Le libéralisme français doit retrouver ses principes

OPINION : comment imaginer le libéralisme français au XXIe siècle ? Quelques éléments de réponse.

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Le libéralisme français doit retrouver ses principes

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 4 juin 2020
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Par Jérémie Dequet1

Ce XXIe siècle s’ouvre sous des auspices bien sombres.

Rarement dans l’histoire de notre pays, les Français n’ont eu à se confronter à un si grand tourment. Les évènements s’enchaînent inlassablement, posant à chaque fois une série de questions toutes plus déchirantes les unes que les autres.

Explosion du terrorisme islamique, crises économiques, crises sanitaires et accélération du dérèglement climatique. Voilà déjà au bout de quelques vingt années les défis titanesques qui réveillent brusquement l’Histoire que bon nombre pensait endormie pour toujours.

Les réveils sont souvent pénibles et celui-ci est même sinistre. Pour faire face, nous pensions pouvoir nous en remettre à nos habitudes politiques et sociales, nous pensions pouvoir user des logiques politiques bien rodées d’une gauche généreuse et d’une droite réaliste, nous pensions pouvoir nous en remettre aux multiples aides et réponses que notre État-providence avait jusqu’à présent bureaucratiquement bien préparées.

Or, aucun de ces éléments n’est capable de répondre sérieusement aux problèmes posés. Pire encore, ils sont devenus à leur tour des entraves aux solutions. Mais les sociétés ne manquent pas d’imagination… Et bon nombre de spécialistes, de prophètes en tout genre et de tous les bords font régulièrement leur apparition depuis plusieurs années. Allant tous de leur avis toujours bien construit et de leur science toujours logique, cohérente et imparable…

D’un côté les apôtres du racialisme et du communautarisme, les indigènes de la République et leur amour de la hiérarchisation des races, les femiscistes et leur fanatisme quasi pathologique, les exaltés complotistes et leurs bigoteries infantilisantes, sans oublier les démences eschatologiques proférées autant par des groupes religieux que par les missionnaires de l’écologie collapsologique.

De l’autre, les boutiquiers étatiques et égalitaristes, qui se contemplent tous comme personnage providentiel.

Des tonitruants verbiages des Insoumis, grands admirateurs de la Terreur… aux sophismes bleus marine, ressuscitant avec excellence l’opportunisme en politique. L’absentéisme lors des élections, le peu d’engouement pour les partis et mouvements politiques, le pessimisme ambiant, la fatigue sociale et la paupérisation galopante dans notre pays sont à la fois les conséquences inéluctables d’un tel nihilisme, et le cri de détresse d’un peuple qui a trop longtemps été soumis à la soi-disant clairvoyance de ses élites.

Les principes qui ont structuré notre civilisation européenne, qui ont construit l’Histoire récente de notre pays, et qui ont transcendé les rêves de nos ancêtres n’étaient pas ceux d’un collectivisme autoritaire, ni même d’une étatisation omnipotente et omnisciente, et encore moins ceux d’une déshumanisation servile et nomade.

Pourtant, ce sont bien ces errements qui s’imposent peu à peu.

Les libéraux sont systématiquement tenus pour responsables de tous les maux, la République est régulièrement caricaturée et l’humanisme, propre à notre civilisation européenne, a perdu sa rigueur sémantique pour être capté par les plus sectaires de gauche. Assurément, les jeux sont faits et la bataille culturelle semble d’ores et déjà perdue.

Malgré tout, je crois voir enfin l’horizon dégagé du flou qui entourait notre famille philosophique. J’ose même le dire, c’est sans doute précisément ici que tout commence. Ce qui s’est effondré dans les consciences collectives apparaît être davantage le néolibéralisme que le libéralisme. Cette idéologie, dernier ersatz de la guerre froide, qui traînait un fondamentalisme économique lourd, semble s’éteindre sans panache. Nous laissant, libéraux, enfin la place pour penser librement et en dehors de l’économisme acharné.

C’est pourquoi je propose à mon tour ce que je considère être comme un libéralisme français capable de repartir à la source même de ces principes, et de s’imposer dans le combat culturel actuel. Fils d’ouvriers, petits-fils d’ouvriers, je contredis les détracteurs qui supputent cette philosophie comme étant l’apanage des grands salons mondains et des hommes d’affaires hors sol (les fameux anywhere). J’affirme même, sans sourciller, que le libéralisme est avant tout une pensée pour les plus humbles. Une réflexion intrinsèquement tournée vers l’émancipation des moins favorisés.

Que cherche le libéralisme ?

L’avènement de la liberté et de la responsabilité individuelle. Que cherche la République ? L’accomplissement définitif de la souveraineté démocratique et populaire. C’est, au fond, l’esprit même de notre pays. Une marche constante pour l’émancipation, la volonté assumée d’une nation souveraine d’individus libres. Le moins que nous puissions dire, c’est que la route apparait longue et âpre. Mais je persiste à croire que c’est possible, et surtout indispensable pour répondre aux défis de ce siècle qui s’ouvre inamicalement.

Nous pouvons même mettre en lumière trois courts points que je pense essentiels dans les luttes à venir.

 

La nécessaire redéfinition de l’instruction

Si nous cherchions un auteur pertinent sur les questions de transmission du savoir, ce serait évidemment du côté de Nicolas de Condorcet qu’il faudrait regarder. Il passa sa vie à réfléchir sur les meilleures modalités possibles d’un enseignement pour le peuple, qui enracinerait l’individu à la fois dans une culture partagée et dans une ambition de perfectibilité constante. Nous dirions plus clairement aujourd’hui que Condorcet définit l’individu comme une être fait d’héritage et de dépassement.

À l’instar du penseur, je considère la liberté inséparable de l’instruction. Elle en est même l’étape première, indispensable et presque sacrée. Comment envisager de devenir libre dans le chaos de l’ignorance ? Il ne s’agit pas ici d’érudition, ni même d’éducation, mais bel et bien d’instruction. Le bourrage de crâne et le recrachage systématique de choses plus ou moins apprises mais rarement comprises, n’a jamais mené personne à transcender ses conditions de départ. Pas plus que l’idée ubuesque d’une pédagogie scolaire ayant pour objectif d’apprendre les bonnes manières citoyennes et les bons comportements.

Qui est juge pour déterminer ce qu’est un bon comportement et une mauvaise pratique citoyenne ? Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, se trompe, ce n’est pas l’objectif de l’école d’inculquer les bons comportements en société, mais celui des parents. Ce n’est pas au système d’instruction à assumer la faillite éducative de certains foyers français. Le rôle de l’école, du collège ou du lycée est d’apporter les connaissances réelles, les méthodologies claires et d’insuffler l’esprit critique.

En un mot faire de la raison – que je définis simplement comme la faculté de mener une réflexion cohérente et argumentée, basée sur des références logiques et réelles – la clé de voûte de l’Homme-citoyen. Ne vaut-il pas mieux avoir « une tête bien faite qu’une tête bien pleine » ? Il me parait évident que si !

Par ailleurs, il va sans dire que bon nombre de problèmes résident dans l’idéologie dominante au sein de l’Éducation nationale actuelle… Le refus systématique du mérite, l’inlassable victimisation des élèves, la vision égalitariste entre élève et enseignant, les fantaisies pédagogistes (de gauche bien sûr), etc. Je laisse volontairement le sujet de la formation des futurs enseignants qui mériterait à lui seul tout un article…

Quoi qu’il en soit, si nous ne voulons pas voir le système d’enseignement public s’effondrer complètement un jour ou l’autre, il faudra bien que tous se ressoudent à la transmission de nouvelles valeurs. Le goût de l’effort individuel, la détermination, l’excellence, le refus de toutes formes de victimisation (qui ne sont, en réalité, que des excuses déguisées), la valorisation de la curiosité, l’apprentissage de l’éloquence, etc. Autant de valeurs étrangères à notre mammouth national… Autant être clair dans mes propos, l’Éducation nationale a failli à son objectif de départ. On ne se forme plus à la citoyenneté mais à l’assistanat !

La vérité appartient à ceux qui la recherchent et non point à ceux qui prétendent la détenir – Condorcet Des progrès de l’esprit humain

 

La réaffirmation claire des droits naturels

De tout ce qui est mis en ballottage en ce début de siècle, les droits naturels sont sans aucun doute ce qui est le plus repoussé. Je n’aborderai pas, ici, les lois liberticides votées une à une sans réticence véritable, ni même intérêt particulier de la part de la population.

Mais c’est justement dans ce contexte d’amoindrissement lent et successif de nos libertés et plus généralement de nos droits, qu’il faut en être les plus jaloux et les plus protecteur :

La liberté 

Elle ne peut être qu’individuelle. Elle est l’ossature même de notre philosophie politique, ce qui nous irrigue et nous pousse à refuser la prétention contre-nature des nombreux petits despotes en puissance.

La propriété 

Collective ou individuelle, elle reste la base matérielle sur laquelle repose toute entreprise de libération citoyenne.

La justice 

Que je définis comme un acte désintéressé, imposant l’égalité devant l’État et la loi, et ayant pour objectif d’assujettir les actions entre individus à un ordre équitable et juste, soit par la conformité stricte au droit lorsque celui-ci n’est pas respecté, soit par l’application d’un consensus systématique.

La santé 

Avoir chacun accès à un soin de qualité ainsi que les moyens simples et efficaces pour y parvenir me semblent être d’une actualité évidente. C’est le haut degré de conscience collective et de sentiments communs qui impriment en chacun d’entre nous la saine responsabilité de l’entraide à celui ou celle qui partage une part de souveraineté avec lui-même.

 

Voilà en quelques lignes simples la logique profonde, l’élan vital des droits naturels, imprescriptibles et inaliénables du citoyen. Loin du chacun pour soi, des égoïsmes utilitaristes et des regards méprisants pour ceux qui n’ont pas les moyens d’être vus ou entendus, cette logique du droit naturel cher aux philosophes français du XVIIIe siècle, octroie à tous le devoir de la préservation collective de ces droits individuels. Chacun se donne les moyens de préserver ses propres droits et accorde à l’autre l’accès à ce même acte de souveraineté. Accepter la souveraineté du peuple, c’est accepter ses droits les plus importants.

Celui qui vote contre le droit d’un autre, quels que soient sa religion, sa couleur ou son sexe, a dès lors abjuré les siens – Condorcet –  Sur l’admission des femmes au droit de cité.

 

Une économie réaliste et a-monopolisée

Je ne prétends pas bouleverser les conceptions libérales de l’économie… Je me garde bien de voguer sur des mers que je maîtrise mal et qui, pour tout dire, ne m’intéresse que fort peu. Cependant, il ne s’agit pas ici de théoriser mais de porter un regard réaliste.

Je me méfie des économistes et des théories qui prétendent à la scientificité pure, et qui oublient par là-même la contingence des décisions économiques. Ni le laissez-faire et le libre-échange, ni l’interventionnisme et le protectionnisme ne peuvent répondre à eux seuls aux milliers de questionnements et d’évènements que les sociétés doivent affronter.

Je pense sincèrement que le premier principe d’une bonne économie est d’abord et avant tout le réalisme. Le libéral comprend qu’il est propre à chaque être humain de vouloir échanger, et cela pour une raison très simple : sa propre survie. Chaque individu, mobilisant sa propre richesse et son savoir-faire, apporte à l’autre ce qu’il n’a pas. Le capitalisme est, pour ainsi dire, intrinsèquement lié à la condition de l’Homme.

L’utilité de l’économie ne réside donc pas dans la nécessité à vouloir déconstruire ce qui est propre à l’Homme, mais dans la capacité à rationaliser ces échanges. Évitant de ce fait les injustices qui découleraient d’un manque de règles, la dangerosité d’une économie trop localisée qui succomberait aux moindres mouvements environnementaux ou sociaux, et les élans fous d’une économie hors-sol et spéculative qui écraserait la richesse du monde de tout son poids.

L’autre principe, et non des moindres, réside dans le refus systématique de toute forme de monopole économique privé ou public. C’est, disons-le, la condition majeure pour qu’une économie puisse capable évoluer.

Lutter contre les scléroses étatiques et les kystes privés signifie trois choses.

Se recentrer autour de l’individu et de ses choix

Autrement dit, aller dans le sens d’une humanisation de l’économie car c’est l’individu responsabilisé qui oriente par ses choix les réponses aux dérives possibles, tout autant qu’il donne les moyens aux différents secteurs économiques de pouvoir apporter des solutions crédibles à des attentes réelles.

Réaffirmer le libre entrepreneuriat

Capable de fluidifier, par sa simplicité et sa logique de destruction créatrice, l’élargissement d’offres qui supplantent ce que nous ne désirons plus collectivement.

Revaloriser les petites et moyennes entreprises, les très petites entreprises

Ou encore les entreprises de taille intermédiaire qui génèrent le plus d’emplois sur tout le territoire, soit 73 %.

Il est évident que la Concurrence, c’est la liberté. Détruire la liberté d’agir, c’est détruire la possibilité et par suite la faculté de choisir, de juger, de comparer ; c’est tuer l’intelligence, c’est tuer la pensée, c’est tuer l’homme – Bastiat – Concurrence

Voilà en quelques lignes simples les bases sur lesquelles nous pourrions repenser la philosophie libérale, et surtout rassembler véritablement les libéraux français. Nous les savons nombreux, mais endormis. À nous de réactiver cette conscience de la liberté, née en France.

  1. Jérémie Dequet est étudiant.
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  • bravo! merci pour cet article ; clair net et précis!

  • A t-il jamais existé depuis ces 40 dernières années?

  • tout à fait d’accord avec vous, le libéralisme à été tellement décrié dans ce pays qu’aucun homme politique ne sais plus à quoi il correspond si ce n’est un terme fourre tout pour l’accuser de tous les maux de l’univers.
    Dans ces conditions nous serons obligés de passer par un effondrement du système qui ouvrira des portes sur le chaos.

    • c’est pour moi la seule issue.. l’effondrement du systeme par implosion comme en urss

      • Hélas non! Le nouveau système ne s’effondrera pas.

        A l’époque, il restait une partie du monde qui n’était pas soviétique, ce qui avait permis aux esclaves de l’état, après avoir beaucoup tapé sur leur télé pleine de neige pour avoir l’image des émissions occidentales, de comparer…
        Aucune terreur, même soviétique, ne peut maintenir un asservissement dès que, dans le cerveau de l’asservi, une lueur d’espoir, un avenir différent, se met à luire.

        Cette « erreur » a été retenue. C’est pourquoi aujourd’hui, la nouvelle terreur soft se veut mondiale (le bureaucrate doit sauver la planète, n’est-ce pas?) et, comme le fait A. Merckel, ancienne responsable de la propagande communiste dans son université, tout est présenté comme « alternativlos », sans altenative.
        Ce que le Komintern n’avait pas réussi est en train de se réaliser sous nos yeux.
        Le nouvel esclave mondial ne pourra plus comparer, et l’arme absolue de la liberté aura ainsi disparu.

        • vous oubliez les données économiques.. le systeme va s’écrouler quand on ne payera plus les fonctionnaires

          • Comme vous, je l’espère mais l’Argentine est un pays qui végète alors que très riche au début du xxème siècle, il va aussi falloir que la mentalité française évolue, et ce n’est pas gagné!

          • Il y a un aspect inévitable de l’effondrement qui est la crise monétaire. Quand les commerçants refuseront d’être payés en euros nous serons dans une situation style 1929, ou Weimar, ou Venezuela… L’Europe réduite à la misère… Alors les institutions imploseront et le chaos s’installera.

      • L’autodestruction que vous appelez de vos voeux paraît en effet probable mais de quoi sera-t-elle « créatrice » d’après vous?
        Par quel miracle les vainqueurs de l’extermination susciteraient-ils un renouveau de liberté?
        D’où viendraient les Lumières parmi les survivants d’un peuple sous-instruit systématiquement marxisé depuis deux générations?
        A moins d’espérer une invasion aussi amicale et éclairée que possible … d’extraterrestres?

        • dans le chaos c’est le systeme D qui fait la survie.. a partir de là les gens seront obligés de se prendre en main.. une fois le gout de la liberté redécouvert tout redevient possible

          • J’ai la plus grande estime pour Cro-Magnon mais je ne suis pas persuadé que sa version du système D soit de nature à restaurer une forme de libéralisme enthousiasmante.

  • Superbe texte mais comment peut-on à ce point surestimer la capacité intellectuelle d’une grande majorité de Français ? Autant demander à des poules de faire des racines carrées… CPEF

    • En période de disette, l’ingéniosité et la capacité intellectuelle peuvent retrouver une croissance inattendue. Elles ne manqueront pas de le faire, d’ailleurs, dans de nombreux pays autres que la France. La France peut-elle les rejoindre sans passer par la faillite et la remise en cause complète, et même en y passant ? Là est la question…

    • Je m’inscris en faux: Le fondement du socialisme c’est justement de traiter les citoyens comme un crétin des alpes (je suis savoyard, je sais de quoi je parle), jusqu’à ce qu’il en devienne un. Le libéralisme c’est grandir l’humain en le laissant face à ses responsabilités. Le socialisme est une prophétie auto réalisatrice: L’assistanat crée des assistés et rend profitable le fait d’être assisté. Le libéralisme rend profitable le fait d’être libre et responsable. Adressez vous à l’intelligence des citoyens ils vous répondront avec leur intelligence. Adressez vous à leur plus bas instincts ils vous répondront avec ça également.

  • Bel article, merci.
    Je ne dirais qu’un mot « destruction créatrice ». Nous allons vivre une véritable destruction d’entreprises involontaire mais salutaire, car d’un malheur surgira peut-être la réalité que la décroissance n’est pas une solution, les pertes d’emplois vont faire réfléchir ceux qui rêvaient au monde d’après « cool et climatique » au « frais des riches ». Le deuxième effet destructeur proviendra des décisions actuelles prises par un Bruno Le Maire fier d’avoir les manettes mais ne sachant pas quelles illusions il entretien dans l’écologisme. Le président vient de faire une erreur sur l’endettement européen pour relancer une économie qui a déjà comme souci d’éponger ses stocks et encore moins de produire des solutions climatiques qui seront plutôt bonnes pour l’économie allemande (fin de règne d’A. Merkel) mais de nouvelles charges pour les contribuables. F. Hayek ne disait-il pas qu’il ne pouvait y avoir de politiques économiques car il y avait une telle diversité d’entreprises qu’il ne fallait pas créer de distorsions entre elles par méconnaissance du tissu économique et des branches d’activité.

  • Dans libéralisme il y a le mot libre, c’est à ce quoi aspire tout Homme mais depuis la nuit des temps les travers de la nature humaine font qu’on n’aime pas que son semblable le soi.
    Prenons l’exemple de notre système démocratique qui donne l’illusion qu’en élisant un homme en qui nous mettons notre confiance pour la conduite de l’organisation de la société est déjà un risque et une menace sur nos libertés essentielles.
    A une époque pas très lointaine il y avait une volonté de laisser la plus grande majorité des gens dans l’ignorance, pour mieux les asservir. Et même si c’est pas aussi flagrant c’est encore le cas aujourd’hui avec un système éducatif en faillite ou on ne tire pas l’individu vers le haut, mais on le pousse vers le médiocre.
    Et quand un politicien me parle de liberté, j’ai tendance à penser qu’il veut me la prendre.
    D’ailleurs la Liberté est une matière qui devrait être enseignée au même titre que les mathématiques dès le plus jeune âge dans nos écoles tellement le sujet est vaste et important. Peut-être que le monde idéal décrit dans l’article deviendrait une réalité ?

    • La liberté commence par la responsabilité , elle en est la clef!
      La déconstruction du systeme par consensus n’est pas possible, la France est un pays ou on accumule les privilèges sans retenue.. sans possibilité de revenir dessus , seule la revolution peut rebattre les cartes .. l’histoire nous l’enseigne , louis xvi a essayé de reformer , les privilégiés de l’époque ont refusé!
      Nous en somme a ce stade du processus , la crise économique va déclencher un refus
      de la population, la republique aussi est mortelle, elle a deja failli plusieurs fois..
      On ne sortira pas du socialisme par un vote; quel qu’il soit! les citadelles de l’administration se défendent contre toute remise en cause de leurs privilèges..
      la population va bouillir.. une étincelle et paff
      les gilets jaunes sont des précurseurs ,regardez Raoult!! c’est le Mirabeau de l’administration qui truste le monopole de la santé. il les ridiculise tous les jours.. d’autres vont surgir et incarner l’impatience du peuple dans tout les secteurs du racket généralisé
      jusqu’à l’implosion
      nous sommes a la veille d’une revolution spectaculaire

      • Certainement, mais les révolutions n’ont jamais apporté un monde meilleur sinon nous le saurions.
        La pitoyable stratégie de dénigrement de Raoult illustre très bien l’emprise du système sur la responsabilité individuelle, cette liberté qui dérange tant les institutions où les électrons libres doivent absolument se repositionner autour du noyau ou mourir.
        C’est la triste réalité de notre monde, le flux et le reflux de l’Histoire et la révolution spectaculaire que vous entrevoyez et qui se profile ne laisse, à mon avis, rien augurer de bon.
        L’expérience de la vie peut-être m’a fait comprendre que c’est le coeur de l’Homme qui doit changer avant les systèmes qui ne sont pour l’instant que le résultat de son esprit tordu et égoïste.

        • Prendre l’exemple de M. Raoult n’est surement pas un bon modèle… Avec le recul il s’avère que son traitement n’avait pas d’efficacité. Toutefois le rejet systématique des idées qui paraissent aussi sottes que grenues n’est pas une solution il faut prouver que ce n’est pas bon et chercher à réorienter….
          Malheureusement en France et en Europe en général, la tendance est de virer un chef qui s’est fourvoyé et d’en mettre un autre qui n’y connait rien peut-être et surtout qui ne connait pas l’historique alors que l’on pourrait au moins pendant un temps rétrograder plus diplomatiquement la personne pour donner le temps au successeur d’acquérir l’expérience et peut-être de mieux travailler ensemble… Au foot (que je n’aime pas) « ON » vire l’entraîneur quand les joueurs ne marquent pas de but si les salaires était moins mirobolant et qu’il y avait un système de primes plus important part pour le buteur et part pour l’équipe et donc un salaire basé à 80% sur des primes, il y aurait une cetaine motivation implicite, non ?

          • vous parlez un peu vite .. il semblerait qu’il ait un train d’avance sur tout le !monde y compris l’OMS qui effectue un rétropédalage extraordinaire..
            ce qui laisse ses détracteurs sur le sable

        • non , toutes l’histoire de l’humanité montre qu’on a deja essayé de modifier le »cœur de l’homme » , tyrannies, religions, systèmes sociaux etc.. çà ne marche pas! on ne peux pas changer la nature profonde de l’homme!
          Tout ce qui essaie de toucher a la nature profonde de l’homme se finit mal , un jour..
          l’homme es un animal doté de qualités extraordinaires, et de défauts extraordinaires. il se doit d’être libre et pour cela il finit par briser les chaines
          c’est toute l’histoire de l’humanité

  • Merci pour cet article bienvenu ! Oui, il faut retrouver et défendre nos principes !

  • Libéralisme ? Alors que les grandes entreprises françaises sont en grandes partie dirigées par des ÉNArques… «L’Œil de l’État» en fait l’œil de l’administration….
    Dirigeants qui, normalement devraient être destinés à devenir des hauts fonctionnaires.
    Je cite en particulier l’ÉNA mais le clientélisme est aussi au niveau technique… Quand un chef de service arrive pour une nouvelle mission…. durant tout son règne, c’est la ou les écoles dont il est issu qui seront favorisées dans les embauches !
    Quant à l’ÉNA peut-être faut-il réduire le nombre d’ÉNArques pur jus… mais si cela semble indispensable c’est inclure dans le cycle des grandes écoles (Mines, X, HEC, etc.) un passage de quelques mois à L’ÉNA.

    • Les X-énarques ne valent pas mieux que les énarques « purs ». Il vaudrait mieux donner envie à ceux qui sortent d’une grande école de gagner beaucoup de fric ou de satisfaction personnelle que de sécurité et de pouvoir hiérarchique. C’est par une fiscalité les laissant profiter des fruits de leurs efforts « non-administratifs » qu’on pourrait y arriver.

      • Je pensais à inclure dans la gestion (conduite) de projet et/ou de programme quelques notions d’administration en plus de la planification… mais il est vrai que faire déplacer un prof ou maître de conférence peut être plus efficace et moins onéreux (ça endommage les toiles d’araignées des habitudes de l’institution – c’était ma petite méchanceté du jour)

    • ENA delenda est!

    • « inclure dans le cycle des grandes écoles (Mines, X, HEC, etc.) un passage de quelques mois à L’ÉNA »

      Il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes.

  • Article sympathique, mais qui ne fait que reprendre de façon synthétique tout ce qu’on lit dans Contrepoints depuis des années. Devoir d’école ?

    • Devoir d’école ?
      L’auteur s’exprime comme un premier de la classe: cela vous énerve comme la plupart des français, moi j’en suis enchanté. Le libéralisme a besoin de têtes bien faites s’exprimant avec clarté à l’exemple de l’opportunément cité marquis de Condorcet, un de ces Lumineux aristocrates libertaires qui nous manquent trop aujourd’hui.

  • Merci pour cet article structuré et tres clair;je partage vos idées,et votre constat,mais hélas pas votre optimisme(qui parfois confine au déni de realité!)le mal français vient effectivement de l école (et surtout du primaire où les fondamentaux ne sont plus que rarement mis en place)mais il est maitenant trop profond (désolée pour mon pessimisme qui s apparente au realisme malheureusement!)Comment fait on quand « la faillite éducative »est telle que la moindre transmission de savoir ,la moindre exigence est impossible à mettre en place?
    Que fait on de cette armée d enseignants recrutés à 4 sur 20 au capes,issus eux meme de cette déculturation et qui n ont meme pas conscience de ce que « savoir » veut dire et qui se contentent d’etre des animateurs.La mission de l école n est plus « l instruction » mais l éducation à l ideologie dominante,le savoir vivre ensemble au pays des bisounours,l écologisme,l appartenance au pays des » droits à »(dont le principal est celui d etre dispensé du moindre effort) à la societé de loisirs( l ecole nest plus une priorité pour beaucoup de parents)je m excuse aupres des rares enseignants encore consciencieux et conscients de cette triste realité,eux qui s arrangent pour extraire leurs enfants des qu ils le peuvent de ce bourbier egalitariste et mediocre qu est devenue l éducation nationale.Quant aux idées de liberté,les français n en veulent pas dans leur grande majorité,ils veulent juste etre protégés ,obtenir un statut et etre perfusés aux acquis sociaux!

  • Bonne synthèse. À deux bémols près : « Les principes qui ont structuré notre civilisation européenne ». Quels principes ? Pour quelle civilisation ? C’est beaucoup plus compliqué que cela. Il y a des nations situées à l’ouest du continent eurasiatique qui se sont développées sur un espace géographique et qui ont interagi entre elles selon des principes qui ont varié dans le temps. Ces nations ont des points communs, mais encore plus de différences ! Si on regarde les choses de très haut, c’est sûr que les Européens n’appartiennent pas au monde asiatique… Ce qui n’a pas empêché l’Allemagne et l’Italie de s’allier au Japon contre ses voisins alliés de la Chine.
    « Il vaut mieux une tête bien faite que bien pleine », certes ! Mais on n’a jamais vu une tête bien faite qui soit bien vide…

  • Bien vu et bien développé . Merci de nous avoir permis de partager votre analyse.

  • Ne pourrions nous pas envisager de créer un mouvement libéral au lieu de laisser à d’autres le soin de faire de la pensée libérale un Canada dry?

    • C’ est bien le problème, la plupart des libéraux sont des gens très ouverts à la critique et à la liberté des autres à batifoler dans le socialisme. Pour le reste, ils ne sont pas très…résistants ni engagés.
      Facile quoi. A l’ image d’ un Madelin.

  • Bel article, bien écrit : c’est rare.
    2 bémols : la propriété collective : c’est un oxymore socialiste ; est ma propriété ce qui n’est pas la propriété d’autrui. Comme pour la responsabilité : la responsabilité collective n’existe pas.
    La santé droit naturel? Certainement pas! C’est parce que mon corps (ma personnalité) m’appartient qu’il est de ma responsabilité/liberté d’en prendre soin (ou pas).

  • Les libéraux ont toujours défendu les droits naturels de l’individu: la vie, la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. Cela reste valable au 21ème siècle.
    Le combat pour les droits naturels est permanent, car en face, la volonté de ceux qui veulent dominer l’individu est elle aussi permanente.

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Les auteurs : Nathalie Sayac est Professeure des universités en didactique des mathématiques, directrice de l’Inspe de Normandie Rouen-Le Havre, Université de Rouen Normandie. Eric Mounier est Maitre de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

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