Présidentielle 2022 : le socialisme autoritaire en tête, la gauche en miettes

Un petit tour d’horizon 15 mois avant les présidentielles, avec un petit espoir libéral qui pourrait se profiler au milieu d’une campagne dominée par le socialisme et l’autoritarisme.

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Présidentielle 2022 : le socialisme autoritaire en tête, la gauche en miettes

Publié le 4 février 2021
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Par Frédéric Mas.

Sommes-nous condamnés à un face-à-face Macron-Le Pen pour la présidentielle de 2022 ? Un sondage Ipsos/Sopra Steria paru mercredi semble confirmer la prise en étau de l’élection entre nationalisme et centrisme autoritaire, et une uniformisation anti-libérale et socialisante de l’offre politique.

 

Dans tous les cas de figure, Emmanuel Macron est crédité de 24 à 27 % des intentions de vote, et Marine Le Pen de 25 à 26,5 %. En troisième position vient Xavier Bertrand (centre-droit), qui se retrouve dans une fourchette de 14 à 16 %.

Le fractionnement de la gauche ne lui permet pas de passer le premier tour, sauf si le PS et EELV réussissent le tour de force de s’unir. Dans ce cas, ils arriveraient à 17 % avec Yannick Jadot et 16% avec Anne Hidalgo à la tête de l’hypothétique coalition.

Face à face Macron-Le Pen

Marine Le Pen progresse sans avoir à faire campagne, Macron a fait disparaître de son discours les dernières traces de libéralisme. L’opinion publique juge sévèrement le quinquennat d’Emmanuel Macron, élu sur un programme réformiste et qui finalement n’a pu ou su débloquer les lourdeurs de la vie publique française.

La crise des Gilets jaunes, celle des retraites et finalement la gestion de la crise sanitaire ont achevé la transformation de La République en marche en formation autoritaire, rognant sur les libertés publiques, la liberté d’expression et le droit de propriété sous couvert d’ouverture progressiste et écologiste.

L’extrême droite n’a fait que recueillir les fruits de l’insatisfaction et de la défiance des citoyens pour apparaître aux yeux de beaucoup comme une alternative au gouvernement en place.

La droite fait de l’œil au populisme de Montebourg

Une partie de la droite modérée a gauchisé son discours économique et durci son discours sécuritaire, offrant face au Rassemblement national un populisme anti-libéral plus soft et plus expérimenté.

L’ancien ministre et actuel président du Conseil régional des Hauts-de-France Xavier Bertrand a suscité quelques remous à droite comme à gauche après avoir énoncé des points de convergences avec l’ex-PS Arnaud Montebourg sur la question de la souveraineté et de l’industrie.

Guillaume Peltier, le numéro deux de LR, a tenu des propos similaires au micro de LCI, parlant de « points communs » sur la souveraineté et le « patriotisme économique ». Last but not least, Marine Le Pen elle-même a reconnu un air de famille entre son discours et celui de l’ancien ministre du Redressement productif. En cherchant à surfer sur le rejet de la mondialisation, toutes les droites finiraient-elles par converger ?

L’écologie en position de force à gauche

À gauche, Yannick Jadot triomphe, car il est en position de faiseur de rois. Il sait que le PS ne peut envisager son avenir sans lui, et que c’est autour de l’écologie politique que s’agrégeront les formations de la gauche de la gauche si elle veut remettre en cause le duopole Macron-Le Pen.

Il faut bien parler de gauche de la gauche, car l’aile modérée du PS a été absorbée par le macronisme, et les figures qui réapparaissent autour de Jadot, comme par exemple Benoît Hamon, estiment de manière assez contre-factuelle que c’est en mettant la barre encore plus à gauche qu’elles pourront décrocher l’élection.

Mais Anne Hidalgo pourra-t-elle travailler avec des écolos qui surfent sur toutes les modes les plus radicalement anti-capitalistes, indigénistes et anti-tech ? Elle a déjà du mal à Paris, alors à l’échelle du pays…

Alternatives libérales ?

Alors, l’avenir politique est-il bouché pour les libéraux ? Certaines figures dynamiques au sein de la droite modérée comme du courant progressiste de la majorité présidentielle pourraient jouer un rôle en contrepoint du social-autoritarisme ambiant.

Rafik Smati, le président d’Objectif France, Aurélien Véron, l’infatigable défenseur des libertés et élu à Paris ou David Lisnard, le maire de Cannes pourraient porter une voix libérale discordante au sein d’une droite qui se cherche.

Valérie Petit, députée de la 9e circonscription du Nord se positionne comme libérale, écologiste et progressiste. Bien qu’apparentée à la majorité présidentielle, elle a récemment déposé une proposition de résolution visant à évaluer les conséquences des restrictions sanitaires sur les libertés publiques.

Des parcours à suivre, et qui pourraient inspirer des vocations !

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  • Ca me fait marrer ses libéraux qui « s’associent » avec les « grands partis »… Ils ne valent pas mieux à mes yeux que les magouilleurs des partis traditionnels… Désolé, c’est violent de le dire comme ça, mais c’est un fait : quand on a une conviction, on y va à fond, on se présente sans étiquette ou avec son propre parti (comme jo jorgensen aux US, même si peut être différent)

  • Un peu tôt pour faire le tri des ordures ménagères, je mettrais tout ça directement à la decheterie dans la benne des non recyclables…… En 15 mois il peut se passer tant de choses qu’ imaginer l’election semble impossible aujourd’hui.

    • pire, on pourra sans doute dire sans mentir, ça aurait pu être pire ….

    • Et pourtant Fillon avec un programme plutôt libéral était populaire. Au point que les socialistes ont dû l’abattre car il risquait de gagner l’élection. Moralité: un candidat avec un programme libéral a une chance.

      • Si Fillon venait commenter ici, il se ferait traiter de socialiste ou de collectiviste. A ma connaissance, le désengagement total de l’état dans tout ce qui est non régalien ne fait pas partie de son programme.

        Et pour moi, ce n’est qu’un capitaliste de connivence.

        Bref, rien d’un libéral. Et pourtant on chante ses louanges ici. Je comprends pourquoi : il représente l’espoir de voir un petit peu de libéralisme insufflé dans la politique française. Il est cocasse de constater qu’un nouvel arrivant ici (je ne suis pas le premier), qui ose être un peu critique vis-à-vis de certains aspects du libéralisme se voit conseiller les forums de Libération alors qu’on encense des politiques et des pays (la Suisse par exemple) qui, par beaucoup d’aspects, sont bien plus intrusifs que moi dans la sphère privée. Si je suis socialiste, la Suisse est une dictature communiste !

    • @ machin. Votre intervention me fait penser à une citation d »Etienne la Boétie (Discours de la servitude volontaire), qui s’appliquerait à nos dirigeants collectivistes : « S’ils arrivent au trône par des moyens divers, leur manière de régner est toujours à peu près la même. Ceux qui sont élus par le peuple le traitent comme un taureau à dompter, les conquérants comme leur proie, les successeurs comme un troupeau d’esclaves qui leur appartient par nature. »

  • Ces résultats de sondages ne sont pas très encourageants… A moins qu’ils soient truqués si l’on en croit le post de M.Tandonnet (cf son interview d’une collègue journaliste réputée) ? Le gros problème vient que la grande majorité des Français ne semble pas consciente des difficultés du pays… Ca a un côté désespérant de voir que Macron est potentiellement assuré d’être au second tour ! Espérons que cela change d’ici là

  • Socialisme autoritaire = pléonasme.

    Le pilier de tous les socialismes est la haine de l’Autre illustrée en ce moment par le port d’un masque dans la rue.

    Qu’on me cite un pays où les socialistes défendent le libre marché, la libre concurrence, le libre-échange.

  • Objectif France? C’est une blague? Regardez leur programme et vous verrez en 2 secondes qu’il n’y a pas plus de libéralisme que dans LREM.
    À moins qu’on se contente de très peu.

  • La gauche va poursuivre son oeuvre de déclassement du pays et on se plaindra de la puissance de l’Allemagne et du poids de l’UE….une fois encore. L’enfer, c’est les autres …dernière version des faiseurs de papiers de la gauche française.

  • Seule solution en vue contre la tyrannie médiatico-politique, la grève des électeurs. Lisez « Légitimes Défenses », de votre serviteur.

  • Arrêtez les sondages, laissez les électeurs penser. Même mal, ce ne sera pas pire !

  • Etat des lieux effectué trop tôt.
    Aujourd’hui, on ne parle que de la Covid et des ses conséquences économiques et sociales.
    Dans quelques mois, vaccins aidant, tout peut changer … ou rester tel quel.
    Les sujets d’immigration, de souveraineté/indépendance vis à vis de l’UE et d’islamisme reviendront peut-être au premier plan.
    Macron et LREM ne jurent que par l’UE, le sujet de l’immigration est ignoré, et les mesures contre l’islamisme c’est de la poudre à perlimpinpin.

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