Écologie réactionnaire ou écologie libérale ? Macron a fait son choix

Plutôt que de brider les initiatives et de remettre l’intégralité de notre programme écologique entre les mains de quelques décideurs politiques, laissons faire les individus et les entrepreneurs pour apporter une solution durable.

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Écologie réactionnaire ou écologie libérale ? Macron a fait son choix

Publié le 30 juin 2020
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Par Frédéric Mas.

À voir le sourire satisfait d’Emmanuel Macron, la République en marche semble avoir presque gagné les élections municipales. Le président de la République a pris le temps, le lendemain des résultats du second tour, de présenter sa réponse aux 150 propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat dans le jardin de l’Élysée.

Presque toutes sont adoptées, sauf celles qui se voient trop : pas de réduction de vitesse sur les autoroutes, et les libertés publiques resteront au sommet de la constitution, du moins avant le culte écolo de la planète.

Malaise démocratique

Il y a quelque chose de profondément malaisant dans l’annonce présidentielle : alors qu’Emmanuel Macron est totalement désavoué dans les urnes, le voilà qu’il l’impose via un Comité de « citoyens » à la légitimité douteuse. Peu importe les moyens, démocratiques ou non, l’exécutif exige l’agenda écologique, avec le souci constant d’en appliquer les mesures les plus radicales et les plus irrationnelles.

On pense au Plan vélo que l’État finance alors que les pouvoirs régaliens manquent de tout, ou à la fermeture catastrophique de Fessenheim qui pénalise une énergie propre et va renforcer notre dépendance énergétique vis-à-vis de nos voisins.

Selon l’Élysée, l’empressement du président à endosser le costume du parfait petit écologiste est un « hasard de calendrier », et n’a rien à voir avec la victoire écologiste dans plusieurs grandes villes de France. Il est permis d’en douter, même si la dimension écologique du macronisme ne date pas d’hier, et de nous interroger sur cette génuflexion de circonstance pour l’idéologie verte qui séduit les centres-villes des grandes métropoles de l’Hexagone.

La minorité écologiste

Les Verts n’ont pas bénéficié d’un « raz-de-marée » comme on le lit trop souvent sous la plume des commentateurs de cette élection. EELV améliore son score et prend quelques grandes villes, mais reste minoritaire. Il s’est révélé comme un faiseur de rois à Paris ou à Lille, mais en aucun cas l’ambition écologique mariant socialisme et décroissance ne domine l’ensemble du spectre politique.

Et pourtant c’est cette position minoritaire, assise sur une procédure opaque, que l’exécutif a choisi de mettre en avant et de financer à fonds perdus au pire moment, juste après une crise sanitaire et un confinement qui a mis le pays à genoux.

Emmanuel Macron a donc fait le choix politique d’accorder la priorité aux préférences de certaines franges de la population des métropoles et d’ignorer toutes les autres pour justifier les 15 milliards d’argent supplémentaires dépensés au nom de la « transition écologique ».

L’écologie libérale plutôt que l’écologie réactionnaire

Ce n’est pourtant pas en cédant aux pressions anti-technologiques de la gauche écolo réactionnaire que le sort de l’environnement s’en trouvera amélioré. Utiliser au mieux le moins de ressources possibles pour les exploiter au mieux, c’est là le cœur de la dynamique innovatrice des marchés.

Ce sont les révolutions technologiques successives liées au développement du capitalisme qui ont permis d’utiliser plus intelligemment nos ressources au lieu de les gaspiller.

Comme le rappelait Matt Ridley il y a quelques années, on utilise de moins en moins de terres pour produire de plus en plus de nourriture grâce aux engrais et aux techniques d’irrigation :

« nous réduisons la quantité de ressources dont nous avons besoin pour faire fonctionner la société en même temps que nous les faisons croître, parce que nous sommes plus nombreux et que nous devenons plus prospères. Je pense en fait que plus nous serons riches au cours de ce siècle, plus la situation des ressources sera confortable, car nous serons meilleurs pour recycler, pour trouver des ressources et pour les utiliser avec parcimonie. »

Plutôt que de brider les initiatives et de remettre l’intégralité de notre programme écologique dans les mains de quelques décideurs politiques, il serait temps de laisser faire les individus et les entrepreneurs pour apporter une solution durable.

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  • Article très juste. Macron ne vise qu’une seule chose: sa réélection. Le vote écolo-bob lui est nécessaire pour être au second tour et affronter son adversaire préféré (indice: le même que la dernière fois).

    • Macron peut ânonner tous les discours creux qu’il veut, sa réélection est déjà compromise. Le PS et LFI éliminés, les verts dégoulinant de démagogie facile agrègent sans effort l’électorat de gauche et d’extrême gauche, effectif suffisant pour arriver en tête au second tour. Il ne reste à Macron que la droite mollassonne, socialo-complice, mais c’est notoirement insuffisant pour parvenir au second tour.

      A bien y réfléchir, c’est plutôt à droite que réside l’inconnue. La Pen s’avérant infoutue de gagner une élection, ça finit pas se voir et devrait susciter certaines vocations d’ici 2022.

      • Je ne suis pas sur qu’au RN on ait envie de gagner une quelconque présidentielle. Ses dirigeants savent très bien que ce serait le bordel généralisé dès la proclamation des résultats et qu’il faudrait envoyer l’armée. A défaut d’être président, le candidat se contentera de jouer à l’opposant pour rester près de la bonne gamelle.

    • Oui, mais comme le dit Charles Gave, c’est un imbécile qui s’entoure de gens encore plus médiocres que lui.
      La stratégie écolo est une des pires possible pour garder son siège, soit il a réellement cru à la légitimité de la « convention citoyenne » et il est complètement déconnecté de la réalité, soit… non en fait il n’y a que cette solution.
      Il ne lui reste le hold-up de la démocratie…

  • On retrouve dans ce texte un passage (le dernier chapitre) qui est similaire à une partie du discours de Macron (sa justification de l’abandon de la taxe écologique sur les dividences).

    • la taxe sur les dividendes cela ne pouvait pas passer, ça touche ses amis, le reste ne touche que les français en alimentant ses amis. Ces 150 vont recevoir une médaille comme le personnel soignant à la solde de big pharma, plus 6 milliards… Une prime aux 150 est conseillé !

      • La taxe sur les dividendes est anticonstitutionnelle car elle touchait des bénéfices réalisés à l’étranger.

  • Tout ça est totalement incompréhensible, ce président fait tout pour se faire réélire sans doute pas dans une France de plus en plus au fond du trou, on a à faire à un malade ou à un pur socialiste, c’est à dire que le pouvoir est la chose la plus importante à obtenir, la vie de château, et ce quelquesoit les moyens utilises… Comprend pas que les français ne s’aperçoivent de rien, ils élisent un roi au lieu d’un président.

  • La fin est bizarre, l’écologie liberale….. Déjà , on ne fait pas de recyclage inutile, récupérer le verre est absurde, remplacer le plastique par du papier complètement à côté de la plaque, en fait l’écologie telle que pratique actuellement va à l’encontre de son but affiché. C’est ça l’écologie liberale ? Non. Alors on ne peut pas employer ce terme galvaudé d’écologie. Faisons donc de l’humain rien que de l’humain, la terre sans l’humain n’existe pas… Justement l’ecolo ne veut plus d’humains sur terre, voilà un combat à mener pour un libéral.

    • Le verre peut servir de remblai sur les chemins. Rien de tel pour stabiliser un chemin, une petite route.

      • Le verre n’est pas eternel, il se désagrège au fil du temps, y a bien plus d’autres matériaux plus efficaces.. Comme le goudron , les pierres etc.. Franchement le verre est le dernier truc auquel j’aurais pensé… J’en ai mis dans le filtre de la piscine, l’erreur de ma vie.

        • Pour informatino, pouvez vous en dire un peu plus sur le verre dans le filtre ? Je me doute que ça n’apporte rien par rapport au sable, mais pas que ça crée des problèmes ?

        • Au fil du temps, mais pas comme le sucre. Cela prend des décennies.

  • 60% d’abstention aux municipales et 150 guignols qui vont décider comment nous pourrir la vie. La démocratie version LREM

    • «La démocratie version LREM» ou une version pour laquelle il faut remercier les Gilets Jaunes et leur demandes de votations pour n’importe quoi et surtout des sujets que les votants n’ont pas toutes le billes pour la compréhension des tenants et aboutissants de leurs bulletins…
      Sans tenir compte du fric que coûte l’organisation des scrutins ! Et actuellement il y a un scrutin (en gros) annuel avec 40% de participation s’il y en a chaque semaine quelle sera la participation ?

  • Très bon article. Pour éventuellement assurer sa réélection douteuse, M. Macron est prêt à se compromettre avec des écolos extrémistes et à pratiquement s’agenouiller devant un panel de conventionnés formatés qui s’imaginent avoir accouché d’un messie aux 149 propositions! Frustrant!

    • Vous avez raison. Mais il n’a plus d’autre choix, pas d’autre allié à solliciter.

    • Pas de panique, une bonne partie va passer à l’Assemblée puis au Sénat et re-à-l’Assemblée, ça va demander du temps et être édulcorer grandement…

  • personne n’a vu arriver les gilets jaunes.

    avec le crash économique qui s’annonce, pas sur qu’ils ne ressurgissent et emporte la pseudo vague écolo.

  • « Il y a quelque chose de profondément malaisant dans l’annonce présidentielle »
    Malaisant ne fait pas parti de la langue Française, c’est du langage inventé par des ados… de grâce, épargnez nous ces fautes grossières !!

  • l’ecologie politique qui fait sens est totalitaire…

    les autres « idées » de l’ecologie..il y en une par personne.. ça n’a aucun interet et pourtant c’est ce qui permet à la premiere de prosperer..

    non l’ecologie politique c’est odieux, et ça n’a rien à voir à prendre en compte l’environnement…

    et il vaut mieux ne pas adhérer par principe à une idéologie aussi floue… sinon un jour on te prend ta propriété..pour l’intérêt de l’environnement

    désolé de le rabâcher..

  • Pour faire de l’écologie, deux conceptions sont possibles : 1/ la vision malthusienne jusqu’au-boutiste : on limite tout, on interdit plein de choses… bref, on impose une « décroissance » économique, qui résultera, croit-on, sur moins de consommation de ressources. 2/ on mise sur la technologie pour améliorer l’efficience des modes de production, et tenter de concilier prospérité et écologie. Ça suppose d’avoir de l’argent, car qui dit technologie dit investissements, formation, etc.
    Actuellement, le cap est clairement mis sur la première solution. Rien ne dit qu’elle permettra d’améliorer l’environnement. Et tout porte à croire que les dégâts économiques et sociaux seront majeurs.

  • Il n’y a pas de raz de marée vert. Et la décision de Macron de fermer Fessenheim contre l’énorme majorité des Français est une « arénarque » dont ce spécialiste est coutumier pour se maintenir au pouvoir contre vents et marées. Comme le fait actuellement la presse quasi unanime, sur tous les sujets, il faut continuer à l’inciter à se raisonner et lui faire admettre que la fermeture scabreuse de Fessenheim est la faute de trop dans son jeu de se maintenir au pouvoir sur le mode après moi le déluge. Il doit s’il aime un petit la France nous annoncer sa décision de démission. Il nous appartient de l’en convaincre au vu des résultats inacceptables de son mandat. Fessenheim a contribuer à sauver l’Espagne et l’Italie très délaissées par Eole. La mauvaise foi scandaleuse de Jupiter lui a interdit de féliciter EDF: il est inapte à sa fonction.

  • Il me semble que l’utilisation intense d’engrais peut contribuer à l’appauvrissement des sols. À moins que ce ne soit une fake news tenace.
    Dans un sens, comment serait l’agriculture française dans une société libérale ? Parce que je doute que l’on ai une aussi bonne terre qu’en Nouvelle-Zélande.

  • Quelques remarques en vrac :

    1. L’écologie politique (écologisme) est fondamentalement réactionnaire, fondamentalement conservatrice. Ce mouvement est une réaction au progrès technique, à la révolution industrielle, au modernisme. Retour vers le passé, la terre ne ment pas, mythe du paradis perdu, et tutti frutti…
    A partir des années 70, elle est récupérée par la gauche qui s’oppose non plus au progrès technique, mais à la « société de consommation », au jetable, au gaspillage…
    Mais chassez le naturel, il revient au galop : l’écologisme se redéfinit, sans complexe aujourd’hui, comme une volonté de retour en arrière. Symbole parmi d’autres, la promotion urbi (passe encore) et orbi (de quoi j’me mêle) du vélo et du rail, moyens de locomotion de la 1ere moitié du 20ème siècle, avant l’essor de la bagnole. Les plus extrémistes, comme Cochet, ont déjà investi dans une carriole à cheval, en attendant la fin du monde avancé, qui évidemment ne viendra pas !

    2. Le revirement de Macron n’en est pas vraiment un : la grande moitié de son électorat cible a toujours été le bobo écolo urbain, ou si on veut ce qu’on appelait jadis la gauche caviar, qui a pour le coup, opéré un rapprochement inédit avec la droite sociale (Bayrou et Cie). Ses ouailles de gauche ayant passablement déserté Macroland vu son désastreux début de quinquennat, il est condamné à leur servir à nouveau la soupe.
    Il est d’ailleurs symptomatique que pour soit disant régler la crise des Gilets jaunes, on installe une Convention en réalité de couleur verte ! Chassez le naturel…

    3. Je me représente mal une « écologie » libérale, parce que j’y vois avant tout un oxymore. Les questions écologiques appellent un raisonnement foncièrement planificateur, en ce sens qu’elles intègrent une vision de longue durée… de la centrale nucléaire (construite pour des décennies dans le but de favoriser notre indépendance énergétique) au réchauffement climatique (analysé jusqu’à 2100)… Tout ceci est peu compatible avec un capitalisme dont les externalités négatives se cachent dans son angle mort et peu aussi avec un libéralisme économique respectueux des marchés et de ses acteurs. Il y a une différence de nature (contraintes vs libertés) et une différence de durée (décisions impliquant les générations suivantes vs innovations de type cygne noir susceptibles de tout chambouler).

  • Il y avait 8 pays qui, à la suite de Fukushima avait voté un programme de fermeture de leur parc de nucléaire. Le Japon remet en service les réacteurs arrêtés et a décidé d’en construire d’autres après constat que Fukushima n’avait aucun mort contrairement aux usines de remplacement et que dans la zone évacuée certaines familles qui avaient refusé de partir se trouvaient en bonne santé. Tout comme à Tchernobyl où la zone évacuée a été envahie par une abondante faune sauvage, vérifiée en parfaite santé. Sept de ces sept de ces huit pays ont tous annulés leur programme de fermeture, tant que les usines amorties resteraient en bon état de marche. Notre grand scientifique Macron, diplômé par lui-même, est le seul au monde en avoir décidé autrement dans sa grande ignorance, sans éviter que les écolos avides de fric ne le pussent vers la porte par leur votes…

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