Par Michel Gay.
Une étude gouvernementale norvégienne remet en cause la rentabilité du plus grand projet éolien en mer (offshore) au monde situé sur un banc de sable (le Dogger Bank) au nord-est du Royaume-Uni.
Un secteur d’activité peu prometteur
Le projet mené par Equinor, le géant norvégien du pétrole et du gaz représentera une puissance installée de 3,6 gigawatts (GW) une fois achevé, et pourrait déboucher sur un désastre financier.
Selon Petter Osmundsen, professeur à l’Université de Stavanger (Norvège) « Dogger Bank ne sera pas rentable » et « s‘engager sur une très grande capacité dans l’éolien offshore fixé au fond, c’est mettre trop d’œufs dans le même panier, et peut-être aussi pas dans le bon panier ».
L’industrie éolienne offshore parie que les coûts de construction diminueront en offrant de meilleurs retours sur investissements à mesure que l’effet d’échelle des grands projets augmentera.
Toutefois, comme le rapporte le site upstreamonline :” selon cette étude, les coûts ont en effet baissé pour les projets éoliens offshore, mais pas au même rythme que le prix garanti attribué par le gouvernement anglais au plus bas soumissionnaire pour l’achat de l’électricité qui sera produite.”
Les prix garantis protègent le développeur de leur forte baisse et les consommateurs de leur forte hausse.
Le site upstreamonline rapporte aussi que :
- le plus grand acteur mondial dans le domaine des éoliennes offshore (le Danois Orsted) a mis en garde contre les difficultés d’approvisionnement pour la construction de ces éoliennes.
- Des retards de fabrication sont à craindre suite à la hausse des prix des matières premières, de l’énergie, des transports et des composants de turbines.
- La rentabilité du principal fabricant de turbines Vestas est également en baisse.
Par ailleurs, la concurrence accrue dans les enchères pour acquérir les nouvelles autorisations d’implantations de ces éoliennes offshore a également considérablement réduit les prix garantis.
Taux de rendement interne du projet de parc éolien en mer
Les taux de rendement internes des projets pétroliers et gaziers sont souvent beaucoup plus élevés que pour l’éolien offshore qui a des revenus plus stables. Ce dernier n’est pas exposé à la volatilité des prix en raison des garanties d’achat de prix de l’électricité.
Cependant, avec un prix fixe payé pour l’électricité produite, il y a également peu de potentiel de hausse, et les coûts de construction ont récemment augmentés.
Le prix garanti (contract for différence, CfD) au Royaume-Uni a considérablement baissé, passant de 114,39 livres par mégawattheure (MWh) en 2015 à environ 40 livres/MWh pour l’attribution du projet sur le Dogger Bank en 2019.
D’autres chercheurs concluent également que des réductions de coûts importantes sont nécessaires pour sauvegarder l’économie du projet.
L’un des moyens d’y parvenir consisterait à réduire le taux de rendement requis par les investisseurs dans les parcs éoliens offshore, mais celui-ci a déjà été divisé par deux en 6 ans.
Ainsi, comme toujours, la réalité économique reprend ses droits lorsque les subventions publiques diminuent.
La rentabilité chancelante de cet immense projet d’éolien en mer mené par Equinor (qui n’inclut pas les coûteuses externalités pour gérer l’intermittence) est un indicateur de l’absurdité de ces énergies renouvelables intermittentes en mer.
pas rentable? pas pour tout le monde visiblement.;
Vous remoarquerez que dans l article, le conditionnel est utilisé. donc pour l instant personne n en sait rien.
C est difficile d estimer la rentabilité avant de faire. C est comme pour l EPR qu apprecie l auteur: ca devait etre tres rentable mais une fois que les cout de flammanville ont explosé l est ce encore ?
Il faut pas oublier une chose: les premieres series ont toujours des problemes (vrai pour le nucleaire, l eoloien ou meme la fabrication de casseroles) mais l apprentissage permet d etre de plus en plus rentable
La défaite, voire la catastrophe, annoncée, avec une certaine gourmandise, par cet article, me fait penser à cette vieille pub d’un constructeur automobile : “ça ne marchera jamais !”
Ha ha ha !…
L’éolien n’est pas rentable sur terre. Alors offshore, il l’est encore moins.
Déjà en Allemagne, les éoliennes terrestres sont démontées lorsqu’est atteinte la fin de leur période de subvention car alors leur exploitation est trop onéreuse (supérieure à leur coût de démontage !). En mer, comme leur démontage sera encore plus onéreux, elles formeront des cimetières. Et nos écolos pesteront contre ces méchants capitalistes qui ne démontent pas les éoliennes parce-qu’ils ont fait faillite.
L’éolien fait augmenter le coût de l’électricité proportionnellement à sa puissance installée. Ce parc sera donc rentable parce qu’il aura fait augmenter le prix de l’électricité. Sera-t-il compétitif avec du nucléaire. On s’arrangera pour qu’il le soit.
quand on dit service public.. la notion de rentabilité devient secondaire..
des tas de lignes électriques ne sont pas “rentables”..je présume…notamment si elles desservent une résidence secondaire isolée..
un peu comme des lignes sncf…
sans marché libre..
alors les éoliennes sont necessaires à la transition énergétique..
et la transition énergétique c’est notamment ‘installer des éoliennes..
pourquoi? mais parce que..
et le pire c’est que c’est à peu près ça..
… Euh… ils sont encore en train de construire des moulins à vent en mer… cette même mer qui est, selon les écolo, sur le point d’engloutir des îles, d’avaler des pans entier de littoraux, de menacer jusqu’à 1 milliard de personnes, et qui devrait atteindre 2 mètres de plus selon les “experts” d’ici 2100 à cause du réchauffement climatique et du dioxyde de carbone… et ils continuent de construire au milieu d’un truc aussi dangereux ?