Le confinement devient punitif

L’État n’est pas capable d’évaluer les dégâts irrémédiables qu’il est en train de produire. Et s’il suivait les conseils qu’il prodigue aux grandes surfaces et aux commerçants ? Si l’État se concentrait sur l’essentiel de ses missions ?

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Le confinement devient punitif

Publié le 2 novembre 2020
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Par Frédéric Mas.

Les Français verront la fin du confinement s’ils se tiennent tranquilles. Quelle sera la date exacte de la fin d’un reconfinement que certains spécialistes estiment déjà être un échec ? Et qui dit échec, dit prolongation des mesures autoritaires et restrictions plus vives encore des libertés publiques au-delà des dates annoncées par les pouvoirs publics.

Olivier Véran lui-même ne semble pas optimiste face à un virus qui se joue des prévisions des experts.

Plus de planisme et plus d’État

François Bayrou, fraîchement nommé Haut-commissaire au Plan, envisage même la permanence de la crise Covid comme un horizon possible. Il faut peut-être apprendre à se résigner, à vivre confiné, dans un contexte de relations sociales, économiques et humaines appauvries.

Pour gérer cette nouvelle situation, l’homme de l’État en appelle bien entendu à plus d’État : « Il nous faut reconstruire un État garant de l’intérêt général, capable de prendre en compte les évolutions de la mondialisation et les dégâts qu’elle a causés. » nous confie-t-on dans un communiqué en date du 28 octobre.

Et les dégâts occasionnés par le parasitisme bureaucratique qui est en train d’éteindre toute activité économique libre dans le pays ? C’est prévu dans le grand plan pour réorganiser la société française depuis son ministère ?

Si le reconfinement échoue, ce sera de la faute des Français, pas de ses dirigeants. Le paternalisme du gouvernement comme de ses auxiliaires scientifiques a aussi pour but de s’exonérer de toute responsabilité dans la conduite des opérations d’un reconfinement trop général et trop absolu pour atteindre ses buts.

Si demain l’économie s’effondre, la faute retombera non pas sur les décisions absurdes de l’administration et de son gouvernement qui naviguent à vue, mais sur l’ensemble du pays qui n’a pas suivi ses directives à la lettre. Des directives floues, changeantes, minutieuses sur l’accessoire et très vague sur l’essentiel, mais que le citoyen-administré se doit de suivre pour ne pas se faire envoyer au coin avec une amende de 135 euros. Des directives qui sont en train d’organiser l’appauvrissement généralisé au nom du statu quo de la bureaucratie sanitaire.

Pénaliser le commerce

Il faut pénaliser tous les commerces pour être certain que la récession s’installe durablement. Selon la nomenclatura qui nous gouverne, il fallait fermer les commerces non essentiels, et donc définir ce qui est essentiel ou pas. Le livre est-il essentiel pour vivre par temps de pandémie ?

Pour faire taire les critiques, le gouvernement a choisi de fermer uniformément tous les commerces, petits et gros, désormais condamnés à ne vendre que des produits de « première nécessité », cette première nécessité étant définie par l’administration elle-même, au débotté.

Vous pouvez acheter du savon et du papier hygiénique mais vous n’avez pas le droit d’acheter de livres ni de journaux. Les autres ont obligation de faire leur transition vers le numérique ou le télétravail : l’État est désormais en charge de l’innovation dans votre boite, comme il organise vos soirées, votre vie sociale et ce qui est essentiel pour vous ou non.

Seulement, fermer ces commerces, c’est à la fois pousser les Français vers le chômage et interrompre la production d’une multitude de biens et de services que les consommateurs comme les producteurs jugent utiles.

Après avoir interdit la vente des livres en boutique, l’État qui il y a quelques semaines encore trouvait 100 milliards pour « relancer l’économie » est en train de la plomber avec une minutie fascinante… et désespérante. On sent que les « sous-préfets de relance » vont avoir du pain sur la planche les prochaines semaines.

La bureaucratie s’emballe

La machine folle à produire des papiers, des règlements et des interdictions s’emballe. C’est que la bureaucratie publique fait ce qu’elle sait faire pour le mieux : demander des attestations de sortie, obliger de porter le masque dès 6 ans, produire des circulaires, proposer des classements de produits de première nécessité avec des commissions, des fonctionnaires et des sous-comités affectés à la consommation pour dire ce que le citoyen ordinaire a le droit de faire ou de ne pas faire. Et comme les règles changent chaque semaine, le travail ne manque pas.

Tout est fait pour que le confinement soit vécu comme une prison. Les Français sont condamnés au chômage ou au travail sans pouvoir se reposer sur leur famille ou sans pouvoir se changer les idées. Réduit à ses fonctions productive et nutritive essentielles, le citoyen est désormais une sorte d’enfant convalescent condamné à se morfondre en attendant que ses tuteurs politiques et médicaux se mettent d’accord pour lui rendre ses jouets et sa liberté. Et le pire dans tout ça ? Les gouvernés sont totalement prêts à la servitude, et acceptent de bonne grâce le confinement.

On en vient à se demander si le but des pouvoirs publics n’est pas de punir un peuple qui ne prend pas suffisamment au sérieux ses recommandations médicales et disciplinaires. Mais la folie régulatrice qui a fait fermer les boutiques n’a pas encore fait interdire Amazon, qui profite encore à trop de Français.

Va-t-on interdire Amazon ?

Parce qu’elle bénéficie des absurdités réglementaires d’un État français qui a réduit au silence ses concurrents directs, l’entreprise américaine cristallise aujourd’hui tous les ressentiments. Comme pour le livre hier, la somme des intérêts coalisés contre le géant américain pourrait avoir raison de l’e-commerce pendant la période d’exception sanitaire.

Aujourd’hui, les maires, les collectivités locales et le sénat se mobilisent pour défendre la disparition des commerces indépendants qui font vivre le tissu social partout sur le territoire. Qui défendra demain Amazon ? Qui défendra les entreprises d’e-commerce ?

L’État n’est pas capable d’évaluer les dégâts irrémédiables qu’il est en train de produire. Et s’il suivait les conseils qu’il prodigue aux grandes surfaces et aux commerçants ? Si l’État se concentrait sur l’essentiel de ses missions, en particulier en matière de sécurité, secteur dans lequel il est totalement défaillant depuis plus de 50 ans ? Si les citoyens se dégageaient un peu de son joug pour éviter la misère qu’il est en train de programmer pour le pays ? Il est temps de sortir de la culture de la servilité.

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  • « Si l’État se concentrait sur l’essentiel de ses missions »

    On peut toujours rêver. L’objet de l’Etat obèse est précisément de ne plus remplir ses missions régaliennes et à la place de s’immiscer dans la vie privée de la population, notamment dans sa dimension sanitaire, pour obtenir une soumission de tous les instants.

    L’étape ultime de ce collectivisme sera le fascisme à nouveau proclamé et l’esclavage généralisé comme seul horizon (100% de taxes en nature), rêve humide d’un pouvoir absolu, sans limite.

  • A quand l’Etat essentiel? au moins 80% d’économies,ça en fait des places en réa…

  • pour férrand , si des gens attrapent le covid , c’est qu’ils ne se sont pas assez protégé ( ben voyons )….sinon , j’apprend que les coiffeuses et esthéticiennes à domicile n’ont pas le droit de travailler ; est ce à dire que les macron vont devoir se passer de leur maquilleur et de leur coiffeur ? j’ai un gros doute …en parlant de macron , j’en suis à me demander si en faisant durer ce confinement sur le long terme , il n’aurai pas dans l’idée de reculer la date des prochaines présidentielle ; avec ce type , je m’attend à tout , sauf à quelque chose de sain et de bon pour la France ;

    • J’entends depuis hier des bruits inquiétant de bottes de « 4ème vagues », c’est dans les cartons. Les coronavirus mutants depuis plusieurs centaines de millions d’année, il y a de la réserve niveau « vagues ».
      Si on fait une synthèse des discours, des petits mots entendus ici et là, on s’éloigne du cas d’une direction incompétente et médiocre qui panique pour entrer dans celle d’une malveillance délibérée et d’un totalitarisme qui ne s’en cache plus trop.
      La complaisance des médias n’y est pas étranger. Il ne faudra pas oublier les journalistes, le 14 juillet.

      • le virus vraiment dangereux, c’est le VERANUS !

      • Pour information, « le druide marseillais » avait prévenu le gouvernement de l’époque ( 2003) et Mattei ministre de la santé du risque de développement des épidémies ( type grippe et virus apparentés) dans les décennies à venir dans un rapport sur le bioterrorisme demandé précisément par le gouvernement.
        Voir la partie du rapport ici: http://blogs.senat.fr/maladies-emergentes/files/Rapport-Raoult-Bioterrorisme.pdf page 21 (c’est le blog du Sénat donc officiel). En 2010, le gouvernement a demandé à Raoult un complément d’étude sur le sujet. Dont apparemment il n’a pas tenu compte non plus, bien que Raoult ait déploré le manque de préparation des services de santé que le monde entier nous envie, et l’inorganisation du secteur pour faire face de manière cohérente et efficace aux prochaines épidémies. Nous y sommes 10 et 17 ans après.

  • Si le masque porté par nos politiciens pouvait aussi les réduire au silence… une idée à creuser pour les start-up. Voire si un petit malin avait l’idée d’imbiber leur masque d’éther, je ne serais pas contre. Masques spéciaux pour politiciens et hauts fonctionnaires, garantis intérêt général.

    • A Jacques B.
      Génial ! Ils fermeraient au moins leur clapet, et cela nous ferait des vacances ! Et avec une méga dose d’éther, de quoi endormir un cheval, on pourrait les évacuer au « gnouf ».

  • « Ce n’est pas le Covid-19 qui augmente en ce moment même le nombre de misérables dans le monde. Ce sont les mesures sanitaires prises pour ralentir l’épidémie. »
    Tribune dans le Point hier. Cet article a déjà disparu des pages d’accueil du journal et j’ai eu du mal à le retrouver ! Bizarre.
    https://www.lepoint.fr/debats/tribune-combien-de-gens-faut-il-affamer-pour-desengorger-les-hopitaux-02-11-2020-2399122_2.php

    • Bien que je n’écoute quasiment jamais la radio, et bien que je zappe entre les canaux, sur NRJ, j’ai été surpris d’entendre l’un des animateurs critiquer ouvertement le gouvernement…et je ne parle pas de Sud Radio ou journaux comme France Soir ou Valeurs Actuelles. Je pense que même les médias vont finir par se retourner contre Macron.

      • J’écoute tous les matins France Culture de 7à8+ heures, et effectivement qq rare fois, il y a maintenant un début de critique, (pas ce matin mardi 3!) probablement pour essayer d’être vaguement crédible.
        Au fait, comment marche cette censure, y aura-t-il un journaliste qui va oser se lâcher en direct?
        Ça mériterait bien un article sur Cpts.

    • Le Point ne se prive pas de publier des articles critiques vis-à-vis du gouvernement, et même parfois des articles purement libéraux. Notez que dans le cas de cette tribune, si vous fréquentez ce site et regardez la liste des signataires un certain nombre de noms ne vous seront pas inconnus

  • Excellent article qui met en lumière, sans ambigüité, la politique de nos clowns à roulettes : négliger voire ignorer l’essentiel et se noyer dans les détails.
    Il était évident que les annonces apocalyptiques des Vert pour angoisser et tétaniser la population, pour instaurer insidieusement le marxisme, demandaient un laps de temps trop long. Le virus fut donc employé ; la « pandémie », quelle bonne aubaine !
    Le discours du blanc-bec (28 septembre) était truffé de contradictions et d’affirmations mensongères en chiffres et pourcentages. L’annonce alarmante d’une mortalité galopante (anxiogène) enrobée d’empathie hypocrite et mielleuse (pour votre bien) suffisaient à stresser les gouvernés qui sont, pour la plupart, « totalement prêts à la servitude, et acceptent de bonne grâce le confinement. » La prolongation et ce durcissement de « l’urgence sanitaire » permet : 1/ le formatage des enfants (masque dès 6 ans) ; 2/ les restrictions successives des libertés ; 3/ l’intrusion dans le quotidien (achats « permis » ou non) ; 3/ l’ingérence dans la vie familiale des Français (qui fréquenter, comment fêter Noël…).
    Le marxisme est En Marche accéléré et la France… s’écroule En Marche vertigineuse !
    C’est le « pensez printemps » !

  • Rohhoooo ! Pétard quel bande de nuls. Macron en étant le l’empereur.
    Quel bor…el !!! Des contradictions, des n’importe quoi, de l’amateurisme à tous les étages, du « …nous ne cèderons pas… » comme un mantra, alors qu’il manque du plus élémentaire courage, volonté !.
    Ce gouvernement est grotesque, son président est un clown incapable et peureux !
    Les contradictions pleuvent, édictées, par des décérébrés.
    Dernier exemple: On ferme les petits commerces et les librairies, mais on laisse ouvert la grande distribution ??? Question ! Castex, t’as touché combien ???
    Put… vivement les prochaines élections pour virer tous ces cloportes !

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