Par Yannick Harrel.
Côté face, Elon Musk est un entrepreneur à succès avec SpaceX, Tesla, Neuralink et X.com (futur PayPal). Côté pile, Elon Musk est un trublion médiatique trop heureux de jouer avec les réseaux sociaux et les crédules. Irritant, séduisant, provocant, exaltant, il est peu dire que l’individu déclenche les appréciations les plus tranchées dans les discussions, les rédactions et les commissions d’enquête.
Devenu troisième fortune mondiale (115,4 milliards de dollars estimés) en 2021, l’entrepreneur américain d’origine sud-africaine Elon Musk multiplie les annonces détonantes. La conquête de Mars, la fusion des intelligences humaine et artificielle ou de trajets intercités en tube hyper-pressurisé sont quelques unes de ses prédictions dont les premiers jalons ont été posés dans la décennie précédente.
De loin, l’homme est un pur produit de la Silicon Valley. L’illusion se dissipe dès lors que l’on s’en rapproche, car de près Elon Musk apparaît comme rebelle à cet esprit californien souvent bien plus conformiste que ce qu’il prétend.
Exemple non isolé : l’usine originelle de ses électromobiles Tesla est située à Fremont, et alors que l’État californien et tout l’écosystème numérique de la Silicon Valley prônaient le confinement (lockdown), le bouillant personnage força les autorités locales à rouvrir son site industriel en les menaçant de poursuites judiciaires.
Ce n’est pas un hasard si celui-ci accepta aussi de participer au conseil économique de Donald Trump au grand dam des personnalités de la Silicon Valley très vindicatives à l’encontre de l’ancien Président américain. De même qu’il supporta pour la présidentielle de 2020 le candidat démocrate Andrew Yang, réputé très pro-entreprise, à contrepied des ténors du parti alors campés sur un positionnement plus idéologique.
Le natif de Pretoria est un entrepreneur à succès ayant toujours réinvesti le fruit de ses succès en de nouveaux projets comme dans la recherche et l’innovation des structures existantes, un profil fort éloigné du prédateur financier. Il n’hésite pas le cas échéant à apporter un éclairage spécifique dont il est difficile de délier l’aspect ironique ou enflammé comme sa dernière déclaration d’amour à la cryptomonnaie Dogecoin.
Elon Musk : le fantasque en surface, la stratégie au fond
Alors oui, Elon Musk a fumé un joint et bu un verre de whisky en pleine émission ; oui, il a décidé de revendre sur un coup de tête tous ses bitcoins et a en corollaire fait plonger abruptement le cours de la cryptomonnaie ; oui, il a traité de pédophile un sauveteur britannique en mission de sauvetage en Thaïlande ; oui, il a évoqué la vente de sa société Tesla et son retrait de cotation par un tweet provoquant l’ire de la puissante SEC (le pendant américain de l’AMF française) ; oui, le couac de la solidité du Cybertruck durant la cérémonie de présentation est resté dans les mémoires.
Et enfin, oui il s’est même moqué de ses contempteurs en leur proposant un Elongate ou encore en exprimant être atteint du syndrome d’Asperger pour expliquer ses excentricités passées et s’exonérer des futures ; tout en visant ironiquement une certaine sainte médiatique de l’écologie moderne.
Et pourtant malgré toutes ces frasques et ces travers (liste non exhaustive fournie ci-dessus), Elon Musk continue de fasciner toute une génération éprise d’innovations et de défis : car le fait est qu’il fait rêver en offrant une vision stratégique, parfois au travers de jolis coups médiatiques comme coiffer une électromobile Tesla sur sa fusée Falcon Heavy.
Tandis que dans une majorité de pays occidentaux est prônée la fin des mobilités, travers d’une société acquise à la décroissance, l’entrepreneur américain propose et expose une toute autre voie. Est-elle farfelue ? Oui, comme l’était ses projets de disposer d’une fusée réutilisable capable de se poser sur une plateforme maritime ou de concevoir une électromobile capable d’écraser toute supercar thermique sur le 0 à 100 km/h.
Tous ses projets ne se réaliseront certainement pas mais il insuffle à toute une génération l’envie de se dépasser, de concrétiser leurs études par des réalisations d’envergure et d’apposer leur propre petite brique au sein d’un gigantesque édifice.
Le doigt du prophète
Lorsque le prophète pointe du doigt la planète Mars, le fou regarde le doigt. Car si Elon Musk prône la révolution technologique, il déploie en réalité une approche stratégique des affaires : derrière le brouillard de ses sorties médiatiques, l’iconoclaste patron s’appuie sur une vision systémique, globale, de son écosystème, et c’est la technologie qui lui permet de l’atteindre, ou à tout le moins, de franchir les étapes y menant.
Dans des sociétés occidentales hygiénistes où se déplacer, se nourrir, s’informer et même respirer deviennent des actes suspects et verbalisables, le cas Musk est dissonant, et c’est en cela que lui, et tous ceux de son espèce, sont les anticorps des sociétés malades de leur bureaucratie, de leur éleuthérophobie et de leur incapacité à proposer un avenir à leur population la plus ambitieuse et productive.
Dans des sociétés où les forces destructrices, annihilatrices du passé et castratrices du futur font la loi, mieux vaut suivre Elon Musk vers Mars plutôt que rester sur Terre.
Un article publié initialement le 23/05/2021
Vous auriez pu conclure qu’ il fait un excellent meneur d’ Hommes. Il a de la suite dans les idées, il s’ y tiens, il sait s’ entourer de talents pour y arriver. Il nous le faudrait comme président!
C’est un gars capable de faire tapis sur un projet, et il a eu le nez creux et de la chance.
Pas vraiment le bon profil pour un président. Ou il faut aimer le risque.
Musk a des similitudes avec Howard Hughes, le coté aventurier et technique en moins. (Hugues pilotait ses prototypes ).
Arrêtez de nous survendre les gens s’il vous plait, c’est vous qui rendez ces gens clivants et créez de la détestation.
Et au passage on a pas attendu tesla pour savoir qu’en terme de performance oui un moteur électrique à carrément plus de « patate » qu’un thermique, le souci a toujours été comment on l’alimente (batterie, pile à combustible, etc).
Le lanceur réutilisable ça a déjà existé, ça s’appelait la navette spatiale et ça date des années 80.
Le projet spatial actuel et de retourner sur la Lune, soit un truc qui a déjà été fait en 69.
Désolé de pas sauter au plafond…
Et au fait l’hyperloop ça en est où ? ça va se faire ou ça à fait pchitt ?
Par rapport aux autres milliardaires ce type est génial et ne fait de mal à personne.
le génie est un type qui invente un truc nouveau, force est de constater que ce que dit pouf est correct..ce que fait musk n’est pas nouveau, ce n’est pas là qu’est son génie..
Son génie est récolter les subventions, surtout celles du CO2. Bravo l’artiste. Pour le reste…
Avec du recul, il semble aussi « flamboyant » et « instable » que le BITCOIN! Sa force est de savoir gagner la confiance de gens compétents, par ses talents de manager. Est-ce que ça sera suffisant sur le long terme? Wait and see!
Il est investisseur avant tout. Et comme dit plus haut, il ne fait de mal à personne car il utilise son propre argent…
Pourquoi toutes les inventions que vous citez n’ont pas continué du coup si elles étaient si géniales que ça ? Pour l’électrique, c’est très certainement politique, pour la navette, ça ne permet pas d’envoyer des charges lourdes.
Sans aller sur de l’idolatration, Musk est avant tout un gars qui a des milliards, qui ne demande rien à personne et fait ce qu’il a envie de faire selon sa vision des choses. Très peu de personnes ont ce raisonnement.
Inexact. Le principe du lanceur réutilisable a été imaginé avec la Navette spatiale mais la Navette a été un échec économique pour diverses raisons techniques (notamment les révisions au sol et le remplacement des tuiles de protection thermique). Le génie d’Elon Musk c’est d’avoir repris le concept mais de l’avoir réellement matérialisé et rendu très rentable, avec des lanceurs véritablement réutilisables. Certains des lanceurs ont déjà été utilisés une dizaine de fois, sans dépense majeure de remise en état et sur des délais très courts. En résultat, les lancements de Falcon-9 coûtent une petite fraction de ce que coûte le lancement des fusées non réutilisables, comme les Arianes européennes.
Le retour sur la Lune n’est qu’une étape pour aller sur Mars et il faut bien redémarrer quelque part, puisque pendant 40 ans les partisans des vols spatiaux habités ont dû se contenter d’aller faire des petits tours en rond dans la Station Spatiale Internationale, ce qui est aux voyages spatiaux ce qu’est une ballade en banlieue parisienne pour un explorateur. Cette absence d’ambition des Américains (comme des Européens) pendant des dizaines d’années, a mis à bas le potentiel qui existait à l’époque du programme Apollo (fusée Saturn V).
Et vous voudriez, en plus, qu’Elon s’occupe de l’hyperloop?! Il a lancé l’idée mais il a dit qu’il en laissait le développement à d’autres. Même lui ne peut pas tout faire et croyez moi, il y a plusieurs universités qui travaillent dessus et ça avance!
La navette spatiale n’était pas un lanceur mais un planeur.
Ohlala, désolé d’avoir abrégé… Donc : Le lanceur réutilisable ça a déjà existé, c’était l’ensemble navette spatiale, réservoir externe et propulseurs d’appoint et ça date des années 80.
Sans remonter tout à fait au temps des dinosaures, ça date de 20 ans encore avant. Chez Boeing, en 1963, il y avait un projet de navette baptisé Dyna Soar. Et je crois bien que Lockheed avait un projet concurrent dérivé du X-15, mais je connais mieux Dyna Soar vu que c’était mon parrain chez qui je vivais le responsable chez Boeing…
Moi je préfère Elon à Greta.
Space X et Starlink vont changer le monde de façon majeure
Ce type est génial
J’espère qu »il a de bons gardes du corps
Elan Musqué est peut-être un bon patron, mais en effet sa personnalité ne m’inspire rien. Il est comme Laurent Alexandre, Kurzweil ou Gates, des entrepreneurs avec un melon surdimensionné qui se prennent pour des prophètes des temps futurs. Ca ne les a pas empêchés de toucher des subventions en tout cas, merci aux contribuables !
« De même qu’il supporta pour la présidentielle de 2020 le candidat démocrate Andrew Yang ». Non, il ne l’a pas « supporté », il l’a soutenu.
certes, si vous voulez , mais que voulez vous dire mieux vaut suivre Elon Musk sur mars que de rester sur terre..???
c’est la conclusion et elle m’est obscure..
j’essaye justement de dissocier le personnage médiatique de ce qu’il fait..
L’intérêt de Mars est qu’on peut s’y fournir en matériaux fossiles, certainement pas y vivre. C’est donc un passé qu’on peut ajouter au nôtre, pas une perspective de futur.
– Encore faut-il qu’il y ait eu de la vie sur Mars.
– Et si ça avait été le cas, ça ferait (astronomiquement) cher le litre de gasoil. L’argent englouti dans une telle entreprise serait bien mieux dépensé à trouver de véritables alternatives aux énergies fossiles, telle la fusion nucléaire pour la production d’électricité.
Un article « réchauffé » de plus…
Encore un mégalomane qui pense être le futur, tout en sachant qu’il finira dans le passé comme chacun de nous.
Le pauvre il ne va rien pouvoir emporter pour le grand voyage ni continuer à être un être suprême !
« article « réchauffé » »
Et mon avis sur Musk ne change pas quelque soit le nombre d’articles et d’éditions : je suis admiratif, mais je ne lui prêterais pas un centime.
Un Asperger reconverti dans l’hilarité.
Lui au moins partira en s’étant bien amusé, ce qui n’était pas gagné au départ.