Le « Ségur de la santé » pour remplacer « Ma santé 2022 » ?

On nous annonce une nouvelle loi Hôpital, « Ségur de la santé », pour remplacer la Loi « Ma santé 2022 ».

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Le « Ségur de la santé » pour remplacer « Ma santé 2022 » ?

Publié le 25 mai 2020
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Par Bernard Kron.

La France dispose encore d’un excellent réseau de soins, même s’il n’est plus numéro 1. Mais le système de santé est moribond. Il a été incapable de faire face à la pandémie, obligeant au confinement et à la réquisition des cliniques.

Grâce au sacrifice des soignants la pandémie de Covid-19 a montré que sans l’administration, les médecins pouvaient soigner malgré l’absence de moyens de protections. Ils ont payé un lourd tribut.

On nous annonce une nouvelle loi Hôpital pour remplacer la Loi « Ma santé 2022 » qui ne tenait pas compte des grèves et des manifestations des soignants.

Par quoi va-t-elle être remplacée ? La promesse du président est un plan pour juillet 2020… confié à Nicole Notat et Olivier Véran lui-même à l’origine de la crise.

Cursus médical, formation clinique à revoir

« Ceux qui connaissent bien le passé sont les mieux à même de construire le futur. » Bernard Werber.

Je ne crois ni aux assises de la santé ni aux grands-messes mais au retour de ce qui avait fait l’excellence. Il faut redonner toute sa place à la médecine de ville et réformer l’administration hospitalière.

Si on revenait tout simplement en arrière quand nous étions numéro 1 en mariant la qualité et la compétence apprises par le compagnonnage et la modernité ?

Grâce aux concours hospitaliers la formation clinique se faisait parallèlement à l’enseignement universitaire. Elle formait précocement une élite mondiale à la pointe de la technique en chirurgie et dans le domaine de la recherche.

Le cursus médical devrait être ainsi changé de fond en comble dès le début des études, ce qui est l’inverse de ce que la loi a mis en place. Il faut repenser les études de médecine avec un vrai externat formateur dès le portail santé. En huit ans seraient formés d’excellents médecins « de famille ». Cette formation clinique précoce permettrait aux nouveaux internes d’être mieux préparés à leur prise de fonction.

L’élitisme et l’excellence avec le retour de vrais chefs de services responsables qui ne dépendraient plus de la direction et de ses circulaires administratives. Ils pourraient enfin pouvoir s’occuper des malades.

L’administratif qui paralyse

La deuxième exigence est la simplification de la gouvernance. Elle doit être une priorité absolue tant à l’hôpital que dans les régions.

Il y a trop d’agences, coûteuses qui paralysent le système.

Les yeux rivés sur les sondages et leur réélection prochaine nos politiques ne semblent pas capables de prendre les bonnes décisions, ce qui nécessiterait « du sang, de la sueur et des larmes » et surtout une carrure d’homme d’État.

Nos universitaires et beaucoup d’hospitaliers sont malheureusement dans la même situation. En effet leur carrière dépend trop souvent du pouvoir à qui il faut plaire, donc en courbant l’échine. Les fortes têtes ont démissionné et la « tête des autres a été coupée ». Les plus âgés ont quitté ce monde depuis longtemps ; ils ne peuvent plus se faire entendre !

L’Hôpital ne pourra être sauvé que par des mesures fortes :

Avec 50 milliards de dettes et une courbe des dépenses qui augmentent chaque année de 4 % une vraie révolution s’impose.

Il faut simplifier la gouvernance en redonnant tous leurs pouvoirs aux chefs de services. Supprimer les pôles est la première nécessité.

L’autonomie et la complémentarité des hôpitaux en découlent. Les structures administratives des GHT et des ARS qui les coiffent sont inutiles. Des accords directs entre établissements seraient plus souples et moins onéreux.

La revalorisation des carrières et la suppression des 35 heures en sont le complément : cela réglerait les pénuries de personnels soignants et permettrait une réelle revalorisation des salaires en retournant aux 39 heures. Cela permettrait d’augmenter de 10 % le temps consacré aux soins.

Les internes devraient être préparés à leur prise de fonction dès le deuxième cycle afin d’être performants et responsables. L’Externat par concours le permettrait en les formant dès ce stade à la prise en charge des urgences. La réorganisation des urgences et de la chirurgie ambulatoire en découlent. Ce serait source d’économies majeures et de plus de sécurité.

C’est un vaste programme qui nécessite de tourner le dos au « tout administratif » et à la multiplication des agences.

Nos hôpitaux deviennent malheureusement ringards face aux cliniques libérales en particulier pour l’ambulatoire. Leur gestion est paralysée par sa lourdeur et son incapacité à supprimer les maillons faibles de la chaîne de soins.

Les hôpitaux ne pourront lutter avec le libéral qu’à condition d’être autonomes. Il faudra donc sortir de la loi « Ma Santé 2022 » avant même de la mettre en application. Olivier Véran et Nicole Notat en seront chargés. Je crains donc le pire car même Alain Juppé avait reconnu qu’il s’était trompé en 1995 avec ses ordonnances.

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