Par Pierre-Guy Veer.
À chaque « premier mardi de novembre après le premier lundi de novembre » – pour subtilement éviter de prononcer le mot de Toussaint – plusieurs juridictions américaines vont voter. Ce fut le cas le 2 novembre dernier et si les démocrates n’y prêtent pas attention, ils pourraient avoir de mauvaises surprises pour les élections de mi-mandat l’an prochain.
En Virginie particulièrement, le démocrate Terry McAuliffe a été battu par le républicain Glenn Youngkin. Durant toute la campagne, Youngkin s’est concentré sur les problèmes qui importent pour ses pairs : l’éducation – particulièrement l’infâme théorie critique des races, l’opposition à l’obligation vaccinale ou de masques, la volonté de diminuer une panoplie de taxes et impôts et la préférence pour l’adaptation aux changements climatiques plutôt que la réduction des émissions de CO2. Il a également ignoré l’immigration, cheval de bataille de plusieurs de ses pairs au GOP.
Par ailleurs, cette élection a vu deux premières : l’élection de Winsome Sears, première femme noire à devenir lieutenant-gouverneur de l’État, et de Jason Miyares, premier Hispanique élu comme Attorney General. Tous deux sont républicains.
L’histoire de Sears pourrait facilement faire l’objet d’un film tellement elle ressemble au rêve américain typique. Son père est arrivé aux État-Unis avec 1,75 dollar en poche quand elle avait six ans. Il a pris tous les boulots qu’il trouvait. Dans son discours de victoire, elle a affirmé que même s’il elle était encore Jamaïcaine lorsqu’elle a rejoint les Marines, elle était prête à mourir pour ce pays qui l’avait acceptée. Elle a aussi fait remarquer que la couleur de sa peau démontre que le pays n’est pas revenu avant les années soixante, comme certains veulent tenter de le faire croire.
La tête dans le sable
Comment ont réagi les démocrates face à cette défaire surprise ? Un stratégiste semble avoir vu la lumière en affirmant que l’acoquinement avec les idées wokes causera des dommages.
Du côté de l’égérie Alexandria Ocasio-Cortez, cette défaite aurait plutôt été causée par une apathie de la base démocrate qui n’a pas assez voté.
Malheureusement, la plupart des autres démocrates et de leurs laquais médiatiques se sont mis à blâmer tout et tout le monde sauf eux-mêmes. McAuliffe a affirmé que les soucis des parents au sujet de l’éducation étaient factices et simplement encouragés pour diviser les parents et les enseignants. Il ne semblait pas capable de savoir si Donald Trump était ou non un sujet important de la campagne.
Il affirmait aussi haut et fort, à l’instar des médias, que la théorie critique des races n’était pas enseignée dans les écoles en Virginie alors que les preuves du contraire abondent. Et comme d’habitude, plusieurs médias ont martelé l’argument du racisme pour justifier la défaite… malgré les premiers résultats susmentionnés.
En d’autres termes, ils sont tellement isolés dans leur tour d’ivoire qu’ils sont incapables de reconnaître que leur agenda extrémiste n’est pas aussi populaire qu’ils le croient. Si vous vous questionnez au sujet de l’éducation de vos enfants, c’est que vous croyez au croquemitaine.
Bref, si les démocrates n’enlèvent pas leurs œillères sous peu, une vague rouge submergera le Congrès en 2022. L’élection de Biden avait moins à voir avec ses idées qu’avec le fait qu’il n’était pas Donald Trump et que les médias n’aimaient pas sa vulgarité.
Si même le très démocrate (et très anti-Trump) Bill Maher peut s’apercevoir que quelque chose cloche, l’entourage de Biden en est capable.
Sur le même sujet : Présidence Biden : des Midterms 2022 très mal engagées pour les démocrates, par Alexis Vintray
Partout dans le monde, le camp « progressiste » est de plus en plus incapable de concevoir un projet de société séduisant pour la majorité. Il n’est que le représentant de minorités agissantes, ainsi que de très puissants intérêts économiques prêts à tout pour faire triompher leur agenda – la mise en place de la tyrannie vaccino-numérique en est la meilleure illustration.
La victoire de Youngkin est d’autant plus importante que son opposant et les démocrates avaient choisi de faire de cette élection un enjeu national, raison pour laquelle des cadors du clan démocrates sont intervenus dans la campagne, avec en particulier des meetings avec Kamala Harris, Hillary Clinton ou encore Barack Obama…bizarrement, France 24 et l’AFP avaient aussi donné une connotation d’ampleur nationale à ce scrutin…avant de passer les résultat sous silence…
Après, dans le New Jersey, le démocrates sont aussi passés très près de perdre l’élection…cela dit, il y a eu énormément de problèmes de machines à voter aux alentour des 88-89% de dépouillement…et lorsque le décompte a repris, le candidat démocrate était en tête d’environ 40000 voix…ce qui est assez étrange, en particulier au vu de ce qui s’est passé sur l’élection sénatoriale de cet état…où Edward Durr, camionneur et républicain a réussi à déboulonner le président du sénat local en dépensant seulement $153 pour sa campagne !
Un décompte qui s’arrête avec le républicain qui caracole… puis qui reprend avec le candidat démocrate passé magiquement en tête.
Ça me rappelle quelque chose.
il est plus important de regarder les scores des démocrates car si un candidat racontant n’importe quoi perd avec 49,9% des voix, ça dit des choses sur la deliquescence d’un pays..
Quelles œillères?
Le woke est une dérive naturelle du marxisme et la gauche après une accalmie dans les années 90 retourne en force à son idéologie première.
Leur laisser le pouvoir est l’assurance d’un résultat invariable depuis un siècle.
Si je ressortais ma vieille casquette rose oubliée au fond d’un placard depuis 30 ans, je dirais :
– que suis d’accord avec les idées que les féministes, socialo ou wokes affichent,
– qu’ils sont totalement non-productifs dans la façon de les présenter au point de se demander si elles sont un but ou un prétexte,
– qu’ils me font honte par leur méthodes totalitaires et leur manque de respect des idées elles-mêmes sur le fond,
– que je vais brûler ma casquette car je ne veux surtout pas être associé à ça,
– que je vais prendre le maquis avant que les ultras ne fassent la chasse aux mous.
Les médias se fichent de la vulgarité de Donald Trump, ce qu’ils n’aiment pas chez lui est qu’il soit républicain…
Par contre, la vulgarité de Trump lui a mis à dos les démocrates et les centristes, et sa gestion très étatique de la pandémie quelques voix à droite.
« Il y aura une vague rouge au Congrès si les démocrates n’y prennent pas garde. »
Non. Il y aura une vague rouge même s’ils y prennent garde. Perdre les « midterms » est presque la norme pour le pouvoir en place. Une vague républicaine est inévitable, surtout après la débâcle afghane de Joe et ses dépenses exagérées.