Restrictions Covid dans les pays européens : où est passé l’amour pour la liberté des Français ?

Les hommes politiques cherchent avant tout à se maintenir au pouvoir et à être réélus. S’ils perçoivent que l’opinion publique est en faveur de décisions radicales, ils la suivront.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Photo by Fran Boloni on Unsplash - https://unsplash.com/s/photos/france-covid

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Restrictions Covid dans les pays européens : où est passé l’amour pour la liberté des Français ?

Publié le 20 avril 2021
- A +

Par Alexandre Massaux.
Un article de l’Iref-Europe

Depuis un an, les gouvernements de la quasi-totalité des pays du monde ont pris des mesures contre la Covid. Bon nombre d’entre elles ont restreint les libertés individuelles et causé d’importants dégâts à l’économie comme à la santé mentale des populations.

Mais qu’en pensent ces dernières ? Dans les pays occidentaux, l’opinion publique a une certaine influence sur les décisions politiques. « L’Eurobarometer », une compilation d’études et de sondages réalisés au sein des pays de l’UE, donne des indications intéressantes sur le ressenti des populations. Il en ressort une tendance française peu libérale qui s’oppose à celle des Polonais, par exemple.

Cette différence de mentalité peut s’expliquer par le contexte interne des deux pays.

Les Français soutiennent les restrictions, les Polonais les rejettent

L’édition de mars 2021 sur « l’opinion publique en période de Covid » de l’Eurobarometer révèle que 71 % des Français sont favorables au confinement, sachant que ce taux chute à 58 % lorsqu’on interroge les seules personnes concernées par cette décision, lorsque le confinement ne s’étend pas à tout le territoire. Cette approbation générale a perduré : 77 % de la population favorable en octobre 2020, 72 % en février 2021.

Inversement, en Pologne, le refus domine. En février, seuls 36,3 % des Polonais souhaitaient un retour des restrictions contre 47,8 % en octobre de l’année dernière. Les plus opposées aux mesures radicales sont les femmes (49 %), les personnes entre 24 et 34 ans (62 %), celles qui ont fait des études supérieures (50 %) et celles dont les revenus sont faibles (52 %).

De plus, cette tendance est à la hausse. En mars 2021, 50,5 % des Polonais estiment que les premières réactions au coronavirus étaient trop hystériques et qu’un confinement complet au printemps 2020 était inutile. Ils sont 77 % à vouloir que le gouvernement assouplisse certaines mesures et les applique uniquement dans les zones les plus touchées par le Covid-19.

Et cela alors qu’elles sont actuellement moins contraignantes qu’en France : les bars, restaurants et centres de loisirs sont fermés mais il n’existe aucune restriction de déplacement et les boutiques hors centres commerciaux restent ouvertes.

La Pologne affiche une position plus nette qu’ailleurs, mais son opinion publique n’est pas la seule à s’opposer au confinement.

On constate une évolution chez les Allemands. En octobre 2020, ils étaient 63 % à le considérer comme nécessaire. En mars 2021, la tendance s’est quelque peu inversée : 53 % sont favorables à une abrogation partielle des restrictions et 10 % à la levée totale.

De même en février, les Italiens étaient largement favorables (64 %) à la réouverture des bars et restaurants dans les territoires n’enregistrant que peu de cas Covid (zone jaune).

La stratégie du confinement fait de moins en moins consensus chez nos voisins. On peut dès lors s’étonner qu’elle reçoive un soutien important et constant des trois-quarts des Français.

Restrictions Covid  : une relation différente envers l’État

La dépendance des populations à l’État apporte une explication.

Une étude de l’IFOP d’octobre 2020, indique que 74 % des Français apprécient les services publics. Comme nous l’avons souligné dans un précédent article, ils sont attachés à l’interventionnisme social de l’État. En conséquence, il n’est guère surprenant qu’ils soient sensibles au discours médiatique des hôpitaux saturés, utilisé pour justifier le confinement.

Pour les Polonais, c’est différent. Leur pays a subi les occupations nazie et soviétique pendant la moitié du XXe siècle. Il découle de ce passé une attitude plus méfiante envers l’interventionnisme étatique, surtout quand il devient disproportionné. Avec 85 % des Polonais en faveur de l’économie de marché contre 56 % en France, il existe une différence non négligeable à propos de la place de l’initiative individuelle dans les deux sociétés.

Ces données démontrent que la plus ou moins grande sévérité des mesures n’obéit pas seulement à des considérations sanitaires. Les hommes politiques cherchent avant tout à se maintenir au pouvoir et à être réélus. S’ils perçoivent que l’opinion publique est en faveur de décisions radicales, ils la suivront. C’est ce qui se passe en France.

Le rôle des médias et des faiseurs d’opinions n’est pas à négliger non plus dans cette crise : le climat de peur instauré dans notre pays par certains d’entre eux et leur penchant pour des solutions étatistes ont beaucoup joué dans l’acceptation des restrictions.

Sur le web

Voir les commentaires (12)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (12)
  • l’amour pour la liberté des Français a été remplacé par la peur qu’on leur a implanté dans le cerveau ;

    • Personne ne leur a rien implanté. Ce sont eux qui par paresse et manque de sens critique ont offert leur boite crânienne (ne parlons pas de cerveau) à ceux qui aiment les diriger. Et ils ne sont pas menés par la peur, mais par le mépris de la liberté des autres. L’oubli qu’on est toujours soi-même l’autre du reste du monde.

      • Oui, l’idolâtrie de l’Etat est largement répandue en France. La propension du pouvoir à arroser tout ce qui bouge d’argent public y contribue. Mais c’est surtout le centralisme intellectuel et la concentration du pouvoir médiatique dans quelques mains, toutes proches du pouvoir, qui enferme le pays sous une cloche. Aucun discours dissonant n’a droit de cité dans les grands médias – si ce n’est pour être ridiculisé ou diabolisé. Seuls ceux (ratés) qui font l’effort d’aller s’informer ailleurs et de réfléchir par eux-mêmes parviennent à s’extraire de ce prêt-à-penser. Les autres suivent, et acceptent.

  • Et pourtant nous aussi on a été occupé par l’Allemagne pendant la deuxième guerre mondiale et les restrictions se ressemblent comme deux gouttes d’eau … le général De Gaulle avait dit : les français sont des veaux. Il semblerait que ça se confirme….

  • Ce que Thorez, Duclos, Marchais n’auront pas réussi à faire, Macron le fera sans goulag mais grâce à des assignations à résidence et à l’étatisation de l’économie mise à mal par des mesures ineptes!
    Alors la Liberté, c’est bon pour les utopistes!

    • Dans un pays pauvre comme le notre, nous n’avons pas les moyens de construire des goulags (ou des KZ, selon le point de vue);
      d’où la version ‘low cost’ de l’assignation à résidence, où l’embastillé pourvoit au gîte et au couvert , et l’absence de miradors puisque les matons vous coincent sur les ronds-points…

  • Si ces chiffres représentent la vérité, alors CPEF.
    Conclusion: courage, fuyons!

  • Demandons au personnel soignant….

    • Il vous dira que quand il demandait que le système de santé en France soit réorganisé pour être plus efficace, que les compétences médicales soient placées au-dessus des critères financiers, et que l’on embauche plus de soignants et moins d’administratifs fonctionnaires, qui les a écoutés? Alors évidemment, c’est plus gratifiant de les applaudir les soirs à 20 heures, et en plus ça ne coûte rien! Et au lieu de demander d’une seule voix le retour de nos libertés, certains redemandent plus de contraintes et de restrictions! Allez comprendre?

  • Le seul moyen de sortir de ces gestes barrières, confinements et autres absurdités — dont on connaît maintenant l’inefficacité — est le soulèvement populaire !
    Mais apparemment, tout le monde — ou presque — accepte ces restrictions.
    On ne sortira jamais de cette situation ; nous serons dans un état d’urgence permanent : même si on sortait de cette crise du covid, toutes les occasions de nous reconfiner seront bonnes, les virus, variants et autres ont toujours existés, …… et comme on se laisse embobiner, le virus X ou Y de l’hiver prochain, nous assignera à résidence une fois de plus ….. et une fois pour toute !
    Bienvenu en Absurdistan. JEAN

    • Mettre dans le même sac gestes barrière et confinement, mesures d’hygiène volontaire et mesures de coercition étatique, c’est de ça qu’on crève. Le refus des mesures volontaires sensées individuelles pave le chemin pour l’imposition par l’état de mesures insensées. Emigrez donc au Brésil, là les dirigeants soutiennent vos vues !

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Par Romain Delisle.

Durant la crise sanitaire, la pénurie de masques de protection, dont les stocks avaient été détruits sur ordre de Marisol Touraine, ministre de la Santé sous le mandat de François Hollande, avait mis en lumière le risque accru de pénurie de produits de santé en cas de crise majeure. En réalité, la pandémie n’a fait que révéler au grand jour les déséquilibres structurels d’une économie surrégulée du médicament : selon l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé), le nombre de ruptures ... Poursuivre la lecture

Initiée par un économiste danois qui voulait vérifier si, oui ou non, le confinement à la chinoise avait sauvé beaucoup de vies, une étude vient de paraître à Londres. Exploitant un large corpus de données internationales, ses conclusions sont tranchées :

nulle part, le confinement du printemps 2020 n'a eu d'influence majeure sur la mortalité induite par la Covid-19 ; en revanche, les confinements ont eu un effet désastreux sur l'économie, et perturbent durablement les populations concernées.

 

Les auteurs en déduisent ... Poursuivre la lecture

La dégradation de la note de la dette publique française par l’agence Fitch illustre des décennies d’irresponsabilité budgétaire. L’État français supporte ainsi la troisième dette la plus élevée en proportion du revenu national parmi les grandes économies. Et n’a pas équilibré ses comptes une seule fois en 48 ans, un record historique.

« C’est quand la marée se retire qu’on voit qui se baignait sans maillot ».

L’expression prêtée à l’investisseur Warren Buffet s’applique aussi aux États endettés en période de remontée des taux d... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles