La STEP : un trésor énergétique à (re)découvrir en France

La STEP permet d’équilibrer le réseau électrique et d’augmenter la part de production d’électricité décarbonée dans le mix énergétique.

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La STEP : un trésor énergétique à (re)découvrir en France

Publié le 3 septembre 2020
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Par Michel Gay et Serge Gil1.

Sous l’acronyme rêche et anodin de « STEP » (station de transfert d’énergie par pompage) se cache un trésor : la possibilité d’absorber et de restituer beaucoup d’électricité à la demande, en quelques minutes, selon le besoin.

Le miracle

Cette simple capacité est une prouesse remarquable car elle permet d’équilibrer le réseau électrique et d’augmenter la part de production d’électricité décarbonée (nucléaire et énergies aléatoirement variables ou intermittentes comme les éoliennes et les panneaux solaires) dans le mix énergétique.

Une STEP transfère de l’eau par pompage d’un réservoir bas vers un réservoir haut lorsque la production est momentanément supérieure à la consommation et que le prix de marché est bas. Ensuite, son turbinage (production d’électricité à travers une turbine) peut répondre au besoin lorsque l’électricité est rare et chère.

C’est la seule technique de stockage d’énergie à grande échelle dont la disponibilité permet de délivrer sur le réseau électrique une puissance équivalente à un ou deux réacteurs nucléaires (jusqu’à presque 1800 MW pilotables) en quelques minutes, et pendant quelques heures. Elle répond au besoin fluctuant de la consommation journalière en lissant les productions fatales des énergies renouvelables et en optimisant la production nucléaire.

Une STEP constitue donc un facteur essentiel de la stabilité du réseau d’électrique tout en évitant l’utilisation d’énergies fossiles polluantes.

Pourquoi s’en priver ?

À ce jour, EDF exploite en France seulement 6 STEP représentant une puissance totale de 5000 mégawatts (MW). La plus grande STEP (Grand’maison), qui a un dénivelé de 1000 mètres, demande 1275 MW en pompage et produit 1790 MW en turbinage. La puissance d’un réacteur nucléaire de dernière génération (EPR) est de 1660 MW.

Ces chiffres sont à relativiser avec les 25 000 MW installés d’hydroélectricité dont 12 000 MW sont modulables avec une capacité de démarrage de 3 à 15 minutes.

Par comparaison, le parc de production électrique français a une capacité totale de l’ordre de 120000 MW, dont 61 000 MW de nucléaire.

Les STEP sont de plus en plus utiles dans un système électrique qui développe des énergies intermittentes électriques car leurs productions fatales, brutales et aléatoires nécessitent des centrales de compensation rapide à gaz, y compris à l’étranger (importations).

Selon le rapport Quinet de 2019 sur la valeur du CO2, « donner une valeur monétaire à l’action pour le climat, c’est signaler que les activités humaines doivent intégrer les bénéfices collectifs que procure la réduction des émissions de gaz à effet de serre. C’est se donner une référence pour sélectionner et hiérarchiser les actions utiles à la collectivité ».

Or, EDF semble tergiverser en France alors que d’autres pays en construisent.

La PPE 2019-2028 estime que « l’hydroélectricité pourrait contribuer de manière décisive à répondre au besoin de flexibilité du système électrique, notamment grâce aux STEP » et envisage d’accroître la puissance totale des STEP de 1500 MW d’ici 2035 mais, paradoxalement, EDF hésite. Après avoir tergiversé pendant des années, elle a annoncé en mars 2018 prévoir d’autres STEP… restées à ce jour à l’état de projet, à l’exception de quelques modernisations.

Où construire des STEP ?

Le rapport Dambrine avait identifié en 2006 plusieurs sites potentiels, notamment en Savoie et le long de la Durance.

Les STEP nécessitent un dénivelé important et un gros débit d’eau. Presque toutes les STEP disposent d’un réservoir haut constitué par la retenue principale d’un barrage d’altitude et un petit réservoir bas en vallée.

Mais l’inverse est aussi possible : un réservoir principal « en bas » et un « petit lac » réservoir de quelques millions de m3 « en haut ».

De nombreux grands lacs « bas », naturels ou artificiels, existent en France. Plus rares sont ceux entourés de hautes montagnes capables d’accueillir un petit réservoir « haut » à distance raisonnable avec un grand dénivelé d’environ 1000 mètres.

L’immense lac artificiel de Serre-Ponçon au confluent de la Durance et de l’Ubaye en fait partie. Il est situé à 780 m d’altitude avec quelques cuvettes naturelles proches et plus de 1000 m de dénivelé, dont le cirque de Morgon.

Le cirque de Morgon (voir carte), offre des conditions intéressantes d’aménagement.

 

 

Ce site de plus de 300 hectares (ha) à 2000 mètres d’altitude pourrait accueillir une retenue d’environ 25 ha (un carré de 500 mètres de côté, vide d’habitants) et 12 mètres de profondeur moyenne, correspondant à un volume d’eau (3 millions de m3) susceptible d’être pompé en quelques heures depuis le lac « bas » de Serre-Ponçon.

Ce dernier, d’une superficie de 28 km2, verrait son niveau varier d’environ 10 centimètres en cas de vidange ou de pompage complet (sa variation saisonnière dépasse 40 mètres), sans aucun impact sur la flore et la faune puisque l’eau pompée est restituée intacte.

Ce site permettrait de fournir une puissance de plus de 1500 MW (comparable à la STEP de Grand’maison), soit plus de 4 fois la puissance de l’usine électrique du barrage de Serre-Ponçon pendant 5 heures !

Est-ce intéressant et rentable ?

Les STEP présentent un intérêt croissant pour assurer l’équilibre du système électrique mais leur futur bilan économique reste incertain compte tenu du prix bas du pétrole (autour de 40 euros par baril) et du gaz. Ces énergies fossiles importées alimentent à bas coût des turbines à combustion (TAC), un autre moyen flexible de production d’électricité concurrent des STEP, bien que polluant et émetteur de gaz à effet de serre.

Mais au-delà d’un prix de marché de 65 euros/MWh dans les cas de forte demande (en heure de pointe), la production de STEP est moins chère que la consommation de pétrole

Les premières grandes STEP datent du début des années 1970. La réglementation du marché de l’électricité par les pouvoirs publics conférait alors à ces investissements une visibilité quant à leur rentabilité sur le long terme.

Aujourd’hui, avec la disparition du monopole d’État et l’ouverture des marchés européens de l’électricité à la concurrence, l’absence de visibilité compromet de futurs investissements en l’absence de mesures correctrices. Le développement des STEP a donc été stoppé à la fin des années 1980.

Les produits d’exploitation d’une STEP proviennent de la vente de l’électricité turbinée, mais aussi de la rémunération des différents services rendus au système électrique qui doivent être valorisés à leur juste valeur.

Car une STEP nécessite un investissement important sur le long terme.

Le coût de construction de la STEP de Nant de Drance près de Martigny en Suisse, qui sera inaugurée en décembre 2021, et d’une puissance comparable à celle de Grand’maison, a été évalué à environ 2 milliards d’euros avec des longueurs de galeries de 14 km (au lieu d’environ 4 km pour l’exemple du cirque de Morgon à Serre-Ponçon).

La STEP paye le Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Electricité (TURPE) deux fois : une première fois pour l’électricité nécessaire au pompage, une deuxième fois pour la production lors du turbinage. Son taux a donc été logiquement diminué de 50 % pour les STEP en 2016, passant de 20 % à 10 %.

S’ajoutent ensuite les frais de fonctionnement et d’amortissement, et les pertes d’environ 25 % sur l’électricité « pompée » (la STEP restitue 75 % de l’électricité absorbée).

La majeure partie des frais de fonctionnement d’une STEP provient de la fourniture de l’électricité nécessaire au pompage.

Dans le cas de l’exemple du cirque de Morgon, il s’agirait d’environ 1800 gigawattheures par an (GWh/an) en pompage. La production du turbinage serait d’environ 1400 GWh/an d’électricité « propre » (deux fois plus que l’usine électrique de Serre-Ponçon) mobilisable en quelques minutes, améliorant ainsi la sécurité d’approvisionnement de la France entière.

Les lignes de transport capables d’évacuer la puissance de 1500 MW existent déjà en 230 000 volts

Tous les coûts doivent être compensés par la différence de prix entre l’achat pour le pompage et la vente lors du turbinage ainsi que par la rémunération de la plus-value de sa disponibilité pour l’équilibre du réseau.

Si l’électricité consommée au pompage provient régulièrement de sources dont le coût de fonctionnement est pratiquement nul (nucléaire) ou déjà payé par des subventions (énergies renouvelables électriques), non seulement la production d’une STEP devient rentable mais, en plus, elle rentabilise aussi d’autres moyens dont le coût de fonctionnement est marginal.

Par exemple, le coût global d’un réacteur nucléaire en fonctionnement à pleine puissance ou à l’arrêt est quasiment identique car l’usure du combustible est négligeable et les principaux coûts sont fixes (personnel, amortissement…). Il est donc préférable qu’il produise de l’électricité… quitte à la stocker « intelligemment ».

Une énergie « intelligente »

Les installations hydroélectriques, dont les STEP, peuvent redémarrer seules sans nécessiter d’apport externe d’électricité. Elles constitueraient ainsi les premiers moyens remis en fonctionnement après une coupure généralisée du réseau afin de le « reconstruire ». Ainsi, progressivement, des moyens de production ajoutés successivement alimenteraient une zone géographique et, de proche en proche, toute la France.

En absorbant et en produisant rapidement de grandes quantités d’électricité, les STEP contribuent à égaler en permanence la production et la consommation pour maintenir le fragile équilibre du réseau électrique. Ce point important doit être valorisé.

Relancer le potentiel hydroélectrique de la France, notamment les STEP, constitue un enjeu majeur d’indépendance énergétique et d’économies d’importations de gaz et de pétrole pour contribuer à la politique énergétique définie par la Loi sur la Transition Énergétique pour la Croissance Verte (LTECV) votée le 22 juillet 2015.

Mais… il y a plusieurs « mais »…

1) Aujourd’hui, EDF est contraint par des lois européennes de mettre sur le marché les concessions de tous ses ouvrages hydrauliques. La durée maximale des concessions serait de 75 ans et pourrait être ramenée à moins de 40 ans. La rentabilité n’est donc pas assurée.

Dans ces conditions, les candidats à de nouveaux investissements dans des ouvrages prévus pour durer plus de 100 ans se font rares.

2) Les écologistes politiques veulent bien d’un stockage pour les excédents des énergies renouvelables mais ils craignent de favoriser le nucléaire… et aussi de noyer des espaces verts ! (voir l’émotion suscitée par la retenue de 34 ha qui était prévue à Sivens).

3) La politique énergétique actuelle est incohérente : EDF annonce un plan de stockage électrique en mars 2018, mais le 13 mars 2019, un rapport du Conseil Général de l’Économie intitulé « Stockage stationnaire d’électricité » indique que « le caractère très limité en France du potentiel de déploiement de nouvelles STEP hydrauliques ne permet pas de mobiliser cette solution pour notre pays ». Comprenne qui pourra…

Un trésor à (re)découvrir

Le titre de cet article a été inspiré par un enfant de 5 ans qui, en regardant avec l’auteur de cet article la carte du projet de STEP à Serre-Ponçon (en annexe), a demandé : « Tu cherches un trésor ? ».

Réponse : « Oui, un trésor qui absorbe et produit sur demande beaucoup d’électricité avec de l’eau ! »

Les hommes politiques fascinés par ce qui brille devraient aussi s’intéresser aux vertus de l’hydroélectricité, et particulièrement aux pépites des STEP. Cet or blanc produit une électricité renouvelable adaptable au besoin pour assurer l’équilibre du système électrique français et européen.

L’hydroélectricité devient aujourd’hui une composante incontournable d’une politique de renforcement de la sécurité d’approvisionnement et de lutte contre l’effet de serre. Elle constitue par excellence l’énergie du développement durable.

La France, dans le Plan Climat de juillet 2017, s’est elle-même fixé l’objectif « zéro émissions nettes » (ZEN) de gaz à effet de serre à l’horizon 2050. La valeur du carbone évité doit être utilisée dans les évaluations d’investissements et plus généralement dans les politiques publiques comme un levier d’action nécessaire à la réussite des objectifs de ce Plan Climat.

Alors,

  • pour respecterl’impératif de sécurité d’approvisionnement (Art. 100-1 2° du Code de l’énergie),
  • pour diminuer l’importation d’énergies fossiles et les émissions de CO2,
  • pour renforcer la stabilité du réseau électrique malmené par les productions erratiques des éoliennes et des panneaux photovoltaïques, ainsi que par les fortes variations de consommation,
  • pour améliorer l’emploi avec du personnel local et du matériel français (pompes, turbines, travaux…)

la puissance publique pourrait (re)découvrir les avantages de ces trésors énergétiques « intelligents » et initier la construction de nouvelles STEP.

  1. Serge Gil est ingénieur hydraulicien de formation et a principalement travaillé au CEA.
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  • oui…mais à qui s’adresse cet article? cherchez vous à convaincre les zadistes de tout poils et la frange de la population qui les soutient? des ong vertes?
    je vous souhaite bien du plaisir…les « politiciens? » ces andouilles qui sont en train de sanctuariser la nature sans vraiment se rendre compte de ce que cela signifie?

    la seule certitude me semble être qu’on doive se préparer à une augmentation importante du prix de l’électricité plus un surcoût lié à de futures modifications des usages contraints du fait de variation de tarifs plus à un accroissement de la redistribution pour rendre le truc acceptable par les pauvres..

    • C’est d’autant plus vrai que toute électricité en cours de production DOIT être consommée sinon elle est perdue d’où le stockage-eau ou production d’hydrogène . . . (pour une fois c’est gratuit, l’état n’ayant rien à voir dans cette affaire, ni les hommes politiques non plus c’est évident)

      Michel Gay a parfaitement raison !

  • Ou l’on se rend compte de la schizophrénie de l’Union européenne qui vise la « neutralité carbone » mais empêche de fait des projets allant dans ce sens parce-qu’il faut absolument faire respecter la concurrence.
    De plus les saloperies de moulins à vent et de panneaux solaires chamboulent le marché de l’électricité et réduisent la rentabilité économique des step.

    • En fait favoriser d’une part, le développement d’énergies aléatoires par des subventions et en leur accordant la priorité sur le réseau et d’autre part, imposer la concurrence aux énergies pilotables est déjà en soi complètement schizophrène.

  • Comme je l’ai montré dans un précédent article:
    https://www.contrepoints.org/2020/08/21/378433-les-energies-aleatoires-une-absurdite
    les STEP sont utiles, mais loin de suffire à une généralisation des ENR aléatoires.

    • question : pour obtenir 1 MWh en sortie d’une STEP alimentée par des éolienne , quelle capacité faut-il installer en amont ? surtout si on considère qu’une partie de l’énergie produite de façon aléatoire sera consommée tout de suite ?

      • Dans mon article https://www.contrepoints.org/2020/07/25/376908-a-19-milliards-deuros-lepr-est-encore-moins-cher-que-leolien
        Je montre qu’il faut au moins 160 GW d’éoliennes pour assurer l’énergie de base (continue) à 40 GW, sauf qu’on n’a pas cette énergie au moment où on veut.
        Un calcul approximatif montre qu’avec des STEP, il faudrait en fait 120 GW de stockage, et 176 GW d’éoliennes.

        • soit ? au moins 60.000 éoliennes si on prend les plus puissantes ?
          et qu’elles soient placées aux meilleurs endroits ?

          • 240GW d’eolien couvrirait 60% du mix. L’haliadeX de GE (ex alsthom………) fera 12GW , il en faudrait « seulement » 20000 (Presque 300m de haut l’engin….)
            En les numérotant on pourra les utiliser aussi pous s’orienter, vu qu’on les verra d’à peu prés partout!

          • de Serge GIL (co-auteur)
            Bonjour,
            (je vous lis de temps à autre)
            Sur l’usage des intermittents pour le pompage des STEP. Je l’avais exclu dans mon projet vu leur caractère aléatoire et la faiblesse de leur puissance au regard de celle nécessaire aux pompes. Quand on a démarré un réacteur de 900 MW, on n’en réduit pas la puissance à la disponibilité de quelques MW d’éolien. Solaire exclu même s’il est excédentaire à certaines heures. On vise 5 à 6 heures de pompage continu à puissance constante. Ca ne peut être que de nuit. Il faut une puissance énorme au démarrage, donc il est exclu d’arrêter en cours « pour du vent ».

        • de Serge GIL (co-auteur)
          Bonjour,
          (je vous lis de temps à autre)
          Sur l’usage des intermittents pour le pompage des STEP. Je l’avais exclu dans mon projet vu leur caractère aléatoire et la faiblesse de leur puissance au regard de celle nécessaire aux pompes. Quand on a démarré un réacteur de 900 MW, on n’en réduit pas la puissance à la disponibilité de quelques MW d’éolien. Solaire exclu même s’il est excédentaire à certaines heures. On vise 5 à 6 heures de pompage continu à puissance constante. Ca ne peut être que de nuit. Il faut une puissance énorme au démarrage, donc il est exclu d’arrêter en cours « pour du vent ».
          Merci pour vos articles.

  • Est-ce que la durée d’amortissement n’est pas un peu longue ? (40, 75, 100 ans ?)

    C’est un pari sur l’absence de technologie future pour fabriquer de petites unités nucléaire.

    • de Serge GIL (co-auteur)
      Bonjour,
      Les 100 ans correspondent à la durée de vie mais leur visibilité est handicapée par l’incertitude des règlementations.

  • je me posais la question du rendement de cette technique : donc 75% , c’est pas mal.
    Mais !! si on utilise des Enr , dont le bilan ( retour sur investissement énergétique ) n’est pas terrible , là on va carrément avoir des rendements négatifs. C’est pourtant la solution miracle qu’on nous annonce pour stocker l’électricité produite par ces EnR.

    • début de calcul :
      – prix d’installation de l’éolien 1500€/kW , soit 1,5 millions d’€ / MW
      – efficacité 20 % , soit 7,5 millions d’€ / MW réel pour l’éolienne , sans compter le coût de la STEP
      – rendement 0,75 , donc 10 millions d’€/MW réel.

      + 3% de frais de fonctionnement.
      Coût du nucléaire ? 2 millions d’€ / MW ??

      C’est cohérent ? quelqu’un à d’autres données ?
      – rendeme

      • Les step ne servent que lorsque l’eoleient n’alimente pas en direct, soit les 40% restant. En premier calcul il faut donc appliquer ce coefficient de 40% au surcout. Mais en réalite c’est completement biaisé car les 240GW d’eolien nécessiteraient 200GW de step soit 195GW à construire… et qui seraient trés rarement utilisées. Un bilan economique catastrophique…

    • Il faut plus voir la STEP comme un solution technique au lissage de la production ayant la capacité de d’auto-financer.

      Comme la STEP se finance « sur la bête », l’électricité produite en surplus garde une valeur marchande nulle. Cela pourrait résoudre le problème technique mais pas financier des EnR. Et de toutes manières il faudrait en construire plus qu’il n’y a de sites propices pour équilibrer une production éolienne supérieure à celle actuelle.

      • l’ennui c’est que le surplus est vendu @82€le Mwh… Mais sur le fond vous avez raison, les surplus ne pésent pas énorme en % de la production, par contre leur puissance instantanée est telle qu’il faut un stockage qui coute presque rien en puissance installée. Pour le moment on n’a pas de solution technique adaptée au stockage de l’éolien.

  • LA STEP POURQUOI S’EN PRIVER ?

    Suite à une avarie la STEP Lac Blanc – Lac Noir sur le versant alsacien des Vosges fut arrêtée en juillet 2002 Cherchez la date de sa remise en service et vous aurez la réponse à votre question

  • et les renoncules?
    vous y pensez aux renoncules?
    les STEP ont été érigées(il y a bien longtemps ma bonne dame)pour remédier aux difficultés de régulation du réseau du fait de la montée en puissance du nucléaire qui à l’époque était très peu modulable.
    Il y en a un magnifique exemple dans la région de Couvin en Belgique, créée cette fois complètement artificiellement à partir du relief.
    Viennent les énergies « fatales » et tout ce beau plan vole en éclat
    En effet, la rentabilité du système repose sur l’exploitation du courant à bas coût lors des périodes de basse conso, et la revente au prix de marché , aux heures de pointe, en concurrences avec les centrales charbon, elles-même peu flexibles.
    Avec les énergies fatales, il se peut très bien qu’aux heures de pointe, il y aie du vent, ou du soleil, que le prix de marché s’effondre, soit négatif, bref, votre centrale ne vendra rien
    C’est à tel poinbt qu’en Allemagne,les géants du secteur tentent de revendre ces centrales devenus des gouffres à finance.
    Bref, il n’y a qu’un moyen de mener ces projets:l’argent public, par le biais de subsides en tous genres
    Je vois bien le Kw à 1 euros d’ici quelques années
    Je lis d’autre part que la Chine va devenir, d’ici très peu de temps un géant du nucléaire?les chantiers, les projets y fleurissent comme le coquelicot en l’absence de glyphosate

    Citez moi un exemple de mesure estampillée « verte » qui ne se termine par un fiasco, voire une catastrophe

    • « C’est à tel point qu’en Allemagne,les géants du secteur tentent de revendre ces centrales devenus des gouffres à finance. »

      A vendre. Centrale charbon état neuf. Peu servi. (Dégrippage des turbines à prévoir). Quelques contraintes d’utilisation à respecter. Approvisionnement en charbon et prix de revente du courant non garanti. Faire offre.

    • Les centrales n’ont pas été conçue pour être modulable, on les fait vieillir prématurément. Les aciers au carbone n’aiment pas les fortes variations de température…

  • La step… C’est un truc sans réel intérêt, pourquoi faire, justifier l’injustifiable du pseudo renouvelable ?.
    Avec le nucléaire on peut produire plus sans coût supplementaires, pas besoin de gratter de kw seulement pousser à la consommation et pas nous rendre indigent de l’énergie.

    • de Serge GIL (co-auteur)
      Bonjour,
      A condition de ne pas fermer des centrales. En pointe, le nucléaire ne suffit plus aux besoins. D’où les STEP.

  • Excellent article. il est important de souligner ce moyen méconnu qu est la Step pour stocker puis produire dans un delai ttes court une forte qte d’energie

  • STEP (station de transfert d’énergie par pompage) : le pompage se fait avec du pétrole. La STEP émet donc des GES.

    • de Serge GIL (co-auteur)
      Bonjour,
      Le pompage se fait avec du nucléaire (propre) pas avec du pétrole.

      • Désolée d’insister: certaines fonctionnent à l’électricité et d’autres au pétrole, elles consomment d’ailleurs + qu’elles ne produisent, c’est pour cette raison qu’elles sont dans les réserves primaires ou secondaires afin de maintenir l’équilibre en période de pointe. Pour votre information et en complément : les producteurs d’enr sont également engagés dans le mécanisme d’ajustement et dans le mécanisme de capacité : ils sont donc incités à produire quand on en a besoin au travers de ces mécanismes.

  • Oui, mais c’est aux producteurs d’énergie intermittentes d’investir.
    Les obliger à produire selon la courbe de la consommation ou pénalité.
    Ceci pour les responsabiliser…
    Car produire quand ca vous chante est quand même une hérésie, il y a un client à fournir.
    Si c’est une économie de marché pur, aucune subvention, aucune priorité comme ce n’est pas le cas pour la production intermittentes, le prix sont bidons.
    Pour les fournisseurs d’énergie verte, ils compensent temporellement et géographiquement… Folie !
    Je ne peux fournir le 31 décembre à minuit à Brest, je compenserai en produisant le 21 juin à midi à Bucarest… C’est pas beau ?

  • Le rendement est de 1,4.
    C’est faible.
    Il y a d’autres systèmes avec un stockage de l’énergie potentielle de pesenteur.
    Un système de grues qui lève des blocs de béton quand la production est excédentaire, et qui descend ces blocs quand la production est déficitaire. Je ne connais pas le rendement théorique.

    • ah mais il y a plein de solutions rigolotes
      ma préférée c’est la voie de chemin de fer en relief accidenté
      les trains montent en cas se surproduction, et produisent en redescendant
      pour les vaches c’est un régal

      on est devenu fou, mais pas plus que nos parents qui batissaient des cathédrales pour leur salut

      • Non ils n’etaient peut être pas si fous les anciens! Car il est possible que dieu existe. Le reste, aucune chance que ça marche!

        Et puis,… qu’est ce qui est le plus agréable de contempler, une cathédrale ou une foret éoliennes?

    • Tant qu’à faire il vaut mieux utiliser des blocs en or massif.

      Il faut toujours en monter quelques millions de tonnes à 1000 m de d’altitude, mais c’est 20 fois moins encombrant !

      Le prix s’oublie, la qualité reste !

      • Plus haut, l’auteur parle du site de Morgon qui pourrait permettre de remonter 3 million de m3 d’eau. Un réservoir de 3 miilions de m3, ce n’est jamais qu’un lac de 100m x 100m sur 30m de profondeur. Mais cela représente 3 millions de tonnes !

        Et seulement pour compenser une fluctuation de la demande énergétique.

        3 millions de tonnes relevées de 1000 m, cela donne une idée de à quel point l’homme est peu de chose par rapport à la nature et au cycle de l’eau, de combien il est osé de clamer que l’homme la détruit et encore plus qu’il va changer volontairement les choses avec YAKA, des mats en béton et des pales en fibre de carbone.

    • Le reveilleur a fait une vidéo dessus, MDR

      Le principal danger pour la planète, c’est la connerie des écolos…

    • de Serge GIL (co-auteur)
      Bonjour,
      Le rendement turbinage/pompage est de 0,75 à 0,80.
      Le reste est encore de l’utopie.

  • Merci pour cet article éclairant.
    Les STEP sont très anciennes, les moulins à eau disposait souvent d’une réserve d’eau, les scieries et meuneries travaillaient quand le stock d’eau était suffisant dans la retenue aval. C’était une autre époque dans laquelle l’énergie était utilisée lorsqu’elle se présentait. Ainsi les grandes découvertes ont pu se produire avec l’unique énergie du vent particulièrement capricieux.
    La première STEP visitée est celle de Revin en 1966, non pas pour le besoin des énergies incontrôlables, mais pour la centrale nucléaire de Chooz. La permanence de la production électrique thermique nucléaire était ajustée à la demande éminemment variable grâce à cette STEP. Les détracteurs des énergies renouvelables doivent comprendre que leur intermittence (fatale !) est l’exact symétrique de l’intermittence de la demande.
    La seconde STEP visitée est celle de Cap de Long, proche de Golfech, avec un système complexe de sous-stations de pompage. Sans doute pour parer aux pointes de demande en moins de 8 minutes dans la centrale de Pragnères, si je me souviens bien ?
    Une autre STEP mériterait sans doute d’être expliquée, celle d’El Hierro aux Canaries, et cette fois pour la seule régulation des énergies « aléatoires », en appui à d’autres générateurs plus conventionnels. Pourquoi pas un nouvel article des auteurs Michel Gay et Serge Gil ?
    Il y a sans doute beaucoup à faire dans les îles, de superbes systèmes isolés, des laboratoires expérimentaux pour les énergies renouvelables. Les élus insulaires promettent parfois inconsciemment l’autonomie électrique (à ne pas confondre avec l’autonomie énergétique) mais comment y parvenir sans réduire sérieusement la demande ? Une voie me semble à explorer, éviter l’électricité pour les applications thermiques, autant que possible, et revenir au gaz qui présente l’avantage d’un stockage « tout temps », même en cas de cyclone. À la Réunion, une grosse batterie NaS lisse les pointes plus rapidement qu’une turbine, mais cela n’empêche pas de débrancher les panneaux solaires lorsqu’ils produisent trop vers midi. Un comble pour amortir les installations photovoltaïques !

  • Avec 14 réacteurs nucléaires en – en France, et ceux en Allemagne, les profits « juteux » sur le kWh à prix négatif vont se tarir.
    Le prix du kWh délivré au client va concurrencer le carburant à la pompe…

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Beaucoup d'informations exactes, qui relèvent d'ailleurs bien souvent du bon sens, mais aussi quelques omissions et approximations sur lesquelles je souhaite reveni... Poursuivre la lecture

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Comme chaque année, les chiffres de la balance commerciale sont minorés et présentés en retirant les frais de transport du montant de nos importations.

Les frais de transport sont pourtant une partie intégrante du coût de revient et sont répercutés sur le prix de vente au consommateur. Mais pourtant, ils sont retraités afin de les comparer aux chiffres des exportations qui, eux, n’intègrent pas les frais de transport. L’opération semble contestable…

Les « vrais » chiffres de la balance commerciale de 2022 avaient ainsi frôlé les... Poursuivre la lecture

La nécessité de décarboner à terme notre économie, qui dépend encore à 58 % des énergies fossiles pour sa consommation d’énergie, est incontestable, pour participer à la lutte contre le réchauffement climatique, et pour des raisons géopolitiques et de souveraineté liées à notre dépendance aux importations de pétrole et de gaz, la consommation de charbon étant devenue marginale en France.

Cependant, la voie à emprunter doit être pragmatique et ne doit pas mettre en danger la politique de réindustrialisation de la France, qui suppose une... Poursuivre la lecture

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