Déchets (nucléaires ou non) : vivons-nous dangereusement ?

Vouloir faire peur avec les déchets, nucléaires ou non, est un vaste programme aux ressorts infinis.

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Déchets (nucléaires ou non) : vivons-nous dangereusement ?

Publié le 27 août 2021
- A +

Par Michel Gay et Patrice du Puy-Montbrun.

Nous vivons dangereusement, le plus souvent sans le savoir, car les déchets de tous types sont dangereux !

Il y a danger et danger…

La pollution par déchets radioactifs semble être un sujet infiniment plus grave que les morts consécutifs à des expositions ou des explosions chimiques.

Ainsi un terril de déchets de charbon a explosé en 1975 dans le Pays de Galle (Calonne-Ricouart, 6 morts) en répandant largement ses déchets de poussières toxiques et radioactives car le charbon est aussi radioactif.

Les déchets radioactifs répandus par les explosions aériennes des bombes atomiques de 1945 (une explosion tous les trois jours durant toute l’année 1962) ne semblent pas avoir affecté le troisième âge actuel qui vit de plus en plus vieux, et qui a pourtant passé sa jeunesse à manger des salades radioactives et à boire du lait qui ne l’était pas moins.

Cette radioactivité (inoffensive, voire bénéfique pour l’humanité) n’a fait que s’ajouter à celle, naturelle, de la Terre dont presque la moitié provient du gaz radon.

Dans les massifs granitiques radioactifs, (particulièrement Bretagne, Massif Central et Alpes), ce radon radioactif remplit les caves des maisons et immeubles dont les habitants se portent bien, et peut-être mieux que les autres grâce à cette radioactivité ambiante plus forte qu’ailleurs en France.

Un monde fortement radioactif

Le monde entier est naturellement irradié en continu.

Faut-il trembler pour les plus fortunés qui vont prendre leurs vacances au Kerala en Inde (splendides plages dix fois plus radioactives qu’en France), ou pour les habitants de Ramsar, en Iran, dont le sol est cent fois plus radioactif qu’en France ?

Faut-il aussi s’inquiéter pour les curistes de Berthemont-les-Bains et de ceux d’Évaux-Les-Bains dont les eaux radioactives du Mercantour (comme de la plupart des stations thermales) sont officiellement vantées pour leurs bienfaits ?

« Sulfurée, sodique, tiède, siliceuse, radioactive, l’eau sort naturellement à une température de 29 °C des roches cristallines du Mercantour. Ces eaux (radioactives) sont particulièrement indiquées pour les traitements anti-effort, dépressions et modifications du système nerveux, le radon ayant des caractéristiques sédatives et antalgiques ».

Que penser aujourd’hui d’une agence d’État (l’ADEME) et de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire chargés de soustraire les Français aux effets réputés « néfastes » (semble-t-il à tort aux doses habituelles) du radon radioactif ?

Le radon est même utilisé comme thérapie dans certaines grottes du Montana et en Autriche (tunnel thérapeutique du Gastein) !

Déchets nucléaires

La majorité en volume des déchets radioactifs sont à courte durée de vie et sont aujourd’hui stockés définitivement en toute sécurité.

Ceux à longue durée de vie, aujourd’hui entreposés aussi en toute sécurité à La Hague, seront stockés définitivement dans quelques années sans aucun problème à 500 mètres de profondeur dans des couches géologiques à Bure.

Un seul Français a-t-il eu un problème avec ces déchets à longue durée de vie ? (Réponse : non).

Agiter des épouvantails

Pour autant, le pseudo épouvantail des déchets nucléaires (de tous les déchets, dont ceux de la médecine, des industries alimentaires, des laboratoires de recherche…) est régulièrement agité pour faire peur à la population.

Dans le même temps, d’autres sujets de préoccupations plus graves et plus sérieux comme la production de CO2 et les poussières fines émises par les centrales thermiques allemandes (fonctionnant essentiellement au charbon et au gaz) sont passés sous silence car ce pays « écolo » est réputé vert à tort.

En revanche, personne ne semble craindre les déchets dangereux de durée de vie illimitée du cadmium (des piles), du plomb (qui décore les verres de couleur appréciés des enfants), des milliers de tonnes de plomb toxique (des batteries de voiture non correctement recyclées) qui sont rejetés dans la nature chaque année.

Sans compter les résidus de médicaments, de plastiques, de métaux lourds, de pesticides, les perturbateurs endocriniens (alkyphénols, phtalates, bisphénol, parabènes, triclosan, hydroxyanisol butylé, butylhydroxytoluène, etc.), allégrement diffusés quotidiennement dans la nature et présents dans l’eau potable du robinet, les aliments et les cosmétiques.

Vouloir faire peur avec les déchets, nucléaires ou non, est un vaste programme aux ressorts infinis.

C’est une tromperie des antinucléaires de faire feu de tout bois pour effrayer les populations avec les déchets nucléaires à vie longue (et non illimitée comme les déchets chimiques) qui seront stockés définitivement dans des couches géologiques stables à Bure, et qui ne feront jamais aucun tort à personne jusqu’à la fin du monde (4,5 milliards d’années).

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  • Je doute du comptage des morts de la pollution atmosphérique , plus exactement, que ce soit un comptage en morts et non en espérance de vie.. pour le radon c’est encore pire.

    Si nous somme douze moi compris à pousser une voiture, suis je LA CAUSE de son déplacement? le problème de comptage commence comme ça…

    ¨Si ma mémoire est exacte, j’ai été banni d’un fil de discussion un fois pour avoir juste demandé de préciser que le comptage était hypothétique et que les hypothèses n’etaient en rien les plus plausibles qu’on puisse faire, et donc affirmer sans dire les « si » n’etait pas honnête et certainement pas scientifique.

    mais c’est dit par des chercheurs, publié, donc c’est de la science..

    Par ailleurs…la peur.. ce n’est pas un animal simple à dompter. Le fait est que la majorité des gens a peur des irradiations ou contaminations mais moins peur de la pollution. Tout le monde a traversé un nuage de fumée sans conséquences visibles autres que des yeux qui piquent et un petite quinte de toux.

    Avec le radon , c’est un incitation à la peur à double tranchant pour ceux qui la manient..
    De nombreuses personnes avec un vie « saine  » naturelle et longue on vécu dans des maisons à fort taux de radon..le diagnostic radon doit leur faire hausse les épaules.. (pour digresser d’ailleurs …un fort taux de radon est parfois une conséquence d’unemauvaise aération du logement, si vous ahbitez avec un fumeur, c’est bon à savoir) ..

    Il ya un moment où les épidémiologistes eux meme feraient bien de préciser aux gens que les risques qu’ils mettent en évidence n’ont aucun interet pratique notable pour un individu. ça peut servir aux assureurs à l’etat à ceux qui jouent avec des grands nombres..

    est on en bonne santé si on est anxieux d’être exposé à des risques dérisoires au lieu de vivre?

    Si on ajoute une curieuse focalisation sur les cancers ( qui glisse doucement vers les perturbation endocriniennes plus mal connues donc plus intéressantes pour faire peur) doublée de l’idée qui perdure d’un lien direct entre exposition à des mutagènes sans tenir compte du fait que nous BAIGNONS dans les mutagènes  » naturels ».!!!!

    Ce qui me semble plausible intuitivement est qu’étre exposé à un substance chimique mutagène ou une irradiation.. ne va pas avoir un effet linéaire!! c’est peu probable!!! ça le devient quand le nombre de mutations induites devient grand vis à vis des mutations naturelles par ailleurs « traitées par le système immunitaire.. Si le corps subi des millions de mutations naturelles , si vous en ajoutez des milliers… c’est un changement de l’odre du millième..les cancers naturels mettant des décennies à apparaitre.. vous hâtez à peine cette apparition..effet réel mais faible…

    En clair, un type qui fume depuis l’âge de quatorze voir son espérance réduite de quelques années.. or le tabagisme est une exposition INTENSE… l’epsosition au soleil intense chez certains conduit à une augmentation du risque de cancer de la peau.

    le problème du tabagisme passif..c’est d’abord la politesse du fumeur vis à vis du non fumeur..

    les premiers cancers( et maladies) environnementaux..sont les cancers (et maladies) professionnels..autrement dit que des tas de gens « acceptent » comme étant le prix à payer pour gagner leur pain. cela met des décennies pour être « effectif »…

    combien de fois faut il le répéter regardez l’esprance de vie en france!!!! elle résulte de l’exposition aux pesticides, produits chimiques pollution atmosphérique, viande rouge, …avec effet cocktail!! ajoutons accident de voitures suicides …
    essayez donc de trouver un endroit où elle est plus haute du fait d’uneindre exposition aux risques induits par le monde moderne??? et on prendra comme modèle…

    la réalité est que les gens savent que les premiers risques qu’ils encourent sont dus à leur mode de vie.. sédentarité, tabagisme alcoolisme, excès alimentaires..

    ce n’est même pas que les marchands de peur mentent… ils vous vendent des trucs qui ne vous servent pas à grand chose.

    zut…désolé…

  • L article est franchement tendancieux. Comparer la radioactivité des eaux de cure et celle des residus du coeur d une centrale …
    C est comparer boire un verre de cidre et boire une bouteille de 75 cl de wisky. C est de l alcool dans les 2 cas mais l effet va pas etre le meme (dans le second, c est le coma ethylique)

    De meme l auteur oublie de dire que la Hague est presque plein et qu il faudra bien un jour trouver un autre endroit

    C est dommage car il y avait matiere a faire un article posé ou on aurait expliqué les problemes des dechets et les solutions a apporter

    PS: l auteur devrait mediter sur stockamine avant de proner un effouissement de dechet radioactif pour des milliers d annees : on y a enterré des dechets chimique.20 ans plus tard on se rend compte qu il y a un probleme mais les recipients sont dans un tel etat que ca devient dangereux et hors de prix de les remonter a la surface

    • Vous faites erreur. C’est plutôt comparer un petit verre de whisky et une bouteille de cidre de 75 cl. Pas de différence sur les risques. La population n’est jamais au contact des résidus radioactifs des centrales nucléaires, me semble-t-il.

      • Dans le même ordre d’idée, que représentent les déchets nucléaires ou toxiques par rapport à la montagne de déchets (plus ou moins semi-toxiques) que nous produisons.

        (Et ce n’est pas avec du « tri sélectif » qu’on va résoudre le problème).

        • C est pas parce que certains font pire qu il faut ne rien dire. Ou alors pourquoi critiquer Macron alors que Kim en coree est pire ?

          PS: pour les dechets, la grosse difference c est que l un se detecte facilement (couleur/odeur) et pas l autre. vous ne boirez pas de l eau qui sent mauvais ou qui est verte par contre si elle est radioactive vous vous en rendrez pas compte

          • Et alors ! Tout dépend de la contamination. Et que savez-vous de l’effet d’une eau légèrement contaminée ? A quel stade comporterait-elle un risque pour la santé ?

          • Euh, pardon. Les déchets hautement radioactifs ne le sont pas des milliers d’années, et en attendant ne sont pas stockés n’importe ou. C’est parfaitement maitrisable contraire à ce que vous laissez penser.
            De plus, ils sont considérés comme déchets car on ne sait quoi en faire. Pour le moment. D’autres y arriveront avant nous donc cocorico.
            Le radon n’est pas le seul produit radioactif émis par le sous-sol.

      • « Le plutonium 244 présente la demi-vie la plus longue, avec 80,8 millions d’années, suivi par le plutonium 242, avec 373 300 ans, et le plutonium 239, avec 24 110 ans. »
        « La demi-vie du radon-220 est de 55 secondes » c est ce que vous avez dans la nature avec le granit

        mettre les 2 sur le meme plan est de la mauvaise foi

        • L’omniprésence du radon dans les très nombreux massif granitiques et sa constante production, affectant donc une très grande quantité de personnes contre des éléments à longue durée de vie et très localisés ne concernant que très, très peu, de personnes. Effectivement, au niveau du risque – assureur, le deuxième est moins dangereux

        • Il faudrait éviter d’écrire de façon tendancieuse. Le Pu à longue durée de vie n’est quasiment pas radioactif.
          Ce qui n’est pas le cas de tous les produits.
          Le risque chimique est plus grand.

        • c’est idiot ça… c’est un pseudo éclaircissement..

          le plutonium ne pose pas de problème car vous n’ êtes pas exposé à ses radiations…
          le radon si…

          dose…effet de dose.. durée d’exposition..
          regardez ça plutot que de débattre sur la demi vie..

  • Les anti énergie nucléaire devraient lire la BD « Au cœur de l’ENERGIE NUCLEAIRE ». Disponible chez EDP Sciences 2021 à 91944 les Ullis. Le nucléaire, un de nos atouts pour relancer l’industrie, dégage 5 g de Co2 par Kwh, le gaz russe 400 à 600 g, le charbon 1000g. Enterrement, enfouissement le terme à employer stockage en grande profondeur dans des galeries comme à BURE.

    • Beaucoup d’articles de contrepoints nous expliquent que le CO2 anthropique n’a que peu d’effets sur les réchauffement climatique, il va falloir se mettre d’accord, qui dit vrai ?

      • C’est la règle Sherlock Holmes: quand on a éliminé l’impossible, la réponse, aussi improbable qu’elle soit, est ce qui reste.

      • on va mettre tout le monde d’accord le CO2 a de l’effet sur le réchauffement causé par l’effet radiatif du CO2..
        le problème est surtout de la nécessité douteuse de faire la promotion du nucléaire ..
        A tort ou a raison si « les français  » décidaient  » collectivement par la grâce de la tyrannie démocratique diminuer leur emissions …

        qu’ils choisissent un moyen de le faire quota taxe ou je ne sais quoi ..et l’economie s’adapte.. le nucléaire a alors un atout par rapport au gaz.. mais pas absolu.. tout dépend du « prix » du CO2…

        le nuc ce n’est pas zéro CO2 c’ets beaucoup moins de CO2 que le gaz et pas mal au départ..

        je ne comprends pas ce débat… mais si on admet que le demos doit « décider » et
        qu’one mette d coté l’idée naïve que la démocratie permet de prendre des décisions « rationnelles »..
        SI les français décident unilatéralement de baisser leur émissions de CO2, qu’ils fixent un cadre..
        et le nucleaire peut jouer de ses atout..
        SI les français « estiment  » ,toujours dans le cadre de la tyrannie démocratique, qu’ils ne veulent pas du nucleaire… soit..pas de débat..

        le nucléaire à la française à un problème qui par ailleurs est un de ses atout;..c’est de penser sur plusieurs décennies.. or risquer son pognon sur le long terme alors que l’activité est soumise aux desiderata du peuples parfois parfaitement ineptes..
        on ne sait déjà pas quel type de voiture acheter , non pas du fait de laa disponibilité de carburant, mais de la peur du politique..!!!

        -1
        • on a un débat publique légitime sur le nucleaire sur son « risque »..le retour d’experience semble en sa faveur..

          des accidents on en a eu.. les déchets… gérables sauf bien sur penser 24 000 ans en avance ce qui me semble un peu hors présomptueux..

          fixons un cadre « carbonique » et laissons le capitalisme faire son boulot.

          • On peut faire des entorses à la réflexion, à la pensée logique, à la vérité, à l’efficacité économique, à la liberté, à l’égalité, à la démocratie, au bon sens …

            Mais quand ça devient un mode de fonctionnement général, assumé, plébiscité et recommandé, on peut se demander où on va.

  • Bon rappel !
    C’est un fait connu, les ANTI-quelque chose font toujours feu de tout bois, surtout lorqu’ils sont très minoritaires ou en perte de vitesse. Il est intéressant de constater que les jeunes générations sont majoritairement favorable au nucléaire en raison de sa faible émission de CO2 et positif sur les déchets (le recyclage est en vogue). L’ennemi de mon ennemi est mon ami (de circonstance)!

  • Les commentaires sont fermés.

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