États-Unis : des médias progressistes qui n’ont rien appris après Trump

Affaire Hunter Biden, Cour Suprême, Guerre en Ukraine : les médias progressistes américains multiplient les fake news et les manipulations.

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Pinocchio credits Luigi Orru (licence creative commons)

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États-Unis : des médias progressistes qui n’ont rien appris après Trump

Publié le 29 mars 2022
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C’est comme s’ils tenaient à donner raison à Donald Trump.

Durant son mandat, Donald Trump martelait constamment sa haine des médias qu’il accusait de fake news. Et à chaque fois, ces mêmes médias semblaient redoubler d’effort pour lui donner raison. Une récente nouvelle confirme cette thèse.

Vous vous rappelez cette histoire aux alentours de l’élection de 2020 au sujet de Hunter Biden, le fils de Joe ? Le New York Post avait publié en Une que son ordinateur portable comportait des informations très compromettantes à son sujet et celui de son père.

Naturellement, les laquais médiatiques des démocrates se sont empressés d’étouffer l’histoire. À l’instar des quatre années précédentes, ils ont sauté à pieds joints sur des fabulations de désinformation russe. Les médias sociaux, quant à eux, ont utilisé leurs outils pour que l’histoire tombe dans l’oubli, suspendant même le New York Post et « avertissant » les lecteurs que les liens vers ses articles sont « dangereux. » On a aussi cité une cinquantaine d’espions, reconnus pour leur authenticité – comme en Irak.

Aucune excuse, aucune couverture

Eh bien, il semble que ces informations étaient vraies. Dans un article récent, le New York Times a évoqué les problèmes fiscaux de Hunter. Le journal mentionne timidement que l’information provient de la cache « d’un ordinateur abandonné par M. Biden dans une boutique de réparation au Delaware. » En d’autres termes, le New York Post avait 100 % raison et tous les autres 100 % tort.

Bien sûr, les médias se sont confondus en excuse pour cette bévue… au même niveau que la France s’efforce de diminuer les dépenses publiques. Au 26 mars, CNN, MSNBC, ABC, NPR et Associated Press ne mentionnaient aucunement, du moins à la Une, ce scandale caché qui aurait pu influencer l’élection. Seul CBS a repris la nouvelle du New York Times – une seule fois.

La Maison Blanche est passée des mensonges sur la désinformation russe à l’esquive, plaidant que Hunter est un simple citoyen. Oh, il est certain que ce n’est pas dans l’intérêt du public que le fils d’un politicien très influent travaille pour une compagnie ukrainienne sans expertise aucune dans le domaine ou qu’il vende son « art » à fort prix à des donateurs anonymes… Je me demande si le détachement aurait été le même détachement si un enfant de Trump avait été dans la même situation.

Cour suprême : un double standard aberrant

N’allez pas croire que le biais partisan des médias s’arrête là. En plus de taire des nouvelles importantes, ils osent mentir au grand jour face à leur propre comportement dans des situations identiques.

Des audiences se tiennent présentement au Sénat sur la possible remplaçante d’un juge qui n’est même pas certain de vouloir quitter son poste dans l’immédiat. Mais il quittera/mourra, Kentanji Brown Jackson lui succédera si elle obtient les votes nécessaires – une simple formalité.

Alors que des Démocrates réagissent comme des adolescentes à un concert de BTS, les Républicains y vont de questions plus musclées sur ses opinions. Certaines sont prévisibles sur le début de la vie, d’autres sur sa supposée clémence envers les pédophiles ou même sur ce qu’est une femme. Après tout, sa nomination est entièrement attribuable à son sexe, à l’instar d’Amy Comey Barrett pendant la gouvernance Trump, et à la couleur de sa peau. Elle n’a même pas pu répondre, prétextant qu’elle n’est pas biologiste. Les médias ont évidemment défendu son indécision.

Et comme les Républicains posent des questions somme toute sensées à une juge qui occuperait la plus haute instance judiciaire du pays, ils sont accusés de tous les maux. Même si leurs accusations de sympathie pédophile sont exagérées, ils sont immédiatement accusés d’être conspirationnistes. Et quand Ted Cruz l’a questionnée au sujet de la théorie critique des races et de l’infâme projet 1619, qu’elle a acclamé plusieurs fois, il a été accusé de tourner les audiences en cirque.

Mais le comble a été atteint avec le Washington Post, qui a accusé les Républicains de faire pire que les Démocrates lors de l’audience du juge Brett Kavanaugh. Vous avez bien lu : la diffamation outrancière contre Kavanaugh, accusé sans fondement de viol, est du même ordre que de poser des questions au sujet de la philosophie judiciaire d’une personne.

Ukraine : qui dit vrai ?

Finalement, sans doute parce que les Démocrates sont au pouvoir, les médias travaillent doublement plus fort pour étouffer tout ce qui peut leur nuire.

C’est particulièrement évident avec la guerre en Ukraine. Toute voix qui mentionne l’expression « laboratoire ukrainien » est derechef accusée d’être un agent de propagande russe – on va même jusqu’à demander leur arrestation.

Pourtant, la sous-secrétaire d’État a déclaré sous serment que l’Ukraine possède des « laboratoires de recherche biologique » et qu’il serait « inquiétant » qu’ils tombent sous contrôle russe. Aussi, le 26 février l’ambassade des États-Unis en Ukraine a-t-elle joué à 1984 en éliminant toute référence envers lesdits laboratoires. Mais comme les trous de mémoire n’existent pas (encore), les documents sont encore disponibles. Pourquoi tant d’efforts pour quelque chose qui ne fait qu’alimenter les commérages conservateurs ? Parce que quelqu’un avec un nom de famille célèbre serait impliqué ?

Et que dire de la canonisation du pouvoir ukrainien. Non, initier l’agression – sauf en cas de menace très crédible et imminente – n’est jamais justifiable et le plus grand coupable de la guerre est la Russie. Mais ça ne justifie pas les actions répréhensibles de Volodymyr Zolensky comme celle de nationaliser des chaines de télévision et censurer les partis d’opposition.

À ce sujet, les médias sociaux veulent tellement montrer leur attachement pour l’Ukraine qu’il est maintenant (temporairement) permis d’afficher son soutien pour les milices néonazies et de souhaiter à voix haute du mal aux soldats russes. Et à aucun moment ou presque les médias de masse se sont questionné sur ces politiques…

Bref, encore une fois, les médias donnent raison à Donald Trump à leur sujet. Leur biais partisan les aveugle tellement que le jupon sert d’écharpe. Il est donc facile de prédire que si les Républicains remportent les élections en novembre, les mêmes accusations ayant fusé lors de l’élection en Virginie referont surface.

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  • Bref on a tout compris les Biden de fameux rufian

  • Il y eut aussi l’affaire Hillary Clinton..

    En plus d’organiser la décadence de leur pays, les démocrates américains se sont aussi missionnés d’aller faire décader les autres pays qu’ils soient leurs amis ou leurs ennemis… C’est ainsi que la gentille Hilary est allé emmerder ours russe dans sa grotte…

    Petit ennui avec ours russe, c’est que si on veut s’en prendre a lui, vaut mieux ne pas le manquer, parceque lui il vous manque pas.. Aux élections suivantes, un méchant pirate russe a malencontreusement rendu public les gentils emails de Hillary qui lui ont un peu couté l’élection… La faute à ours russe bien-sur…

    Est ce que les éventements en cours ne seraient pas aussi une vengeance?!…
    On verra, mais pour Biden, il vaut mieux ne pas manquer ours russe cette fois, sinon…

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