancées sociétales. C’est dans la pédagogie, la patience et l’accompagnement à long terme.

Montesquieu écrivait :

« Lorsqu’on veut changer les mœurs et les manières, il ne faut pas les changer par des lois. »

Qu’il me soit permis d’ajouter : « ni par des déboulonnages. »

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  • Le mouvement woke est similaire au mouvement écolo. Tous deux partent d’une saine idée et tout deux deviennent extrémistes. Parce que ces mouvements sont issus du bon sens, ils sont acceptés de bon grès par les populations. Leur acceptation fait qu’ils devraient mourrir d’eux même. Aussi pour exister, les instigateurs de ces mouvements passent dans l’extrémisme outrancier en manipulant les populations.
    Idem pour les idéologies communistes : qui ne veut pas que son prochain vive décemment ? Mais l’instigateur passe dans l’extrémisme et cela finit par la terreur et la pauvreté généralisée : Mao, Staline, Pol Pot, Castro, et désormais Chavez, Mélanchon, etc

    • L’enfer est pavé de bonnes intentions, un écolo/woke devrait savoir ça.

    • Tous ces mouvements sont dès le départ des idéologies anti libérales, donc inadmissibles.
      Le communisme veut une dictature du prolétariat.
      L’écologie l’arrêt de la société industrielle et du confort moderne.
      Le wokisme est une chasse aux sorcières digne de l’inquisition.
      Tout cela est horrible.

    • Et c’est pourquoi, lorsqu’un de ces mouvements apparaît, il faut se poser des questions et l’éradiquer le plus rapidement possible… Rester vraiment « éveillé » en quelque sorte…
      Aux US, on en est arrivé à considérer des parents d’élèves comme des terroristes dangereux pour la sécurité de la nation, et des multirécidivistes cambrioleur comme des victimes du système… Je croise les doigts pour que ça n’arrive pas à ce point en France…

  • L’écologie est une science, l’écologisme est une secte.

  • Il est tout à fait possible qu’une ligne éditoriale braque une partie d’un clientèle supposée. Cependant j’ai plutôt l’impression, surtout chez Disney, que l’idéologie woke est une manière de maquiller des produits insipides en « œuvre conscientisée » à peu de frais. Le souci c’est surtout que la production est mauvaise, les films Disney en particulier ne racontent plus d’histoire et mettent en scène des protagonistes sans enjeu existentiel, tandis que la chute de Netflix me semble surtout due à l’arrivée de gros concurrents (la production Netflix suit une recette, que je trouve relativement efficace, mais qui ne propose pas une qualité formidable).
    Je ne cherche pas à défendre l’idéologie woke, juste je remarque que des idéologies sordides n’empêchent absolument pas la qualité de production, et que Netflix et Disney me semblent surtout confrontés à des problématiques, différentes, de taille et de choix de sa cible. Être clivant n’est pas un problème en soi, agacer ses clients en cherchant à l’être le moins possible en est un.

    • Les raisons du déclins de Disney et Netflix sont assez similaires (surtout Disney à mon sens). Les deux mettent en scène du wokisme à toute la sauce (même quand ça n’a aucun rapport avec le scénario du film/série).
      J’étais tombé sur une vidéo d’une employée Disney (scénariste ou un truc comme ça) qui expliquait qu’elle cherchait à mettre systématiquement du LGBTQXYAZERTY+= ou communautarisme dans tous les scénarios qu’elle proposait.
      La saison 3 de Umbrella Academy est un parfait exemple de ce qui se passe (malheureusement)… Dommage, car en soit, elle est vraiment sympa comme série.
      Amazon semble moins touché (pour le moment), et semble choisir des sujets plus originaux.
      The Boyz, par exemple, amène ces sujets de manière complètement naturel, car la série est tellement barrée que ça passe totalement.

      • Je suis en désaccord. Netflix a toujours le même cahier des charges depuis toujours. L’exemple de la saison 3 de Umbrella Academy me semble assez mauvais si vous parlez d’Helen Page : la production se retrouve à devoir gérer une décision individuelle d’un acteur, ils le gèrent, et comme ça n’a aucun impact sur le récit, ils règlent la question en 2 minutes et ils font bien en sorte que justement ça n’entre pas dans l’histoire… personnellement je n’en avais rien à faire, et la série ne m’a pas forcé à m’en occuper plus que ça. Alors évidemment si on est « contre » la liberté individuelle des acteurs, et qu’on aimerait bien qu’au contraire Netflix fasse une tribune pour supporter une idéologie, ben du coup c’est énervant. La série dit « bon en fait voilà, cette fille à partir de maintenant c’est un mec, passons à autre chose parce qu’on a une histoire à raconter ».
        Le problème de Disney c’est que justement ils ne racontent plus d’histoire. Il suffit de regarder les titres des films et séries Star Wars et Marvel : ce sont des noms de personnage. Ils annoncent dès le départ qu’ils font du fan-service et qu’ils ne savent pas vraiment de quoi ils parlent. Le film Solo est par exemple une entreprise de déconstruction totale du personnage de Han Solo… a contrario le film Rogue One fait intervenir une protagoniste très centrale mais qui sert une histoire (plutôt que l’inverse), et même si le trailer de la série Andor donne envie on a l’impression que Disney repart dans ses travers.
        La politique de Disney est d’exploiter des licences jusqu’à la nausée des spectateurs. Ils ont en effet une ligne éditoriale, qui n’est pas uniquement woke en réalité, sur de nombreux aspects leur ligne est très conservatrice (et d’ailleursle wokisme me semble être un conservatisme de millenial en fait), mais la principale conséquence que ça a en terme de production c’est l’essentialisme de leur approche fictionnelle.
        Netflix pâtit de l’arrivée de très gros concurrents qui en plus contribuaient très fortement au peuplement de leur catalogue. Daredevil de Netflix, ou encore plus fortement Watchmen de HBO, sont idéologique et choisissent de s’adresser à un public… tout le monde n’est pas client, mais ce sont de très bonnes fictions. Netflix n’a plus la licence Marvel, Disney de son côté a produit des bouses du genre de Hawkeye ou Falcon & Winter Soldier, à la fin desquelles on se retrouve avec des personnages identiques au début : par exemple que savons-nous de Falcon au début de la saison ? qu’il a récupéré le bouclier de Cap’tain America parce qu’il en est digne… et donc à quoi sert la série, quel est le chemin du protagoniste, à quoi aboutit-on ? à ce que Falcon récupère le bouclier de Cap’tain America parce qu’il en est digne. Disney produit des fictions qui ont comme objectif d’être insignifiantes, négligeables et superflues… ils y arrivent. Le wokisme n’y est qu’un vernis : ils mettraient un vernis raciste, phallocrate, industrialiste, aristocratique… ce serait tout autant un vernis servant le néant.

        Ma thèse c’est que ce n’est pas le vernis woke qui fatigue chez Disney, mais la volonté de produire du superflu qui fatigue. Tandis que chez Netflix leur ligne woke est clivante depuis toujours, et ils sont impactés par un changement structurel du marché des plateformes.

        Pour Amazon, c’est possible. Pour le coup, à part Invincible je n’ai pas été séduit par grand chose dans leur production (j’ai suivi the Expanse, comme toutes les bonnes séries qu’ils produisent parfois par accident, SciFi l’a abandonnée, mais il y a une baisse de qualité depuis que c’est chez Amazon… peut-être qu’il y a déjà une baisse de qualité dans les livres de base, je n’en ai aucune idée). Je trouve qu’elles ont de grosses faiblesses aussi. Pour The Boys, la série est tellement édulcorée par rapport à la bande dessinée que je n’ai pas réussi à supporter… la bande dessinée est une critique profonde de l’idée même de super-héros, la série me semble parler d’une corruption accidentelle et croire quand-même à l’idée de héros, c’est moins intéressant, ça a déjà été fait. Le fait que Homelander m’ait semblé au début profondément vicieux me semble notamment aller complètement à l’encontre du propos du comic beaucoup plus dérangeant. Je ne vais pas critiquer le fait qu’une adaptation s’émancipe de son matériel de base, c’est en fait une très bonne chose, c’est juste que du coup, sur ce coup-là, je ne suis pas client (alors que je pensais être la cible).
        Je n’ai pas réussi non plus à suivre Fondation d’Apple. Alors là on se retrouve avec une contrainte particulière parce que l’œuvre originale (que je venais juste de relire en plus) dure plusieurs siècles. Je pense qu’il aurait quand-même été possible d’être un peu moins mainstream en suivant la structure des bouquins qui réussit à trouver un moyen de faire des protagonistes faciles à suivre sur différentes époques. La série a choisi un autre format. Et pour le coup j’ai décroché sur ce qui est peut-être une ligne idéologique puisque Fondation y est une sorte de colonie anglaise peuplée de fondamentalistes religieux avec une implantation façon western… pour moi ça ne va pas, mais surtout on a l’impression d’être en face d’une série SciFi sans personnalité et déjà vue mille fois même si la photographie est très belle. Pour moi on se retrouve encore avec des gens qui ne savent pas quelle histoire raconter, qui se lancent dans une projet d’adaptation sans avoir trop d’idée autre qu’une exploitation marketing, et ça tombe à plat.
        Globalement j’ai l’impression que HBO réussit à produire des choses en ayant une intention, Netflix déjà moins mais enfin c’est le cas régulièrement avec une confiance donnée aux réalisateurs et aux acteurs sur la base de leur cahier des charges. Amazon fait du Canal, avec des ambitions, des créateurs qui s’imaginent rock’n’roll mais sont d’un certain conformisme plat. Apple je ne connais pas assez, mais de ce que j’en ai vu ils cherchent peut-être encore une ligne et une distinction. Enfin Disney, en voulant s’adresser à tout le monde, ne s’adresse plus à personne (un peu comme TF1 en France), avec un vernis woke qui ne leur sert qu’à supporter la revendication essentialiste de leurs protagonistes qui n’ont rien à dire si ce n’est à faire la démonstration de ce qu’ils sont (on trouvait ça déjà avant le wokisme, notamment dans les séries pour ado où les protagonistes passent leur temps à surmonter les obstacles que par l’honnête et pure expression de leur personnalité formidable… tous des Mary-Sue et Gary-Sue insupportables) : c’est leur politique narrative qui pose problème, par vraiment leur politique idéologique (même si en creusant on trouve en réalité un lien, sans faire intervenir le wokisme).

        • Je suis assez d’accord au final sur la majorité de vos points.
          Sur Umbrella Academy, mis à part le côté « je me coupe les cheveux », qui en soit suffisait largement, il y a quand même plusieurs épisodes qui réaborde le sujet sous forme de scènes qui ne servent à rien à la série.
          Sur The Boyz, je ne connais pas le comic, et j’ai cru comprendre que le comic était encore plus violent ^^.
          Sur The Foundation, idem, je n’ai jamais lu les livres (le synopsis me semblait trop barré à mon sens à l’époque, même si c’est son but initial), j’ai regardé la série, mais sans plus de wow que ça.
          Et je suis entièrement d’accord avec vous concernant les franchises exploitées par Disney qui ne sont plus que du Fan service.

          • Je conseille la lecture du comic The Boys. On peut fait plus passer de violence sur comic que sur écran je pense, mais c’est surtout plus sale dérangeant, et au global c’est une entreprise de déconstruction systématique des super-héros. Le propos est plus fort (je sais pas si c’est trop de droite hein, ça ne me semble pas trop de gauche non plus). Dans la scène de l’avion, que j’ai pu voir dans la série avant d’arrêter de la regarder, et qui me semble est montrée plus loin dans le récit dans le comic : les 7 sont plus incompétents que cyniques et en tant que lecteur j’ai été révolté par la bêtise et l’irresponsabilité plutôt que par une attitude simplement froide et calculatrice… c’est à dire que le pire c’est que justement les héros essayent jusqu’au bout de sauver tout le monde. Certes Homelander est quand-même cynique, mais d’abord il a un visage et des expressions faciales plutôt placides, ce qui provoque une perturbation en tant que lecteur parce qu’il a des actes problématiques, mais en plus il est… troublé par le fait qu’il se voit faire des actes d’une immoralité dont il ne se sent pourtant pas capable (peut-être que la série finit par aller dans le même sens, je ne sais pas). Mais enfin ça va bien plus loin que les 7, et vraiment tout y passe.
            > Je trouve que le comic vaut l’effort de le chercher.
            Fondation a un peu vieilli, il faut l’avouer. Les lignes de clivage analysées me semblent pour autant toujours d’actualité. Je trouve que l’idée de Gaïa, une approche véritablement alternative au monde que celle que nous en avons, est une grande ambition littéraire, puisqu’il faut toujours rester suffisamment proche de l’expérience du lecteur pour qu’il reste connecté au récit… parfois je trouve que c’est un peu flou, d’autres fois je trouve au contraire que c’est un peu trop plan-plan. Il y a derrière je pense des partis-pris auxquels je n’adhère pas nécessairement, mais d’une part ça a été écrit à une autre époque et d’autre part les questions posées restent pertinentes.
            > Je conseille aussi, avant tout comme repère culturel.
            Enfin pour Umbrella Academy, je suis surpris que la seconde saison ne soit pas la plus énervante pour vous. Pour le coup, moi, j’y ai beaucoup vu une enfilade de stéréotypes et d’hommes de paille un peu commodes à brûler, plus que dans la saison 3.

  • Ces pubs TV où l’on met en scène, systématiquement, un Blanc idi.t et une Personne de couleur sage et avisée – alors que l’inverse serait aussitôt dénoncé comme un relent de colonialisme… Pédagogie ou rééducation ? Action ou vérité ?

  • Quel bonheur de pouvoir s’exprimer sur l’idéologie mortifère du wokisme. En effet, plusieurs médias vous excluent dès que vous critiquez ce mode de pensée lié à la délation et à la bien pensance obligatoire! Entendons-nous bien: notre devise nationale « Liberté, Egalité, Fraternité » pourrait être la devise Woke. Liberté de faire et d’aimer qui on veut, égalité entre les hommes, les femmes et ceux qui ne veulent pas se situer et fraternité avec le genre humain. Mais là où ça passe mal, c’est quand tous les jours on nous bassine sur la sexualité(qui doit rester dans la sphère privée) ou le racialisme qui voudrai mettre les gens dans des casiers communautaires comme dans les pays anglo-saxons et rendre honteux les caucasiens de leur supposé comportement. En cela Netflix(ou toutes ses séries sont gay friendly) et Disney-Marvel en sont les représentants jusqu’à l’overdose. Et ce n’est pas parce qu’o n’apprécie pas, que l’on est homophobe ou rétrograde!

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